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Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire
Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire
Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire
Livre électronique363 pages3 heures

Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire

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À propos de ce livre électronique

Genève est une ville écrite à l’encre, gravée dans la matière, jalonnée de dates anniversaires, de commémorations en tous genres : victoires et défaites, gloires et drames, coups de génie ou coups du sort, sensations fortes ou regrets.

Ce livre invite à découvrir la ville à travers plus de 15 000 ans d'histoire,


À PROPOS DE L'AUTEUR

Guide touristique diplômé, Ariel Pierre Haemmerlé est un amoureux de Genève. Il a notamment publié Genève au calme (180° éditions).

LangueFrançais
Date de sortie15 déc. 2022
ISBN9782940721221
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    Aperçu du livre

    Genève. Les dates les plus importantes de son Histoire - A.P. Haemmerlé

    Image de couverturePage de titre : Ariel Pierre Haemmerlé, Genève (Les dates les plus importantes de son histoire), 180° éditions

    180˚ éditions

    Mangez local, lisez local !

    www.180editions.com

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    www.instagram.com/180editions

    Collection : En cheminant sur la ligne du temps

    Couverture : exposition nationale de 1896 (illustration),

    Corentin Branden (graphisme)

    Suivi éditorial : Juliette Favre

    Texte de la quatrième de couverture et de la collection :

    Marc Meganck

    ISBN : 978-2-940721-22-1

    Tous droits strictement réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie, microfilm ou support numérique ou digital, sans l’accord préalable et écrit de l’éditeur, est strictement interdite.

    Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.

    « Une nation qui oublie son passé n’a pas d’avenir. »

    SIR WINSTON CHURCHILL

    TABLE DES MATIÈRES

    Page de titre

    Page de copyright

    Exergue

    Préface

    Préambule

    13400 av. J.-C. - Les Magdaléniens de Veyrier

    4500 av. J.-C. - Le Néolithique et les Ligures

    3900 av. J.-C. - Le début des villages palafittes

    300 av. J.-C. - L'arrivée des Celtes

    121 av. J.-C. - L'arrivée des Romains

    58 av. J.-C. - Jules César vient casser le pont

    300 - Les invasions alamanes

    350 - Genève devient chrétienne

    400 - Genève devient siège épiscopal

    443 - Genève, capitale du premier royaume des Burgondes

    480 - La fondation du prieuré de Saint-Victor

    563 - Le plus grand tsunami du Léman

    773 - Charlemagne passe à Genève

    780 - Les comtes du Genevois

    888 - Le royaume de Bourgogne transjurane

    1000 - La cathédrale de l'an mil

    1034 - Le couronnement de Conrad II le Salique, l'entrée dans le Saint-Empire et l'invention du drapeau

