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Agripreneuriat en Afrique: Histoires d'inspiration
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Agripreneuriat en Afrique: Histoires d'inspiration
Livre électronique451 pages4 heures

Agripreneuriat en Afrique: Histoires d'inspiration

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À propos de ce livre électronique

Cette publication vise à encourager les entrepreneurs en herbeen Afrique à considérer les opportunités d’affaires dans l’agriculture et l’agro-industrie, au sens large. Elle se veut un outil de promotion, une sorte d’appel aux armes, en particulier pour les femmes et les jeunes. Elle vise également à servir d’outil éducatif et de produit de connaissance dans les écoles de commerce et les programmes des incubateurs d’entreprises pour un apprentissage fondé sur des études de cas sur l’exploitation d’une entreprise du secteur agroalimentaire ou de l’agro- industrie en Afrique. La publication fournit des conseils aux agripreneurs sur la manière de surmonter ou de contourner les pièges potentiels et de tirer des enseignements des expériences de 12 agripreneurs, dont les histoires reflètent des expériences réelles de développement du secteur agricole en Afrique. Elle doit être considérée comme une collection de ressources sur l’agripreneuriat, axée sur les quatre domaines thématiques suivants: la phase d’expansion, les femmes, les jeunes et les environnements challengeant, tout en fournissant des conseils d’orientation pour les agripreneurs et les décideurs politiques.

Outre l’éducation des entrepreneurs, il faut souligner le rôle clé des décideurs politiques dans la création d’un environnement favorable à l’agripreneuriat. Dans ce contexte, la publication vise à fournir des recommandations politiques concrètes sur la façon d’améliorer l’environnement favorable à l’agripreneuriat, sur la base des conseils des 12 agripreneurs présentés ici. L’objectif est de guider les décideurs politiques pour améliorer ces domaines ciblés, et les y encourager en fournissant des témoignages d’agripreneurs qui ont réussi à créer des entreprises ayant des impacts économiques, sociaux et environnementaux positifs sur le développement de leur pays.

LangueFrançais
Date de sortie8 sept. 2020
ISBN9789251329696
Agripreneuriat en Afrique: Histoires d'inspiration

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    Aperçu du livre

    Agripreneuriat en Afrique - Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

    Il est largement reconnu que l’entrepreneuriat joue un rôle de premier plan dans le développement des pays, apportant croissance économique et innovations qui améliorent la qualité de vie d’un grand nombre de personnes. Les entrepreneurs du secteur agro-alimentaire, ou agripreneurs, ont une importance toute particulière dans les pays en développement, dans un secteur qui emploie une très grande partie de la population. Grâce à la mise sur pied, au développement et au maintien d’agroentreprises et du secteur agro-alimentaire, les agripreneurs sont des acteurs clés des chaînes de valeur alimentaires durables (FAO, 2015a). Lorsque les entrepreneurs du secteur agroalimentaire créent et développent avec succès des entreprises rentables et concurrentielles, les profits engendrés ne leur reviennent pas uniquement. Ils génèrent des emplois et des recettes fiscales, tout en créant des produits, services et marchés essentiels pour d’autres agroentreprises (dont de petites exploitations familiales); ils améliorent l’approvisionnement alimentaire pour les consommateurs (prix plus bas, meilleure qualité, produits nouveaux ou qui n’étaient pas disponibles); et en règle générale, ils ont un impact positif important sur le cadre plus large où ils opèrent (économique, social et environnemental).

    En décrivant les efforts accomplis par les entrepreneurs et leurs succès, et les leçons qui peuvent en être tirés, des recommandations peuvent être formulées à l’intention des personnes qui aspirent à devenir agripreneurs et des décideurs politiques sur les éléments qui permettent de constituer un environnement favorable à l’entrepreneuriat.

    Cette publication vise à contribuer largement à la base de connaissances sur l’entrepreneuriat dans le secteur agroalimentaire en Afrique et à le promouvoir. 12 cas d’entrepreneurs ayant réussi à mettre en place et à développer une activité dans le secteur agroalimentaire dans des pays d’Afrique subsaharienne sont présentés. Ces cas d’étude sont articulés en quatre catégories:

    1] Les agripreneurs opérant à plus grande échelle

    2] Les femmes agripreneurs

    3] Les jeunes agripreneurs; et

    4] Les agripreneurs dont l’activité se déroule dans des environnements commerciaux challengeant.

