Le Grogneux face à l'inexplicable: Une nouvelle aventure du commissaire Paul Berger
Par Iris Rivaldi
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À propos de ce livre électronique
Chaque tome de la série relate une aventure inédite et peut être lu indépendamment.
Iris Rivaldi
Après une expérience journalistique et la traduction de plusieurs auteurs italiens contemporains, Iris Rivaldi s'est lancée dans l'écriture de romans policiers en créant la série Le Grogneux, mettant en scène les aventures du commissaire principal Paul Berger, avec comme toile de fond le décor d'une petite ville de province, qui pourrait bien être la vôtre. Chacun des titres de cette série à l'énigmatique fil conducteur dépeint une histoire inédite complète, que le lecteur est invité à découvrir dans l'ordre qu'il lui plaira.
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Avis sur Le Grogneux face à l'inexplicable
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Aperçu du livre
Le Grogneux face à l'inexplicable - Iris Rivaldi
Vous avez sous les yeux une fiction, toute ressemblance avec des personnes, des événements et des lieux existants serait une sacrée pirouette du destin.
Merci à Jean-Pierre
La retraite une pause?
Pas pour «Grogneux» qui ose
Confronté à nouvelles dimensions
Inexplicables sensations
Pour un homme malgré tout
Ordinaire et simple en tout
Inconcevables pour sa raison?
De s’adapter, on verra s’il a le don...
Dans la même série :
Le Grogneux, un premier roman qui pose le décor avec du rythme et de la sensualité – tome 1
Le Grogneux rempile – tome 2
Le Grogneux face à l’inexplicable – tome 3
La mare au faon – tome 4
Vilaine petite grenouille – tome 5
Toutes ces aventures du Grogneux sont inédites et peuvent être lues indépendamment.
Sommaire
Mauvaises nouvelles
Une mort embarrassante
Un certain King Jong
Le carrousel
L’ami Roger
La Grande Arche
Le parloir
L’enterrement
La grand-mère
Le massage
Le premier magistrat est à bout
Les Glycines
L’inspection de la chambre
Les pensionnaires
Une piste?
Fabien
Le suspect court toujours
Fabien entre en scène
Un nouvel ordinateur
L’audition d’Albert
Tout un poème
Un dimanche entre amis
Vous avez dit étrange?
Je suis la proie
Appréhendé
Dépêchons!
Le retour
Bientôt
Le temps m’est compté
Rien de rien
Finir en beauté?
Tous suspects
Grand-mère Lucie
Le rituel chamanique
Mauvaises nouvelles
Un éclair illumina la chambre.
— Hein ?! Quoi ?
— Ce n’est que moi chéri, excuse-moi, j’essaye mon nouveau smartphone avec flash incorporé. Je tiens à avoir une photo de toi quand tu dors, tu es si mignon, tu souris comme un bébé. Tu rêvais de moi, c’est ça ?
Dans sa nuisette rose nacré, ma jeune épouse Émilie venait de me tirer le portrait... et de mon profond sommeil. Je regardais le réveil sur le plateau en marbre noir de la table de nuit. Il était tout juste sept heures. Bien trop tôt ! Je devais à Morphée quinze minutes de sursis puisque l’alarme était programmée dans un quart d’heure. Malgré tout, un sourire se dessina sur mes lèvres alors que mes yeux émergeaient à peine du brouillard. J’attrapais ma matinale petite coquine par la main.
— Viens par là monstresse que je te montre de quel bois se chauffe un Grogneux au réveil. Faut pas trop le chercher...
Émilie se laissa tomber près de moi dans le lit. Je commençais à la chatouiller et elle gigotait dans tous les sens en criant et en essayant de retenir ma main entreprenante. Elle avait si bien fait qu’elle avait maintenant les jambes complètement découvertes et mis les draps sens dessus dessous. Je pouvais admirer à loisir sa petite culotte d’un rose un peu plus soutenu que celui de son déshabillé. Ma douce maîtrisait à merveille tout l’art du camaïeu vestimentaire. Elle ne cessait de pouffer de rire, tentant d’articuler :
— Attends chéri... Je reprends mon souffle... Après je te grimpe dessus...
Alors qu’elle m’enfourchait gaillardement, mon portable sonna.
— Zut, zut et encore zut !…
Avant d’avoir eu le temps de dire ouf, Émilie étendit le bras et attrapa le téléphone.
— Allô oui ? Ah c’est Louis... OK je te passe Paul...
— Oui mon ami, je t’écoute ?
— Bonjour patron, j’apporte de mauvaises nouvelles. Vous n’allez pas être content. L’agence immobilière Confiance en Toit du centre-ville est en feu. Les pompiers sont sur place. Leur capitaine m’a prévenu que c’était un incendie criminel. Tôt ce matin, quelqu’un a balancé un cocktail Molotov contre la devanture.
