Contes et légendes d'Ukraine
Par Galina Kabakova et Elena Ojog
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À propos de ce livre électronique
Autrefois, il y a très très longtemps, un énorme dragon habitait dans une montagne. Couvert d'écailles plus grandes que celles d'un poisson, il avait trois têtes, des ailes rouges, des épines sur le dos et des ongles sur la queue et sur les genoux : il portait un grand collier. Il était si horrible que celui qui le voyait de loin se faisait la peur de sa vie. L'abominable dragon quittait sa grotte pour s'allonger sur la route ; à peine quelqu'un prenait cette route qu'il ouvrait grand sa gueule, inspirait le passant et l'avalait. Hommes ou bétail, peu importe. ce monstre pompait tout ; et comme il était insatiable beaucoup avaient péris dans ses entrailles. Les gens comprirent qu'il allait les manger tous et se mirent d'accord pour envoyer une personne à sa grotte pour son repas de soir : il mangerait la victime et ne sortirait plus jusqu'au lendemain. Ils espéraient qu'il aurait la flemme et n'irait pas chercher ses victimes au village, mangerait moins et que d'ici là un chevalier se manifesterait et le tuerait. Ils réalisèrent leur plan. Tous les matins ils envoyèrent une personne à la grotte qui disait des prières en attendant l'apparition du dragon.
À PROPOS DE LA COLLECTION
« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.
DANS LA MÊME COLLECTION
• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
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Avis sur Contes et légendes d'Ukraine
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Aperçu du livre
Contes et légendes d'Ukraine - Galina Kabakova
Préface à la seconde édition
Il y a dix ans paraissait la première édition des Contes et légendes d’Ukraine. Avec Contes et légendes de France, ces anthologies ont inauguré la collection « Aux origines du monde » qui a donné aux éditions Flies France une nouvelle direction : l’exploration d’un immense continent à peine visité, le pays des contes. À la fin des années 90 le défi paraissait audacieux, voire insensé : consacrer une collection entière aux contes étiologiques pour un public avisé. À l’époque, le terme même n’avait cours que dans le milieu universitaire et je l’évitais soigneusement en le remplaçant par « contes des origines », « contes du pourquoi et du comment », etc.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. L’étude du conte étiologique est dorénavant au cœur du programme de français de 6e et les enseignants sont à la recherche de nouveaux recueils de contes.
La première édition étant épuisée depuis quelques années, j’ai décidé de rééditer Contes et légendes d’Ukraine. Entre-temps, j’ai trouvé d’autres contes parus en Ukraine et en Russie, ce qui m’a incitée à revoir le choix de textes.
J’ai ajouté une quinzaine de nouvelles histoires qui proviennent essentiellement de trois collectes : celle d’Ignatiï Troussevitch Poveria i predrassoudki [Croyances et superstitions] publiée dans le journal Kievlianin en 1865-1866, celles d’Ivan Senko Koly Khrystos po zemli khodyv [Lorsque le Christ cheminait sur terre] (Oujgorod, 1993) et d’Olga Belova « Narodnaïa Bibliïa » : Vostotchnoslavianskie etiologitcheskie leguendy [La Bible populaire. Les légendes étiologiques slaves orientales] (Moscou, 2004). J’ai enlevé quelque vingt-cinq contes qui, pour la plupart, étaient des variantes mais leurs résumés figurent dans les notes en annexe. La traduction de tous les contes a été revue par moi-même, Anna Stroeva et Isabelle Lafonta.
Comme la collection est souvent consultée par les conteurs et les spécialistes du conte, j’ai introduit l’indexation des contes d’après la classification Aarne-Thompson, dans sa dernière version établie par Hans-Jörg Uther (ATU), l’Index comparatif des contes types : Conte slave oriental (SUS) ainsi que Motif-Index of Folk-Literature de Stith Thompson. Et comme la première édition était dépourvue d’illustrations, j’ai mis à contribution une jeune artiste, Elena Ojog, qui connaît si bien l’imaginaire slave.
Quelques mots maintenant sur les contes étiologiques ukrainiens. Comme dans les cosmogonies d’autres peuples, la majorité des récits ukrainiens traite de la nature : les contes consacrés aux animaux et aux plantes représentent les trois quarts du corpus, quelques-uns parlent des constellations et du relief ; quelques textes expliquent l’origine de l’homme, des coutumes en relation avec le calendrier et des objets familiers.
