Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

L'Islam et la Science: Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883
L'Islam et la Science: Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883
L'Islam et la Science: Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883
Livre électronique52 pages42 minutes

L'Islam et la Science: Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Pourquoi le monde musulman fait-il si peu de place aux sciences?", "Une fois rigide en la vérité absolue et littérale du contenu d'un livre censé contenir les pensées divines est-elle compatible avec la recherche scientifique moderne?", "Toutes les religions sont intolérantes, chacune à sa manière",... Telles sont les questions soulevées dans cette conférence de 1883 à la Sorbonne et les intenses débats qui en suivirent.
Cet ouvrage intéressera vivement le lecteur contemporain: les échanges d'Ernest Renan et du Cheikh Al-Afghani demeurent en effet d'une brûlante actualité.
LangueFrançais
ÉditeurUltraletters
Date de sortie12 mai 2017
ISBN9782390300052
L'Islam et la Science: Conférence faite à la Sorbonne le 29 mars 1883
Auteur

Ernest Renan

LOUIS CHUDE-SOKEIis a writer, scholar, and director of the African American studies program at Boston University. His writing on the African diaspora and other topics has appeared in national and international venues. He lives in Boston.

En savoir plus sur Ernest Renan

Auteurs associés

Lié à L'Islam et la Science

Titres dans cette série (1)

Voir plus

Livres électroniques liés

Philosophie pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur L'Islam et la Science

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L'Islam et la Science - Ernest Renan

    RENAN

    Préface

    On assiste depuis plus d'une vingtaine d'années à une recrudescence marquée des débats opposant d'un côté les sciences, placées à l'enseigne du progrès et de la raison, et de l'autre les religions, sources, selon ses critiques, d'obscurantisme et même de fanatisme. Aux États-Unis, on s'est habitué aux luttes incessantes des fondamentalistes chrétiens contre l'enseignement de la théorie de l'évolution.

    De façon générale, cependant, ces courants religieux anti-science, qui voient dans la Bible la vérité révélée, n'ont pas empêché le monde occidental d'investir massivement dans le développement scientifique et technologique. Après tout, les États-Unis, haut lieu des batailles contre Darwin et contre la recherche sur les cellules souches, sont encore une puissance scientifique inégalée. Et dans la plupart des pays de tradition chrétienne, l'Église catholique n'a plus la force temporelle qui lui a permis de mettre Copernic à l'index et de condamner Galilée pour hérésie¹.

    Dans le monde arabo-musulman aussi, l'opposition entre une interprétation littérale du Coran et le développement scientifique pose aujourd'hui problème. Depuis quelques années, de nombreux observateurs déplorent le fait que certains pays musulmans soient « riches en pétrole mais pauvres en sciences ». Ils dénoncent une lecture du Coran selon laquelle toute la science y serait déjà inscrite, ce qui empêcherait la recherche scientifique indépendante.

    Arabité et islamisme

    Comme le notait tout récemment encore le directeur de la bibliothèque d'Alexandrie, Ismail Serageldin, dans un éditorial de la très prestigieuse revue Science (édition du 8 août 2008), « avec plus d'un trillion de dollars et une population de plus d'un milliard de personnes », les pays musulmans « investissent moins en recherche que les autres pays de taille et de richesse comparables ». Pourquoi un tel écart ? Après bien d'autres, il n'hésite pas à montrer du doigt « un milieu social de plus en plus intolérant, encouragé par des gardiens autoproclamés de la rectitude religieuse qui imposent leur interprétation étroite de la religion dans tous les débats publics ».

    Il est d'usage, dans de tels débats, de rappeler la grande tradition scientifique « arabe » ou « islamique » (le choix des termes est ici un enjeu) qui a fleuri dans plusieurs pays du Xe au XIVe siècle et Ismail Serageldin ne fait pas exception en rappelant qu'Ibn al-Haytham, dès le Xe siècle, a jeté les bases de la recherche empirique des siècles avant Galilée. Mais au-delà de l'usage stratégique d'un passé glorieux auquel il est fait appel pour fonder un futur plus radieux pour les sciences dans les pays musulmans, certains chercheurs veulent apporter des nuances à cet « âge d'or de l'islam ».

    Ainsi, dans son ouvrage récent qui a fait scandale en France, Aristote au mont Saint-Michel, l'historien Sylvain Gouguenheim s'est opposé à une « vision réductrice » qui consiste « à confondre en particulier arabité et islamisme, attribuant à l'Islam, civilisation fondée sur une religion, ce qui relève de la culture de langue arabe ».

    Un débat enflammé a suivi la publication de ce volume, qui vise en fait à minimiser les contributions — pourtant avérées — du monde arabe au développement scientifique. Toutefois, peu de commentateurs semblent avoir noté que ce débat est en bonne partie une reprise de celui lancé plus d'un siècle auparavant par l'historien français Ernest Renan (1823-1892), dans une conférence sur L'Islamisme et la science prononcée à la Sorbonne le 29 mars 1883.

    Dans son discours — republié ici sous le titre modernisé de L'Islam et la Science —, Renan proposait lui aussi une réponse à la question de Serageldin : pourquoi le monde musulman fait-il si peu de place aux sciences ? Et comme Gouguenheim après lui, Renan annonce en ouverture vouloir débrouiller « une des plus fortes confusions d'idées que l'on commette » en entretenant « l'équivoque contenue dans ces mots : science arabe, philosophie arabe, art arabe, science musulmane. Des idées vagues qu'on se fait sur ce point résultent beaucoup de faux jugements et même des erreurs pratiques quelquefois graves ».

    Bien sûr, à 135 ans de distance, le contexte, les motivations et les styles d'écriture diffèrent, mais la

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1