— Bon sang ! C’est ce que je craignais. Y a-t-il des victimes ?
— Je n’en sais encore rien.
— Bon rends-toi sur place. Je te rejoins. Préviens aussi nos experts.
— OK patron.
Louis était d’astreinte et, comme souvent, la nuit avait été mouvementée dans notre bonne ville de Sernon, où je suis commissaire principal de police. Au fil du temps, j’avais ainsi vu la délinquance monter en flèche. Malgré tous nos efforts, les délits et même les crimes avaient la fâcheuse tendance à grossir les statistiques que je rendais régulièrement à la hiérarchie. Personne ne chômait par chez nous.
Figurez-vous que je devais partir en retraite, mais alors que tout le commissariat était réuni pour fêter ce grand événement, mon remplaçant, le commissaire Emmanuel Hermon qui sortait de chez lui pour se joindre aux réjouissances, fut lâchement assassiné.
Son décès a chamboulé tous mes plans, m’obligeant bon gré mal gré à attendre un autre remplaçant... que j’attends encore... Et, comme par un fait exprès, sous un étrange effet domino, un nouveau problème en amène un autre. Cet enchaînement de mauvaises conjectures a non seulement pour conséquence de me désespérer mais aussi de me faire râler. Il s’agit d’ailleurs là d’un trait saillant de mon caractère et je suis même perçu comme une sorte de grincheux congénital, ce qui m’a valu d’être surnommé Le Grogneux au boulot. Il faut toujours qu’on exagère... je dois cependant reconnaître être un peu tatillon. La faute à tous ces dossiers qui s’entassent sans répit sur mon bureau et celui de mes lieutenants. J’explose souvent : « Faites donc attention, sacré nom d’un chien, bordel ! » car les erreurs et les omissions sont vite arrivées et les dossiers nous reviennent comme des boomerangs. Je m’énerve alors et jure volontiers car on ne lutte pas contre le crime avec un stylo-bille. Pendant que je fais le mariolle enfermé entre quatre murs, les assassins se dorent la pilule.
Un couple ayant fait l’objet d’investigations gère l’agence immobilière Confiance en Toit. Le mari, Théo, a été mis en examen et écroué, après avoir trempé dans des affaires louches en rapport avec un tripot. Ses agissements crapuleux l’ont conduit à dérober une grosse somme d’argent à la pègre du sud-ouest et un contrat n’a pas tardé à planer au-dessus de sa tête. C’est alors que notre jeune commissaire Emmanuel Hermon, en raison de sa ressemblance physique avec Théo, a par mégarde été la cible des tueurs à gages. Le sort a donc fait preuve d’une terrible ironie, puisque en effet Théo et Emmanuel étaient voisins.
Je me disais qu’après avoir raté leur coup, les commanditaires de cet assassinat « manqué » ne s’avoueraient pas vaincus. J’avais encore raison. Ceux-ci n’avaient pas lâché l’affaire et avaient sûrement enrôlé de nouveaux truands qui, ce matin, étaient passés à l’acte. Les barreaux d’une prison assuraient quelque sécurité à l’agent immobilier ; sa femme en revanche n’était à l’abri de rien. Le juge Clément chargé de l’affaire n’ayant pas jugé utile de la placer sous protection, celle-ci demeurait alors une proie facile sur laquelle les vautours se sont acharnés en toute quiétude aux premières lueurs du jour.
— Bon Émilie, je dois y aller. Je me serais bien prélassé au lit quelques minutes avec toi, mais Louis m’attend et cette histoire n’en finit pas. Les malfrats ne laisseront jamais ce couple. J’espère que personne n’a morflé.
— D’accord chéri. Peux-tu patienter une petite minute ? Tu me déposeras en ville, tu m’as promis un nouvel ordinateur, rappelle-toi, alors je dois aller en reconnaissance dans un magasin du centre, ils font des super promos en ce moment. J’en commanderai un si l’occasion se présente. Tu veux bien ?
— OK mais dépêche-toi de faire vite...
Quand je dis « vite », vous connaissez les femmes, Quand je pars à l’heure d’arriver, j’ai déjà l’impression d’être en avance, est la devise de la plupart d’entre elles... Émilie s’était élancée vers la salle de bains et moi, je devais attendre. Je trépignais. Je la vis me faire son délicieux sourire du haut de l’escalier.
Un long instant après, elle réapparut mais elle ne s’était pas encore maquillée et allait encore devoir squatter la glace du salon.
— S’il te plaît mon petit cœur, mets le turbo ! dis-je en la rejoignant.