    1124 - Le traité de Seyssel et l'invention du titre de prince-évêque

    1154 - L'immédiateté impériale

    1160 - Le début de la construction d'une nouvelle cathédrale Saint-Pierre

    1219 - Le traité de Designy

    1219 - Le château sur l'île

    1250 - Les premières libertés de commerce

    1270 - Les foires de Genève

    1290 - Le traité d'Asti

    1309 - La Commune de Genève

    1334 - Le plus grand incendie

    1374 - La première des grandes crues exceptionnelles répertoriées de l'Arve

    1378 - L'évêque Robert de Genève élu pape Clément VII

    1387 - Les franchises

    1406 - L'inauguration de la chapelle des Macchabées

    1407 - L'inauguration de la Clémence

    1416 - La Savoie devient duché et affirme ses prétentions sur Genève

    1418 - Le nouveau pape passe à Genève

    1420 - Genève devient une place financière

    1428 - Le ghetto juif

    1433 - Anne de Chypre s'installe à Genève

    1444 - La Pêche miraculeuse de Konrad Witz

    1444 - La fondation de la société du Noble Exercice de l'Arc

    1455 - Le premier Hôtel de Ville

    1473 - Le couvent des Clarisses et le rapt de Yolande de Savoie

    1474 - Fondation de la société Les Exercices de l'Arquebuse et de la Navigation

    1478 - Les débuts de l'imprimerie genevoise

    1501 - Marguerite d'Autriche s'installe à Genève

    1519 - L'exécution de Philibert Berthelier

    1525 - Le Conseil des hallebardes

    1526 - La combourgeoisie avec Berne et Fribourg

    1534 - L'arrivée officielle de Farel

    1535 - L'abolition de la messe

    1535 - La fondation de l'Hospice général

    1536 - La République protestante autonome

    1536 - L'école obligatoire

    1536 - L'arrivée de Calvin

    1541 - Le retour de Calvin

    1553 - Michel Servet condamné au bûcher

    1554 - Le Traité des Hérétiques de Sébastien Castellion

    1554 - Les débuts de la haute horlogerie

    1556 - L'arrivée de John Knox

    1559 - L'arrivée de Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde

    1559 - La création de l'Académie

    1572 - Le premier Refuge

    1584 - La nouvelle alliance avec Berne et Zurich

    1602 - L'Escalade

    1603 - Le traité de Saint-Julien

    1639 - Le Jeûne genevois

    1652 - Michée Chaudron, la dernière sorcière brûlée

    1670 - L'incendie du Pont de l'île

    1679 - L'installation d'un Résident de France

    1685 - Le second Refuge

    1686 - L'essor des indienneries

    1701 - L'introduction du calendrier grégorien

    1702 - La première bibliothèque publique

    1707 - Le début des révolutions genevoises

    1708 - La pompe Abeille sur l'île

    1712 - La naissance de Jean-Jacques Rousseau

    1737 - Le Siècle des Lumières et des Sciences

    1738 - Le premier théâtre

    1749 - La société des Vieux Grenadiers et sa Compagnie

    1754 - Le traité de Turin

    1754 - L'arrivée de Voltaire

    1762 - L'autodafé des œuvres de J.-J. Rousseau

    1776 - La fondation de la Société des Arts

    1783 - L'invention de l'eau gazeuse

    1792 - L'arrivée des troupes révolutionnaires françaises

    1797 - Le passage de Napoléon

    1798 - Genève, chef-lieu du département du Léman

    1813 - La restauration de la République

    1814 - Le débarquement des Suisses au Port Noir

    1815 - Genève devient un canton suisse

    1816 - Mary Shelley écrit Frankenstein

    1817 - L'entrée en fonction de G. H. Dufour

    1817 - Le premier Jardin botanique

    1817 - Le Réveil protestant

    1818 - La fondation de la Société de Lecture

    1818 - Le premier marronnier de la Treille

    1823 - Le premier bateau à vapeur

    1827 - L'invention de la bande dessinée

    1834 - L'inauguration du pont des Bergues

    1835 - L'inauguration de l'île Rousseau

    1835 - Le premier conservatoire de musique

    1841 - Les révolutions radicales

    1843 - La pompe Cordier du Pont de la Machine

    1844 - L'arrivée de la lumière

    1847 - La nouvelle Constitution dite de James Fazy

    1847 - L'introduction de la liberté de culte

    1849 - La démolition des fortifications

    1852 - La fondation de l'Institut National Genevois

    1857 - Les jetées de la rade et le premier phare

    1858 - La première ligne de chemin de fer

    1858 - La fondation de la Société de Géographie