    Ces catégories ont été conçues pour présenter les différents contextes de l’agripreneuriat et pour organiser l’analyse. Ces distinctions ne sont toutefois pas destinées à être clairement définies. Sept femmes agripreneurs sont présentées dans cette publication, mais seulement trois d’entre elles figurent dans le chapitre consacré aux femmes. De même, plusieurs agripreneurs présentés ici ont créé leur entreprise quand ils étaient jeunes, mais seuls quelques-uns d’entre eux sont présentés dans le chapitre sur les jeunes. Une carte incluant des photos des agripreneurs et leurs domaines d’activité a été élaborée (voir figure 1).

    Outre leur témoignage, les agripreneurs ont donné des conseils pour les agripreneurs en herbe et souligné à l’intention des décideurs politiques les domaines d’intervention clés pour soutenir l’agripreneuriat.

    Appliquée à l’Afrique, l’approche suivie consistait à identifier les histoires d’agripreneurs ayant réussi. Sur la base d’un vaste processus d’entretiens d’informateurs clés et d’analyse de la littérature existante sur ce sujet, un ensemble exhaustif d’étude de cas potentielles a été constitué. À partir de cette liste, 12 études de cas ont été soigneusement sélectionnées en raison de leur diversité en termes de denrées, des étapes de la chaîne de valeur où se déroulent ces activités (par exemple fourniture d’intrants et de services, production, transformation, distribution et commercialisation), de la taille des entreprises, des marchés ciblés (dans le pays ou à l’étranger), de l’âge et du sexe des agripreneurs et du contexte opérationnel et géographique (par exemple pays francophones ou anglophones).

    Parmi les critères de sélection des cas figuraient aussi la viabilité commerciale de l’entreprise (les entreprises devaient être rentables ou en voie de l’être), et l’ancienneté (les entreprises devaient avoir au moins deux ans). L’entreprise devait en outre avoir un impact social ou environnemental positif, comme la création d’emplois décents et inclusifs, l’amélioration des moyens d’existence et des revenus des pauvres ruraux, qu’ils agissent en tant que fournisseurs ou clients. Pour finir, les témoignages des agripreneurs devaient être inspirants et pertinents pour les entrepreneurs en herbe et les décideurs politiques à travers le continent africain.

    Le processus de rassemblement d’études de cas a commencé par une analyse approfondie de la littérature existante. Ensuite, un protocole de recherche a été établi pour développer une étude de cas sur l’entrepreneuriat, et à par la suite été testé ensuite dans un pays. Le protocole a ensuite été amélioré, finalisé et appliqué à 11 autres cas. Les données primaires ont été recueillies au moyen de trois entrevues approfondies avec les agripreneurs, complétées ensuite par des entrevues auprès d’informateurs clés choisis, des visites sur place et l’analyse d’autres documents. Les études de cas ont d’abord été rédigées en versions longues, et des versions abrégées ont été inclues à cette publication. Les témoignages ont été organisés selon une analyse de l’entrepreneuriat à la lumière de quatre domaines thématiques. Les résultats de l’analyse des études de cas ont été validés dans le cadre d’un atelier réunissant près de 40 agripreneurs, décideurs politiques et prestataires de services de soutien tels que des incubateurs et des institutions éducatives et financières de toute l’Afrique pour aborder les moyens de favoriser un environnement favorable pour l’entrepreneuriat. Ceci a permis d’affiner les messages clés à transmettre et de recueillir d’autres données.

    En partageant les témoignages d’agripreneurs, cette publication vise à inciter les futurs entrepreneurs africains à considérer les possibilités commerciales existantes dans le secteur agricole et l’agro-industrie au sens large. Elle se veut un outil de promotion, une sorte d’appel aux armes notamment pour les femmes et les jeunes. Elle vise aussi à servir d’outil éducatif et de connaissance dans les écoles de commerce et les programmes d’incubateurs d’entreprises pour l’apprentissage basé sur des études de cas sur l’exploitation d’une entreprise dans le secteur agroalimentaire ou agro-industriel en Afrique. Cette publication fournit des conseils aux agripreneurs pour surmonter ou éviter d’éventuelles erreurs et apprendre de l’expérience de 12 agripreneurs, dont les témoignages reflètent des expériences réelles d’entrepreneuriat dans le secteur agroalimentaire en Afrique.

    Cette publication doit être vue comme un ensemble de ressources sur l’agripreneuriat, axé sur les quatre domaines thématiques suivants: la phase d’expansion, les femmes, les jeunes et les environnements challengeant, ainsi qu’une source de conseils pour orienter les agripreneurs et les décideurs politiques.

