ILLIMITÉ
« Penser que nous sommes peut-être des humains virtuels n’a rien d’absurde »
NE ANNÉE FOLLE S’ACHÉVE, dont Hervé Le Tellier aurait pu écrire le scénario. Son roman (Gallimard), prix Goncourt 2020, imagine un stupéfiant collapsus temporel – un même avion volant deux fois entre Paris et New York, avec les mêmes passagers, à trois mois d’intervalle… Et c’est bien sûr au temps suspendu par le coronavirus que chacun songe en dévorant cette fable métaphysique pleine de malice. Le Tellier a voulu proposer à son lecteur plus qu’une fiction, une « expérience de pensée ». Si l’univers que nous prenons pour la réalité n’était qu’un leurre, créé par des ordinateurs surpuissants? L’idée n’est pas si farfelue qu’elle en a l’air, assure, mi-figue mi-raisin, ce nouvel élu du gotha littéraire, en installant son mètre quatre-vingthuit dans le renfoncement du canapé mis à disposition par son éditeur parisien. Nous serions même très inspirés de nous soucier davantage d’un monde régi par l’intelligence artificielle. On croit sur parole cet écrivain phénoménologue, chez qui le scientifique – il est
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