Politique
Par Dragan Perovic
Publié le 03 décembre 2024 à 06h05
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C'est un petit morceau de l'Histoire de France qui est proposé à la vente ce jeudi 5 décembre à 9 h 30 par la maison Martinie enchères à Brive (Corrèze), lors d'une vente de mobilier et d'objets d'art. Il s'agit d'un coffre de voyage à âme de bois gainée de maroquin rouge, avec un intérieur en soie, qui a appartenu à Maria Leczinska, reine de France de 1725 à 1768 et épouse de Louis XV.
"C'est une pièce qui pourrait intéresser un collectionneur ou un musée, explique le commissaire-priseur, Thomas Martinie. J'avais déjà bien vendu, il y a quelques années, une bourse appartenant à Marie Leczinska. Ce coffret est estimé entre 3.000 euros et 5.000 euros. Issu d'une succession, il était dans un château, avant d'atterrir dans une belle maison du côté de Sarlat. On a des monogrammes de la reine sur le couvercle et ses initiales au dos."
Des pièces de ce type sont très rares. Me Martinie confirme : " Un autre coffret de voyage, très grand, est conservé au Louvre, alors qu'un troisième a été vendu aux enchères à Paris par la maison Aguttes à 14.000 euros. Mais il était en meilleur état, plus grand et avec une caisse estampillée à la marque du fabricant."
Qui était Marie Leczinska ou la Bonne Reine ? Elle était cultivée, polyglotte, pieuse et généreuse. Fille du roi détrôné de Pologne, Marie Leszczynska a épousé Louis XV en 1725. À l'époque, le roi était âgé de 15 ans et elle était son aînée de sept ans. Elle donnera à Louis XV dix enfants, dont sept atteindront l'âge adulte, six filles et un fils, le Dauphin Louis-Ferdinand, mort en 1765. À la fin des années 1730, Louis XV commence à s’éloigner de son épouse au profit de ses nombreuses maîtresses, notamment Madame de Pompadour et madame du Barry. Maria Leczinska meurt en 1768. Inhumée à la Basilique de Saint-Denis, elle sera "la dernière reine de France pleurée par son peuple". Celle qui lui succédera, Marie-Antoinette d'Autriche, sera guillotinée le 16 octobre 1793, sur la place de la Révolution, aujourd'hui, place de la Concorde, à Paris.
Lors de la vente aux enchères, ce jeudi 5 décembre à Brive, sera proposée aussi une commode chantournée en placage d'amarante avec des piètements galbés en coquille. Elle est mise à prix à 5.000 euros. " Elle va sûrement partir dans un pays d'Afrique du Nord. Ils vont le démonter, tout redorer et l'envoyer là-bas, constate Me Martinie. Avant, on avait beaucoup d'acheteurs égyptiens ou libanais pour ce type de meuble."
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On pourra également enchérir pour essayer d'acquérir une toile du XVIIe siècle, La découverte de Moïse. Ce grand format (136 x 195 cm), peint par l'un des artistes de l'école lombarde, suiveur de Francesco Cairo, est mise à prix à 3.000 euros. "Il a été expertisé par le cabinet Turquin à Paris, qui a effectué toutes les grandes expertises, notamment celles du tableau du Caravage de Toulouse," souligne Me Martinie.
Me Thomas Martinie est un amateur et connaisseur d'art, mais, il n'est pas collectionneur. Quelle est la pièce la plus précieuse qui a été vendue dans son étude de Brive ? "Un tableau impressionniste d'Henri Lebasque avait dépassé les 100.000 euros."
Le métier d'un commissaire-priseur apporte parfois son lot de jolies découvertes. "Lors d'une succession, les héritiers ont réuni tout ce qui était à vendre dans un hangar, raconte Thomas Martinie. Il y avait un tas de ferraille qui partait à la déchetterie, au milieu."
"Ensuite, les héritiers ont retrouvé une seconde applique et un lustre. En mai dernier, on a vendu des appliques à 32.000 euros et le lustre au même prix. Une autre fois, j'avais trouvé un tableau peint par les primitifs italiens que la cliente voulait mettre à 15 euros dans une brocante. On l'a vendu à 50.000 euros. Ça fait partie des surprises. On en a au moins une par an."
Par ailleurs, un bouddha chinois rare qui "ramassait la poussière" derrière un poste de télévision a été vendu au marteau à 110.000 euros.
Dragan Perovic
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