Mi-ange, mi-démon: Le roman de Lola
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ayant traversé et analysé l’évolution de notre société, Claudy Blanche Drouin a passé la plus grande partie de sa vie à élever ses deux enfants. Elle a exercé plusieurs métiers, tous avec la même passion et la même envie de réussir. Elle a travaillé dans la mode de nombreuses années, puis dans la vente, la restauration, etc. Passée de la vie dans le sud à la vie parisienne, elle aime les défis et les revanches sur la vie, et ce livre en est la preuve.
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Avis sur Mi-ange, mi-démon
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Aperçu du livre
Mi-ange, mi-démon - Claudy Blanche Drouin
Préface
Ce livre a pour but de déceler les manipulations lourdes de conséquences, employées par certains de nos congénères. Ces actes ne sont pas liés à une race ou à une religion mais bien à certains êtres humains. Des personnes admirables et d’autres très néfastes font partie de différentes nationalités ou religions.
Une religion ou un mode de vie mal expliqué peuvent engendrer des fanatiques bien entraînés à la manipulation d’autrui.
Adolescence
Voilà, je suis Lola. Mon enfance est bercée par le soleil, la mer, la vie agréable d’une enfant qui passe ses premières années à Cannes, dans une famille aimante. Une enfance dorée sans problème, sans souci. Louis, mon papa, est fonctionnaire. Il travaille sur la mer. Je vis dans un milieu modeste mais heureux. Josette, ma maman, ne travaille pas comme dans la majorité des couples de cette époque. Nous sommes privilégiés de vivre dans un cadre aussi romanesque. Tant pour le décor que pour le climat agréable. La famille et moi en particulier, malgré mon jeune âge, apprécions chaque jour cette vie méridionale.
Dans ce cadre idyllique, je deviens une élève studieuse, assez douée.
Aurait-il pu en être autrement ? Non !
Car je suis très entourée, mes études surveillées de près par mon père. D’ailleurs, il a décidé pour moi :
Il réalisera son rêve professionnel à travers moi, il en est certain : je serai médecin.
Moi, je rêve secrètement d’être danseuse ou chanteuse. D’ailleurs très souvent je transforme ma robe en tutu et mes parents ont droit à une démonstration. Je transforme le couloir de la cuisine en scène et je danse.
Attention ! J’attends les applaudissements à la fin de la prestation !
Malgré ces démonstrations, jamais mon père n’acceptera de m’inscrire au cours de danse. Il a trop peur que cette passion l’emporte sur mes études.
Donc c’est tout naturellement que chaque soir, les devoirs scolaires deviennent un rituel incontournable. Pourtant, dans ma tête, j’affectionne plus les chansons des années soixante que mes devoirs quotidiens.
Pendant ces années, la musique provoque une vraie révolution. Nous passons de l’accordéon au rock’n’roll. Ce changement contribue même à des conflits de générations. Je ne déroge pas à la règle. Dans ces années, nous avons des idoles et la musique a une très grande importance.
Donc, tout naturellement, pendant que mon père m’explique les mathématiques ou le français, je marque par des mouvements de tête le rythme des chansons à la mode qui sont dans ma tête. Cela exaspère mon père et il me dit :
Joignant le geste à la parole, il interrompt mes moments artistiques par une petite claque sur ma queue de cheval qui se balance de droite à gauche sur ma tête. Ce geste me remet les idées en place et je reprends instantanément mes cours.
Ces années d’enfance et de bonheur passent vite et l’adolescence pointe son nez. Mes parents, dans le souci de me préserver, vont être très présents. Surtout mon père qui, en qualité d’ancien marin, a beaucoup vécu et connaît bien les dangers de la vie. Il va essayer pendant toute ma jeunesse de me mettre en garde, quitte à être trop sévère ou trop possessif.
Quant à Josette, ma maman, elle m’inculque le respect de soi-même. Nous approchons de mai 68, les libertés des femmes ne sont pas la préoccupation première de l’époque.
Les avis sur ce sujet sont bien différents de ceux d’aujourd’hui.
N’en déplaise aux féministes qui revendiquent haut et fort la liberté sexuelle et autre, les filles sont élevées à l’inverse de nos principes actuels.
Maman m’explique qu’offrir son corps au premier venu n’est pas synonyme de liberté. Elle m’apprend à reconnaître les vraies valeurs et surtout, à les appliquer dans ce monde en pleine transformation.
