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Arielle Queen 1 : La société secrète des Alters
Arielle Queen 1 : La société secrète des Alters
Arielle Queen 1 : La société secrète des Alters
Livre électronique250 pages3 heures

Arielle Queen 1 : La société secrète des Alters

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À propos de ce livre électronique

Arielle Queen, une jeune orpheline, vit avec son oncle dans une petite ville nommée Belle-de-Jour, où, la nuit, deux groupes de démons s'affrontent: les elfes noirs et les alters. Possédé par un alter, Arielle peut s'approprier, grâce à un médaillon, l'apparence et les pouvoirs du double maléfique qui vit en elle. Ce pendentif fait d'elle l'un des deux élus évoqués dans une prophétie ancienne. Selon cette dernière, les élus vaincront un jour les elfes noirs et les alters, puis se rendront dans l'Helheim, la citadelle du royaume des morts, pour y affronter les dieux du mal. Amour, pièges, trahisons, combats, voilà ce qui attend Arielle Queen, qui partira à la recherche du second élu: un jeune garçon qui, comme elle, descend d'une longue lignée de guerriers. Aidée par son fidèle animalter, Arielle Queen combattra les forces du mal pour notre salut... à tous.
LangueFrançais
Date de sortie26 févr. 2014
ISBN9782895494607
Arielle Queen 1 : La société secrète des Alters
Auteur

Lévesque Michel J.

Michel J. Lévesque a commencé sa carrière d’auteur en publiant des nouvelles fantastiques et de science-fiction dans diverses revues, telles que Solaris au Québec et Galaxies en France. Son premier roman, Samuel de la chasse-galerie, a été choisi parmi les sélections 2006-2007 de Communication-Jeunesse et a été finaliste pour le prix Cécile-Gagnon. On lui doit également les séries Arielle Queen, Soixante-Six, Psycho Boys, Menvatts ainsi que les romans Wendy Wagner, Automne et PriZon, de même que les recueils de nouvelles Noires nouvelles et Des nouvelles du père.

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    Aperçu du livre

    Arielle Queen 1 - Lévesque Michel J.

    Arielle Queen

    La société secrète des alters

    Du même auteur

    Dans la même série

    Arielle Queen, Premier voyage vers l’Helheim, roman jeunesse, 2007

    Arielle Queen, La riposte des elfes noirs, roman jeunesse, 2007

    Romans

    L’Ancienne Famille, éditions Les Six Brumes, collection Nova, 2007

    Samuel de la chasse-galerie, roman jeunesse, éditions Médiaspaul, collection Jeunesse-plus, 2006

    Nouvelles

    Le Sang noir, nouvelle, revue Solaris n° 161, 2007

    Menvatt Blues, nouvelle, revue Solaris n° 156, 2005

    Futurman, nouvelle, revue Galaxies n° 37, 2005

    Porte ouverte sur Methlande, nouvelle, revue Solaris n° 150, 2004

    Les Parchemins, nouvelle, revue Solaris n° 147, 2003

    Les Éditions des Intouchables bénéficient du soutien financier de la SODEC, du Programme de crédits d’impôt du gouvernement du Québec et sont inscrites au Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada.

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    LES ÉDITIONS DES INTOUCHABLES

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    DISTRIBUTION : PROLOGUE

    1650, boulevard Lionel-Bertrand

    Boisbriand, Québec

    J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306

    Télécopieur : 450 434-2627

    Impression : Transcontinental

    Photographie de l’auteur : Pierre Parent

    Illustration de la couverture : Boris Stoïlov

    Conception du logo, de la couverture et infographie :

    Geneviève Nadeau

    Dépôt légal : 2007

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale du Canada

    © Les Éditions des Intouchables, 2007

    Tous droits réservés pour tous pays

    ISBN ePub :978-2-89549-460-7

    Pour toi, Mariève,

    ma perle aux yeux couleur de miel...

    I can’t wake up,

    Save me.

    Call my name and save me from the dark.

    Wake me up,

    Bring me to life.

