EN :
The authors attempt to determine the impact of organized labour as pressure group on tariff differentials for a cross section sample of industries in Canadian secondary manufacturing.
FR :
L'objectif principal de cet article est de tenter d'évaluer l'influence des syndicats, en tant que groupes de pression, sur la politique tarifaire canadienne. Étant donne que les syndicats, à tort ou à raison, ne sont pas la seule explication possible des écarts tarifaires, il est nécessaire de considérer les points de vue différents exprimes par divers auteurs. Les plus récents travaux sur le sujet sont ceux de Caves, de Saunders et de Helleiner. Caves en arrive à la conclusion que les écarts tarifaires peuvent s'expliquer par les mesures d'un gouvernement paternaliste agissant comme protecteur de petites entreprises inefficaces, employant une main-d’œuvre peu qualifiée et caractérisée par ce qu'il appelle, par euphémisme, « espoirs déçus ». Saunders ne trouve aucun fondement à cette hypothèse et estime que le lobbyisme fécond d'industries cartellisées en est la cause. Helleiner, sans preuve scientifique, soutient l'hypothèse que les syndicats et les sociétés multinationales sont des supports importants de la structure tarifaire. Une autre hypothèse, enfin, qui peut s'avérer plausible dans le contexte canadien, sous-entend que le gouvernement, afin d'accroitre ses chances de réélection, édicte des mesures qui favorisent certains « groupes » dont l'appui politique est déterminant. L'un de ces « groupes », dont le soutien revêt un caractère essentiel, est constitue par le Canada central, c'est-à-dire le Québec et l'Ontario, principalement le Québec. Selon nous, il faut retenir pour notre appréciation quatre éléments : les syndicats, les sociétés multinationales, les « espoirs déçus » et les considérations régionales.
Une des conclusions fondamentales, c'est que le degré de syndicalisation ne semble pas avoir une valeur significative dans la détermination des mesures tarifaires, même s'il se peut que leur action politique puisse avoir un effet qu'il est impossible de prévoir ou d'isoler empiriquement. L'article conclut également que les firmes multinationales n'exercent pas d'influence significative. Finalement, les résultats de l'analyse permettent de retenir le rôle joue par les « espoirs déçus » et les considérations régionales, mais le nombre des informations n'est pas suffisant pour accorder plus d'importance aux unes qu'aux autres. De toute façon, la situation de l'activité économique et politique au Canada sous-entend que les considérations seraient une explication juste de la politique tarifaire canadienne. Cependant, cette dernière conclusion ne fait pas disparaitre la possibilité que des groupes de pression régionaux puissent être actifs et qu'ils réussissent à promouvoir des mesures tarifaires avantageuses pour leurs membres.