ILLIMITÉ
Un château en pays d’amour
Julie actionna l’ouverture du capot et descendit de sa voiture à contrecœur. Elle pesta en claquant la portière et remonta le col de sa veste de cuir fauve pour se protéger de la pluie torrentielle qui tombait. Un orage.
A la lueur de sa lampe à piles, elle inspecta la mécanique, comme si elle s’y connaissait.
– Sûrement cette fichue batterie ! fit-elle les dents serrées de rage.
Impuissante, elle referma le capot et tenta de percer l’obscurité de la petite route de campagne sur laquelle elle se trouvait. Le paysage lui semblait bien hostile. Tout ce que disaient ses collègues à propos des merveilles de la campagne environnante, ne lui inspirait, à elle qui vivait au cœur de Saumur, que colère et exaspération pour le moment. Elle savait à peine où elle se trouvait. L’eau qui lui coulait dans le dos lui paraissait glacée.
Elle remonta dans la voiture et tenta une nouvelle fois de mettre le contact. En vain. Elle se laissa aller contre le dossier du siège en poussant un soupir. Elle sortit de son sac à main son téléphone portable avec l’intention d’appeler son patron. Comble de malheur : il n’y avait pas de réseau.
Elle eut beau inspecter les environs, elle n’aperçut dans la pénombre que des arbres, des vignes, et à environ cinq cents mètres, la silhouette massive de ce qui devait être un château moyenâgeux en ruine. Ce n’était vraiment pas son jour.
Elle tira le pare-soleil du côté passager pour se regarder dans le miroir. Ses cheveux blonds mi-longs et raides, coupés dans un carré strict, étaient trempés et elle avait dû se frotter les yeux sans s’en rendre compte car son mascara lui dessinait des cernes noirs. Elle prit un mouchoir et répara les dégâts tant bien que mal. Fallait bien s’occuper et se calmer. Soudain, une rafale fit bouger la voiture. La peur remplaça la colère. Elle était seule au milieu de nulle part, il n’y avait pas une maison en vue, pas la moindre lumière
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