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État profond

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L'État profond traduction du turc Derin devlet, est une expression désignant au sein d'un État, une instance parallèle ou une entité informelle détenant secrètement le pouvoir. Le fait de croire en l'existence d'une pareille structure reflète une vision conspirationniste ou complotiste de l'organisation de l'État, où "un pouvoir institutionnel pérenne survivrait aux alternances politiques et se maintiendrait supposément de façon cohérente", noyau occulte d'une élite politique ou économique, main invisible de l'establishment.

Politique

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Alexandre Benalla

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J'ai vu le système fonctionner, ou plutôt dysfonctionner, de l'intérieur. J'ai observé une technocratie qui tient la dragée haute au pouvoir politique. Des hommes en gris comme je les appelle, issus de la haute administration, conscients de leur supériorité, à qui on a toujours expliqué qu'ils sont l'élite, les sachants, ceux qui doivent décider. Ils pensent être les garants de la République face à des élus qui ne font que passer. Alors, ils font le dos rond, disent "Oui, oui, bien sûr, Monsieur le Président", "Oui, oui, bien sûr, Madame la Ministre, nous y travaillons", et s'empressent de ne rien faire. Certains vont même jusqu'à défier publiquement le pouvoir politique et, aussi incroyable que cela puisse paraître, le font plier. Les technocrates dirigent notre pays. Le deep State - l'État profond, cette aristocratie de la haute administration arc-boutée sur ses privilèges, ces hommes en gris tapis dans l'ombre - dirige la France en regardant les politiques passer. Ses membres savent qu'ils seront toujours là.
  • Ce qu'ils ne veulent pas que je dise, sous-titré: Ceci est ma vérité. Je vous laisse seuls juges., Alexandre Benalla, éd. Plon, 2019, p. 34


Histoire

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Pierre Guerlain

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Il s’agit d’une idée vieille comme le monde, mais qui n’a été nommée que récemment. Le deep State renvoie au fait que la démocratie - dans les pays qui s’affichent comme tels- est souvent pervertie par des forces qui ne sont pas élues. En France par exemple, l’expression 'visiteurs du soir' recoupe l’idée de personnes qui iraient à l’Elysée pour faire pression sur le Président, sans que ces influences ne soient connues du public. Le 'deep state' est ambivalent. Le concept peut-être employé de façon métaphorique pour parler des forces non-démocratiques qui s’exercent éventuellement sur les élus, mais aussi de manière paranoïaque auprès de forces qui affirmeraient qu’elles en sont les victimes.
  • « Découvrez le concept "d’Etat profond", nouvelle marotte du FN soufflée par Trump », Pierre Guerlain (Professeur émérite de civilisation américaine à l’Université Paris Ouest Nanterre), propos recueillis par Alexandra Saviana, Marianne, 4 janvier 2018 (lire en ligne)


Sociologie

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Gérald Bronner

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La naïveté de la théorie conspirationniste de l’État profond est de supposer, par une lecture monocausale, que ces contre-pouvoirs vont tous dans le même sens, qu’ils se concertent. C’est le biais d’intentionnalité : attribuer quelque chose à des groupes non constitués.
  • « Gérald Bronner : «L’État profond, c’est la stigmatisation du caractère illusoire supposé du monde, et du pouvoir en particulier» », Gérald Bronner, L'Opinion, 22 juillet 2020 (lire en ligne)


Humour

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Guillaume Erner

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Au final, « l’état profond » est la manière légitime pour le pouvoir légitime d’être complotiste.
  • « Deep state, l'état profond », Guillaume Erner, France Culture, 30 août 2019 (lire en ligne)


Liens externes

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