Matignon ne s’y est pas trompé. Pour lancer la fusée France dans l’espace de l’intelligence artificielle générative, l’expertise de Joëlle Barral est précieuse. Diplômée de Polytechnique et de Stanford, la Française, directrice de la recherche en IA de Google DeepMind, connaît aussi bien la vibrante Silicon Valley que l’écosystème numérique tricolore. Tout au long de sa carrière, elle a oeuvré à mettre la technologie au service de la science et de la santé, accumulant les brevets dans la robotique chirurgicale ou l’imagerie médicale. Cela n’a donc rien d’un hasard si elle a été invitée à faire partie du comité de l’IA générative qui devrait rendre cette semaine ses conclusions au président de la République. Rencontre.
Dans l’IA, il semble y avoir un triptyque clé: les talents, les datas, les infrastructures. Commençons par les talents. Comment se situe la France sur ce plan par rapport à d’autres pays, notamment les Etats-Unis?
La France fait partie des acteurs qui comptent dans l’IA. Elle a de nombreux atouts dans ce domaine, notamment des cerveaux, de par son héritage scientifique. Grâce à ses formations d’excellence, elle a des gens formidablement bien formés en mathématiques, mais aussi dans d’autres matières qui leur permettent d’être les entrepreneurs d’aujourd’hui. Ne prenons pas cet atout pour acquis: il faut continuer à faire beaucoup de maths pures, mais il