La raison de la présence ou de l’absence d’un tel ou tel animal dans les étiologies ne dépend pas directement de la place réelle qu’il occupe dans la vie de l’homme, mais de son statut symbolique dans la culture. Et si l’on regarde de plus près, on voit que les récits projettent souvent sur les bêtes les problèmes et les conflits qui animent les humains. Ainsi, d’après les Ukrainiens, le coucou fut à l’origine une veuve inconsolable, une fille ingrate se moquant de sa mère ou une mère malheureuse à qui ses enfants refusèrent l’eau.
Quelques thèmes communs aux étiologies du monde entier s’avèrent plus élaborés en Ukraine, ils sont représentés par un plus grand nombre de motifs. C’est le cas, notamment, de la femme, de sa physiologie, de son statut dominé et du partage inéquitable des tâches entre l’homme et la femme.
Par rapport à d’autres thématiques du corpus étiologique, le thème de l’autre est plutôt marginal mais néanmoins présent. Tous les peuples n’ont pas la même sensibilité à la question des ethnies. En Ukraine, où plusieurs peuples cohabitent depuis des siècles, on raconte beaucoup d’histoires sur l’origine des nations, tandis qu’en Russie voisine il y en a très peu.
Il s’agit le plus souvent de l’étranger ethnique partageant le même territoire. Dans les contes étiologiques, en mettant en scène un étranger, on cherche à expliquer les particularités de son caractère, de son aspect physique, de sa langue, de son mode de vie (sédentaire ou nomade), de ses us et coutumes. Et l’on essaie de justifier, par le biais du conte, les racines de la méfiance mutuelle qui caractérise les rapports interethniques.
Si l’on compare la tradition orale slave à d’autres traditions européennes, on remarque qu’elle a mieux conservé l’ensemble de récits sur la création du monde. Une partie importante du corpus se construit comme un développement apocryphe de l’histoire sainte qui fournit aux légendes étiologiques aussi bien des motifs que des personnages. La création du monde, la chute d’Adam, le déluge, mais aussi la Nativité, la fuite en Égypte, la crucifixion sont les situations les plus courantes reprises par ces légendes. Plus souvent que les épisodes de l’histoire sacrée proprement dite, on rencontre ses protagonistes qui deviennent les créateurs des espèces ou de leurs caractéristiques particulières. Les légendes d’origine montrent – tout comme les contes merveilleux –, que les motifs sont indépendants des personnages : ainsi, le même acte créatif peut être attribué à Dieu, à Jésus, à la Vierge ou à saint Pierre.
Les étiologies présentent une très grande cohérence, grâce notamment à leur principe dualiste. L’univers entier et plusieurs espèces, parmi lesquelles l’homme figure au premier plan, portent les traces de l’intervention du Malin, qui peut revendiquer sa paternité avec autant de raisons que Dieu lui-même. Chez les Ukrainiens, ce personnage aux multiples facettes tient une place de choix, il ne manque pas de provoquer la sympathie. C’est un démiurge à part entière, mais un démiurge malheureux. On lui reconnaît volontiers la paternité d’inventions nuisibles : marais, vodka, tabac, mais dès qu’il s’agit des choses utiles, il échoue.
À la différence du Tout-Puissant, le diable n’atteint pas les objectifs qu’il se fixe, car ses principales motivations, semblent dire les étiologies, sont la jalousie et l’instinct d’imitation. Quand Dieu crée l’homme, le diable fabrique le loup qui se met à poursuivre son créateur, quand Dieu fait l’abeille, le diable ne réussit que la guêpe.
Cet apprenti sorcier n’est pas un génie, car il lui manque la vision d’ensemble. Et quand il invente des objets et des techniques fort utiles, il n’arrive jamais à mener à bien son projet, et se voit déposséder de ses inventions par Dieu, Jésus ou un saint. C’est ainsi qu’on vole à ce démiurge malchanceux la paternité du chariot, de la maison ou du moulin.
Les origines de ces récits sont multiples. Depuis toujours, l’Ukraine se trouve au croisement de plusieurs influences culturelles. On reconnaît dans ce corpus des sujets de fables connus depuis l’Antiquité, comme le réajustement de la durée de vie des hommes et des animaux ou encore la députation des chiens vers Dieu ou bien l’histoire du roitelet, roi des oiseaux.
Les récits étiologiques, cités volontiers encore aujourd’hui, prouvent que la Bible populaire est toujours présente dans les mentalités. Certes cette littérature populaire ukrainienne s’appuie sur l’orthodoxie, issue de la civilisation byzantine, mais elle se nourrit également d’apocryphes d’inspiration manichéenne, hérités des bogomiles, courant proche des cathares.
L’oralité ukrainienne a également connu l’influence de la littérature rabbinique, ce qui n’a rien de surprenant vu la très forte présence juive en Ukraine. C’est notamment le cas du motif très populaire de la peau cornée qui recouvrait le corps du premier homme.
