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Le récif de Tubbataha protégé contre les impacts du transport maritime international

mardi 25 juillet 2017
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L'Organisation Maritime Internationale donne son accord à la désignation du récif de Tubbataha comme Zone maritime particulièrement vulnérable © US Pacific Fleet / Lene & Claus Topp / UNESCO

Le Parc naturel du récif de Tubbataha (Philippines) a été officiellement désigné comme Zone maritime particulièrement vulnérable - et comme "Zone à éviter" - par l'Organisation Maritime Internationale. Cette approbation représente une avancée majeure, car en imposant aux navires internationaux d’éviter le site du patrimoine mondial, elle permettra de réduire les impacts du trafic maritime tels que le bruit et la pollution, diminuant par-là même les risques futurs d’échouage de navires. Cette désignation est le résultat d’années de collaboration entre l’OMI et le gouvernement des Philippines, avec le soutien constant du Programme marin du patrimoine mondial.

Comme tous les sites du patrimoine mondial, le Parc naturel du récif de Tubbataha a été reconnu par la communauté internationale pour sa Valeur Universelle Exceptionnelle. Ses récifs coralliens, ses lagunes et ses îlots de corail immaculés couvrent près de 100 000 hectares et protègent des baleines, dauphins, tortues, oiseaux et 500 espèces de poissons.

Tubbataha se trouve à la jonction des deux voies de circulation maritime qui traversent la mer de Sulu. Ces couloirs de navigation relient la mer des Philippines occidentale à la mer de Célèbes, au sud, et à l'océan Pacifique, à la frontière orientale des Philippines. Le transport maritime étant toujours le moyen le plus rentable de transporter du fret à travers le monde, son activité devrait encore augmenter au cours des années à venir.

L'Organisation Maritime Internationale (OMI) est l'institution spécialisée des Nations Unies chargée de la sécurité et de la protection des activités maritimes et de la prévention de la pollution maritime due aux navires. L'un des rôles de l'OMI est de protéger les aires d'importance écologique, socio-économique ou scientifique des dommages potentiels causés par le transport maritime international, en désignant notamment des Zones maritimes particulièrement vulnérables (ZMPV). Lorsqu'une zone est approuvée en tant que ZMPV, au moins une mesure de protection doit être mise en place pour gérer les activités maritimes dans cette zone. Cela peut inclure des mesures d'acheminement, des exigences strictes en matière de pollution marine et d'équipement, l'installation de services de trafic des navires ou la désignation d'une « Zone à éviter », comme c’est le cas au Parc naturel du récif de Tubbataha.

En 2013, l’échouage de deux navires impliquant un navire de guerre américain et un bateau de pêche chinois ont ruiné plus de 6 000 mètres carrés de récifs coralliens dans le Parc. Ces incidents ont mis en évidence la vulnérabilité de Tubbataha, mais les préoccupations concernant les impacts du trafic maritime dans le Parc sont encore antérieures à l’échouage de ces navires. En 2011, dans la décision 35COM 7B.17, le Comité du patrimoine mondial avait encouragé les Philippines à accélérer leur demande en faveur d’une protection spécifique de la mer de Sulu.

Au cours des années suivantes, le Programme marin du Centre du patrimoine mondial a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement des Philippines et l'OMI pour établir cette ZMPV, la première en Asie du Sud-Est. En 2012, le Centre du patrimoine mondial a fourni des fonds afin de poursuivre la demande, permettant au Bureau de gestion de Tubbataha d'organiser un atelier technique qui mènerait à la soumission officielle du dossier. Après des années de planification et de préparation, le Parc naturel du récif de Tubbataha a reçu en 2016 un accord de principe pour sa désignation en tant que ZMPV. En début de mois, la désignation a reçu une confirmation officielle lors de la réunion du Comité de Protection du milieu marin de l'OMI. Elle entrera en vigueur en janvier 2018, après une période de six mois pendant laquelle sera avisée l'industrie du transport maritime international.

Aujourd'hui, les sites du patrimoine mondial comprennent six des 15 ZMPV (et 2 extensions ZMPV) dans le monde entier, ou en protègent les eaux adjacentes, incluant par exemple : Papahānaumokuākea (États-Unis d'Amérique), le Sanctuaire de faune et de flore de Malpelo (Colombie), les Îles Galápagos (Équateur), le Parc national des Everglades (États-Unis d'Amérique), la Mer des Wadden (Danemark, Allemagne, Pays-Bas) et la Grande Barrière (Australie). Le Programme marin du patrimoine mondial fournit actuellement un soutien pour aider le Parc national du banc d'Arguin en Mauritanie à obtenir une désignation ZMPV pour le Parc et ses eaux adjacentes.

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