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Philippe II
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Livre électronique77 pages35 minutes

Philippe II

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "DON CARLOS. Dieu ! que mon corps est triste et languissant, ce soir, Et qu'est triste là-bas, sur la campagne, La lumière des nuits d'Espagne. L'Escurial rigide et noir Jette une ombre plus funèbre et plus sombre, Parmi tant d'autres ombres Que je regarde et qui me voient mourir..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie11 mai 2016
ISBN9782335163018
Philippe II

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    Aperçu du livre

    Philippe II - Emile Verhaeren

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    Au poète Stuart Merrill

    Personnages

    PHILIPPE II : roi d’Espagne.

    DON CARLOS : infant, prince des Asturies.

    LA COMTESSE DE CLERMONT : dame d’honneur de la cour.

    FRAY BERNARDO : confesseur du roi.

    DON JUAN D’AUTRICHE.

    DON FRANCISCO DE HOYOS : notaire du roi.

    FRAY HIERONIMO.

    COMTE DE FERIA.

    SOLDATS ET MOINES.

    Tous les actes se passent à l’Escurial.

    Premier acte

    Une terrasse. À gauche, le pavillon de DON CARLOS. Au fond, de la scène l’Escurial où seulement une fenêtre, celle de la chambre de PHILIPPE II, est éclairée. Entre le fond et la terrasse les jardins du palais. Deux escaliers, l’un à droite, l’autre à gauche, descendent de la terrasse aux jardins.

    DON CARLOS

    Dieu ! que mon corps est triste et languissant, ce soir,

    Et qu’est triste là-bas, sur la campagne,

    La lumière des nuits d’Espagne.

    L’Escurial rigide et noir

    Jette une ombre plus funèbre et plus sombre,

    Parmi tant d’autres ombres

    Que je regarde et qui me voient mourir…

    Oh ! mon rêve fermé que j’ai peur d’entrouvrir,

    Oh ! mes désirs : chevaux cabrés dans l’or des gloires…

    Il marche vers le bord de la terrasse et attend.

    Hier, j’étais ferme et clair, tout mon être vibrait

    Tel un glaive planté sur sa victoire ;

    J’étais comme affolé ; mes pas entraient

    Dans l’avenir immense, avec une ardeur telle

    Que mon aïeul lui-même en eût aimé l’élan.

    Et me voici, comme autrefois, morne et dolent,

    Sans croire à mon triomphe…

    Se tournant du côté d’où viendra la comtesse.

    Hélas ! que ne vient-elle ?

    Tout à coup, violent.

    Que ne vient-elle enfin, puisqu’ainsi je le veux !

    LA COMTESSE, apparaissant à l’escalier de gauche.

    Carlos ! mon roi Carlos ?

    DON CARLOS, se jetant dans ses bras.

    Ô toi, la bien-aimée !

    Ô douceur de ta voix ! ô beauté de tes yeux !

    LA COMTESSE, rapidement.

    La marquise d’Amboise est sauvée. À cette heure, elle traverse la mer. Les réformés d’Angleterre l’attendent. Tes ordres ont été suivis. Oh ! la bonne action que tu fis là, mon roi !

    DON CARLOS, distrait.

    Ah !

    LA COMTESSE

    Regretterais-tu ?

    DON CARLOS

    Oh ! que mon corps est las et malade, ce soir !

    Mon torse pâle est l’abreuvoir

    Que dessèchent les douleurs et les fièvres.

    Le mal sournois me tient, la mort hante mes lèvres

    Mon ancienne blessure est ardente toujours.

    Ô bien-aimée ! Oh la clarté de nos amours

    Et les gouttes de vie en tes baisers scellées !

    LA COMTESSE

    Carlos !

    DON CARLOS

    Oh ! que n’es-tu sans cesse auprès de moi,

    Avec ton âme et ta beauté comme étoilées,

    Avec ta quiétude, avec ta large foi

    Dans mon ardeur qui choit, mais toujours se relève

    Pour resurgir encore et s’enivrer d’orgueil.

    Je suis Carlos d’Espagne – et je porte le deuil

    Et la douleur et la splendeur morne d’un rêve

    Impatient que je nourris depuis des ans

    Et qui reste captif en mon cœur bondissant

    Vers la gloire rapide et les triomphes proches.

    Je n’ai pas, moi, le temps de m’attarder : les cloches

    Qui sonneront ma mort

    Doivent d’abord

    Crier ma délivrance et ma grandeur au monde.

    Oh ! Charles-Quint, je suis une pierre en ta fronde,

    Je suis une arme ardente et qui prétend servir !

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