Cirque-Olympique
Lieu | Paris |
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Architecte |
Heurtaux et Gaignet (I) Bourlat (II) |
Inauguration | |
Fermeture | |
Anciens noms |
Cirque Franconi (1793-1807) Opéra-National (1847-48) Théâtre-National (1848-53) Théâtre impérial du Cirque (1853-62) |
Direction |
Antonio Franconi Laurent et Henri Franconi Adolphe Franconi Louis Dejean Jules Gallois Adolphe Adam et Mirecourt Horace Meyer Constant Billon Hippolyte Hostein Edmond Seveste |
Le Cirque-Olympique ou théâtre du Cirque est une salle de spectacles parisienne aujourd’hui disparue, dont l’emplacement a varié au fil du temps.
Histoire
[modifier | modifier le code]D’abord installé dans l’« Amphithéâtre anglais », ouvert par Philip Astley rue du Faubourg-du-Temple le , il est inauguré par l’écuyer Antonio Franconi (1737-1836), le sous le nom de « cirque Franconi » avant d’être transporté sur l’emplacement de l’ancien couvent des Capucines (2e arr.).
Expropriés en 1806 en raison du percement de la rue Napoléon, les fils Franconi, Laurent et Henri prennent possession du nouvel hippodrome de 2 700 places, édifié sur les anciens jardins du couvent des Capucins Saint-Honoré entre les rues du Mont-Thabor et Saint-Honoré par les architectes Heurtaux et Gaignet, qui ouvre sous le nom de « Cirque-Olympique » le . Mais une faillite les contraint à fermer le .
Après une tournée en province, les Franconi réintègrent, le , leur ancienne salle du Faubourg-du-Temple, rénovée et agrandie. L’intérieur avait été disposé pour les exercices équestres, qui étaient leur spécialité et composaient, quasiment tout le spectacle. Plus tard, on y joignit la pantomime puis on y toléra le mélodrame à grand spectacle, où apparaîtront entre autres Henri Franconi (sous le pseudonyme de Minette) et Frédérick Lemaître. Détruite par un violent incendie le , la salle est reconstruite par l’architecte Bourlat sur le boulevard du Temple, à l’emplacement des anciens Délassements-Comiques et inaugurée le sous la direction d'Adolphe Franconi, comédien et fils adoptif d'Henri[1]. Forte de ses 2 300 places[2] et de l’appui du nouveau régime, le cirque du boulevard du Temple devient le « Théâtre national du Cirque-Olympique » en 1811[3].
En 1836, Adolphe Franconi obtient l’autorisation d’exploiter une deuxième salle, temporaire, au carré Marigny sous le nom de Cirque d'Été. Mais une nouvelle faillite le contraint à passer aussitôt la main à Louis Dejean, qui reprend les deux salles, tout en laissant l'exploitation du manège du boulevard du Temple à Franconi. Dejean laisse à son tour les rênes du Cirque-Olympique en 1844 à Jules Gallois, pour se consacrer au Cirque d’Été, entièrement reconstruit en 1841 (et où Hector Berlioz donnera une série de concerts en 1845), auquel il adjoint en 1852 le Cirque d'Hiver, rue Amelot.
En 1847, le compositeur Adolphe Adam qui s’était querellé avec le directeur de l’Opéra de Paris, voulut créer un quatrième opéra parisien. Il investit son argent et emprunta massivement pour racheter le bail du Cirque-Olympique, qu’il renomma « Opéra-National ». Lorsqu’il dut fermer l’année suivante à cause de la révolution de 1848, Adam se retrouva lourdement endetté.
Le , Horace Meyer, également directeur de la Gaîté, inaugure le « Théâtre-National ». Constant Billon, directeur-propriétaire du théâtre des Funambules l'achète en 1851, rebaptisant la salle « Théâtre impérial du Cirque » le , en raison de l’avènement de Napoléon III. Il est remplacé par Hippolyte Hostein en 1858.
Condamnée comme de nombreux théâtres du « boulevard du Crime » par le percement de la place de la République, la salle est définitivement fermée le , puis détruite. Inaugurée le 11 août 1866, Hostein ouvre non loin de là le Cirque du Prince impérial que rachètera en 1869 Hippolyte Cogniard. Hostein, quant à lui, transporte son activité dans le nouveau bâtiment construit par Davioud, place du Châtelet, qui prend alors le nom de Théâtre impérial du Châtelet jusqu'en septembre 1870.
Lorsqu’il était dirigé par les Franconi, le Cirque-Olympique ne craignit pas, sous le Premier Empire, de mettre l’Iliade en mélodrame, en montrant aux enfants, Achille, dans son char, trainant Hector autour de Troie. Il fut ensuite consacré au culte de l’épopée napoléonienne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Alexis-François Artaud de Montor, Encyclopédie des gens du monde, Treuttel et Würtz, Paris, 1836, t. 11-2, pp. 594-595.
- Selon Ph. Chauveau, un peu plus de 1800 selon l'Encyclopédie des gens du monde, op. cit., t. 6-1, pp. 103-104.
- Caroline Hodak, Du Théâtre Équestre Au Cirque : le cheval au cœur des savoirs et des loisirs, 1760-1860, Paris, Berlin, , 443 p. (ISBN 978-2-410-01240-8), p. 53
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alexis Donnet (ill. Alexis Orgiazzi), Architectonographie des théâtres de Paris : Parallèle historique et critique de ces édifices considérés sous le rapport de l’architecture et de la décoration, Paris, impr. de P. Didot l’ainé, (lire en ligne), p. 223-226.
- Émile de Labédollière, Le Nouveau Paris, Paris, Gustave Barba, , p. 166 (réed. Sacelp, 1986)
- Nouveau Guide parisien (orné d’un plan de Paris en 1861), Paris, Librairie populaire des villes et des campagnes, (lire en ligne), p. 166.
- Philippe Chauveau, Les théâtres parisiens disparus : 1402-1986, Paris, L’Amandier, , 586 p. (ISBN 2-907649-30-2), p. 151-156
- Nicole Wild, « Cirque-Olympique », dans Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-59316-7), p. 278
- Jean-Claude Yon, « Le Cirque-Olympique sous la Restauration: un théâtre à grand spectacle », Orages. Littérature et culture 1760–1830, no 4, , p. 83-98 (lire en ligne).