    Toutefois, les formateurs des incubateurs ou écoles de commerce peuvent sélectionner des études de cas ou des chapitres particuliers en fonction des cibles et des objectifs de leur programme (par exemple lieu géographique ou audience).

    La diversité de cas présentés ici montre qu’il existe des agripreneurs actifs dans différents segments de la chaîne de valeur agricole, et qu’ils sont issus d’horizons différents. Bien entendu, tout le monde ne peut pas devenir entrepreneur. Bon nombre de celles et ceux qui aspirent à devenir entrepreneurs échoueront à créer, à faire croître et à pérenniser des entreprises prospères.

    Les entrepreneurs sont une denrée rare dans tous les pays. Il faut souligner que bon nombre des agripreneurs présentés dans cette publication proviennent d’horizons relativement privilégiés et qu’ils avaient dès lors une longueur d’avance en termes d’accès à l’éducation et au capital; beaucoup ont pu puiser dans leurs propres ressources ou accéder aux ressources de leur famille ou de leurs amis (comme le font les entrepreneurs dans le monde entier), et ils sont nombreux à avoir eu la possibilité de faire des études à l’étranger, ce qui peut contribuer considérablement à élargir leur réseau. Cette expérience peut donner aux entrepreneurs en herbe de nouvelles idées d’affaires et leur permettre d’accéder à de bons emplois, afin d’économiser l’argent nécessaire pour créer une entreprise. Cela dit, il ne s’agit pas de conditions sine qua non de succès pour les agripreneurs africains, qui peuvent venir des milieux les plus modestes et réussir à bâtir des entreprises florissantes. Au-delà du statut socio-économique d’un individu, le succès se résume souvent à son dynamisme, ses compétences et sa personnalité, ce qui peut contribuer à déterminer ses choix. Ce qu’un entrepreneur «fait» est plus important que ce qu’il ou elle «est»; et ce sont les décisions stratégiques qu’il ou elle prendra qui définiront le succès de son entreprise (Daily et al., 2001).

    La publication utilise un style d’écriture descriptif et narratif pour partager les témoignages des entrepreneurs sous forme d’étude de cas, incluant des données de première main et des citations directes des protagonistes eux-mêmes. Au fil de ces témoignages, l’accent est placé sur l’entrepreneur et non sur son entreprise, et l’étude de cas décrit souvent le milieu où a grandi l’individu, sa personnalité, ses idées et la manière dont il ou elle les a concrétisées. La publication détaille également comment il ou elle a surmonté les difficultés liées à la formation d’une équipe, à l’accès au capital et à la commercialisation. Les cas évoquent aussi les principaux défis et opportunités politiques ayant entravé ou soutenu la création et la croissance de leur entreprise, ce qui permet de fournir des conseils fondés sur des données probantes aux décideurs sur la manière de mieux soutenir les agripreneurs. Ces histoires sont destinées à transmettre des connaissances sur l’entrepreneuriat, pouvant servir aux écoles de commerces par le biais de la méthode d’étude de cas de la Harvard Business School, où les étudiants adoptent la perspective d’un entrepreneur pour mieux comprendre la gestion des affaires. À la fin de chaque étude de cas, trois questions de discussion sont présentées pour susciter la réflexion critique et guider l’analyse, la synthèse et l’interprétation des exemples.

    Outre l’éducation des entrepreneurs, il est important de souligner le rôle fondamental que jouent les décideurs politiques dans la mise en place d’un environnement favorable à l’agripreneuriat. Dans ce contexte, cette publication vise à fournir des recommandations politiques concrètes sur la manière d’améliorer l’environnement favorable à l’agripreneuriat, fondées sur les conseils donnés par les 12 agripreneurs présentés ici. Le but est d’aider les responsables politiques à améliorer les domaines ciblés et les inciter à le faire en présentant des agripreneurs ayant réussi à mettre sur pied des entreprises ayant des retombées économiques, sociales et environnementales positives sur le développement national.

    Par ailleurs, les décideurs pourraient être intéressés à explorer les cas de régions particulières, les difficultés spécifiques auxquelles se heurtent les jeunes et les femmes, ou la manière d’aborder des environnements challengeant. Il est donc essentiel d’inclure ces différentes composantes dans un compendium sur la promotion de l’agripreneuriat en Afrique.

