Voir la source de Philippe VI de Valois

{{Titre noble}}
{{Voir homonymes|Philippe VI{{!}}{{noble-|Philippe VI}}|Philippe de France}}
{{Confusion|Philippe Le Valois}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                 = Monarque
 | nom                    = {{noble-|Philippe VI}}
 | image                  = Philippe VI de France.jpg
 | légende                = {{noble-|Philippe VI}} de Valois<br>([[détail]] de l'[[enluminure]] ''Le procès de Robert d'Artois'', vers 1336, Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], [[Manuscrit|ms.]] français 18437, {{folio}}2).
 | fonction1              = [[Liste des monarques de France|Roi de France]]
 | à partir du fonction1  = {{date|1 avril 1328}}
 | jusqu'au fonction1     = {{date|22 août 1350}}<br /><small>({{Durée|1|avril|1328|22|août|1350}})</small>
 | couronnement 1         = {{date|29 mai 1328}},<br /> en la [[cathédrale de Reims]]
 | prédécesseur 1         = {{noble|Charles IV le Bel}}
 | successeur 1           = {{noble|Jean II le Bon}}
 | fonction2              = [[Régent de France|Régent du royaume de France]]
 | à partir du fonction2  = {{date|8 février}}
 | jusqu'au fonction2     = {{date|1 avril 1328}}<br /><small>({{Durée|8|février|1328|1|avril|1328}})</small>
 | monarque 2             = Interrègne suivant la mort de {{noble|Charles IV le Bel|-}}
 | fonction3              = [[Liste des comtes et ducs de Valois|Comte de Valois]]
 | à partir du fonction3  = {{date|16|décembre|1325}}
 | jusqu'au fonction3     = {{date|1|avril|1328}}<br /><small>({{Durée|16|décembre|1325|1|avril|1328}})</small>
 | prédécesseur 3         = [[Charles de Valois]]
 | successeur 3           = [[Philippe d'Orléans (1336-1375)|Philippe d'Orléans]]
 | fonction4              = [[Liste des comtes puis ducs du Maine|Comte du Maine]] et d'[[Liste des comtes et ducs d'Anjou|Anjou]]
 | à partir du fonction4  = {{date|20|mai|1314}}
 | jusqu'au fonction4     = {{date|1|avril|1328}}<br /><small>({{Durée|20|mai|1314|1|avril|1328}})</small>
 | prédécesseur 4         = [[Charles de Valois]]
 | successeur 4           = {{noble|Jean II le Bon|-}}
 | dynastie               = [[Maison capétienne de Valois|Maison de Valois]]
 | nom de naissance       = 
 | date de naissance      = [[1293]]
 | lieu de naissance      = ([[Royaume de France|France]])
 | date de décès          = {{date de décès|22|août|1350|1|janvier|1293}}
 | lieu de décès          = [[Nogent-le-Roi]] ou [[Coulombs (Eure-et-Loir)|Coulombs]] ([[Royaume de France|France]])
 | nature du décès        = 
 | sépulture              = [[Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis]]
 | père                   = [[Charles de Valois|Charles]],<br />''comte de Valois''
 | mère                   = [[Marguerite d'Anjou (1273-1299)|Marguerite d'Anjou]]
 | fratrie                = 
 | conjoint               = [[Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1349)|Jeanne de Bourgogne]] <br /><small>(1313-1349)</small> <br />[[Blanche de Navarre (1331-1398)|Blanche de Navarre]]<br /> <small>(1350)</small>
 | enfants                = <small>'''Avec [[Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1349)|Jeanne de Bourgogne]]'''</small><br />{{noble|Jean II le Bon}} [[Fichier:Red crown.png|15 px]]<br />[[Philippe d'Orléans (1336-1375)|Philippe d'Orléans]]<br /><small>'''Avec [[Blanche de Navarre (1331-1398)|Blanche de Navarre]]'''</small><br />[[Jeanne de France (1351-1371)|Jeanne de France]]
 | religion               = [[Catholicisme]]
 | emblème                = Arms of the Kings of France (France Ancien).svg
 | liste                  = [[Liste des monarques de France|Rois de France]]
}}

