Terre promise
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Origine religieuse
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Judaïsme
[modifier | modifier le code]La Terre promise (hé. הארץ המובטחת, translit.: ha'aretz hamuvtakhat) représente ce que dès la Genèse, la Torah (Bible hébraïque) désigne sous le nom de « Terre d'Israël » dans le pays de Canaan, « pays où coulent le lait et le miel », qui, selon les textes, fut promise par Dieu au patriarche hébreu Abraham (Gen. 15:18-21 ; 17:8) et à sa descendance par Isaac (Gen. 26:2-3) et Jacob (Gen. 28:13 ; 35:12) puis à celle de Moïse (Exode 33:1 ; Deutéronome 19:8-9) et Josué (Deut. 31:23 ; Nombres 33:53), comme une promesse de vie.
Christianisme
[modifier | modifier le code]Cette notion est également utilisée par les chrétiens s'inspirant de l'Ancien Testament de la Bible ou en référence à la Jérusalem céleste, au paradis, au Royaume des cieux, séjour des âmes sauvées par le sacrifice en Jésus-Christ.
But
[modifier | modifier le code]- Pour les Juifs à travers l'histoire et dans les contextes modernes, la « Terre promise » renvoie à l'idée de restauration de la patrie pour le peuple juif de Palestine et en diaspora, de salut[1], d'indépendance et de liberté, une image d'espoir[2] enracinée dans la culture et la religion juives.
- À la fin du XIXe siècle, ce concept de « Terre promise » s'incarne dans le sionisme inspiré par Théodore Herzl.
- Les negro spirituals afro-américains invoquent l'imagerie de la « Terre promise » comme paradis et moyen d'échapper à l'esclavage. L'iconographie comme le terme apparaissent également ailleurs dans la culture populaire, dans les sermons ou dans des discours tels que celui de Martin Luther King Jr en 1968 : « I've Been to the Mountaintop ».
- De manière plus générale, la « Terre promise » peut aussi figurer tout lieu (ou état, situation) quelquefois idéalisé (d'espoir, d'abondance, de félicité, d'avenir). Ce lieu difficile à atteindre, auquel l'homme rêve d'accéder, est perçu comme une récompense ou un dû personnels, ne serait-ce que par le fait d'avoir œuvré pour parvenir jusqu'à lui.
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Lieux
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Promised Land State Park (en) (Parc d'État de la Terre promise) est le nom d'une aire protégée de 1 214 ha, située dans l'État de Pennsylvanie aux États-Unis. Ce nom a été donné par dérision par les immigrants du XVIIIe-XIXe siècles, déçus des promesses sur la terre qu'ils avaient achetée[3].
Découvertes
[modifier | modifier le code]La « Terre promise » représente une nouvelle terre à explorer, comme pour les colons arrivant aux Amériques ou comme pour les explorateurs de la planète Mars.
Analogie
[modifier | modifier le code]Par analogie, cette expression désigne une terre riche et fertile mais aussi une terre d'espoir.
Lors de son séjour à Majorque (voir Un Hiver à Majorque), George Sand écrit en 1838 à une correspondante :
« Le pays, la nature, les arbres, le ciel, la mer, les monuments dépassent tous mes rêves. C'est la terre promise […] »[4].
De manière plus générale et par analogie extensive, la « Terre promise » peut aussi figurer tout lieu (ou état, situation) quelquefois idéalisé (d'espoir, d'abondance, de félicité, d'avenir) ou difficile à atteindre, auquel l'Homme rêve d'accéder et perçu comme une récompense ou un dû personnels, ne serait-ce que par le fait d'avoir œuvré pour parvenir jusqu'à lui, l'aboutissement d'une épreuve difficile, avec toujours en arrière-plan la référence à la Terre promise par Dieu dans la Bible.
Société de prévoyance
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Entre 1854 et 1970, « La Terre Promise » est une Société d'obsèques israélite de Paris, qui compte plusieurs centaines de membres cotisants et dont la vocation est de rendre les derniers hommages et assurer une digne sépulture aux indigents afin de leur éviter de finir dans la fosse commune.
-
Concession par « la Terre promise », 1873.
Culture
[modifier | modifier le code]Cette locution a aussi été utilisée comme titre de nombreuses œuvres culturelles qui font référence aux notions pré-citées.
