Nancy, une cité radieuse comme écrin de l’enfance

Ma ville, ma Lorraine, ma belle déchirure. Il y a des lieux presque impossibles à quitter comme Nancy, fière capitale de mon enfance. La retrouver à chacun de mes voyages me procure un bonheur puissant et doux comme le vent du printemps dans les vergers environnants. Et je me demande toujours pourquoi repartir.

“Un, deux, trois, nous Ilssontnombreux tout autour. Le cœur de Nancy bat dans un bassin bordé d’une toison verte ensorcelée : la forêt domaniale de Haye. Petite, je faisais au parc du même nom son “parcours de santé” avec mes parents, posant les mains sur des rondins de bois boueux ou m’accrochant à des barres fixes poisseuses. J’y cueillais aussi des mûres, écoutant l’écho de ma voix chatouillée par le vent et les cris des oiseaux. Un peu trop rêveuse, je traînais derrière, mes parents crapahutaient loin devant. Naissait alors en moi l’angoisse du Petit Poucet abandonné dans la forêt.