Les créations slaves tiennent aussi une large place, tant au niveau des motifs que des références historico-mythologiques. Les Ukrainiens évoquent les invasions tatares pour raconter l’origine poétique du roitelet et de la mouette et de plusieurs fleurs : marguerite, pervenche et nénuphar. Ainsi, le passé, souvent tragique, laisse-t-il son empreinte sur le monde fabuleux du conte.
Galina Kabakova
TERRE ET CIEL
L’origine de la terre et des montagnes
Au temps où Dieu créa le monde, il n’y avait que de l’eau sans limites. Il n’y avait en ce temps-là ni hommes, ni bêtes, seulement des anges. Ceux-là firent des bêtises et le Bon Dieu les transforma en démons. Mais ils connaissaient l’eau comme leur poche, et le Bon Dieu ne pouvait pas se passer d’eux. Il convoqua l’un d’eux et lui dit de rapporter de la terre du fond de la mer. L’autre plongea, mais ne put pas atteindre le fond ; ce n’est qu’à la troisième tentative qu’il put donner à Dieu de la terre et il en conserva une poignée pour lui. Dieu prit la terre, la bénit et se mit à la jeter par poignées, ainsi il la dispersa à travers le monde. Là où la poussière tomba, la terre apparut. Si l’on regardait d’un côté, on la voyait jusqu’au bout.
Le Bon Dieu fut satisfait de son travail, mais lorsque le diable, comme d’habitude opposé à Dieu, se mit à lancer de la terre, il en résulta des montagnes si hautes que tous les diables voulurent les escalader pour atteindre le firmament. Le Bon Dieu vit que le Malin se précipitait vers le ciel. Il se mit à jeter la foudre sur les rochers jusqu’à ce qu’ils se fendent. C’est pourquoi aujourd’hui encore les montagnes sont fendues et les diables y font leurs nids. Quand une montagne s’écroule, elle peut recouvrir une centaine de démons. Ils y resteront jusqu’à ce que les montagnes disparaissent et que la terre devienne aussi plate qu’elle l’était au début.
Les montagnes
Comme le diable se prenait trop au sérieux et faisait trop de mal autour de lui, Dieu dépêcha l’archange Michel sur la terre pour rabaisser son orgueil. La discussion de l’archange Michel avec le diable se transforma vite en bagarre. Ils roulaient partout sur la terre. Là où l’archange Michel frappait avec violence le diable contre la terre, la terre s’enfonçait et les vallées et les ravins apparaissaient. Là où le diable tentait de vaincre l’archange Michel, la terre s’élevait et les montagnes se formaient.
La création et la bénédiction du monde
Quand Dieu pensa à créer le monde, il dit à l’aîné de ses anges, Satanaël (Satan) :
– Mon archange, allons créer le monde !
– Eh bien, allons, Dieu ! dit Satanaël.
Et voilà qu’ils allèrent au-dessus de la mer ; et la mer est tellement sombre, un abîme, comme on sait ! Le Seigneur dit à Satanaël :
– Tu vois cet abîme ?
– Je le vois, Dieu !
– Va donc jusqu’au fond de cet abîme, et procure-moi une poignée de sable. Seulement, fais attention, en le prenant, dis en toi-même : « Je te prends, terre, au nom du Seigneur ! »
– C’est bon, Dieu.
Satanaël plongea dans l’abîme, jusqu’au sable et il lui vint une pensée mauvaise : « Non, dit-il, j’y joindrai aussi mon nom ; pour que ce soit à la fois en ton nom et au mien. » Et il prit du sable et dit :
– Je te prends, terre, au nom du Seigneur et au mien !
Ainsi dit-il. Il s’agissait maintenant de l’emporter : et l’eau d’enlever le sable, et lui de serrer le poing – mais comment tromperait-on Dieu – quand il émergea de la mer, plus de sable : l’eau avait tout enlevé.
– Ne ruse pas, Satanaël, dit le Seigneur, retournes-y de nouveau et n’ajoute pas ton nom !
Satanaël y retourna, mais en vrai diable qu’il était, il dit de nouveau :
– Je te prends, terre, au nom du Seigneur et au mien !
Et de nouveau, il n’y eut plus de sable. Mais, à la troisième fois, Satanaël dit, pour le coup :
– Je te prends, terre, au nom du Seigneur !
Et alors, il prit la terre sans fermer la main, il transporta sur la paume de sa main, pour que l’eau l’emporte, mais en vain ! Il en avait ainsi recueilli une pleine poignée, qu’il apporta à Dieu.
