Les tiers-lieux, appelés aussi espaces de travail partagés et collaboratifs désignent donc des lieux où la créativité peut naître entre différents acteurs, où la flexibilité répond aux difficultés économiques du champ entrepreneurial.
Ils permettent aux actifs de travailler à distance, à proximité de leur domicile et dans le même confort, dans des lieux aussi bien équipés et aménagés que l’entreprise. Ils permettent aussi aux personnes de trouver une solution alternative au fonctionnement traditionnel, de croiser des mondes qui ne se seraient pas rencontrés par ailleurs, de favoriser des échanges grâce aux animations et évènements mis en place.
La définition d'un tiers-lieu, originellement portée par le privé (startups, grandes entreprises) ou par le monde associatif, est aujourd’hui au cœur de la politique pour l’animation et le développement économique des territoires.
A ce titre, depuis 2010, de nombreuses stratégies (Schéma Numérique, Stratégie numérique, Plan de Développement) incluent comme action la mise en œuvre ou l’appui à un tiers-lieu, qu’ils soient urbains ou ruraux.
Les tiers-lieux sont des lieux hybrides, à la fois espaces partagés et collaboratifs et espaces de vie à la frontière entre vie culturelle, professionnelle et privée. Leur émergence est initialement liée à l’apparition de nouvelles méthodes de production (télétravail, centre de coworking, outils numériques, coopératives, fablab) permettant de facilement travailler à distance, entreprendre, produire ou encore lancer une entreprise.
A cela s’est ajouté au fil des années l’idée d’activités à mi-chemin entre monde professionnel et vie privée : formations, organisation d’évènements, soirées, offre culturelle.
Pour fonctionner et générer des externalités positives, ces tiers lieux doivent néanmoins s’inscrire dans un projet de territoire bien défini et s’appuyer sur l’écosystème local. En effet, au-delà du simple partage de l’espace, le tiers lieu représente un véritable levier pour dynamiser un territoire et fédérer un écosystème : créer et animer des réseaux, faire émerger des entrepreneurs locaux, rassembler les habitants autour de projets collectifs (jardins partagés, circuits locaux de consommation, sensibilisation aux enjeux environnementaux), former et intégrer les populations les plus vulnérables, conserver les ressources humaines sur le territoire en proposant aux usagers une solution locale de services.
Ces tiers lieux prennent donc un sens tout particulier pour l’aménagement du territoire :
En 2018, le rapport de la Mission Coworking identifiait près de 1800 tiers-lieux en France.
Bien que les premiers tiers-lieux en France aient émergé dans des villes et milieux urbains denses (notamment par le biais d’une offre de coworking à Paris où l’offre locative était chère et le tissu de startups important), de plus en plus de projets voient le jour, jusque dans ses franges les plus rurales (et notamment les bourgs-centre ruraux, espaces relais des territoires ruraux).
Ils sont portés par des acteurs divers, visent tous les publics et prennent de multiples formes : espaces de travail et de coworking, fablab, espaces d’innovation numérique ou sociale, de mise en valeur de l’artisanat ou de diffusion de l’économie circulaire, d'organisation d’évènements culturels…
Aujourd’hui, une bonne part des tiers-lieux en milieu rural ou peu dense sont des structures de petite taille, souvent formées sur la base d’un noyau de quelques entrepreneurs ou travailleurs indépendants (groupe d’amis, associations d’entrepreneurs…).
Tandis que dans les grands centres urbains, où la demande est très forte, ces tiers lieux peuvent atteindre des tailles critiques, attirer beaucoup de personnes et devenir générateurs de bénéfices.
Dans les milieux ruraux les modèles économiques de ces structures sont plus complexes. En effet, si ces structures sont portées par des particuliers, l’atteinte de l’équilibre financier est rare, du moins pas dans les premières années, ce qui rend difficile le maintien d’une offre pérenne. De plus, ces acteurs issus de la société civile, ne disposent pas toujours des moyens nécessaires pour envisager la diversification de leurs ressources (montée en compétence des animateurs, élaboration d’une nouvelle offre de service, diversification des prestations, partenariats).
Ainsi, afin que les tiers lieux puissent inscrire leur action sur le long terme et être pérennes, il est nécessaire que ceux-ci :
On distingue plusieurs types de tiers-lieux, avec différents services et activités. Le tiers-lieu d’activité, le tiers-lieu d’innovation, le tiers-lieu social, de services au public ou encore le tiers-lieu orienté sur les activités culturelles.
Les possibilités sont très nombreuses et un tiers-lieu peut cumuler plusieurs activités, en voici quelques-unes :
La mise en œuvre d’un tiers-lieu représente pour une collectivité une nouvelle forme d’action publique, à la croisée entre différents enjeux : développement économique, action sociale, innovation et redynamisation des territoires.
Pour aider une collectivité ou un porteur de projet, l’Etat mène une politique de soutien en faveur des projets de tiers-lieux. Ainsi à travers l’AMI Fabrique des territoires, l’Etat finance le fonctionnement de 300 “fabriques”, de 75 000 à 150 000 euros sur 3 ans, le temps pour ces structures de trouver leur équilibre économique. Ce dispositif constitue une grande opportunité pour les collectivités qui souhaitent développer un tiers-lieu.
Enfin, la collectivité peut s’appuyer sur un réseau comme la Coopérative des tiers-lieux qui fournit de nombreux outils aux porteurs de projets.
Tactis dispose d’une solide expertise dans l’accompagnement de collectivités territoriales pour la création de tiers-lieux. Grâce à une approche pragmatique, basée sur une définition rigoureuse des besoins et caractéristiques du territoire, nous élaborons des solutions opérationnelles. Il n’y a pas un modèle pour réussir son tiers-lieu mais le cabinet Tactis a réussi à isoler les grandes marches à suivre pour monter vos projets :
Vous pouvez avoir un aperçu du travail mené par les équipes Tactis en visionnant cette réunion de travail sur le thème : "Etude sur le potentiel de développement de Tiers-Lieux sur le Sud Meurthe-et-Moselle" :
Une question sur l'animation de communautés et la préfiguration de tiers-lieux ? Besoin d'une levée de doute en vue d'un futur projet ? Envoyez un email à Nicolas Potier, directeur associé Tactis.