    – Bring me to life – Wake me up inside

    Evanescence

    Entre chien et loup : Moment de la journée qui se situe au crépuscule, quand le soleil se couche et que l’on ne réussit plus à distinguer un chien d’un loup. Selon certains spécialistes, l’expression remonterait à la nuit des temps.

    Remerciements

    Merci à Mariève, pour sa présence à mes côtés. Et parce qu’elle sait calmer mes incertitudes.

    Merci à ma mère et à mon père, pour m’avoir offert une enfance heureuse, où le rêve était permis.

    Merci à Jean-Marie, mon grand-père, pour m’avoir raconté tant d’histoires.

    Merci à ma grand-mère Pauline ainsi qu’à toute ma famille, parce que vous vous êtes intéressés à ce que je faisais.

    Merci à mon vieux chum Hénault, sans qui la vie serait moins intéressante.

    Merci à René, à Lorraine, à Amélie et à Sébastien pour leur soutien.

    Merci à India Desjardins et Maxime Roussy, pour leurs judicieux conseils et leur indéfectible oreille.

    Merci à Boris Stoïlov, pour avoir créé une Arielle Queen identique à celle que j’imaginais.

    Merci à Geneviève Nadeau, pour le magnifique logo.

    Merci à Élyse, à Patricia et à Corinne pour leur efficacité.

    Merci surtout à Michel Brûlé et à Ingrid Remazeilles, qui ont cru en moi et en mon projet, et qui n’ont pas hésité à me donner ma chance. Merci à vous deux pour votre patience et votre soutien. Tous les auteurs devraient avoir la chance de travailler avec des éditeurs tels que vous.

    Message à l’humanité d’Absalona, Lady de Nordland

    Les elfes noirs ont été les premiers démons à fouler le sol de notre monde. Ils ont été libérés des prisons de l’Alfaheim, la demeure des elfes de lumière, par Loki et Hel, les dieux du mal, afin d’être envoyés sur Terre pour faire contrepoids aux premiers humains créés par Odin, le dieu suprême des peuples du Nord et maître d’Asgard, la cité du ciel. N’étant point de nature pacifique, les elfes n’ont pas tardé à déclarer la guerre aux hommes. Markhomer, le souverain de Mannaheim, le royaume des hommes, fut contraint de capituler trois ans seulement après le début des premiers combats.

    Après s’être débarrassés de Markhomer et avoir condamné son fils, le prince Kalev, à l’exil, les elfes noirs se sont rebellés contre leurs propres maîtres, Loki et Hel, et ont menacé d’envahir les neufs royaumes de l’univers. Les dieux ont alors décidé d’envoyer une autre race de démons sur la Terre, afin qu’ils traquent et éliminent les elfes renégats. «  Alter » fut le nom qu’on attribua à ces nouveaux démons.

    Le Dossemo Hagma, c’est-à-dire «  Voyage des Huit », est une prophétie relatée dans le premier chapitre du Livre d’Amon, la bible des Lios Alfes. Elle raconte que deux champions s’opposeront aux alters une fois que ceux-ci auront anéanti les elfes noirs. La prophétie dit aussi que, après avoir vaincu les démons alters, deux élus descendront au royaume des morts pour combattre les forces du mal et conquérir l’Helheim. La victoire du bien sera totale lorsque les deux élus ne feront plus qu’un.

    Ainsi donc parlait Amon :

    «  Les alters nocta disparaîtront de Midgard, le royaume terrestre, après leur victoire sur les elfes sylphors, car les médaillons demi-lunes formeront à nouveau un cercle parfait. Se produira alors le Voyage des Huit. Le royaume des morts accueillera dans sa citadelle les huit champions qui auront libéré Midgard de ses ennemis. Ensemble, ils combattront les ténèbres et vaincront. »

    1

    Arielle ouvre les yeux…

    Elle voit que Brutal est couché en boule au pied de son lit. Le chat comprend que sa maîtresse s’est éveillée et, après s’être longuement étiré, décide de venir la retrouver. Une fois parvenu à sa hauteur, il se frotte contre sa joue pour la saluer, puis bifurque et va s’installer sur l’autre oreiller.