    1862 - Les débuts de l'industrie

    1862 - L'inauguration du pont du Mont-Blanc

    1862 - Le premier tram

    1863 - La fondation de la Croix-Rouge

    1863 - L'ouverture des bains de Pâquis

    1864 - La création des Conventions de Genève

    1864 - Une nouvelle révolte

    1866 - Le premier congrès de l'Internationale des travailleurs

    1867 - Le premier Congrès pour la paix

    1870 - Le Kulturkampf à Genève

    1871 - L'abolition de la peine de mort

    1872 - Le premier tribunal international d'arbitrage, l'Alabama

    1872 - La fondation de la Société Nautique

    1872 - L'arrivée du peintre Ferdinand Hodler

    1873 - Le décès du duc Charles II de Brunswick

    1879 - L'inauguration du Grand Théâtre, l'Opéra

    1884 - L'ouverture du musée de l'Ariana

    1886 - Le Bâtiment des forces motrices

    1887 - L'arrivée de l'électricité et l'usine de Chèvres

    1891 - L'eau courante arrive dans les maisons

    1891 - L'inauguration du Jet d'eau

    1892 - L'inauguration du train du Salève

    1896 - L'exposition nationale

    1898 - L'assassinat de l'impératrice Sissi

    1902 - La première grève générale suisse

    1905 - Le premier Salon de l'Auto

    1907 - Le Servette FC devient champion suisse

    1909 - La construction du Mur des Réformateurs

    1909 - L'invention de la linguistique

    1910 - L'inauguration du Musée d'art et d'histoire

    1920 - L'installation de la Société des Nations

    1926 - La fondation de la Compagnie 1602 et la fête de l'Escalade

    1931 - L'intégration des communes périphériques

    1932 - La première Conférence pour la limitation de l'armement

    1932 - L'armée tire sur des manifestants

    1932 - L'inauguration de l'immeuble Clarté du Corbusier

    1944 - L'inauguration du barrage de Verbois

    1946 - L'installation de l'ONU

    1951 - L'inauguration de la Bibliotheca Bodmeriana à Cologny

    1954 - L'installation du CERN

    1960 - Les Genevoises obtiennent le droit de vote

    1964 - La création du Musée des sciences

    1966 - L'inauguration du nouveau Musée d'histoire naturelle

    1978 - La première Course de l'Escalade

    1985 - La première pierre du Musée international du CICR

    1989 - L'invention d'Internet

    1992 - La médaille d'or olympique du tennisman Marc Rosset

    1995 - L'inauguration du barrage du Seujet

    1995 - La découverte de la première exoplanète

    2003 et 2007 - Alinghi gagne l'America's Cup

    2005 - L'invention de la lotion pour désinfecter les mains

    2012 - L'inauguration du Pont Hans Wilsdorf

    2012 - La découverte du Bozon de Higgs

    2013 - La nouvelle Constitution du canton de Genève

    2013 - La création du Campus Biotech Genève

    2014 - L'inauguration du nouveau MEG

    2017 - La saga des géants

    2018 - La visite du pape

    2019 - L'inauguration du Léman Express

    2021 - Le premier sommet du Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA)

    L'auteur

    Du même auteur

    Remerciements

    Bibliographie

    Illustrations

    Préface

    « Cinq continents et… Genève. » Cette célèbre envolée de Talleyrand au Congrès de Vienne en 1815 démontre que, déjà à l’époque, la ville du bout du lac n’était pas considérée comme une simple bourgade, mais comme un lieu déterminant dans l’histoire politique et spirituelle du vieux continent. Et les XIXe et XXe siècles ont confirmé, voire renforcé, cette affirmation en inscrivant et ancrant Genève dans le jeu diplomatique international et dans sa contribution au droit humanitaire.

    De César à Calvin, Rousseau, Dunant, et tant d’autres, notre ville a été partie prenante et influente de l’histoire de l’humanité. N’est-ce pas un Genevois par exemple, Gallatin, qui fut un des pères fondateurs de la Constitution américaine ? Énumérer d’autres exemples serait judicieux.

    Rappeler les dates, d’une manière presque exhaustive, qui ont jalonné notre histoire de la région genevoise est une nécessité et une somme à saluer, profitable à tous pour chacun, mais surtout pour tous ces guides qui, à longueur d’année, font parler la pierre, font vivre la mémoire collective pour donner un sens à nos origines et notre bien commun. Qu’ils soient salués et remerciés pour leur engagement qui fait vivre Genève.

