ILLIMITÉ
DAVID DIOP AUX ÂMES, ETC.
En se glissant dans la tête d’Alfa Ndiaye, tirailleur sénégalais rendu fou de douleur par la mort de son ami Mademba dans les tranchées, David Diop a publié l’un des romans les plus incandescents de 2018, et touché le cœur des lycéens qui lui ont décerné leur Goncourt. Vendu à plus de 200000 exemplaires en France, « Frère d’âme » continue de résonner aussi fort trois ans plus tard, puisque Omar Sy vient d’en donner une lecture émue au dernier Festival d’Avignon et qu’un film est déjà en préparation. Aujourd’hui, alors que le livre triomphe à l’étranger et que Barack Obama le couvre d’éloges, l’auteur garde la tête froide et continue de vivre paisiblement près de Pau, où il enseigne la littérature française du XVIIIe siècle. Une passion qui transpire dans «La porte du voyage sans retour», la confession d’un botaniste des Lumières qui prend conscience de l’horreur de la traite négrière en tombant amoureux d’une belle Sénégalaise. Changement de style et de ton, forcément plus classique, mais même constat accablant des terribles dégâts du colonialisme et de l’intolérance. Paroles d’un érudit riche d’une double culture.
Paris Match. “La porte du voyage sans retour” est-il le pendant inversé de “Frère d’âme” ? Puisque là, ce n’est plus le voyage d’un Sénégalais en
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