    Hier, c’était le seizième anniversaire d’Arielle. Un anniversaire qu’elle n’oubliera pas de sitôt. Pourquoi ? Parce que Simon Vanesse lui a souri pour la première fois. C’est le plus beau cadeau qu’une fille comme elle puisse espérer. (Elizabeth et Rose n’en revenaient tout simplement pas !) Simon Vanesse est le capitaine de l’équipe de hockey. Comme Arielle, il est en 4e secondaire. Elle est follement amoureuse de lui. En cela, elle n’est pas différente des autres filles de l’école. Son plus grand malheur : savoir qu’elle n’est pas assez belle pour lui. Elle est petite et boulotte. Ses cheveux sont couleur rouille et frisent comme de la laine d’acier. On dirait qu’elle a reçu un jet de peinture en aérosol en plein visage, tellement elle a des taches de rousseur.

    L’image de Léa Lagacé remplace soudain celle de Simon dans son esprit. C’est une fille superbe : elle est grande et mince. Elle a de longs cheveux blonds. Des yeux bleu clair et des dents parfaites. Des seins ni trop gros ni trop petits. Arielle est jalouse d’elle. Jalouse parce qu’elle est belle. Jalouse parce qu’elle se déplace avec grâce et que les gens se retournent sur son passage. Jalouse parce qu’elle attire non seulement les regards, mais aussi la sympathie. Jalouse parce que les profs lui sourient et la trouvent intelligente. Jalouse surtout parce qu’elle est la petite amie de Simon Vanesse et qu’il lui donne la main lorsqu’ils sont ensemble et qu’il l’embrasse le soir à la sortie des classes. Grrr ! Décidément, Arielle déteste cette fille. Elle la déteste parce qu’elle a tout ce qu’elle n’a pas. «  Faut pas s’en faire : elle va finir par engraisser à force d’avaler tout ce sucre ! » lui dit Elizabeth chaque fois qu’elles la voient siroter son chocolat chaud sur les gradins du centre sportif en compagnie de ses trois esclaves : Daphné Rivest, Judith Mongeau et Bianca Letarte, aussi appelées les «  trois clones ». Difficile de les différencier, tant elles se ressemblent. On dirait des triplées. Elles s’habillent à la même boutique, ont la même coiffure à la mode, la même couleur de mèches, mangent les mêmes plats à la cafétéria et parlent sur le même ton condescendant.

    – Arielle !

    La voix de son oncle Yvan la tire de ses pensées. Elle vient du rez-de-chaussée. La chambre d’Arielle est au premier étage.

    – Lève-toi, Arielle !

    Ça n’a rien d’une requête, c’est un ordre. Elle y est habituée.

    – Je descends !

    Arielle regarde l’heure sur le réveille-matin : il est 7 h. L’autobus passe devant chez elle à 8 h, tous les matins.

    Il fait sombre. Les rideaux sont encore fermés. Arielle repousse les couvertures et s’apprête à sortir du lit lorsqu’elle aperçoit une ombre dans le coin de sa chambre. Elle sursaute : on dirait la silhouette d’une personne. Elle est rapidement rassurée ; il s’agit en fait de la vieille caméra vidéo de son oncle. L’appareil est posé sur un trépied et l’observe de son œil unique. Il n’était pas là hier soir quand elle s’est couchée. Arielle remarque qu’un fil noir part de la caméra et va jusqu’à la petite télévision qui se trouve sur son bureau. Un mot est accroché à la caméra :

    JOYEUX ANNIVERSAIRE ! APPUIE SUR PLAY

    L’écriture lui est familière. Sûrement celle de son oncle. Il était complètement ivre hier soir lorsqu’elle est rentrée. Il s’est peut-être réveillé en pleine nuit et a décidé d’enregistrer ce message pour se faire pardonner d’avoir oublié son anniversaire. Non, Arielle se dit que c’est peu probable : son oncle n’est pas le genre d’homme à avoir des remords. Pourquoi a-t-il installé la caméra dans sa chambre alors ? Qu’a-t-il donc de si important à lui dire ? Il faut nécessairement que ce soit important pour qu’il ait pris la peine de se filmer au milieu de la nuit. À bien y penser, elle n’est pas du tout certaine de vouloir visionner le message. Son oncle était sans doute encore soûl quand il l’a enregistré. Elle a peur d’être une nouvelle fois déçue par sa conduite et ses propos décousus. Le voir dans cet état l’attriste beaucoup.

