Un tiers des propriétaires de passoires thermiques refuse d'effectuer des travaux d'isolation
L'interdiction de location a beau être effective, beaucoup de propriétaires ne comptent pas pour autant réaliser des travaux d'isolation. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G ne peuvent plus être proposés à la location. Ces passoires thermiques "représentent environ 600.000 logements, des logements dont on ne peut se passer sans aggraver la situation des locataires, en particulier dans les grandes villes", précise PAP dans sa dernière étude*.
PAP a demandé à ces propriétaires concernés s'ils projetaient de rénover, de ne rien faire ou de vendre leur passoire thermique. Si 46% prévoient de rénover, ils sont 36% à choisir de ne rien faire. Le reste entend vendre.
"Si la majorité d'entre eux reconnaît la validité de la transition écologique, beaucoup se sentent malmenés par un calendrier trop restreint, irréaliste, et qui ne tient pas compte des réalités et des contraintes de la rénovation", précise PAP.
Des dérogations aux travaux
Pourquoi les propriétaires ne comptent pas réaliser les travaux? Outre les raisons financières que représentent ces travaux et la difficile lisibilité des aides, l'une des principales raisons porte sur la méthode de calcul du DPE.
"Ce dispositif a été repris maintes et maintes fois depuis sa création et une nouvelle modification pourrait tout à fait être mise en place courant 2025, ce n'est pas à exclure", explique PAP.
En 2024, 140.000 biens sont sortis du statut de passoires énergétiques grâce à la dernière modification du DPE. Et une nouvelle modification est sur la table. "Des voix au sein des ministères plaident pour une meilleure prise en compte de l'électricité dans la méthode de calcul du DPE, cela serait une piste, cette énergie étant par ailleurs peu carbonée".
PAP rappelle qu'il existe des dérogations à la réalisation de ces travaux. La première est en cas de contraintes, "lorsque les travaux énergétiques ne peuvent pas être réalisés en raison des spécificités techniques, architecturales ou patrimoniales du bâtiment". La deuxième est en cas de blocage de la copropriété, "si la copropriété s'oppose aux travaux sur les parties communes et que le propriétaire a déjà effectué tous les travaux privatifs possibles".
*Étude PAP menée le 16 janvier lors de notre atelier sur les passoires énergétiques, auprès d’un panel de 1 041 participants