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Koninklijke Nederlandse Oudheidkundige Bond [Hrsg.]
Bulletin van den Nederlandschen Oudheidkundigen Bond — 2.Ser. 13.1920

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[Nr. 1-2]
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Séjourné, Paul: Deux miniatures de l'evangéliaire d'Egmond
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https://doi.org/10.11588/diglit.19839#0051

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commentaire. On devra souvent se bomer a indiquer quelques explications et a circonscrire
le champ des hypothèses, sans prétendre se maintenir toujours sur le terrain strictement
scientifique. Et cependant, selon la remarque du vieil Aristote le peu qu’on pourra dire
d’un sujet si Capital, sera peut-être mieux accueilli des amateurs d’antiquités que de longues
considérations sur des monuments plus récents. Du móins les archéologues seront heureux
d’avoir enfin une bonne reproduction de ces deux miniatures, qui leur permettra de
rectifier par eux-mêmes 1’étude qui va suivre.

Cet essai d’une image indépendante du texte a »illuminer”, est d’autant plus curieux,
qu’il anticipe sur son temps. A la fin du Xe siècle, en effet, on en est encore aux
lettres ornées, agrandies déja pour contenir dans leurs jambages quelquys figures symboliques
ou grotesques, ou accostées de petits tableaux liturgiques en rapport avec le texte. Seuls
quelques livres de grand luxe, Evangéliaires ou Sacramentaires, tributaires de la tradition
carolingienne, conservent a leur frontispice de prétendus portraits, trés conventionnels
d’ailleurs et trés hiératiques, de leurs donateurs ou de leurs destinataires; mais, au Xe siècle,
on n’ose même pas imiter les scènes assez complexes de la Bible de Charles le Chauve,
ou du Sacramentaire d’Autun. Et voici que, a la fin de ce siècle de fer, »aux confins du
monde civilisé,” :) on surprend deux miniatures dessinées en détail et peintes a profusion,
deux motifs originaux sans ombre d’imitation des modèles carolingiens, deux tableaux
de genre marquant un ensemble de détails historiques, liturgiques et architectoniques de
première importance; tout cela négligemment jeté, sans souci du contexte, a la fin d’un
Evangéliaire franco-saxon! Hatons-nous, de grace, de considérer cette merveille!

* *

Tout d’abord, il faudrait préciser 1’exactitude historique de notre dessinateur. Je me gar-
derai bien de dire du mal des moines d’Egmond ! S’ils sont venus, comme il semble, de Flandre,
et probablement de Gand, amenés par la comtesse Hildegarde,1 2) le bon renom des monastères
flamands de cette époque, récemment réformés par saint Gérard de Brogne, est pour eux une
excellente recommandation. Le caractère modeste de la nouvelle fondation en est une autre.

Mais on peut être de saints moines sans être de grands artistes! Il semble bien,
en effet, que ces premiers temps furent un peu rudes, a tous les points de vue, comme
1’a montré M. le Dr. I. LI. Gosses dans sa patiënte étude sur les documents contemporains;
et le silence du biographe de St. Adalbert sur 1'abbé d’Egmond de cette époque serait
un indice nouveau tendant a prouver que 1’abbaye était encore tenue en tutelle par
son fondateur, le comte Thierry. Du moins est-ce un fait désormais acquis que le biographe

1) Vita S. Adalberti: A. SS. Boll. 25 Juin, p. 94.

2) L’origine flamande de la comtesse Hildegarde est donnée simplement comme »mogelijk” par
le Dr. Gosses, dans 1’ouvrage cité plus bas. Les moines de St. Bavon de Gand mirent le comte Thierry II
et son fils Egbert a leur nécrologe. Corpus Chronic. Flandr. I p. 533, 535. Le monastère de St. Pierre
du Blandin vcndit un yjosèphe" a Egmond vers 1130. H. Kleyn, Arch. Ned. Kerkg. II, 1887, p. 161, n. 3.
Le Dr. O. Oppermann, Die Egmonder Falschungen. p. 20, constate lui aussi les rapports persévérants
d'Egmond avec les abbayes de Gand.

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