'''Philippe de Valois''', né en [[1293]] et mort le {{date de décès|22 août 1350}} à [[Nogent-le-Roi]]{{note|groupe=n|Le lieu exact de son décès est discuté. Selon {{lesquelles|certaines sources}}, il serait mort à [[Coulombs (Eure-et-Loir)|Coulombs]] dans l'[[Abbaye Notre-Dame de Coulombs|abbaye Notre-Dame]]. Selon d'autres, il serait mort dans l'ancien château fort (aujourd'hui disparu) de [[Nogent-le-Roi]].}} est [[Liste des monarques de France|roi de France]] de [[1328]] à [[1350]] sous le nom de '''{{noble-|Philippe VI}}''', dit « le Fortuné<ref>{{Ouvrage|auteur1=Giraud|titre=Histoire de l'esprit révolutionnaire des nobles en France sous les 68 rois de la monarchie|lieu=Paris|éditeur=|année=1818|passage=326|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_esprit_r%C3%A9volutionnaire_de/knE7AAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Philippe+vi+le+fortun%C3%A9%22&pg=PA326&printsec=frontcover}}.</ref> » ou « le Catholique<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis Moréri]]|titre=Le grand dictionaire historique, ou le mélange curieux de l'histoire sainte et profane|lieu=Paris|éditeur=|année=1664|passage=285|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Le_grand_dictionaire_historique_ou_le_m/TS0dkvio60wC?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Philippe+vi+le+catholique%22&pg=PA285&printsec=frontcover}}.</ref> », est le premier roi de la [[Maison capétienne de Valois|dynastie capétienne des Valois]], issue de la branche cadette de la maison [[Capétiens|capétienne]] fondée par son père [[Charles de Valois]], frère cadet de {{noble|Philippe IV le Bel}}.

Son accession au trône en 1328 découle d'un choix politique, à la suite de la mort bébé et sans frère de {{noble|Jean Ier le Posthume}} en 1316, puis des oncles de ce dernier, {{noble|Philippe V le Long|-}} et {{noble|Charles IV le Bel|-}}, tous deux sans progéniture masculine survivante, afin d'éviter que la couronne de France ne passe dans les mains de la [[maison Plantagenêt]] régnant sur l'[[Royaume_d'Angleterre#La_conquête_normande_et_les_Plantagenêt|Angleterre]] et le [[duché d'Aquitaine]]{{note|groupe=n|Quoique respectivement petit-fils de {{noble|Philippe V le Long}} et petit-fils de Philippe le Bel, [[Philippe de Bourgogne (1323-1346)|Philippe de Bourgogne]] et {{noble|Édouard III}} d'Angleterre {{incise|mais aussi<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Gabriel-Henri Gaillard]]|titre=Histoire de la rivalité de la France et de l'Angleterre. Seconde partie. Seconde époque, contenant l'histoire de la querelle de Philippe de Valois & d'{{noble-|Édouard III}}, continuée sous leurs successeurs|tome=1|lieu=Paris|éditeur=|année=1774|passage=103|bnf=30474487|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=scUPAAAAQAAJ&pg=PA103}}.</ref> le futur {{noble|Louis II de Flandre}}, second petit-fils de Philippe le Long, et le futur {{noble|Charles II de Navarre}}, petit-fils de Louis le Hutin, qui allaient naître en 1330 et en 1332}} sont tous les quatre écartés de la succession au profit de l'ainé [[agnat]]ique des Capétiens. Lors de son avènement, {{noble-|Philippe VI}} doit aussi négocier avec {{noble|Jeanne II de Navarre}}, fille de {{noble-|Louis X}} le Hutin, écartée de la succession en 1316 parce que femme. Quoique soupçonnée de bâtardise, Jeanne revendiquait le [[royaume de Navarre]] et les comtés [[Comté de Champagne|de Champagne]] et de [[Brie (région)|Brie]] que {{noble|Philippe IV le Bel}} tenait de son épouse {{noble|Jeanne Ire de Navarre}}. N'étant pas héritier des [[rois de Navarre]] comme l'étaient ses prédécesseurs, {{noble-|Philippe VI}} restitue le [[royaume de Navarre]] à Jeanne, mais refuse de lui céder la Champagne et la Brie, redoutant d'être confronté à un parti trop puissant.}}.

