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Guerre Israël-Hamas : les habitants de Gaza City fuient les combats, frappe meurtrière sur une école

L'armée israélienne a bombardé par air et terre la ville de Gaza mardi, poussant des milliers de Palestiniens à fuir les lieux. Des experts de l'ONU ont accusé Israël de mener une "campagne de famine intentionnelle" dans le territoire assiégé, ce que l'État hébreu dément. Dans le sud, une frappe israélienne a fait des dizaines de morts et de blessés dans une école d'Abassan, d'après le Croissant-Rouge palestinien.

Un secouriste transporte un enfant blessé dans des bombardements israéliens au service d'urgence de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024.
Un secouriste transporte un enfant blessé au cours de bombardements israéliens au service d'urgence de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024. © Bashar Taleb, AFP
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Des milliers de Palestiniens de nouveau contraints à la fuite. L'armée israélienne a bombardé, mardi 9 juillet, la ville de Gaza, alors que les experts accusent déjà l'État hébreu de mener une "campagne de famine intentionnelle" dans le territoire assiégé.

Cette offensive majeure israélienne dans le nord de la bande de Gaza se poursuit à la veille de nouvelles négociations attendues au Qatar pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu associé à une libération des otages israéliens retenus à Gaza.

Ces otages ont été enlevés lors d'une attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, à laquelle Israël a riposté en lançant une offensive de grande envergure dans la bande de Gaza où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

Dans le sud du territoire palestinien, une source médicale a indiqué qu'une frappe sur une école avait fait au moins 29 morts à Abassan. Cette source à l'hôpital Nasser de Khan Younès avait précédemment indiqué que 10 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées dans "la frappe ayant visé la porte de l'école Al-Awda d'Abassan à l'est de Khan Younès". Trois écoles abritant des déplacés ont été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes qui ont fait au moins 20 morts. Israël avait dit avoir ciblé des "terroristes".

Le bureau de presse du Hamas a dénoncé un "massacre terrible", attribuant la frappe à Israël et donnant un même bilan de 29 morts, "pour la plupart des enfants et des femmes". "Ce massacre est la continuation du crime de génocide que l'armée d'occupation a lancé contre notre peuple palestinien pour le dixième mois consécutif", a-t-il affirmé.

De son côté, l'armée israélienne a dit avoir visé près de l'école "un terroriste de la branche armée du Hamas" ayant notamment pris part à l'attaque du 7 octobre et "vérifier les informations selon lesquelles des civils ont été touchés" dans cette frappe.

Les combats "les plus intenses depuis des mois"

Dans la ville de Gaza, les troupes israéliennes, appuyées par des chars et des bombardements aériens, ont mené une nouvelle offensive contre le mouvement islamiste, considéré comme organisation terroriste par Israël, l'Union européenne et les États-Unis. Il s'agit des combats "les plus intenses depuis des mois", a affirmé le Hamas, qu'Israël a promis de détruire après l'attaque du 7 octobre.

Une photo prise depuis la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza montre de la fumée s'élevant au-dessus de Gaza, le 9 juillet 2024.
Une photo prise depuis la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza montre de la fumée s'élevant au-dessus de Gaza, le 9 juillet 2024. © Jack Guez, AFP

Le 27 juin, l'armée a lancé une opération terrestre à Choujaïya, dans l'est de Gaza-ville, avant de l'étendre lundi aux quartiers du centre, où "des dizaines de milliers de personnes", selon l'ONU, ont été appelées à évacuer par l'armée. Les forces israéliennes affirme vouloir y détruire des "infrastructures terroristes".

À pied, à bord de voitures ou de camionnettes, des Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants ont pris la fuite en emportant quelques affaires.

"Nous avons été déplacés à Daraj [un quartier de Gaza]. Ensuite, nous avons été déplacés à l'hôpital al-Chifa. Puis dans les sièges de ministères, et maintenant nous avons fui le quartier al-Tuffah [à Gaza] ! Où sommes-nous censés aller ?", s'écrie Oum Nimr al-Jamal, qui s'est réfugiée dans un appartement vide de Gaza.

"Nous sommes partis en courant pour sauver notre vie, sans rien emporter", a-t-elle ajouté. "Mes enfants sont malades. Ils ont tous de la fièvre et un a la jaunisse."

"Campagne de famine"

Les enfants palestiniens Uday (G) et Mohammed Mahra, sont tous deux souffrant de malnutrition, sont admis à l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024
Les enfants palestiniens Uday (G) et Mohammed Mahra, sont tous deux souffrant de malnutrition, sont admis à l'hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024 © Omar AL-QATTAA / AFP

Le bureau des droits de l'homme de l'ONU s'est dit "consterné" par les ordres d'évacuation israéliens, qui poussent des déplacés à rejoindre des secteurs visés à leur tour et "où des civils se font tuer".

L'armée a dit "poursuivre son opération antiterroriste" à Gaza. Des habitants y ont signalé des tirs d'hélicoptères, "des explosions et de nombreuses fusillades" dans plusieurs quartiers.

"Nous avons à nouveau environ 350 000 personnes sur les routes. Et depuis le début de la guerre, presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés une fois, deux fois, trois fois, quatre fois ou cinq fois, ce qui montre qu'il n'y a absolument aucun endroit sûr" dans le territoire, a déclaré à Amman le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.

Des chars de l'armée israélienne sont déployés dans une zone proche de la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza, le 9 juillet 2024.
Des chars de l'armée israélienne sont déployés dans une zone proche de la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza, le 9 juillet 2024. © Jack Guez, AFP

À Genève, dix experts indépendants de l'ONU ont accusé Israël de mener une "campagne de famine" à Gaza, qui selon eux entraîne la mort d'enfants. "La campagne de famine intentionnelle et ciblée d'Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza."

Des accusations balayées par la mission israélienne auprès de l'ONU à Genève, qui de son côté accuse les experts d'être "coutumiers tant de la désinformation que du soutien à la propagande du Hamas".

Une photo prise depuis la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza montre des bâtiments détruits dans des bombardements israéliens sur le territoire palestinien, le 9 juillet 2024.
Une photo prise depuis la frontière sud d'Israël avec la bande de Gaza montre des bâtiments détruits dans des bombardements israéliens sur le territoire palestinien, le 9 juillet 2024. © Jack Guez, AFP

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de près de 1 200 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 seraient mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël a mené une offensive d'envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 38 243 morts, en majorité des civils, dont au moins 50 durant ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Avec AFP

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