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Cedric Ido de chaque côté de la caméra

Par Michael.AYORINDE - Publié en mai 2011
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Né en France, il y a trente ans, à Stains (Seine-Saint-Denis), il a trois ans quand il suit sa mère à Ouagadougou, où il restera cinq ans. C’est là qu’il fait sa première expérience de comédien, dans une pièce donnée à la Maison du peuple : « J’étais tout petit, je n’ai pas de souvenirs très précis… Juste la sensation de m’être senti à l’aise sur scène d’emblée, sans pouvoir l’expliquer. » Ce sera ensuite au collège, puis au lycée, qu’il approfondira les ateliers théâtre, poussé par son grand frère Jacky (qui joue le rôle de Marcel, le projectionniste d’Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino) et par son professeur Fabrice Melquiot, du Théâtre de la Commune, à Aubervilliers. Il suit les cours du conservatoire du 1er arrondissement de Paris et un cursus d’anglais à l’université Paris-VIII, passe plusieurs castings, monte sur la scène de la Comédie-Française pour Ruy Blas, de Victor Hugo, où il est confronté à quelques préjugés du type : « Il est noir, il ne peut pas jouer de classiques ! » Mais Cedric Ido poursuit sa route. Il rencontre Susan Batson, coach de Nicole Kidman, de Tom Cruise, de Juliette Binoche… qui l’invite à suivre ses cours à New York. Il y passera deux ans, dans une université d’arts, assimilera les enseignements de Susan, se mettra à la peinture, jouera dans quelques pièces… « Je n’ai jamais été autant stimulé artistiquement ! » Quand il rentre à Paris, en 2007, Susan vient le chercher pour le casting de Miracle à Santa-Anna, de Spike Lee. Premier film avec un réalisateur de cette ampleur, un de ceux qu’il admire le plus, avec Terrence Malick, Akira Kurosawa, Misumi, Idrissa Ouedraogo ou encore Ousmane Sembène. Les Sabres est le résultat de ses multiples influences : le dessin, les films de samouraïs, la figure de l’enfance. L’an prochain, il devrait tourner à New York dans le premier film d’un jeune réalisateur français. Et, peut-être, se lancer dans la mise en scène pour un premier longmétrage qui serait tourné en Afrique, avec la décolonisation pour toile de fond.

Par Sarah Elkaïm