    Ariel Pierre Haemmerlé est l’un de ces guides enthousiastes, enragé dans sa détermination à partager son amour d’une ville, d’une région. Les piqûres de rappel historiques contenues dans son ouvrage font de cette compilation un viatique indispensable pour ces piétons attentifs et curieux, guides ou autres, qui veulent découvrir le message des pierres vivantes que sont ces traces de notre patrimoine parsemant nos rues et paysages.

    Manuel Tornare

    Ancien maire de Genève,

    ancien Conseiller national

    et président du Conseil de Fondation

    de la Maison Rousseau et Littérature

    Préambule

    L’histoire de Genève est extraordinaire, fascinante, incroyablement riche et dense. Un touriste étranger m’a une fois confié à la fin d’une visite guidée : « Je n’aurais jamais cru Genève aussi chargée d’histoire. »

    Sans avoir la prétention d’être une œuvre scientifique, mais de vulgarisation, ce texte a pour but de vous offrir une vue d’ensemble des jalons importants qui ont forgé notre cité depuis 15 000 ans.

    Les événements sont contés de manière concise, factuelle, comme une accroche, pour vous permettre de vous faire rapidement une idée. Si vous désirez approfondir un sujet, vous trouverez en fin du texte, dans la bibliographie, classées par année, de nombreuses pistes, références de livres et URL.

    Bonne lecture !

    Ariel Pierre Haemmerlé

    13400 AV. J.-C.

    Les Magdaléniens de Veyrier

    Il y a quelque 20 000 ans, notre région était recouverte d’un épais glacier de quelque 700 mètres d’épaisseur, celui du Rhône rejoint par celui de l’Arve, qui s’étendait jusqu’à Lyon. Pendant l’époque appelée « Paléolithique supérieur », un lent réchauffement climatique a eu lieu. Le glacier a fondu progressivement, prenant plusieurs milliers d’années pour disparaître totalement de notre région. Cela a dégagé le vaste plateau et le lac que nous connaissons.

    Vers 13400 av. J.-C., un pan important du Salève s’est effondré, créant des abris entre les rochers du côté du Pas de l’Échelle et de Bossey. Passant par là, des Magdaléniens en ont profité pour s’y installer. Leurs abris constituaient essentiellement des camps de chasse saisonniers temporaires occupés plusieurs fois l’année. À la saison froide, ils vivaient plus au sud ; à la saison chaude, ils montaient dans nos régions pour trouver du gibier. Ce sont les premiers habitants de notre région qui aient laissé des traces, des migrants.

    Ces nomades de chasseurs-cueilleurs ne savaient pas encore cultiver ni élever du bétail, mais ils domestiquaient déjà les loups et chassaient l’ours, le cerf, le lynx, le sanglier, l’élan et le castor. Dans les foyers de ces abris, ils nous ont laissé des témoignages importants. On a trouvé des silex et autres outils taillés en os, en bois de renne ou de cerf : des burins, des perçoirs, des grattoirs, des harpons, des propulseurs souvent ornés d’un motif animal ou végétal, mais aussi des parures confectionnées avec des dents ou des coquillages.

    Au XIXe siècle, les Genevois Hippolyte-Jean Gosse, François Mayor, Louis Taillefer et François Thioly ont entrepris des fouilles archéologiques dans ces abris. Leurs découvertes sont exposées au Musée d’art et d’histoire. Dès 2017, l’équipe d’archéologues de Pierre-Jérôme Rey, Mathieu Luret et Julien Cornut a localisé les sites mentionnés dans des documents genevois pour pratiquer de nouveaux sondages et ils ont déterré plus de trois cents fragments, dont des silex et des dents humaines.

    4500 AV. J.-C.

    Le Néolithique et les Ligures

    Sous l’actuel temple de Saint-Gervais, les archéologues genevois ont trouvé les plus anciens vestiges d’un village préhistorique de notre ville de Genève. Il s’agit d’aménagements et d’habitats du Néolithique moyen situés sur une terrasse naturelle non loin d’un pont franchissant le Rhône, à l’actuelle rue du Temple qui était alors un ruisseau.