S'il accède à la tête de l'État le plus puissant d'Occident, {{noble-|Philippe VI}} manque de moyens financiers, ce qu'il tente de compenser par la manipulation de la monnaie et des impôts supplémentaires, lesquels ne sont acceptés qu'en période de guerre. Il doit assoir au plus vite sa légitimité. Il le fait en restaurant l'autorité royale en Flandre en y écrasant la rébellion lors de la [[Bataille de Cassel (1328)|bataille de Cassel]], le {{date|23 août 1328}}, au cours de laquelle furent tués et massacrés {{nombre|16000|artisans}} et paysans révoltés contre le comte de Flandre. Par une habile politique diplomatique et matrimoniale, il contribue à augmenter l'influence du royaume à l'est du [[royaume de France]]. Il rachète le [[Dauphiné]] pour le compte de son petit-fils, remarie son fils à une héritière potentielle de la Bourgogne et prend une option sur le comté de Provence.

En conflit avec {{noble|Édouard III d'Angleterre}}, Philippe finit par obtenir de celui-ci l'hommage pour la [[Guyenne]], mais leurs intrigues pour le contrôle des Flandres, l'[[Auld Alliance|alliance franco-écossaise]] et la nécessité de justifier les impôts supplémentaires conduiront à la [[guerre de Cent Ans]].

Celle-ci commence de manière larvée, aucun des deux rois n'ayant suffisamment de ressources pour soutenir ses ambitions. La guerre se mène par alliés interposés, hormis en Guyenne où les forces françaises assiègent [[Bordeaux]], mais doivent renoncer, faute de vivres. De la même manière, si la flotte française est en grande partie détruite à la [[Bataille de L'Écluse (1340)|bataille de L'Écluse]] en [[1340]], {{noble-|Édouard III}} ne peut concrétiser cette victoire sur terre, et l'alliance germano-anglaise qu'il a organisée se disloque, faute de pouvoir tenir ses promesses pécuniaires.

Après la mort du duc {{noble|Jean III de Bretagne}}, en {{date-|avril 1341}}, un conflit successoral oppose [[Jean de Montfort (1294-1345)|Jean de Montfort]] à [[Charles de Blois]] pour la [[Guerre de Succession de Bretagne|succession de Bretagne]]. {{noble-|Philippe VI}} arbitre en faveur de son neveu, [[Charles de Blois]]. Jean de Montfort s'allie aux Anglais, qui débarquent à [[Brest]] en 1342 et qui occuperont l'ouest de la Bretagne jusqu'en 1397.

Toutefois, le véritable tournant du conflit a lieu en {{date-|juin 1344}}, quand {{noble-|Édouard III}} obtient du [[Parlement anglais]] des ressources fiscales importantes pour deux ans. Philippe ne peut répondre qu'en recourant à des [[mutation monétaire|mutations monétaires]], qui entraînent des [[dévaluation]]s très impopulaires car elles déstabilisent l'économie. Fort de ses ressources financières, {{noble-|Édouard III}} est capable d'attaquer en force sur au moins deux fronts. Il regagne du terrain en Aquitaine et surtout inflige une défaite écrasante à Philippe à la [[bataille de Crécy]] le {{date|26 août 1346}}. Ce dernier n'a plus les moyens d'empêcher le roi d'Angleterre de prendre [[Siège de Calais (1346-1347)|Calais]], après onze mois de siège, le {{date-|3 août 1347}}.

{{noble-|Philippe VI}} meurt en 1350, complètement discrédité et en pleine [[Peste noire|épidémie de la Grande peste]].

