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AnalyseEt soudainement, tout s’est mis en place

Un gardien félicité par ses coéquipiers.

Samuel Montembeault

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

La version audio de cet article est générée par la synthèse vocale, une technologie basée sur l’intelligence artificielle.

Les cris de joie s’échappaient du vestiaire avant que s’ouvrent ses portes. Les joueurs du Canadien célébraient cette victoire, douce au moral des troupes, comme une validation du travail des dernières semaines.

Quelques minutes plus tard, dans la salle de conférence de presse, le ton posé de Martin St-Louis contrastait avec l’enthousiasme de ses hommes. On a vu l’entraîneur s’emporter pour bien moins depuis le début de son règne – une défaite en prolongation contre les Golden Knights à Vegas l’année dernière nous vient spontanément en tête –, pas cette fois.

Comme s’il sentait le ton résolument positif du point de presse et qu’il tenait à rappeler à tous qu’après tout, ce n’était qu’un match. Un beau, certes, qui s’est soldé par une victoire de 3-0 contre les Oilers, mais un match néanmoins.

C’est au pilote d’être le gardien de la sagesse. Les joueurs, eux, pouvaient bien en profiter un peu.

Voilà maintenant quelques semaines que le jeu défensif du CH est devenu bien plus étanche sans que ça se soit transposé en résultats jusqu’ici. Lundi, par contre, les morceaux du casse-tête sont tombés en place.

Chaque trio a eu le dessus sur l’adversaire au point où la frustration a fini par gagner les visiteurs, Connor McDavid et Leon Draisaitl au premier chef, dégoûtés par leur incapacité à générer quoique ce soit à forces égales.

On a fait un très bon travail pour gérer le risque, a estimé Martin St-Louis. On n’aide pas l’autre équipe. Surtout ce soir, une équipe comme ça attend seulement que tu prennes des risques, que tu essaies des jeux à l’issue incertaine. Ils se nourrissent de ça. Il y avait beaucoup de jeux sûrs ce soir.

Pas de risques inutiles, peu de revirements, beaucoup de combativité pour récupérer la rondelle dès qu’ils la perdaient : de meilleures chances de victoire. C’est un peu tout ce que l’entraîneur s’est échiné à inculquer pendant un mois d’octobre particulièrement décevant. Quelques exemples.

Cole Caufield a énervé Draisaitl en le suivant comme une ombre durant toute la troisième période, en plus de lui soutirer la rondelle dans sa zone pour préparer le but de Kaiden Guhle.

Juraj Slafkovsky a provoqué trois revirements sur la même séquence menant au premier but de la soirée, celui de Brendan Gallagher.

Guhle était de tous les combats, Samuel Montembeault contrôlait ses retours, Arber Xhekaj s’est montré sobre, efficace, percutant, tout ce que son entraîneur attend de lui. On en passe et des meilleures.

Appelez ça de l’attitude, comme le fait St-Louis, de l’engagement, du dévouement, de la discipline, de l’intensité : peu importe. L’ardeur au travail, dans cette ligue comme ailleurs, peut mener loin. Le Tricolore en a eu un probant rappel.

Ce n’est qu’un match, on veut en gagner quelques-uns de suite. Ce qu’on vient de traverser pourrait être un moment crucial de notre saison. On n’a pas eu le début qu’on voulait, mais, ces derniers matchs, on prend confiance.

Une citation de Cole Caufield

Les gars travaillent vraiment fort. On laisse moins d’espace à l’autre équipe, on est directement sur eux, surtout aujourd’hui. On a affronté deux joueurs qui te font mal avec du temps et de l’espace. Notre exécution est meilleure en zone défensive, la rondelle sort mieux. Ça fait qu’on crée moins de revirements et qu’on donne moins de chances de marquer, a indiqué Montembeault.

Les victoires du Canadien au début de la saison paraissaient fragiles. Souvent, il était complètement dominé et s’en sauvait in extremis. L’équipe a maintenant gagné trois de ses quatre derniers matchs et, sans parler de lancée, on sent les fondations bien mieux établies.

Lundi, Montréal n’a pas gagné grâce à un miracle de son gardien ou à quelques rebonds chanceux. Les joueurs ont travaillé bien plus fort que ceux des Oilers, tout simplement. Ça s’inscrit dans une lignée de rencontres encourageantes. Il reste maintenant à le faire avec constance.

C’est le but. En même temps, dans une saison, ça va en montagnes russes parfois. On ne doit pas laisser les émotions prendre le dessus. Si ce n’est pas un match parfait, on sait comment jouer. On connaît notre base et on peut continuer à grandir, a fait valoir Mike Matheson.

Une carte de visite

Kyle Dubas était un spectateur attentif dans les hauteurs du Centre Bell.

Le directeur général des Penguins de Pittsburgh est aussi adjoint au DG Don Sweeney pour l’équipe canadienne en vue de la Confrontation des quatre nations en février prochain.

On ne sait trop s’il venait principalement pour voir jouer Montembeault, mais si c’était le cas, il est tombé sur une bonne soirée. Sans avoir eu à voler la vedette pour permettre à son équipe de l’emporter, le gardien québécois a été impeccable lors des rares moments où ç’a chauffé, principalement en désavantage numérique, pour repousser les 30 rondelles dirigées vers lui.

Ainsi va Montembeault, ainsi va le Bleu-blanc-rouge et c’est une saison faite de hauts et de bas pour l’un comme pour l’autre.

Le Canada ne nage pas dans l’abondance pour ce qui est des gardiens de but en vue des prochaines compétitions internationales, ce n’est pas exactement un secret.

Il faudra bien faire un choix et personne ne se démarque particulièrement en ce début d’année, si ce n’est de Logan Thompson, dont le nom revient de plus en plus dans les discussions.

Dans le cas de Montembeault, autant a-t-il été fumant pour signer des blanchissages contre les Maple Leafs ou les Oilers, autant a-t-il montré d’inquiétantes lacunes contre le Kraken.

Dubas est venu plus d’une fois à Montréal depuis le début de la saison et doit sûrement commencer à se faire une tête sur la question. Il le faut bien : la composition de l’équipe canadienne sera annoncée le 4 décembre.

En attendant, c’est le Canadien qui peut profiter de ce désir de son gardien de s’imposer pour la sélection nationale.

C’est le fun qu’il soit venu. Je n’étais pas au courant, c’est Chantal (Machabée) qui me l’a dit après le match. Je voyais bien la rondelle, mais je n’ai pas assez une bonne vision pour voir jusque sur la passerelle. Ç'a super bien été ce soir. Il était là pour voir ça, c’est juste du positif, a lancé Montembeault après le match.

Tant mieux. Cette équipe traîne trop souvent son petit nuage noir au-dessus de sa tête. Toute éclaircie est bienvenue.

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