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L'erreur
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Livre électronique260 pages1 heure

L'erreur

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À propos de ce livre électronique

Et si l’au-delà ne mettait pas fin aux problèmes sociaux des vivants ? L’erreur peut-elle également appartenir au registre divin ? Voilà les questions que nous pouvons nous poser et qui, pour notre plus grand plaisir, vont être l’actualité de Valéry Béluche, lequel, par erreur, vient de mourir en lieu et place de son frère Geoffroy. Professeur de latin grec mais avant tout contestataire dans l’âme, comptez sur Valéry pour faire entendre sa voix et réclamer réparation dans des limbes où, en définitive, rien n’est simple. En effet l’éternité, loin d’être un néant pur, nous offre dès son seuil un univers d’absurdités profondément humaines mais passablement déroutantes. Dans cette petite odyssée où prédominent les désillusions, où les rencontres et les victoires laissent inchangé le statut de victime des protagonistes, on ne peut que s’attacher au sort de notre malheureux Ulysse.

La pièce L’erreur a reçu une mention spéciale du jury au concours 2020 « Nouvel auteur de comédie » de la fondation Bajen.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Olivier Magendie est juriste de profession. Il se lance dans l’écriture théâtrale en 2014 à l’occasion d’un hommage à Cocteau en signant un prologue à son Antigone. Depuis, ses textes remarqués ont abordé les registres les plus divers. L’année 2022 verra la création de son premier seul en scène. 

LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie12 mai 2022
ISBN9791038803572
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    L'erreur - Olivier Magendie

    cover.jpg

    Olivier MAGENDIE

    L’ERREUR

    Comédie

    ISBN : 979-10-388-0357-2

    Collection : ENtr’Actes

    ISSN : 2109-8697

    Dépôt légal : Mai 2022

    ©Photo de couverture : Stéphanie Mc Clung

    ©Photo auteur : Valentine Magendie

    ©Couverture ExÆquo

    ©2022 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

    traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous

    pays. Toute modification interdite.

    Éditions Ex Æquo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières Les Bains

    www.editions-exæquo.com

    PERSONNAGES

    VALÉRY : Mari d'Andrée

    ANDRÉE : Épouse de Valéry

    CLAUDE-ÈVE : Fille unique de Valéry et d'Andrée.

    GEOFFROY : Frère de Valéry

    LA CONCIERGE.

    Prologue

    (Scène dans le noir. Douche sur la fille placée en avant-scène.)

    CLAUDE-ÈVE

    Claude-Ève ! Oui, vous avez bien entendu : Claude-Ève ! Avec une finale érotique écrasée par ce Claude ambigu et venu de nulle part, ce prénom ne ressemble à rien et c'est hélas le mien. J'en veux terriblement à mes parents qui sont incapables de me dire pourquoi ce choix si ce n'est par désinvolture et vengeance car ils ne voulaient pas d'enfant. Ils voulaient être stériles. D'ailleurs je n'ai ni frère, ni sœur, puisque du jour où ma mère a appris sa grossesse, mon père et elle ont cessé tout rapport sexuel. À trois, nous formons la famille Béluche ; à savoir Valéry. (Douche sur la mère à cour, qui fait non de la tête : la douche s'éteint pour s'ouvrir sur le père à jardin.) Oui, mon père porte le prénom de Valéry, Valéry avec un y, le fameux y qui en génétique distingue les mâles des femelles...mais placé là où il est, il manque ailleurs ; c'est pourquoi la nature, à sa naissance, en a fait un poisson plutôt qu'un taureau... Père est prof de latin grec en collège, à la tête d'une classe de quatre boutonneux ; depuis dix ans, je ne sais toujours pas si je dois considérer cette situation comme admirable ou pathétique, c'est un débat... À voir comme ça, mon père ne paye pas de mine mais il est férocement cultivé (Il sourit fièrement.), inévitablement prolixe et donc souvent gonflant (Il fusille du regard Claude-Ève.) Toute son existence est construite sur la critique et la révolte permanente;  On peut se demander comment Albert Camus a pu écrire son livre Le révolté sans l'avoir connu... (Un temps.) et il y a ma mère, Andrée. (Douche sur la mère qui sort immédiatement ses lunettes de

    soleil pour se protéger les yeux.) Elle est chercheuse dans un laboratoire pharmaceutique et passe ses journées à torturer des souris blanches.

    ANDRÉE

    (La mère tient par la queue une souris blanche au-dessus d'un bocal et chante.)