== Jeunesse ==
{{noble-|Philippe VI}} est le fils aîné de [[Charles de Valois]], frère cadet du roi {{noble|Philippe le Bel}}, et de [[Marguerite d'Anjou (1273-1299)|Marguerite d'Anjou]]. Il est donc cousin germain des trois fils de Philippe le Bel ({{noble|Louis X}}, {{noble|Philippe V le Long|-}} et {{noble|Charles IV le Bel|-}}), lesquels se succèdent sur le trône de France entre [[1314]] et [[1328]].	

Philippe de Valois se marie en juillet [[1313]] avec [[Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1349)|Jeanne de Bourgogne]].

== « Le roi trouvé » ==
=== Régence et avènement au trône de France ===
{{Article détaillé|Succession de Charles IV le Bel{{!}}Succession de {{noble-|Charles IV}} le Bel}}
Pour comprendre l'accession de {{noble-|Philippe VI}} au trône de France au détriment d'{{noble|Édouard III}}, il faut remonter à 1316. Cas inédit depuis [[Hugues Capet]], {{noble-|Louis X}} meurt sans héritier mâle connu, son épouse étant enceinte du futur {{noble|Jean Ier le Posthume|-}} : l'héritier direct du royaume de France se trouve donc être [[Jeanne II de Navarre|Jeanne de Navarre]], la fille de {{noble-|Louis X}}, encore mineure<ref name="Favier32">{{harvsp|Favier|1980|p=32}}.</ref>. La décision qui est prise à ce moment est très importante, car elle devient coutume et sera à nouveau appliquée lorsque la question dynastique se posera en [[1328]]. L'infidélité avérée de la reine Marguerite fait planer le risque qu'un prétendant au trône, pour légitimer sa révolte, ne prenne pour prétexte que la reine fût bâtarde<ref>{{harvsp|Favier|1980|p=29}}.</ref>. Le puissant [[Philippe V le Long|Philippe de Poitiers]], chevalier aguerri et formé par son père au métier de roi, s'impose comme régent à la mort de son frère {{noble-|Louis X}} le Hutin. À la mort de Jean le Posthume, il est considéré par les grands comme le plus apte à gouverner et se fait sacrer roi de France, consacrant l'éviction de Jeanne<ref name="Favier32"/> : si le choix du monarque français se fonde sur l'hérédité et le sacre, l'élection peut reprendre ses droits en cas de problème.

[[Fichier:Généalogie2 Guerre de Cent Ans.png|300px|vignette|Les rois de la guerre de Cent Ans.]]

Après le court règne de {{Philippe V}}, mort sans héritier mâle, c'est son plus jeune frère, {{noble|Charles IV le Bel|-}}, qui, bénéficiant du précédent de son aîné, ceint à son tour la couronne. Malgré ses mariages successifs, {{noble-|Charles IV}} est toujours sans fils pour lui succéder lorsqu'il meurt à [[Vincennes]] le {{date|1er février 1328}}. [[Jeanne d'Évreux]], sa veuve, étant enceinte, on attend avec impatience de savoir quel sera le sexe de l'enfant. Philippe de Valois est choisi comme régent et a donc de grandes chances de devenir roi s'il s'avère que c'est une fille. Il profite de la régence pour neutraliser ses éventuels rivaux les plus menaçants, les Évreux-Navarre. La reine Jeanne d'Évreux accouche d'une fille, [[Blanche de France (1328-1393)|Blanche]] le {{date|1er avril 1328}}. Quand le troisième et dernier fils de Philippe le Bel meurt sans descendant masculin, la question dynastique est la suivante : Jeanne de Navarre n'a pas encore de fils (Charles de Navarre ne naît que quatre ans plus tard), [[Isabelle de France (1295-1358)|Isabelle de France]], dernière fille de Philippe le Bel, a un fils, {{noble-|Édouard III}}, [[liste des monarques d'Angleterre|roi d'Angleterre]]. Peut-elle transmettre un droit qu'elle ne peut elle-même exercer selon la coutume fixée dix ans plus tôt ?