Je la remercie, car elle a fait de moi la femme libre mais respectueuse des valeurs que je suis devenue.
C’est dans ce contexte, entourée d’amour, que je deviens une jeune fille. Ma mère ne manque pas de me faire savoir qu’elle est fière de moi. À chaque fois qu’elle me présente, elle ne manque pas de l’exprimer :
Bien sûr, je salue les personnes présentées et maman conclut :
Ce qui a le don de me mettre mal à l’aise car ce n’est évidemment pas vrai.
Je ne suis une merveille qu’à ses yeux et devant mon embarras, nos interlocuteurs éclatent de rire à chaque fois.
Malgré tout cet amour, le conflit des générations est de plus en plus présent dans la relation père fille. La sévérité excessive de papa, ce manque de liberté par rapport à mes amies, me pèse. J’envie mes amies qui sortent, car il m’est interdit même de parler à un garçon. La société est en pleine évolution et j’ai l’impression avec cette éducation stricte d’être une marginale.
Mon père n’est pourtant pas musulman mais l’éducation qu’il me donne n’est pas très éloignée de celle des musulmans d’aujourd’hui. La différence n’est pas énorme.
Je me souviens, nous l’avons peut-être oublié, mais dans les années 60, les écoles n’étaient pas mixtes et les filles n’avaient pas le droit de porter de pantalons à l’école. Actuellement, ce mode de vie semble difficilement acceptable pour des jeunes mais était tout à fait normal à l’époque. Heureusement, les jeunes de 68 ont fait évoluer les choses. Les parents admettaient difficilement cette évolution.
Plus tard, c’est certainement cette éducation qui va m’aider à la compréhension, me donner la tolérance nécessaire pour accepter les différences entre les êtres.
C’est aussi pour sortir de cette rigidité que j’ai envie de prendre très tôt ma vie en main.
J’ai besoin de commander, de décider, aussi bien dans ma vie professionnelle que sentimentale.
Peut-être, pour prouver à mon père que les temps ont changé.
Cependant, malgré nos différences, nous sommes très proches. Je n’envisage pas ma vie sans lui.
J’ai dix-sept ans et soif de liberté.
Il m’arrive souvent d’exprimer en famille ce manque de liberté qui me fait souffrir, mais toujours à mots couverts, la sévérité de mon père n’étant jamais loin. Mes demandes de sortie le dimanche après-midi sont toujours refusées mais je ne me lasse pas, je les renouvelle toujours de la même façon :
Papa est ce que je pourrais aller au cinéma dimanche après-midi avec mes copines ?
La réponse est toujours négative. Il ne me vient même pas à l’idée d’insister. Mais ce jour-là est un jour différent.
Ma mère donne son avis :
Maman : « Elle a dix-sept ans ne pourrait-elle pas aller au cinéma de temps en temps ? »
Papa : « C’est un danger ! à dix-sept ans seule dans Cannes, je n’y tiens pas. »
La conversation est close. Je soupçonne que ma mère soit intervenue le soir dans la chambre. Il faut que la permission vienne de mon père, donc c’est à mon grand étonnement que le week-end suivant, mon père, pensant faire preuve d’une grande tolérance, accepte que j’aille au cinéma le dimanche après-midi. Ma mère n’a pas l’air très étonnée, elle a bien œuvré.
En réalité, j’ai très envie de rejoindre mes copines qui vont danser dans une discothèque branchée.
L’autorisation est accordée pour la séance de cinéma mais pas pour la discothèque. Je dois être rentrée pour dix-huit heures. Néanmoins, outrepassant la permission, je ne vais pas au cinéma, je vais danser avec la peur au ventre que ma supercherie soit découverte.
Ma mère n’est pas restée dupe très longtemps. Elle découvre mon mensonge. Pour la première fois de sa vie, elle va mentir à son mari pour me couvrir.
Au retour de ces folles après-midi, je dois rendre des comptes. Quand j’arrive dans l’appartement familial, mon père joue de l’accordéon dans sa chambre. Je crains ces instants d’attente. Je déteste l’accordéon, pas compatible avec le rock que j’écoute. (Aujourd’hui, en souvenir de papa je pleure d’émotion lorsque j’entends un air d’accordéon.) J’attends la fin du morceau de musique qui me semble interminable.