Musique
[modifier | modifier le code]- La Terre promise (en), est un oratorio op. 140 de Camille Saint-Saëns de 1916
- La Terre promise est le titre d'un album de Johnny Hallyday en 1975 et aussi le titre de la chanson phare du disque, qui est une adaptation française de la chanson Promised Land de Chuck Berry enregistrée en 1964
- (Une) Terre promise|, est le titre d'une chanson d'Eddy Mitchell, (album Made in USA, 1975), autre adaptation française du titre de Chuck Berry Promised Land
- The Promised Land, chanson de Bruce Springsteen et E Street Band, sortie en 1978
- Terre promise est une chanson d'Éric Lapointe sortie en 1994
- Terre promise est le titre d'un album de 1995 de cinq contes juifs lus par Sami Frey, accompagnés en musique et en chansons par Bratsch
- Promised land est une chanson du groupe japonais L'Arc-en-Ciel, issue de l'album Heart en 1998
Télévision
[modifier | modifier le code]- Terre promise est une série télévisée (1996-1999) avec Gerald McRaney
- Terre Promise est le 21e épisode de la saison 5 de la série américaine Vampire Diaries
Cinéma
[modifier | modifier le code]- The Promise Land, film américain de 1916 par Lawrence C. Windom
- La Terre promise, film français réalisé par Henry Roussel et sorti en 1925
- La Terre promise, film chilien réalisé par Miguel Littin et sorti en 1973
- La Terre de la grande promesse (ru. Земля обетованная) est un film du réalisateur polonais Andrzej Wajda, adapté en 1974 du roman La Terre promise (1899) de Wladyslaw Reymont
- Promised Land est un film de Michael Hoffman avec Kiefer Sutherland et Meg Ryan sorti en 1988
- Terre promise est un film de Jason Xenopoulos, inspiré du roman éponyme de Karel Schoeman sorti en 2002
- Terre promise est un film d'Amos Gitaï sorti en 2004
- Terre promise est un court métrage de Pascal Lahmani sorti en 2005
- Promised Land, ou Terre Promise au Québec, est un drame américain de Gus Van Sant sorti en 2012
- La Terre promise est un film suisse réalisé par Francis Reusser en 2014
- The Promised Land est un film du réalisateur japonais Takahisa Zeze sorti au Japon en 2019
Littérature
[modifier | modifier le code]- La Terre promise, roman de Paul Bourget, 1892
- La Terre promise, roman de Wladyslaw Reymont (1899), adapté au cinéma par Andrzej Wajda en 1974
- À la Terre promise (В земле обетованной), ouvrage de Vlas Doroshevich (en), Moscou, 1900
- Terre promise est un roman d'André Maurois, 1945
- La Terre promise, roman de l'écrivain russe Yury Kolesnikov, 1979
- Terre promise est un roman de Robert Anthony Salvatore, situé dans le monde imaginaire des Royaumes oubliés, 1991
- Une Terre promise est le premier volume des mémoires de Barak Obama, Fayard, 2020
Peinture
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- La Terre promise, autoportrait par Lette Valeska (en) (1885-1985)
Bande dessinée
[modifier | modifier le code]- La Terre promise est le titre d'un album de Lucky Luke scénarisé par Jul et dessiné par Achdé, publié en 2016
- La Terre promise est le deuxième album dans la série de science-fiction Universal War Two de Denis Bajram, publié en 2014
Sport
[modifier | modifier le code]Par analogie, on utilise aussi cette expression familière pour désigner l'en-but en rugby : on dira ainsi d'un joueur qu'il « aplatit en terre promise » ou qu'il « va en terre promise » lorsqu'il marque un essai[5]. Il est vrai que, selon les règles de ce jeu, il faut effectivement qu'un joueur pénètre physiquement dans cette « terre promise », la zone d'en-but, et y dépose le ballon pour marquer un essai.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Promised Land
, version en anglais de la locution
Notes et références
[modifier | modifier le code]- D'un point de vue théologique, le salut est une notion complexe qui désigne la promesse éternelle accordée par Dieu.
- Le traumatisme causé par les massacres des Juifs de Rhénanie des XIe et XIIe siècles est une des raisons qui provoquent chez les Juifs la prise de conscience d'être une nation en exil aspirant à son pays d'origine (Gérard Nahon, Histoire du peuple juif, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007). Petahia de Ratisbonne écrit même un Itinéraire en hébreu qui permet à la diaspora de connaître la Terre promise.
- (en-US) « Promised Land State Park », sur Pennsylvania Department of Conservation & Natural Resources (DCNR) (consulté le )
- Ferrer, Antoni, « George Sand, Un hiver à Majorque et ses deux auberges espagnoles », sur revues.org, Cahiers d'études romanes. Revue du CAER, Centre aixois d'études romanes, (ISSN 0180-684X, consulté le ), p. 361–403.
- Sophie Lavignasse, « Étude de lexicologie du rugby », Études de linguistique appliquée, no 165, (DOI 10.3917/ela.165.0043, lire en ligne).