Justification : Tubbataha est une aire protégée où les seules activités autorisées sont le tourisme, qui génère des ressources pour la conservation, et la recherche.
Depuis la fin des années 70, quand le tourisme de plongée a « découvert » Tubbataha, les exploitants des bateaux s’ancraient sur les récifs, endommageant les coraux. Au milieu des années 90, sept bateaux de 100 à 300 tonneaux de jauge brute étaient en activité dans le Parc pendant la saison de plongée, de mars à début juin. Les dommages causés aux coraux augmentaient sur les lieux de mouillage, sans que les coraux puissent se régénérer d’ici l’arrivée de la saison suivante.
En 1996, le Gouvernement du Japon et le Ministère du tourisme ont accordé des fonds pour l’installation de douze blocs de béton destinés à servir d’ancrages. Des blocs de béton de cinq tonnes ont été installés à l’aide d’un baliseur de la Garde côtière philippine, mais ils se sont avérés trop légers pour les navires par mauvais temps. On leur a donc ajouté en 2005 d’autres blocs de cinq tonnes, grâce à un financement de WWF-Philippines. Des plombs de dix tonnes ont également été installés dans de nouveaux sites, portant à quinze le nombre des bouées d’amarrage.
L’expérience de la saison de plongée de cette année montre que même ces plombs de 10 tonnes pouvaient être traînés sur les fonds coralliens quand les vents sont forts et la mer houleuse. De fait, depuis 1996, deux plombs sont tombés de la crête récifale après avoir été traînés à cause du mauvais temps et deux autres sont trop proches du bord du récif pour être utilisés. Installer d’autres plombs ne ferait qu’augmenter le coût du système d’amarrage actuel, sans garantie de succès, tout en diminuant l’attrait esthétique des sites. Le système d’ancrage permanent est celui qu’ont adopté de nombreux sites du monde entier. Les dommages infligés aux coraux lors de l’installation sont négligeables et le système a fait ses preuves.
Le système d’ancrage de Halas implique de forer et de cimenter les ancrages en plongée sous-marine à l’aide d’une unité hydraulique. Cette installation demande du personnel expérimenté, d’où la nécessité d’embaucher ce personnel aux Etats-Unis où le système a été mis au point. Le projet comprendra également la formation du personnel du Parc, pour développer des compétences en interne. Les équipements et les accessoires devront être initialement envoyés des Etats-Unis. Certains accessoires pourront être fabriqués aux Philippines pour faciliter la maintenance. Dans la mesure où le projet comprend l’acquisition du matériel hydraulique nécessaire à l’installation, ainsi que la formation du personnel, le système pourra être appliqué à d’autres sites afin de protéger leurs récifs coralliens, multipliant ainsi les avantages liés au choix de ce système au-delà de Tubbataha.
Ce projet de bouée d’amarrage a pour objectif de mettre un terme aux dommages subis par des zones de récifs coralliens sensibles, tout en permettant à l’industrie du tourisme et aux gestionnaires du parc de continuer à générer des revenus sans dégrader la base de leurs ressources.
Le site du patrimoine mondial du Parc naturel du récif de Tubbataha comprend deux récifs inhabités situés en haute mer, à 92 milles marins au sud-est de la capitale provinciale, la ville de Puerto Princesa. C’est le seul parc marin des Philippines et l’un des deux sites naturels du patrimoine mondial du pays. Il est au centre géographique de la biodiversité marine du monde. La contribution écologique et économique apportée par le Récif aux Philippines et au reste du monde impose de le conserver et de le protéger. Les dernières études datées de 2004 montrent que Tubbataha abrite environ 441 espèces de poissons, 379 de coraux (90% de l’ensemble des espèces coralliennes des Philippines) et 8 de cétacés. Sept espèces d’oiseaux de mer, dont certaines menacées à l’échelle mondiale, nidifient sur les deux atolls.