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La très musicalement précoce Joan Wasser naît le 26 juillet 1970 à Biddeford, dans le Maine, même si elle grandit à Norwalk, dans le Connecticut. Elle commence le piano à l'âge de six ans, avant de se consacrer au violon à huit. Elle fait partie de plusieurs orchestres entre celui de l'école et de la municipalité, puis poursuit ses études à la Boston University où elle est prise sous l'aile du talentueux Yuri Mazurkevich, élève du virtuose russe David Oistrakh. Elle se produit en compagnie du Boston University Symphony Orchestra et rejoint également les groupes locaux Lotus Eaters, Hot Trix où elle rencontre Mary Timony, ou encore The Dambuilders.
C'est en compagnie de ces derniers qu'elle développe un style accrocheur et se fait pour la première fois un nom au sein de la scène rock indépendante. Elle en profite au passage pour ajouter la guitare, le piano et le chant à ses contributions artistiques à l'intérieur de la formation, tout en co-écrivant plusieurs morceaux. Cela lui permet d'acquérir son indépendance, intégrant Those Bastards Souls, projet solo qu'elle démarre en 1995 en compagnie d'une ancienne connaissance, Dave Shouse, membre de son côté de The Grifters. Ils enregistrent un album Debt and Departure. Elle collabore également avec Nathan Larson en 1996, travail qui aboutit à un résultat au titre torturé « Mind Science of the Mind ».
Mais l'amertume couplée à la volonté de chacun de grandir indépendamment des autres entraînent la fin des Dambuilders en octobre 1997. Cette année aura été particulièrement douloureuse car elle perd son conjoint, le chanteur à la voix plus pure que le cristal Jeff Buckley, qui est retrouvé noyé dans le Tennessee en mai. Il avait composé « Everybody Here Wants You » à son attention. Elle récupère les membres de l'ancien groupe de Buckley fin 1997, forme le sien à partir de cette solide base, Black Beetle, et entame l'enregistrement d'un disque éponyme qui ne sortira jamais. C'était pourtant la première fois qu'elle s'impliquait dans un projet où elle était sur le devant de la scène en même temps qu'à l'écriture.
Joan Wasser rejoint la formation magique d'Antony and the Johnsons en 1999, et contribue grandement à leur oeuvre I Am A Bird Now qui remporte le Mercury Prize. Elle se sent revivre en compagnie d'Antony, chanteur à la voix hors du temps.
La dissolution de Black Beetle en juin 2002 entraîne les véritables débuts de Wasser en tant qu'artiste solo. Elle monte Joan as Police Woman, un trio basé à New York en compagnie de Ben Perowsky à la batterie, Rainy Orteca à la basse, Joan assurant les rôles devenus habituels au violon, piano et guitare. Un premier EP sort en 2004, Joan as Police Woman, financé par leurs propres fonds. En février de la même année, elle rejoint le groupe de Rufus Wainwright et passe le reste de 2004 sur les scènes du monde entier en sa compagnie. Elle y officie en tant que première partie avec son projet, glanant plus d'un fan au passage par son aisance scénique et la proximité apaisante qu'elle apporte avec son univers sonique.
Joan Wasser signe un contrat de distribution en décembre 2005 avec Reveal Records, label britannique, et sort dans la foulée un 45 tours tout en proposant une nouvelle chance au premier EP du combo « Joan as Police Woman ».
L'album Real Life est disponible au Royaume-Uni le 12 juin 2006, avant d'être distribué en Europe, Australie et Japon via PIAS en Belgique, ainsi qu'aux États-Unis le 12 juin 2007 par le biais de Cheap Lullaby Records basé à Los Angeles. Il est remarqué par son énergie libératrice, comme si la chanteuse y lâchait toute sa frustration accumulée. Elle reprend du service auprès des autres en 2007 sur « Ballad of a Deadman » associée à David Sylvian sur l'album Slope de Steve Jansen.
Le second album To Survive arrive en juin 2008 avec Parker Kindred, ancien de Black Beetle, remplaçant Perowsky aux percussions. Il est reçu avec autant d'intérêt que le premier, même si l'ambiance est résolument davantage posée et propice aux interrogations plus communes mais aussi riches en émotions. Elle part ensuite en tournée européenne, enrôlant Timo Ellis à la basse pour les concerts.
Un troisième album marqué par un nouveau décès douloureux, celui de sa mère, paraît en janvier 2011. Sous son titre métaphysique faisant référence à une photo envoyée par le satellite Hubble, The Deep Field cache les nouvelles compositions lumineuses de Joan Wasser, accompagnée à trois reprises par Joseph Arthur. Entre autres activités, l'artiste participe à la mission humanitaire Africa Express mise en oeuvre par Damon Albarn. Pour The Classic en 2014, Joan as Poolice Woman revisite à sa façon très personnelle le rock et la soul version période classique. Elle retrouve le continent africain pour l'enregistrement d'un album de fusion électronique, Let It Be You (2016),avec le multi-instrumentiste américain Benjamin Lazar Davis. De retour dans sa terre natale, elle participe en 2017 à un concert de la tournée d'adieu de Daniel Johnston, puis s'attelle aux compositions de son nouvel album. Celui-ci, intitulé Damned Devotion (2018), la voit retrouver le style de rock lo-fi de ses débuts.