Et le Seigneur prit ce sable, s’en fut sur la mer et le sema ; et Satanaël de se lécher la main : « J’en cacherai pour moi ne serait-ce qu’un petit peu, pensa-t-il, et, après je ferai aussi une terre. » Pendant ce temps, le Seigneur semait.
– Eh bien, dit-il, Satanaël, il n’y a plus de sable ?
– Non, Dieu !
– Alors, il est temps de prononcer une bénédiction, dit le Seigneur.
Et il bénit la terre aux quatre coins de l’horizon ; et quand il l’eut bénie, la terre commença à croître.
Et voilà que la terre croît et celle que Satan a dans la bouche croît aussi et croît si bien, qu’elle lui entrouvre les lèvres. Et Dieu dit :
– Crache, Satanaël !
Et il commença à cracher et à expectorer. Et là où il avait craché poussèrent des montagnes, et là où il avait expectoré, des rochers. Voilà pourquoi notre terre n’est pas lisse. Et encore, Dieu sait jusqu’où ces rochers et ces montagnes auraient poussé, si Pierre et Paul n’avaient pas prononcé des conjurations, pour les empêcher de croître davantage. Et voilà que le Seigneur dit à Satanaël :
– Maintenant, Satanaël, il n’y a plus qu’à consacrer la terre. Mais laissons-la croître d’abord et nous, reposons-nous !
– C’est bon, Dieu ! dit Satanaël.
Ils s’étendirent pour le repos. Dieu dormait et Satanaël, lui, pensait à noyer Dieu pour s’emparer de la terre. Et voilà qu’il le souleva, il courut vers la mer. Il courut d’abord vers le midi, il courut, et pas de mer ! Il s’élança vers le minuit (nord) – et là non plus elle n’était pas en vue ! Il se dirigea vers les quatre coins de l’horizon, nulle part il n’y avait de mer ; il paraît que la terre s’était déjà tellement étendue, qu’elle confinait au ciel – où donc aurait-il pu trouver cette mer ? Voyant qu’il n’y avait rien à faire, il ramena Dieu à la même place et lui-même se coucha près de lui. Il resta couché un instant, puis éveilla Dieu :
– Lève-toi, Dieu, pour consacrer la terre !
Et Dieu lui dit :
– Ne t’inquiète pas, Satanaël ! Ma terre est consacrée : je l’ai consacrée cette nuit aux points cardinaux.
La terre
Lorsque Dieu voulut jeter de la terre, il envoya le Malin chercher de la terre au fond de la mer. C’était impossible, car il y avait de l’eau partout. Dieu lui dit de lui remettre tout ce qu’il rapporterait et de ne pas garder de la terre pour lui. Cependant, le Malin lui donna seulement une partie de ce qu’il rapporta, et en garda dans sa bouche. Lorsque Dieu eut fini de lancer de la terre, celle qui restait dans la bouche du diable commença à pousser. Il cracha une fois, les marais apparurent. Il cracha deux fois, le cheval apparut ; il éternua et il rota, il en sortit l’homme, le cheval, le chien et le chat.
Origine des diables
Plusieurs autres anges s’essayèrent à créer des mondes parallèles, mais tous leurs efforts restèrent vains. Dieu pour les punir les transforma en diables et les expulsa du ciel. Le ciel resta ouvert quarante jours et quarante nuits, le temps qu’il fallut aux diables pour tomber sur terre. Leur apparence changea totalement. Leurs ongles qui commirent le premier péché s’allongèrent ; sur leurs têtes, poussèrent des cornes en signe d’arrogance ; leurs corps se recouvrirent de poils noirs comme les ténèbres éternelles auxquelles les diables furent condamnés. Et comme les bêtes, ils arborèrent une queue noire et tordue. Lorsqu’ils churent, la terre s’écarta et ils s’enfoncèrent dans le feu de ses entrailles. C’était l’enfer, lequel devint leur séjour éternel.
L’éclair et le tonnerre
Savez-vous ce qui tonne, comment la foudre frappe, quelle est son origine et sa raison d’être ? Écoutez donc. Quand le Seigneur eut chassé du ciel les anges qui ne lui obéissaient pas et se conduisaient mal, il appela Michel et lui dit :
– Vois-tu, mon fils, je me suis fait des ennemis en envoyant les anges aux enfers. Mon ami, si tu en tues quelques-uns, je te donne pour chacun une centaine d’âmes humains. Va, et tire sur eux, je te donne Élie comme assistant, entends-tu ?
– J’entends bien, dit Michel et il s’éloigna en se grattant l’oreille.
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