    Arielle se lève malgré tout. C’est la curiosité qui la pousse à agir. Elle veut savoir ce que cette caméra a vu et entendu, même si cela risque de l’éloigner encore plus de son oncle.

    Elle allume la télévision et appuie sur la touche de mise en marche de la caméra, puis retourne s’asseoir sur son lit et attend de voir ce qui va arriver.

    Pendant un moment, il ne se passe rien. C’est le noir complet. Puis une lumière s’allume. Arielle reconnaît sa lampe de chevet. La scène se déroule donc dans sa chambre.

    «  Je sais à quoi tu penses, dit une voix qui n’a rien à voir avec celle de son oncle. Mais tu te trompes. »

    C’est une voix de femme et elle provient de la télé. Arielle plisse les yeux et aperçoit une silhouette à l’écran. Cette dernière est assise sur le lit… sur son lit !

    «  Après sa troisième bouteille de vin, poursuit la voix, ton oncle s’est endormi sur le divan et n’a pas bougé de là. Mais ça n’a rien d’inhabituel, pas vrai ? La caméra est là grâce à moi. Je l’ai trouvée à la cave. »

    La silhouette se rapproche de la lampe. Arielle distingue alors une partie de son visage. Sa longue chevelure noire et ses traits fins lui confirment qu’il s’agit bien d’une femme. Elle paraît jeune et fort jolie. Ses vêtements sont tous de couleur noire. Elle porte un chemisier et un pantalon en cuir ainsi qu’un long manteau, en cuir lui aussi.

    «  Je vais avoir besoin de toi, Arielle, lui dit-elle. Ce soir. »

    Besoin d’elle ?

    «  Je faiblis de jour en jour. Il ne me reste pas beaucoup de temps. (Elle s’interrompt un moment. Arielle a l’impression qu’elle reprend son souffle.) Écoute-moi bien : ce soir, tu dois te mettre au lit très tôt. Tu m’as bien comprise ? Regarde le médaillon que j’ai passé à ton cou. »

    La main d’Arielle cherche aussitôt le bijou et le trouve. Elle le prend entre ses doigts et l’approche de ses yeux. Il est en forme de demi-lune. Il y a une inscription gravée dessus : Ed Retla Ed Alter. Arielle n’a aucune idée de ce que ça veut dire.

    «  Ne le montre à personne, précise la jeune femme. Grâce à lui, je pourrai communiquer avec toi. »

    Leurs regards se croisent à travers l’écran. Le temps s’arrête pendant une seconde, puis la jeune femme ajoute :

    «  Ne me laisse pas tomber, Arielle. N’oublie pas : ce soir, tu dois t’endormir avant le coucher du soleil. »

    Elle se penche ensuite vers la lampe pour l’éteindre, ce qui expose davantage son visage à la lumière. Ses traits se précisent sous les yeux d’Arielle qui a l’étrange impression de la connaître.

    – Qui es-tu ? demande la jeune fille qui est tout à fait consciente de s’adresser à un enregistrement vidéo.

    «  Je suis l’ombre et toi la lumière », répond une voix à l’intérieur d’elle-même.

    Arielle appuie sur pause. L’image se fige à l’écran, ce qui lui permet d’examiner la jeune femme plus en détail. Il lui faut peu de temps pour réaliser que son visage ressemble étrangement au sien.

    Sans les taches de rousseur.

    2

    L’autobus tangue de tous côtés…

    Sa carrosserie grince comme la coque d’un vieux navire. Un des pneus passe sur un nid-de-poule et tous les passagers font un bond sur leur siège. Arielle commence à avoir la nausée. Elle déteste ces déplacements en autobus, même si le trajet de chez son oncle à la polyvalente dure à peine plus de quinze minutes.