     « Une souris verte, qui courait dans l'herbe, je l'attrape par la queue ...et hop ! » (Elle la glisse dans le bocal et ferme le couvercle.)

    CLAUDE-ÈVE

    Selon elle, les souris ne sont pas des animaux... 

    ANDRÉE

    Exact ! ce sont des outils de laboratoire !

    CLAUDE-ÈVE

    Ma mère déteste les animaux.

    ANDRÉE

    Non : j'adore l'agneau !

    CLAUDE-ÈVE

    À la vérité, ma mère souffre d'une incapacité à aimer quoi que ce soit.

    ANDRÉE

    (Haussant les épaules.)

    N'importe quoi !

    CLAUDE-ÈVE

    Elle déteste également les tâches de calcaire sur les robinets inox, les poignées de main, les fruits et légumes frais au motif qu'ils sont les discrets pourvoyeurs des germes fécaux...

    ANDRÉE

    Sous un microscope, ce monde invisible est des plus terrrrrrrifiants ! Certains staphylocoques, par exemple, ont des poils comme...

    CLAUDE-ÈVE

    (La coupant.)

    Et mon père, lui, déteste l'humanité entière.

    VALÉRY

    La sagesse est de considérer l'homme comme un nuisible à détruire.

    CLAUDE-ÈVE

    Entre les deux, j'ai donc dû apprendre à grandir sans me corrompre le cœur et l'esprit, ce qui m'a demandé une vigilance permanente au même titre que la survie en milieu hostile. J'y ai laissé quelques plumes mais je suis toujours là, vivante et sociable avec le tour de force d'avoir, malgré tout, réussi à tisser un réseau d'amis, amis que je préserve comme toute espèce menacée d'extinction.

    (Découverte de la scène en plein feux. Les trois personnages vont en coulisses. Le décor représente un coin de cuisine avec une table et trois chaises. Le couvert est dressé sur une nappe.)

    Scène 1

    La cuisine

    VALÉRY

    (Entrant en scène avec un cartable à la main et parlant à la cantonade.)

    Que personne ne me demande comment a été ma journée : elle a été épouvantable !

    ANDRÉE

    (Voix off.)

    Et comment a été ta journée ?

    VALÉRY

    Comme d'habitude !

    ANDRÉE

    (Entrant, une trousse et une paire de ciseaux à la main.)

    Je parie que tu vas me dire qu'elle a été épouvantable !

    VALÉRY

    Comment as-tu deviné ?

    ANDRÉE

    Je suis une femme !

    VALÉRY

    Ah ! L'intuition du sexe...

    CLAUDE-ÈVE

    (Entrant en peignoir.)

    Il faudrait faire quelque chose pour la prise électrique dans la salle de bain ! Bonsoir père... Un de ces prochains jours je vais renoncer à me laver !

    VALÉRY

    Ne comptez pas sur moi ce soir, ma journée a été épouvantable.

    CLAUDE-ÈVE

    La salle de bain est un lieu propice à la nudité mais, à mon sens, pas pour les fils électriques.

    (Elle sort.)

    VALÉRY

    Détrompe-toi ; c'est un dispositif utile et dissuasif pour éviter de transformer la douche en sauna !

    CLAUDE-ÈVE

    (Voix off.)

    Trouvez-en un autre pour que la douche ne soit pas transformée en chambre froide !

    VALÉRY

    (Un temps.)

    As-tu vu ce type qui campe au pied de l'immeuble ?

    ANDRÉE

    Non.

    VALÉRY

    Un de ces déclassés poussés à la rue. Je l'ai vu dérouler son sac de couchage près du bosquet.

    ANDRÉE

    Devant l'entrée de l'immeuble ?

    VALÉRY

    Oui.

    ANDRÉE

    Oh non !

    VALÉRY

    Tu peux le dire !

    ANDRÉE

    Pourquoi les pauvres viennent-ils maintenant dormir dans le quartier ?  Le ciel n'est pas plus étoilé ici qu'ailleurs !

    VALÉRY

    Il faudrait lui demander !

    ANDRÉE

    Tu ne t'es pas approché de lui j'espère ?

    VALÉRY

    Non, je ne l'ai même pas regardé... C'est déjà difficile à supporter.

    ANDRÉE

    Désinfecte-toi les mains s'il te plaît. Tous ces pauvres, j'avoue que c'est révoltant !

    VALÉRY

    (Sortant.)

    On ne peut pas faire grand-chose. Et

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