{{noble-|Édouard III}} pourrait être candidat, mais c'est Philippe de Valois qui est choisi<ref name="Ducret">Alix Ducret, ''Cent ans de malheur : les origines de la guerre de Cent Ans'', [http://www.historia-nostra.com/index.php?option=com_content&task=view&id=482&Itemid=58 Historia Nostra].</ref>. Il est le fils de [[Charles de Valois]], frère cadet de Philippe le Bel et descend donc par les mâles de la lignée capétienne. 

Il s'agit d'un choix géopolitique et une claire expression d'une conscience nationale naissante : le refus de voir un éventuel étranger épouser la reine et diriger le pays<ref>{{harvsp|Favier|1980|p=33}}.</ref>. Les [[Pairie de France (Ancien Régime)|pairs de France]] refusent de donner la couronne à un roi étranger, suivant la même logique de politique nationale que dix ans auparavant<ref>''Comment le père au roi Édouard fut marié à la fille au beau roi Philippe de France''. Chroniques de Jean Froissart, {{nobr romains|Livre I}}, {{nobr romains|partie I}}, {{nobr|chapitre 3}}, {{nobr|pages 5-6}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k297594 Bibliothèque nationale de France].</ref>. Philippe de Valois cesse de porter le titre de régent des royaumes de France et de Navarre<ref>{{harvsp|Viard|1934|p=263}}.</ref> et devient roi de France. Le dimanche {{date|29 mai 1328}}, il est [[Sacre|sacré]] à [[Reims]] par l'[[liste des archevêques de Reims|archevêque]] [[Guillaume de Trie]]. En tant que [[Liste des ducs d'Aquitaine|duc d'Aquitaine]], {{noble-|Édouard III}}, pourtant [[Pairie de France (Ancien Régime)|pair de France]], n'assiste pas à la cérémonie. La nouvelle ne surprend pas en [[Royaume d'Angleterre|Angleterre]], seule Isabelle de France, qui est fille de [[Philippe le Bel]], proteste de cette décision qui prive son fils de la couronne. Elle envoie deux évêques à Paris pour réclamer l'héritage de son fils, mais ceux-ci ne sont même pas reçus<ref name="harvsp|Minois|2008|p=40">{{harvsp|Minois|2008|p=40}}.</ref>. En outre, le [[Parlement anglais]], réuni en [[1329]], déclare qu'Édouard n'a pas de droit à la couronne et doit prêter l'[[hommage féodal|hommage]] pour l'Aquitaine<ref name="harvsp|Minois|2008|p=40" />. De la même manière, Jeanne de Navarre, qui avait été évincée en [[1316]], reste candidate en [[1328]], son fils [[Charles II de Navarre|Charles]] qui est le descendant mâle le plus direct de {{noble|Louis X}} ne naît qu'en [[1332]] et ne peut ''a fortiori'' être candidat.

=== Succession de Navarre, Brie et Champagne ===
[[Fichier:Sacre philippe VI.jpg|gauche|vignette|Sacre de {{noble-|Philippe VI}}, enluminure d'un manuscrit des ''[[Grandes Chroniques de France]]''.]]

