LES ENFANTS DE LA TÉLÉ
Il a grandi avec Bernard Pivot. Chaque vendredi soir, il a suivi la grand-messe littéraire avec une régularité d’enfant de chœur, lui qui n’en est pas vraiment un. Noël Herpe révèle ses soirées télé avec la gourmandise du cinéphile car il attendait avec ferveur le Ciné-Club de Claude-Jean Philippe. Toutes ces émissions de télévision, il a pris soin de ne pas les revoir. Pour préserver ce qu’elles ont gravé en lui. Le choix des invités, les mimiques du présentateur, l’ambiance sur ce plateau enfumé est prétexte pour l’écrivain à nous parler d’une époque que les moins de vingt livres ne peuvent pas connaître. Il évoque aussi ses mensonges, ses passions inassouvies, son goût du travestissement et son père dentiste, buveur et lecteur invétéré.
est un post-scriptum à sa trilogie autobiographique commencée avec(Gallimard, 2011). On y retrouve la même sincérité, cette manière de parler de soi en évoquant les autres : Bukowski et sa bouteille de blanc, Julien Green avec sa voix semblant sortir d’un confessionnal, Claude Mauriac perdu dans ses mémoires intérieurs, Sollers et sa tirant tel un diable sur son fume-cigarette dans saNoël Herpe n’est jamais passé à. Il y aurait fait sensation.