Prix Marc-Vivien Foé 2024: Pierre-Emerick Aubameyang, l’éloge de la longévité

Il y a onze ans, jour pour jour, Pierre-Emerick Aubameyang débarquait à RFI pour recevoir le prix Marc-Vivien Foé 2013. Chemise immaculée, visage imberbe et encore juvénile et les cheveux coiffés en crête. Entre la directrice de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse et la fille de Marc-Vivien Foé, Lesley, celui qui évoluait alors à l’AS Saint-Étienne se voyait remettre le trophée du meilleur footballeur africain de Ligue 1.

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« C’est un premier aboutissement », confiait le joueur de 23 ans qui affichait déjà ses ambitions, plus que ses rêves, de conquêtes. Car en décrochant à nouveau le PMVF, onze ans après son départ du championnat de France et une saison après son retour en Ligue 1, Pierre-Emerick Aubameyang consacre en quelque sorte sa riche épopée qui l’a mené dans les clubs prestigieux en Europe : Dortmund, Arsenal, Barcelone, Chelsea.

« Très exigeant envers lui-même »

Aujourd’hui, à presque 35 ans (le 18 juin), barbe fournie, quelques tatouages en plus, le sourire toujours présent et le corps « fit », l’international gabonais effectue une belle saison à l’Olympique de Marseille. L’inconditionnel fan du manga Dragonball Z a retrouvé une nouvelle jeunesse sur les bords de la Méditerranée, réussissant l'exploit de devenir le plus "vieux "lauréat du prix Marc-Vivien Foé à 34 ans et 11 mois.

Meilleur buteur olympien en Ligue 1 (16 buts), principal artisan du parcours de son club en Ligue Europa jusqu'en demi-finale avec dix réalisations, Aubameyang est loin d’être venu en pré-retraite à Marseille. « Son âge, je n'y crois pas. Il a 20 ans dans sa tête », a lâché son entraîneur, Jean-Louis Gasset.

L’ex-sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Alain Giresse et Patrice Neveu, qui ont dirigé Pierre-Emerick Aubameyang en équipe nationale du Gabon, gardent, eux, l’image d’un joueur sérieux. « C’est un professionnel. Un vrai, avec une conscience », évoque Alain Giresse qui a offert à Aubameyang sa première sélection avec le Gabon en 2009.  

Patrice Neveu, qui a côtoyé PEA pendant quatre ans avec les Panthères du Gabon, parle d’un « grand compétiteur ». « Il est très exigeant envers lui-même. Il est à recherche de la perfection en permanence. C’est un homme de défis. » C’est sans doute pour cela que Pierre-Emerick Aubameyang a décidé de relever celui de l’Olympique de Marseille en juillet dernier, alors qu’il avait l’opportunité de prendre un « gros chèque » dans un club saoudien.

« Il y a eu l'opportunité. La proposition est arrivée, avouait Aubameyang à L’Équipe. Bien sûr que ce type de gros chèque est tentant, d'Arabie saoudite ou d'ailleurs, mais avant tout, c'est le football que j'ai dans le cœur, je n'ai pas envie d'avoir de regrets demain ».

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Pierre Aubame, « le papa qu’il lui fallait »

Aujourd’hui, après des débuts difficiles, les sifflets des supporteurs exigeants de l’OM, le Gabonais a désormais conquis le club azuréen. Avec 29 buts toutes compétitions confondues, Aubameyang est même qu'à quatre petites longueurs de la légende ivoirienne de Marseille, Didier Drogba, le meilleur buteur de l'OM sur une saison au XXIe siècle (32 en 2003-2004). « Je ne suis pas surpris de sa réussite aujourd’hui à Marseille. Avec l’expérience qu’il a accumulée, il sait gérer le contexte », estime Alain Giresse.

Mais plus que l’expérience et le talent, Aubameyang a su profiter des conseils de son père, Pierre-François Aubameyang, dit Pierre Aubame. L’ancien international gabonais, qui a évolué dans le championnat de France (Laval, Toulouse, Le Havre, Nice), a toujours été le premier conseiller de son fils qui ne cesse de le remercier quand l’occasion se présente. Comme lorsqu’il lui offre le maillot avec lequel il est devenu le meilleur buteur de l’histoire de la Ligue Europa (34 buts). « J’ai été éduqué à l’africaine par mon père », confiait Pierre-Emerick Aubameyang en 2013 à RFI.

« Pierre Aubame, c’est le manager numéro un, c’est le papa qu’il fallait. Pierre-Emerick, sans son papa, ne serait pas arrivé là, soutient Patrice Neveu. Il sait donner l’affection que le fils doit recevoir, mais il sait aussi donner les conseils qu’il faut au professionnel. Quand il a su le retirer de l’AC Milan pour le mettre à Dijon, qui était en Ligue 2, et qu’on voit où cela l’a mené, on peut dire que c’était un grand visionnaire. »

Mais en 2013, Pierre Aubame aurait-il parié sur le doublé PMVF de son fils, onze ans plus tard ?

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