Il y a près de quarante ans, les cadavres suppliciés de quatre fillettes étaient découverts en région parisienne. Des affaires non résolues dont s’est emparé le nouveau pôle cold case de Nanterre
À l’époque, pas d’ADN, pas de fichier national des empreintes génétiques… On en était encore au télex
Par Sophie Noachovitch
« Cela reste une épine dans le cœur », laisse tomber un policier. Des joues rondes, des regards doux, de légers sourires posés sur leur innocence volée… Ces quatre visages, les enquêteurs du groupe « crimes sériels » de l’Office central pour la répression de la violence aux personnes (OCRVP) ne peuvent les oublier. Virginie Delmas, 10 ans, puis Hemma Greedharry, 10 ans elle aussi, disparue le 30 mai ; Perrine Vigneron, 7 ans, le 3 juin ; et enfin Sabine Dumont, 9 ans moins 6 jours, le 27 juin. Toutes enlevées, violées sans doute et assassinées en plein jour, à quelques mètres de leur domicile.
« Ma sœur était une petite fille sage, tranquille, curieuse, érudite. La dernière de la fratrie, chouchoutée. » Trente-six ans après, la voix d’Erik Dumont se brise, ses yeux s’emplissent de larmes. Il s’excuse, s’essuie le visage, l’absence est toujours mordante. Il avait alors 18 ans et vivait à Bièvres (Essonne). « J’avais trouvé un emploi de saisonnier dans l’entreprise qui employait mon père. En rentrant, une de mes sœurs me dit que Sabine a disparu. Je ne comprends même pas ce que ça veut dire. Toute ma famille était