À 52 ans, l’ex-top model n’a jamais été aussi épanouie. À l’occasion de la publication de « Libre », elle revient sur sa maternité tardive, son enfance, ses amours
Interview Caroline Mangez avec Chloé Elbaz
Paris Match. Vous racontez pour la première fois votre “enfance abîmée” par un père ingénieur qui avait la main leste et avec lequel vous avez fini par rompre tout contact. Que vous a-t-il fait ?
Il lui arrivait de me frapper, mais surtout il m’humiliait constamment. Du matin au soir, mon père n’arrêtait pas de dire que je n’étais bonne à rien, que j’allais finir ma vie en nettoyant des égouts. Quand l’un de tes parents, les seules personnes au monde censées t’aimer inconditionnellement, te raconte ça alors que tu es un enfant, tu le crois. Petite, avant de m’endormir, il m’est arrivé de me dire qu’il valait mieux que je meure. Je me sentais non désirée, j’étais juste un problème pour lui, je pensais que ma vie ne ressemblerait à rien puisqu’il me promettait qu’elle serait triste et misérable. Je n’avais pas vraiment d’envies suicidaires, mais je me disais que si je disparaissais tout le monde serait content. Ce livre n’est pas le récit d’un enfant martyr même