Les derniers chiffres, en hausse, rappellent l’importance de ne pas baisser la garde. Le 7 mai, Pap Ndiaye a indiqué qu’environ 500 cas d’atteintes à la laïcité avaient été recensés en mars. « Il y a toujours une remontée, chaque année, au moment du ramadan », a-t-il avancé pour justifier ce pic. Quelques semaines plus tôt, le ministre de l’Education nationale avait procédé à une refonte du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République en élargissant son périmètre à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, en modifiant ses règles de fonctionnement et en procédant à des nominations dont l’une, celle du politologue Alain Policar, suscite particulièrement la controverse. Plusieurs farouches défenseurs du principe de laïcité à l’école y voient une tentative d’étouffement de cette instance créée par Jean-Michel Blanquer en 2018.
Dans cet entretien accordé à L’Express, Elisabeth Badinter monte à son tour au créneau et dénonce l’« attitude contradictoire » du ministre de l’Education nationale sur ces questions de laïcité. La philosophe revient, plus généralement, sur les facteurs de délitement d’une école publique qui échoue à défendre ses principes et ses valeurs.
Le principe de laïcité à l’école a été fortement interrogé