À L’HORIZON
À mesure que l’on s’éloigne d’Édimbourg pour s’échapper vers le nord, le parc national des Cairngorms déploie sa dramaturgie. Le paysage enchaîne les séquences en un gigantesque théâtre, au gré des coudes, des vallons, des à-pics. Ici, une calotte de roche chauve ; là, de larges vallées aux nuances acides ; au fond, un serpentin d’eau, le silence des tourbières. Une poignée de moutons oubliés en contrebas, des cerfs grignotant l’ardoise de la toundra, des éboulis de pierres brunes et puis, au loin, un sommet arrondi, engourdi sous la neige… Le temps semble s’être figé dans l’attente d’un signe tellurique, quelque chose que les hommes ne maîtrisent plus et qu’ils n’ont même jamais maîtrisé. C’est pour cela, peut-être, qu’ils ont dû