Avril 1986. Pap Ndiaye et Philippe Ducat, élèves de khâgne du lycée parisien Henri-IV, passent les écrits de l’Ecole normale supérieure (ENS). Le matin du concours, le premier tend au second l’exemplaire de Libération du jour, un sourire au coin des lèvres. L’article porte sur le Parti communiste internationaliste, un groupuscule trotskiste dirigé par le très secret Pierre Lambert. Plusieurs de ses dirigeants viennent de démissionner. Ducat sursaute. C’est son parti. Voilà un an qu’il tracte à Jussieu, à la cantine d’Henri-IV. Pap Ndiaye, son meilleur ami, lui achète souvent le journal militant Informations ouvrières. Mais il n’a pas voulu adhérer à la mystérieuse organisation d’extrême gauche, même si une rumeur prétend aujourd’hui le contraire.
« Je n’ai jamais été attiré par les aventures radicales. Je votais PS », confirme le ministre de l’Education nationale, qui nous reçoit dans son bureau de la rue de Grenelle, ce jeudi 11 mai, après une réunion avec les recteurs sur la mixité scolaire. Quelques mois après ce concours, les deux jeunes hommes