    Le site est constitué de foyers (de feux), de fosses et de trous de poteaux parmi lesquels on a trouvé des silex, des pointes de flèches et des céramiques. Ce sont ces céramiques qui ont permis de dater cette occupation vers 4500 à 4000 av. J.-C. Ces habitants étaient probablement des migrants ligures (Ligurie, Piémont, Toscane) et illyriens (Balkans, peuples indo-européens). C’était les premiers agriculteurs et éleveurs et ils ont aussi apporté de nouvelles techniques métallurgiques et artistiques.

    Sur le même site, on a en plus découvert des stèles mégalithiques, une statue de lion cultuel, des menhirs et des anciennes urnes funéraires qui datent environ de l’an 1000 av. J.-C.

    3900 AV. J.-C.

    Le début des villages palafittes

    En 1852 déjà, l’archéologue genevois Hippolyte-Jean Gosse a présenté à la Société d’histoire et d’archéologie sa fameuse carte des stations lacustres de la rade de Genève. Mais les grands travaux de fouille ont débuté en 2009 et se sont intensifiés dans le cadre de l’aménagement de la nouvelle plage des Eaux-Vives inaugurée en 2019. Ces fouilles de l’archéologue Pierre Corboud ont mis au jour un riche patrimoine de notre histoire : les villages littoraux.

    Les premières traces de telles installations, autant dans la rade de Genève que sur d’autres rivages lémaniques, datent d’environ 3900 av. J.-C. et se trouvaient sur la rive des Pâquis. En face, du côté des actuelles Eaux-Vives, un pieu de palissade brise-vagues a été découvert et daté de 2602 av. J.-C.

    C’est grâce à d’importants abaissements de longue durée des eaux du lac que les premiers véritables villages palafittes se sont installés sur le Banc de Travers de la rade sur le site appelé Plonjon. À cet endroit, deux villages de taille respectable se trouvaient à moins de 750 mètres l’un de l’autre. La datation par dendrochronologie a permis de déterminer qu’ils ont été occupés au moins de 1063 à 858 av. J.-C., c’est-à-dire à l’âge du Bronze final. La station du Plonjon est la mieux conservée des rives suisses et constitue un témoignage précieux de la vie à l’époque de ces palafittes.

    3900 av. J.-C. Le début des villages palafittes

    En 2011, le site du Plonjon a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO avec 111 autres sites répartis sur six pays dans l’arc alpin, dont 56 se trouvent en Suisse. Il est également inscrit comme bien culturel suisse d’importance nationale.

    Le professeur M.-A. Kaeser de l’UniNE, directeur du Laténium à Neuchâtel, explique que, lorsque, dans la seconde moitié du XIXe siècle, furent découverts en Suisse ces premiers villages – que l’on croyait en pilotis sur l’eau, mais qui étaient sur terre ferme au bord des lacs dont le niveau était plus bas –, on adopta immédiatement ces peuples comme les authentiques ancêtres des Suisses, pays qui, en 1848, venait de se doter de sa première Constitution nationale. Ces aïeux en avaient déjà toutes les qualités : ils étaient « propres en ordre », ordonnés et organisés (les maisons étaient bien alignées), solidaires (ils construisaient ensemble), égalitaires (toutes les maisons étaient semblables), modestes (leurs maisons étaient simples, ils n’avaient pas de palais somptueux ni de parures luxueuses), économes (on a trouvé des réserves de nourriture), laborieux (ils fabriquaient des outils), pacifiques (ils ne possédaient d’armes que pour la chasse). Déjà des vrais Suisses… idéalisés.