    «  Mon école est la plus belle, on l’appelle la maternelle ! » Tout le monde se souvient de cette comptine. Il y a longtemps, Arielle la chantait aussi. Mais maintenant, le matin, elle fredonne plutôt ceci : «  Mon école est la plus chiante, on l’appelle polyvalente ! » Ça fait rire Elizabeth, mais ça n’amuse pas du tout Arielle. Le nom de leur polyvalente est E.P.B.J. (traduction : École polyvalente Belle-de-Jour.) Belle-de-Jour, c’est aussi l’appellation de l’endroit où habite Arielle. En fait, le véritable nom de la ville est Rivière-Belle-de-Jour. Leur professeur d’histoire, monsieur Gravel, leur a expliqué que, à la fin des années vingt, les habitants ont laissé tomber «  Rivière » pour ne garder que «  Belle-de-Jour », en référence à la fleur qui déploie ses pétales pendant le jour et les referme à la tombée de la nuit. La plupart des adultes travaillent à la fonderie Saturnie qui appartient à Xavier Vanesse, le grand-père de Simon. On y fabrique des masses et des marteaux de toutes sortes. C’est l’ouverture de cette entreprise qui a sauvé la ville en 1962. Monsieur Gravel affirme que, sans cette usine, Belle-de-Jour serait devenue une ville fantôme. Il n’y avait que des vieillards qui habitaient ici avant l’arrivée des Vanesse. Xavier Vanesse avait besoin de main-d’œuvre pour faire marcher sa nouvelle fonderie ; il a donc fait venir des centaines de jeunes ouvriers des quatre coins du pays qui sont venus s’établir ici avec leurs familles. C’est de cette façon que Belle-de-Jour s’est repeuplée dans les années soixante. Mais, contrairement à la majorité des habitants, Arielle et son oncle ne sont arrivés ici qu’en 1990. Quelques mois seulement après la mort des parents d’Arielle.

    Le cortège défile devant la polyvalente. Tour à tour, les autobus s’immobilisent et déversent leur flot d’étudiants. Il fait froid à l’extérieur. Pour atteindre l’entrée principale, Arielle et Elizabeth doivent se frayer un chemin entre les fumeurs compulsifs et les couples-fusion qui pratiquent le bouche-à-bouche.

    – Elle t’a donné son nom ? demande Elizabeth après qu’Arielle lui a parlé de la femme et du message vidéo.

    Elizabeth Quintal est la meilleure amie d’Arielle. Elles se connaissent depuis le primaire.

    – Non, répond Arielle. Elle a seulement dit que je devais l’aider.

    – L’aider à faire quoi ?

    Arielle hausse les épaules pour lui signifier qu’elle n’en sait rien. Elizabeth fronce les sourcils. Elle réfléchit. Arielle sait ce que son amie fera ensuite : elle va resserrer l’élastique autour de sa queue de cheval et ajuster ses lunettes sur son nez, comme chaque fois qu’elle croit avoir trouvé une solution à un problème.

    – Je vais dormir chez toi ce soir ! dit Elizabeth après avoir exécuté chacun des mouvements anticipés par Arielle.

    – C’est pas nécessaire, réplique cette dernière.

    Elizabeth la dévisage, étonnée.

    – T’es folle ou quoi ?

    Arielle doit vite la convaincre qu’il n’y a aucun danger, sinon Elizabeth reviendra constamment sur la question tout au long de la journée.

    – Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais je suis certaine qu’elle ne me veut pas de mal. En plus, j’ai l’impression que ça ne serait pas bien si tu venais.

    – Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

    – Je le sais, c’est tout. On peut parler d’autre chose maintenant ?

    Elizabeth la jauge d’un air sceptique. Elle semble vexée.

    – C’est comme tu veux…, marmonne-t-elle en détournant le regard.

    Elle ne croit toujours pas Arielle mais, au moins, elle n’insistera plus pour aller dormir chez

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