— Je sais, la patience n’est pas ta principale qualité mon cœur, je crois voir un gosse qui n’arrive pas à se retenir…
— Ben, Louis pourra attendre, pour ce qui est de l’incendie, il n’y a hélas plus rien à faire. Ce qui me soucie c’est de ne pas savoir... Tu sais, je suis toujours empressé, même dans l’amour que j’ai pour toi.
— Oui, c’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas pour habitude de te faire soupirer, tu t’en es sans doute aperçu, n’est-ce pas chéri ?
Dans la chambre, elle enfilait maintenant son adorable petit tailleur anthracite qui me mettait dans tous mes états et descendit peu après les marches comme s’il s’agissait du grand escalier du Casino de Paris. « Dommage d’être si pressé, je ne me serais pas fait prier pour arracher un à un tous les vêtements qu’elle avait mis des plombes à enfiler. »
Une mort embarrassante
Une heure et des poussières plus tard, j’étais sur les lieux. L’agence était complètement détruite, la vitrine brisée et à l’étage les logements ne valaient guère mieux. Les décombres fumaient encore. Louis avait fait établir un cordon de sécurité car les badauds, mus par une curiosité morbide, s’étaient attroupés et les commentaires allaient bon train. Quand Louis m’aperçut, il vint aussitôt vers moi :
— Patron, il y a de nombreux blessés parmi les locataires. Ils ont été surpris dans leur sommeil. Heureusement que les détecteurs de fumée ont fait leur boulot, mais on déplore une victime, malheureusement...
— Est-ce Léa Durand, la femme de Théo ?
— Il me semble bien que oui, patron, mais on attend confirmation.
— C’est vraiment désolant mais, chez nous, en France, pas moyen de protéger les innocents. Encore une victime de la connerie de Théo. Bon sang, c’est pas Dieu croyable... Cette pauvre femme brûlée vive, quelle abomination.
— Oui patron, c’est terrible.
— On a des témoins, Louis ?
— Non, à l’heure de l’attaque, la rue était déserte. J’ai quand même envoyé quelques gars faire du porte-à-porte dans la rue.
— Bon, tiens-moi au courant, je rentre au commissariat. À toute !
L’acharnement des truands sur le couple d’agents immobiliers fit remonter à ma mémoire un effroyable souvenir d’enfance pendant que je roulais. En ce temps-là, j’avais assisté à un spectacle glaçant depuis la fenêtre de ma chambre avec vue sur la pelouse du jardin. Sans crier gare, un groupe d’oiseaux au plumage lugubre, des merles probablement, animés d’une extrême férocité, avaient fondu tout droit sur un moineau isolé dans le cruel dessein de le mettre à mort sans autre forme de procès.
Arrivé à mon bureau, Julie m’appela :
— Patron, le clown...
— Quoi le clown ?
— Il a encore frappé !
— Bon Dieu de merde ! Y en a marre Julie... Ne voyez-vous pas que la coupe est pleine ?!
— Eh ! Mais j’y suis pour rien moi, c’est quand même pas de ma faute si un taré se balade déguisé en clo...
— Gérez ma bonne Julie, comme vous savez si bien le faire... Moi, je suis débordé, alors le clown ! dis-je en accompagnant ma réplique d’un éloquent mouvement de la main. Mais bon, ma collaboratrice hors pair avait toute ma confiance, c’est elle qui traiterait cette affaire. La pauvre, elle ignorait encore à quoi elle allait se frotter.
Je regagnais mon fauteuil, quand la sonnerie du téléphone retentit.
— Commissaire !
— Bonjour monsieur le maire...
— C’est quoi encore ce bordel ? Ma ville ressemble à Chicago !
— N’exagérons rien...
— Je n’exagère pas, je suis même loin du compte, si je prends en considération toutes les affaires non résolues... Voilà qu’un mercredi matin, jour de semaine supposé tranquille... un immeuble brûle en plein centre-ville, ben voyons... Rien de plus naturel... Et ce foutu clown qui n’arrête pas de vous narguer !
— Justement, je quitte à peine ma collaboratrice à qui je disais que nous tenions une piste sérieuse. Encore un peu de patience, monsieur le maire...
— Bien... Mais comprenez monsieur le commissaire que mes concitoyens n’en peuvent plus. Et moi non plus ! Personne n’a les moyens de patienter, comme vous dites... Toute la ville a peur ! Et moi, je suis sur un siège éjectable...
Je raccrochais embarrassé alors que Louis arrivait dans mon bureau.
— Patron, vous n’allez pas me croire, un mec s’est fait refroidir hier soir. Je me rends sur les lieux. Il paraît qu’on a aussi un blessé grave. Ma femme va devoir m’attendre, je ne serai pas rentré avant un bail et moi qui voulais profiter de mon jour de repos.
— Je sais, je sais Louis, fais de