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Le souterrain aux Fadarelles
Le souterrain aux Fadarelles
Le souterrain aux Fadarelles
Livre électronique97 pages1 heure

Le souterrain aux Fadarelles

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À propos de ce livre électronique

Depuis 1870, une légende parcourt l'Auvergne. On raconte que les nuits où s'installe un épais brouillard, on entend les hurlements d'une meute de loups à travers les collines. On y a vu des cercles lumineux colorés danser au-dessus d'un puits naturel que les Auvergnats appellent « Le puits aux Fadarelles ». Lors de ces nuits lugubres, les voyageurs à pied évitent de parcourir les chemins...
LangueFrançais
Date de sortie31 janv. 2023
ISBN9782322563128
Le souterrain aux Fadarelles
Auteur

Pierre Paul Nélis

Pierre Paul Nélis est attiré très jeune vers la peinture, l'écriture, la musique et le chant. Mais certains tableaux, récits et chansons n'expriment pas ce qu'il ressent. Il décide alors de rentrer dans ces différents univers, ces mondes magnifiques que vivent les artistes.

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    Aperçu du livre

    Le souterrain aux Fadarelles - Pierre Paul Nélis

    Du même auteur :

    Romans :

    Gil & Axel, Books and Demand, 2022 ;

    Cinq qui feront six, Books and Demand, 2022 ;

    Je te promets la lumière du jour, Books and Demand, 2022 ;

    À travers le miroir, Books and Demand, 2022 ;

    La légende de Marie L, Books and Demand, 2023 ;

    Le souterrain aux Fadarelles, Books and Demand, 2023.

    Livre pour la jeunesse :

    Le lit volant de Mamie Violette, Brumerge, 2016 ;

    « Le blé qui pousse a le pied dans la chair humaine dont la poussière a engraissé nos sillons ».

    Georges Sand

    De nos jours, peu de gens se souviennent de cette guerre de 1870. Le conflit franco-prussien n'aura duré que quelques mois, mais il restera un fait marquant pour les survivants de cette époque.

    La défaite de la France sera lourde à porter pour ses soldats. Ils garderont en mémoire, les pertes de l’Alsace et de la Lorraine ainsi que les cris, les pleurs et les appels à l'aide de leurs compagnons d'armes. Ils entendront longtemps, les hennissements des chevaux agonisants. Ils garderont les odeurs de poudre mélangées à l'odeur âcre de la mort.

    L'homme est le seul animal capable d'inventer l'hostilité et la guerre, et il ne s'en prive pas.

    Pierre Paul Nélis

    Sommaire

    Le décès du père

    La mauvaise rencontre

    Voyage vers le sud

    L'abbaye de Saint-Alyre

    L'Angélique

    Une ombre dans la nuit

    Le repaire des voleurs

    Le puits aux Fadarelles

    Le petit guide sympa

    Le décès du père

    Nous sommes le 31 août 1870, dans le département des Ardennes françaises. Plus précisément en régions : Alsace-Champagne et Ardenne-Lorraine.

    La noirceur de la nuit est épaisse, seule la Meuse sépare l'armée française de l'armée prussienne. Les soldats se devinent de chaque côté du fleuve. Des feux de camp témoignent de leur présence. Dans quelques heures, les deux forces militaires s'affronteront dans un face à face violent.

    Ce 1er septembre 1870, l'armée française tombe progressivement sous l'offensive allemande. Les cris et les appels de détresse déchirent l'épaisse brume. Proche de la ville de Sedan, le village de Bazeille finit de brûler, il n'est plus que ruine. Sur le champ de bataille, les secours s'affairent. Ils recherchent les survivants parmi les cadavres.

    — Jules, viens par ici. J'ai trouvé le petit menuisier.

    Jules, suivi de Corentin et de Marcel, enjambe les corps et arrive près de Jean. Les quatre hommes observent leur ami mort.

    Jules intervient :

    — Je connais une dame qui va encore pleurer son homme. Il n'a rien vu venir.

    Il se penche sur le cadavre.

    — Une balle en pleine tête et une baïonnette en pleine poitrine. Il doit être mort sur le coup.

    Corentin prétend le contraire.

    — Tu as vu sa bouche serrée. Il est tout crispé. Sa cage thoracique est plate comme si elle avait été broyée par le passage des deux armées. Si celui-là est mort sur le coup, je veux bien être transformé en âne.

