Capitalisme et suspense

Plus grand conglomérat d’entreprises multinationales, le Groupe W est formé de 987 entreprises et de leurs multiples filiales. Il occupe 400 000 employés et génère 2,4 milliards de bénéfice. Cette entité tentaculaire est structurée en 12 divisions.

Dans ce contexte de pouvoir et d’argent, on ne s’étonnera pas que Largo affronte dès sa nomination une meute déchaînée de magnats de la haute finance. Les divers complots et autres machinations capitalistes se développent avec une tension et un suspense permanents.

O.P.A., tractations, coups montés, action, magouilles, détournements sont les ingrédients de ce cocktail explosif qui baigne dans l’univers de la haute finance.

L’aventurier que chacun voudrait être

Largo parcourt le monde et multiplie les expériences les plus variées, dont plusieurs séjours en prison. Il jongle en permanence entre le « système D » de l’aventurier (il parle couramment six langues) et les avantages conférés par son statut de fils adoptif de Nerio. À la recherche de ses limites, il veut relever tous les challenges qui s’offrent à lui, quitte à le payer cher. Il ne se sent bien que lorsqu’il est sur les routes. Istanbul, le Liechtenstein, Paris, Venise, Hong-Kong, les Bahamas ou encore la Birmanie : Largo Winch, l’éternel fugueur, est sur tous les chemins.

Largo et les femmes

Largo tombe rarement amoureux, ce qui ne l’empêche pas de rencontrer beaucoup de femmes sur son chemin : personnages fidèles de la saga (Charity Atkinson, Marilyn Apfelmond...) comme maîtresses ponctuelles (Christel, Mélanie Wagner, Malunaï...), Largo respecte et aime les femmes. Le beau gosse, charismatique, mesure bien l’attrait romantique qu’il exerce sur les femmes.

Cependant, isolé par son immense fortune et sa vie trop risquée, Largo redoute les menaces qui pèseraient sur la femme qui partagerait sa vie.

Philippe Francq - Créateur et dessinateur

À peine diplômé du prestigieux institut Saint-Luc, Philippe Francq n’a déjà qu’une seule envie : faire de la bande dessinée d’aventure. C’est son modèle, l’auteur Hermann, qui lui donne ses premiers vrais conseils à une époque où il est à la mode de brocarder « la BD à papa ». Pour celui qui voulait dessiner d’abord des milieux naturels, les premiers tomes de Largo et ses jungles de béton et de buildings parfont son apprentissage. Album après album, il s’affirme comme un artiste exigeant et méticuleux. Il se rend ainsi sur les lieux du crime, pour faire d’innombrables photos et croquis, toujours à l’affût du détail singulier qui rendra ses tableaux encore plus authentiques. Tout comme il se documente sans cesse, sur telle ville, telle industrie, telle machine... Philippe Francq aime aussi les clins d'œil et tous ses albums sont truffés de références plus ou moins cachées.

Jean Van Hamme - Créateur et Scénariste (T.1 à 20)

Le père de Largo Winch, mais aussi de XIII, de Thorgal et de tant d’autres séries plébiscitées par le public, est avant tout un storyteller de génie. Depuis ses débuts, avec Epoxy en 1968, il s’est imposé comme un rare faiseur d’histoire et l’un des grands maîtres du 9e art. Pour écrire un album de Largo, il lui faut généralement deux à trois mois d’écriture, répartis en trois étapes : une première mouture de cent pages, un deuxième jet de soixante à soixante-dix planches découpées, pour finalement parvenir au chiffre fatidique de 46. Avec une contrainte supplémentaire : l’actualité. Plus que tout autre de ses héros, Largo doit être en phase avec le réel le plus immédiat. Aujourd’hui, si Jean Van Hamme a pour de bon arrêté XIII, Thorgal et Largo Winch, il a lancé d’autres séries comme Lady S (Dupuis), Rani (Le Lombard) et repris les scénarios de Wayne Shelton (Dargaud).

Éric Giacometti - Scénariste (T.21-22)

Éric Giacometti est un écrivain, auteur de thrillers à succès parmi lesquels la série des Antoine Marcas, co-écrite avec Jacques Ravenne, éditée chez Fleuve Noir puis JC Lattès à partir de 2016, et qui s'est vendue à plus de deux millions d'exemplaires et a été traduite dans 18 pays, jusqu'au Japon.

Éric Giacometti a découvert très jeune la bande dessinée, à la fin des années 60. Il était résolument plus Spirou que Tintin... et ne ratait aucune sortie de son hebdo favori chaque mardi.

Pendant une quinzaine d'années, il s'éloigne de la BD pour y replonger à la fin des années 90, avec une réédition du premier album de XIII. Le virus s'est réactivé et il découvre, fasciné, les œuvres d'Alan Moore, François Bourgeon, etc. Un jour, on lui offre un Largo Winch, "O.P.A.", des années après la sortie du premier album. Il tombe aussitôt sous le charme, bluffé par le dessin magnifique de Philippe Francq et les scénarios "retors et pédagogiques" de Jean Van Hamme sur le monde de l'économie.