Accéder au contenu principal

Élections européennes : les Pays-Bas commencent à voter

Les Pays-Bas se rendent aux urnes jeudi pour les élections européennes. Les Néerlandais ont ainsi donné le coup d'envoi d'un scrutin qui se déroule sur quatre jours dans les 27 pays concernés par ce scrutin.

Une Néerlandaise accomplit son devoir électoral, le 6 juin, dans un bureau de vote installé dans un café de Baarle-Nassau, une commune du sud des Pays-Bas
Une Néerlandaise accomplit son devoir électoral, le 6 juin, dans un bureau de vote installé dans un café de Baarle-Nassau, une commune du sud des Pays-Bas © John Thys, AFP
Publicité

Quatre jours d'élections européennes à travers 27 pays : quelque 370 millions d'électeurs ont commencé à voter, jeudi 6 juin, pour élire 720 eurodéputés, avec une poussée attendue des droites nationalistes qui, même très divisées, devraient peser sur les débats.

Près de deux ans et demi après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, et au moment où les Européens cherchent - dans la douleur - à dégager les fonds pour renforcer leur industrie de défense, le climat est lourd. Les principaux pays de l'Union ont affirmé avoir fait l'objet d'attaques de désinformation russes.

Les Pays-Bas, où les bureaux de vote ont ouvert jeudi à 7 h 30, ont lancé ce marathon électoral qui s'achèvera dimanche, jour de vote pour 21 pays de l'UE, en particulier en Allemagne et France, les deux plus grandes puissances économiques du bloc.

À lire aussiEstimations et résultats élections européennes 2024

Le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d'extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête dans les sondages. S'il a renoncé à son engagement d'organiser un référendum contraignant sur un "Nexit" - une sortie des Pays-Bas de l'UE - son manifeste reste farouchement eurosceptique.

Geert Wilders répond aux journalistes, le 7 février 2024 à La Haye aux Pays-Bas
Geert Wilders répond aux journalistes, le 7 février 2024 à La Haye aux Pays-Bas © Sem van der Wal / ANP/AFP

Les Pays-Bas font partie de la liste de pays dont le principal contingent d'eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l'image de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l'Italie, où Giorgia Meloni et son parti post-fasciste Fratelli d'Italia sont donnés gagnants.

À lire aussiEn Italie, le retour du fascisme décomplexé : l'encombrant héritage de Mussolini

Pour Nathalie Brack, professeure de sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, la singularité de ces élections n'est pas tellement la montée en puissance de la droite radicale mais plutôt "une sorte de normalisation" de cette dernière. "Leurs idées arrivent beaucoup plus sur l'agenda et l'idée d'une coopération avec certaines forces de droite radicale devient presque normale puisqu'il y a des coalitions au niveau national qui se font avec l'extrême droite", explique-t-elle à l'AFP.

Von del Leyen en lice pour un deuxième mandat ?

L'une des premières tâches du nouveau Parlement, dont les contours émergeront dimanche soir, sera de confirmer - ou d'infirmer - les choix des "top jobs", ces chefs des institutions de l'UE sur lesquels les 27 dirigeants de l'UE tenteront de s'accorder lors d'un sommet prévu fin juin à Bruxelles.

Le président Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe à la Sorbonne, le 26 septembre 2017 à Paris
Le président Emmanuel Macron prononce un discours sur l'Europe à la Sorbonne, le 26 septembre 2017 à Paris © ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives

Pour la présidence de la Commission, l'Allemande Ursula von der Leyen, en lice pour un deuxième mandat et issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement, apparaît en bonne position. Mais une surprise de dernière minute ne peut être exclue à l'issue des traditionnelles négociations nocturnes bruxelloises.

À lire aussiCommission européenne : Ursula von der Leyen officialise sa candidature pour un second mandat

Si elle est choisie par les 27, "VDL" devra encore franchir le cap du Parlement, a priori lors d'une séance plénière à Strasbourg mi-juillet. Un rejet - et la quête d'un nouveau candidat - retarderait l'ensemble du processus.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'exprime lors d'un meeting de campagne Plovdiv en Bulgarie le 2 juin 2024
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'exprime lors d'un meeting de campagne Plovdiv en Bulgarie le 2 juin 2024 © Dimitar KYOSEMARLIEV / AFP

"La capacité à naviguer par gros temps requiert d'aller vite", souligne Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors, insistant sur l'impact, en termes d'image dans le reste du monde, que pourrait avoir un flottement dans la désignation des prochains "visages de l'Europe".

Un taux de participation scruté avec attention

"Ce qui se joue, c'est la capacité européenne à incarner la démocratie, à toujours trouver des compromis, à garder un minimum de cohésion (...) face à Poutine, face à la Chine, face au futur président américain", explique-t-il à l'AFP dans une allusion à la présidentielle du 5 novembre aux États-Unis qui pourrait entraîner le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Si la "grande coalition" des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait conserver la majorité, sa marge de manœuvre pourrait être beaucoup plus réduite, et elle pourrait avoir besoin de forces d'appoint, laissant augurer d'intenses tractations.

Les membres du Parlement européen participent à un vote en séance plénière à Bruxelles le 10 avril 2024
Les membres du Parlement européen participent à un vote en séance plénière à Bruxelles le 10 avril 2024 © JOHN THYS / AFP

Selon les enquêtes, le PPE devrait rester la première force politique, suivi des Sociaux-démocrates. L'enjeu est de savoir qui arrivera à la troisième position actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d'Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale: les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le Rassemblement national).

Le taux de participation sera scruté avec attention, pour voir en particulier si le sursaut de 2019 - la barre des 50 % avait été franchie - se confirme. Selon l'Eurobaromètre, environ sept Européens sur dix voient l'UE comme "havre de stabilité dans un monde troublé" et 71 % affichent leur intention d'aller aux urnes, dix points de plus qu'en 2019.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.