    La publication est structurée comme suit: Introduction (chapitre 1), suivie d’un chapitre où la définition et la nature de l’agripreneuriat sont approfondies (chapitre 2). Ensuite, quatre chapitres, chacun axé sur l’un des quatre thèmes différents, sont présentés. Chaque chapitre inclut une brève introduction suivie de trois histoires d’entrepreneuriat. Les domaines thématiques sont: la phase d’expansion (chapitre 3), l’entrepreneuriat des femmes (chapitre 4), l’entrepreneuriat des jeunes (chapitre 5) et l’entrepreneuriat dans des environnements challengeant (chapitre 6). A la suite de ces analyses thématiques, les implications pour les entrepreneurs en herbe (chapitre 7) et les incidences politiques sont présentées (chapitre 8). Le chapitre 9 fournit des conclusions.

    L’agriculture, l’agro-industrie et les marchés alimentaires sont essentiels au développement économique en Afrique. L’agriculture est un secteur clé dans les pays d’Afrique subsaharienne (ASS), où plus de 60 pour cent de la population dépend encore fortement de l’agriculture en termes de revenus et d’emploi, principalement dans les petites exploitations familiales (BAD, 2016). Le secteur agroalimentaire et l’agro-industrie, au sens large, représentaient plus de 30 pour cent du revenu national de la région en 2014, ainsi que l’essentiel des recettes d’exportation et des emplois (Lopes, 2014). Dans la plupart des pays en développement, les agro-industries prédominent dans leur contribution à la valeur ajoutée manufacturière et, dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, l’industrie de la transformation alimentaire représente entre 30 et 50 pour cent de la valeur ajoutée manufacturière totale et plus de 80 pour cent dans certains pays (FAO, 2017c). Il est reconnu que les investissements dans les agro-industries ont des effets multiplicateurs considérables du fait des différents maillons de la chaîne de valeur, caractérisés par une demande accrue de matières premières, d’intrants et de services, entraînant la création d’emplois agricoles et non agricoles (FAO, 2011). En effet, la transformation de produits agricoles a été mise en avant comme une industrie clé pour la création d’emplois, puisqu’il s’agit d’une industrie à forte intensité d’emploi, qui crée des emplois de manière directe et indirecte; chaque emploi créé dans ce secteur a un effet triple, conduisant à la création de presque trois autres emplois dans l’économie générale (InfoDev, 2017). En bout de ligne du système alimentaire, du côté des consommateurs, le marché alimentaire africain devrait représenter plus de 1 000 milliards de dollars d’ici 2030 (Banque mondiale, 2013b).

    Les entrepreneurs du secteur agroalimentaire sont des moteurs essentiels du développement du système agroalimentaire, en particulier dans le contexte actuel d’urbanisation rapide et de mondialisation, associé à une concurrence accrue, des revenus, des innovations technologiques et de nouvelles demandes des consommateurs en aliments sûrs, sains et nourrissants (Reardon et al., 2013). En 2016, 38 pour cent des Africains vivaient dans des zones urbaines, et l’on s’attend à ce que ce chiffre atteigne plus de 50 pour cent en 2030 (Banque mondiale, 2016b). Cette situation pose de nouveaux défis de développement pour un continent qui peine déjà à nourrir et à employer sa population, la plus jeune du monde. La population jeune en plein essor est fortement encline à émigrer des zones rurales vers les zones urbaines, en raison des niveaux élevés de chômage et de pauvreté. Les jeunes représentent d’ailleurs 60 pour cent du chômage et en 2016, 70 pour cent des jeunes travailleurs africains vivaient dans la pauvreté (OIT, 2016).

    Bien que l’on s’attende à ce que la facture des importations alimentaires de l’Afrique triple, passant de 35 milliards d’USD en 2012 à 110 milliards d’USD d’ici 2030, alors que le continent exporte des matières premières comme le café et le cacao au lieu de produits alimentaires à plus forte valeur ajoutée, il existe tout un éventail de perspectives en termes d’emplois et de production de richesse (The Montpellier Panel, 2014, BAD, 2016). Pour tirer parti de ces opportunités dans un marché alimentaire urbain en pleine croissance en Afrique, le continent doit exploiter le potentiel de l’une de ses ressources les plus précieuses: le talent et le dynamisme de ses entrepreneurs, en particulier des jeunes, pour créer et développer des entreprises agroalimentaires et des agro-industries durables. Le développement de cadres réglementaires, de politiques et de programmes novateurs s’avère dès lors nécessaire pour créer un terreau fertile où enraciner le talent et le dynamisme des entrepreneurs

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