    300 AV. J.-C.

    L’arrivée des Celtes

    Pendant l’ère appelée Tène Ire, un peuple celte s’est installé dans les actuels Dauphiné, Isère, Savoie et Haute-Savoie. Ils se sont appelés Allobroges, ce qui signifie les gens venus d’ailleurs. Et, en effet, on ne sait pas avec certitude qui ils étaient ni d’où ils venaient. L’historien grec Polybe est le premier à les évoquer dans son récit du passage des Alpes au Mont Cenis par Hannibal en 218 av. J.-C. – à noter que, selon les dernières recherches, Hannibal est passé par le col du Mont Cenis et non à Genève ; l’origine de la défense d’éléphant de cette époque, trouvée au XIXe siècle à l’embouchure de la rivière Allondon, reste un mystère. Tite-Live en a aussi fait un récit dans son Histoire romaine.

    Ces Allobroges formaient une « confédération » dont Vienne, au sud de Lyon dans la vallée du Rhône, était leur capitale. Dès le IIe siècle av. J.-C., ils frappaient monnaie et leur pays s’étendait jusqu’aux bords du Léman et du Rhône. Pour marquer les confins de leur pays, ils ont créé un oppidum sur la colline au-dessus de l’embouchure du Rhône qu’ils ont appelé gen ava, « sortie d’eau, embouchure » en celte. C’est l’origine du nom de Genève.

    En 1898, une statue en bois d’un héros allobroge haute de 3,05 mètres a été trouvée à Genève-Rive, à l’emplacement d’un ancien port gallo-romain. Elle daterait d’environ 80 av. J.-C. En 1998, les archéologues de notre ville ont, sous l’ancienne prison de Saint-Antoine, mis au jour le squelette d’un jeune Gaulois qui ne peut être daté avec plus de précision qu’entre 400 et 180 av. J.-C. La statue et le squelette se trouvent au Musée d’art et d’histoire de Genève.

    Depuis, nos archéologues ont trouvé sous la cathédrale et dans les fouilles en cours à l’esplanade de Saint-Antoine des tessons de céramique et d’ossements d’animaux qui témoignent du fait que les Allobroges faisaient bombance comme à la fin des BD d’Astérix et Obélix (voir date suivante).

    121 AV. J.-C.

    L’arrivée des Romains

    Cette année-là, sous la conduite de Fabius Maximus, les Romains ont vaincu les Allobroges et Genève a été incorporée dans la province Narbonensis. Mais les Allobroges continuaient à vivre heureux sous administration romaine. Il fallait juste se laisser administrer et payer un peu d’impôts. En contrepartie, les Romains ont apporté du confort : de meilleures routes, de meilleures chaussures, des maisons aux sols chauffés, des bains chauds, des toilettes avec chasse d’eau, etc. Les Allobroges y trouvaient donc leurs avantages. C’est le début de la Pax Romana genevensis qui, malgré quelques remous, durera presque cinq siècles.

    Au grand plaisir des Allobroges, les Romains ont aussi apporté l’art de faire du vin. Et cette tradition perdure puisque le canton de Genève est aujourd’hui le troisième producteur de vin de Suisse et ces vins sont si excellents qu’ils gagnent des médailles d’or internationales.

    121 av. J.-C. L’arrivée des Romains

    L’oppidum de Genève s’étendait alors sur quelque 5 hectares, du Bourg-de-Four à la rue Calvin, du Grand-Mézel à la Treille. L’enceinte était constituée de deux rangées de madriers remplies de blocs de pierre sans mortier. La ville était ouverte sur un port au Molard et à Longemalle. Seules deux portes permettaient d’y entrer, l’une à l’actuel Bourg-de-Four, l’autre à l’actuelle Tour de Boël.

    Pour amener l’eau potable dans le secteur des Tranchées, partant de la source de Cranves au pied des Voirons, les Romains ont construit un aqueduc en briques long d’environ 11 kilomètres. Des vestiges sont conservés au Musée d’art et d’histoire.

    Devant le Bourg-de-Four, ils ont installé un marché général avec une halle de 20 mètres de long. Une importante activité d’industrie artisanale s’est développée. Les chaudronneries, tuileries et briqueteries étaient aux mains des Allobroges, tandis que les riches Romains exploitaient de grands domaines dans la région. Cette place constituait un carrefour principal de routes menant vers Lyon, Chamonix

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