L’interrogatoire très épuré commence entre le père et la fille :
Louis : « Le film t’a plu ? »
Lola : « Oui beaucoup. »
Immédiatement, les preuves de ma présence au cinéma sont requises, présentation du ticket, le récit du film. Je deviens chaque semaine réalisatrice inventant des scénarios par rapport aux photos exposées à l’entrée du cinéma. Je remets des tickets ramassés sur le sol devant la salle, heureusement ils ne sont pas datés. Mon père les pose sur la table de nuit et ma mère, en faisant le ménage le lendemain, les récupère.
Elle me les rend pour la semaine suivante, se rendant ainsi complice de ce mensonge en me disant :
« Lola, Je te rends les tickets mais n’abuse pas de cette permission. Ces mensonges m’angoissent. Je déteste trahir ton père même s’il est un peu sévère. »
En guise de remerciement, j’enlace ma mère affectueusement. Les mots sont inutiles, nous nous comprenons.
Les collègues de travail de papa ont certainement la même opinion car ils me croisent main dans la main avec un petit copain et ils restent discrets.
Dans le plus grand secret, je commence ma première petite relation amoureuse.
Secret bien gardé
Au niveau de l’amusement, j’avance un peu mais très vite, je pense à organiser ma vie d’adulte.
Je veux travailler, pour obtenir un peu de liberté. Avec l’aide de ma mère, j’obtiens l’autorisation d’apprendre un métier, je ne serai pas médecin mais styliste. Depuis toute petite, je m’intéresse à la mode.
Grande déception de papa !
Un changement inattendu se profile dans ma vie. En approchant de la retraite, mon père exprime un désir enfoui en lui qu’il n’a jamais partagé avec personne. Il profite du fait que la famille soit réunie sur la terrasse. Face à la mer, il y a des décisions qui passent mieux.
Louis informe sa famille :
Louis : « J’ai décidé en approchant de la retraite de quitter Cannes. Nous allons retourner vivre en Normandie, ma région natale. »
Josette est sans voix puis :
Josette : « Tu as pensé à Lola ? »
Louis : « Oui c’est pour cette raison que nous allons partir avant sa majorité pour ne pas séparer notre famille », lui répond-il.
Je tente de donner mon avis :
« Je n’ai pas envie de quitter Cannes. J’y ai mon travail, mes amis, ma vie. J’adore cette ville. C’est la mienne. »
Louis : « La vie en Normandie te plaira, tu es jeune tu t’habitueras. »
Je me rends très vite compte que la famille se passera de mon accord et que la décision est déjà prise. J’aime la Normandie mais je sais que Cannes et mes amis me manqueront.
La maison familiale attend Louis et Josette pour une retraite sereine, dans un village normand. La soumission, je connais depuis mon plus jeune âge. Paradoxalement, dans ma vie je serai encore confrontée à cette soumission, parfois je m’y plierais et d’autres fois je me révolterai.
C’est un grand traumatisme pour moi. Je perds mes amis de toujours, le petit fiancé, ma jolie ville de naissance.
Cependant, n’ayant pas d’autre solution, je déménage à regret.
Avec mon cap en poche, mon expérience de travail à Cannes, il m’est facile de me faire embaucher en Normandie.
À la grande surprise de ma mère qui a toujours été une femme réservée, un peu soumise, elle me voit entrer dans la vie active avec une certaine facilité. Je décroche rapidement un emploi dans la grande ville voisine et dans l’un des plus luxueux ateliers de la ville. Une entrée dans la vie active encourageante, et une faculté d’adaptation certaine, qui étonne mes parents.
Je profite de cette petite réussite pour parler à mon père.
« Papa je désire passer mon permis de conduire. »
Papa : « Ce n’est pas utile que tu saches conduire. Je suis disponible pour t’emmener à ton travail ou autre. »
Lola : « Ce ne sera que reculé je passerai mon permis dès ma majorité, et avec ou sans ta permission. »
Je quitte la pièce les larmes dans les yeux, le permis de conduire, pour moi est synonyme d’indépendance et de liberté. Mon père n’est pas d’accord. Pour lui, ce n’est pas utile que sa fille sache conduire.
Néanmoins, grâce encore au savoir-faire de ma mère et après quelques jours de négociations, elle influence son mari qui finit par fléchir et donner son autorisation. J’obtiens mon permis du premier coup.
Malgré toutes ces mises au point difficiles, la vie se passe paisiblement en famille dans ce petit village.
Pourtant, je deviens de plus en plus nostalgique.
Mes amis et ma ville me manquent chaque jour davantage.
J’entrevois peut-être une