Romantique Ma seule raison de vivre

Quand vous lirez ce texte, je ne serai probablement plus de ce monde. Ou peut-être que si… Peu importe… J’ai vécu à 52 ans. Et j’ai eu la chance de vivre une merveilleuse histoire d’amour. Tout est extraordinaire dans ce qui m’est arrivé, depuis le commencement jusqu’à ce jour où je vous écris.

Pour me présenter un peu, je suis parisienne et mosaïste de profession. Ma notoriété dépasse les frontières Je ne compte plus mes réalisations artistiques et les commandes publiques. Ma signature est apposée sur plus d’une centaine de décorations murales, pour des hôtels de ville, des bâtiments de la poste, des écoles, etc. La prochaine fois que vous verrez une grande fresque sur une façade, il est fort probable que vous y trouverez aussi ma signature.

En dehors de ces réalisations monumentales, je vends des œuvres de dimensions plus raisonnables dans des galeries parisiennes ou à des éditeurs d’art.

Mon atelier-appartement est situé dans le 19^e arrondissement, au dernier étage d’un immeuble. J’ai acheté plusieurs chambres de bonne sous le toit, j’ai fait abattre les cloisons, me créant ainsi une sorte de loft confortable. J’ai toute la place qu’il faut pour exercer mon art. Je travaille énormément, beaucoup trop paraît-il, et j’ai toujours relégué ma vie personnelle au second plan. Je suis une tactile, une sensuelle, c’est pour ça que je crée de mes mains. Je suis toujours debout et mes jambes me font souffrir. Je marche parfois difficilement, je tombe souvent mais j’ai bien trop à faire pour m’en préoccuper. La création est ma drogue.

Quand cette histoire commence, c’est la fin de l’été, il fait encore très chaud, une touffeur moite et poisseuse emplit l’air. Toutes mes fenêtres sont ouvertes et, sur mon balcon, les herbes aromatiques que j’ai plantées dégagent une odeur ensorcelante qui me chatouille agréablement les narines. Il est tard ; installée devant ma fenêtre, je profite un peu de la fraîcheur qui commence à descendre avec la nuit. Ma pince entaille les tesselles comme des dents d’enfant croqueraient dans une barre de chocolat noir. Je prépare