    Marcel rit nerveusement.

    — Allez, l'âne, prenons le petit menuisier et mettons-le avec les autres.

    Chacun saisit un des membres du défunt et le soulève de terre. Arrivés à la charrette à bras, ils font un mouvement de balancier et lancent le petit soldat sur les autres dépouilles.

    *

    Le mercredi 14 septembre 1870, deux gendarmes à cheval entrent dans le petit village de Chémery-sur-Bar. Guidés par un enfant, ils se rendent chez les Audister. Les deux hommes mettent pied à terre.

    Une jeune femme arrive du côté de la grange. Elle est suivie par un jeune garçon. Elle apostrophe les deux militaires chargés des missions de police.

    — Qui va là ?

    Le gendarme retire son bonnet de police et ses gants. Il ouvre un pli officiel et à haute voix, il lui annonce la mort de son mari.

    — Vous êtes sûr que c'est bien le petit menuisier. Que c'est bien mon Eugène. Eugène Audister ?

    L'annonceur lui confirme que la lettre est authentique, que c'est l'armée qui l'a rédigée, celle-ci est signée et contresignée par des hauts fonctionnaires. Le gendarme replie le document et le tend à la jeune femme.

    — Madame, recevez nos sincères condoléances militaires et patriotiques.

    S'adressant au jeune garçon.

    — Sois courageux. Tu peux être fier de ton père.

    L'homme remet ses gants et rajuste sa coiffe. D'un claquement de bottes, il tourne les talons. Les deux gendarmes font le salut militaire et quittent la cour de la ferme, toujours suivis par le gamin.

    Mélanie sait qu'à cet instant précis, tout est fini à Chémery-sur-Bar. Elle va devoir partir, quitter la maison. Une main se glisse dans la sienne. Machinalement, elle la serre avec vigueur.

    — Maman ?

    Mélanie avance vers le vieux banc situé contre la façade de la bâtisse. Elle fait signe à son fils de venir s'asseoir à son côté, contre elle. Des regards furtifs se croisent. Loïc, du haut de ses presque douze ans, ressent la tristesse de sa maman.

    — Maman, c'est sûr pour papa ?

    Elle hausse les épaules et soupire profondément.

    — Ton père est bien mort. Fallait pas qu'il y aille à cette guerre. D'ailleurs, il ne devait pas y aller. Il a voulu suivre ce maudit crétin de Jules.

    Elle baisse la tête et soupire profondément.

    — A-t-on idée de s'engager, quand on a charge de famille. Tu vas voir, demain, on va devoir partir d'ici. La menuiserie de ton père tourne déjà grâce au Breton. C'est l'occasion rêvée pour le patron de nous jeter dehors.

    *

    Mélanie dit vrai, dès le lendemain à la première heure du jour, le métayer est arrivé. Il n'a de cesse de répéter la même phrase :

    — Je vous le confirme, c'est écrit noir sur blanc sur le contrat : « Le bail rural est rompu immédiatement si le contractant vient à décéder » et c'est le cas.

    Bien sûr en arrivant, il a témoigné de ses « sincères condoléances ». Bien sûr que Mélanie n'y a pas cru un seul instant. Les deux hommes se détestaient. Faut dire que l'Eugène n'était pas un cadeau. Il n'était pas fiable dans son travail et peu respectueux. Il avait un sérieux penchant pour la vinasse. C'est d'ailleurs sous l'ivresse, qu'il avait signé son engagement militaire avec Jules. L'homme insiste auprès de Mélanie sur le fait qu'il a gardé patience en lui laissant la ferme quelques semaines de plus. Maintenant que le remplaçant, dit « le Breton » a fait ses preuves, il doit céder le tout au menuisier. Le métayer dit en être très content, que l'homme est un artisan menuisier à livret. Il est qualifié dans différentes disciplines. Il sait entretenir les voitures à cheval, il sait manipuler le cuir et restaurer, voire fabriquer des sièges. Doué en bâtiment, il est également merrandier.

    Il réalise les douelles des tonneaux. Et... il ne boit pas ! L'homme insiste trois fois sur ce dernier point. Mélanie n'exprime rien, elle se contente de l'écouter.

    Trois jours passent, une voiture entre dans la cour. Un jeune homme

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