À sa majorité, Jeanne aurait dû confirmer sa renonciation à la Navarre, à la Champagne et à la Brie. [[Philippe IV le Bel|Philippe le Bel]] détenait ces terres de sa femme {{noble|Jeanne Ire de Navarre}} et Jeanne se trouve être leur descendante et héritière directe (dans ce cas, le roi tenant ces terres par les femmes ne peut contester que leur transmission se fasse par les femmes). Jeanne est mariée à [[Philippe III de Navarre|Philippe d'Évreux]] (héritier de la Couronne si la branche des Valois s'éteignait) et peut compter sur le soutien inconditionnel des barons navarrais qui refusent que le royaume ne soit qu'une annexe gouvernée à distance par le roi de France. Contre [[Philippe III de Navarre|Philippe d'Évreux]] et sa femme, il y a les filles de {{noble|Philippe V le Long|-}} et de {{noble|Charles IV le Bel|-}} qui ont tous deux été rois de Navarre. Elles rappellent n'avoir jamais renoncé même provisoirement à leur héritage et surtout n'avoir reçu aucune indemnisation. Elles ont elles aussi leurs champions. L'aînée des filles de {{Philippe V}} a épousé [[Eudes IV de Bourgogne|Eudes]], [[duc de Bourgogne]], qui met son influence dans la balance. Sa mère était fille de saint Louis, le couple n'est donc pas à prendre à la légère. Quant aux enfants du dernier roi, ils ont pour champion leur propre mère, la reine [[Jeanne d'Évreux]]. On voit donc là réapparaître cette famille [[Liste des comtes d'Évreux|d'Évreux]] qui est la première branche collatérale de la maison de France mais porte également les couleurs des Capétiens directs.

Les Navarrais ont choisi leur camp, ils réclament la fille du fils aîné de leur ancienne reine pour souveraine, soit [[Jeanne II de Navarre|Jeanne de Navarre]], femme de [[Philippe III de Navarre|Philippe d'Évreux]]. Ils n'ont en effet pas le souci d'éviter que leur couronne ne tombe entre les mains de souverains étrangers imprévisibles, eux qui ont vu leur couronne passer en un siècle des [[Champenois]] aux [[Capétiens]]. De plus, les Navarrais ont mal supporté de voir la femme de {{noble|Philippe IV le Bel|-}} ne s'occuper, de la ville de Paris où elle réside, que de la Champagne, ce qui s'explique par la proximité géographique. Les souverains champenois s'étaient installés dans leur royaume [[Pyrénées|pyrénéen]], ce que les Capétiens ne feront pas, transformant la Navarre en un bout de France. Les Navarrais choisissent en fait l'indépendance. {{noble-|Philippe VI}} doit donc transiger : en avril [[1328]], le grand conseil assemblé à [[Saint-Germain-en-Laye]] laisse la Navarre à Jeanne, mais refuse de céder la Champagne et la Brie, car cela ferait des Navarrais des prétendants trop puissants, prenant Paris en tenaille entre leurs terres normandes et champenoises. Une compensation est donc prévue mais n'est pas fixée. Les [[Évreux]] ont le tort d'accepter à l'avance l'échange qui sera fixé en [[1336]] : ils obtiennent seulement le [[comté de Mortain]] et, pour un temps seulement, le [[comté d'Angoulême]]. {{noble-|Philippe VI}} de Valois écarte ainsi une terrible menace à l'est, mais le voilà avec un second roi étranger (après le roi d'Angleterre) possédant des terres en France, et qui rechignerait à lui présenter l'hommage vassalique.

== Premiers temps du règne ==
=== La bataille de Cassel ===
{{Article détaillé|Bataille de Cassel (1328)}}
[[Fichier:Cassel.jpg|vignette|200px|Les insurgés surprennent l'infanterie française à son campement, mais {{noble-|Philippe VI}} regroupe la chevalerie. Chroniques de [[Jean Froissart]], [[Paris]], [[Bibliothèque nationale de France]].]]

Les positions du roi en Flandre peuvent paraître fortes. Les expéditions militaires du temps de {{noble|Philippe IV le Bel}} sont oubliées, le long contentieux autour des clauses inapplicables du [[traité d'Athis]] de [[1305]] également. Les « [[Matines de Bruges (histoire)|matines de Bruges]] » et le massacre de Courtrai étaient par contre dans tous les esprits et ne donnaient pas envie à la noblesse française de se frotter aux Flamands. L'adversaire le plus coriace du Capétien au temps de [[Robert III de Flandre|Robert de Béthune]], comte de Flandre, est son fils {{noble|Louis Ier de Nevers}}, qui meurt quelques mois avant son père. À Robert de Béthune succède donc son petit-fils, {{noble|Louis Ier de Flandre}} connu aussi sous les noms de Louis de Nevers, de Louis de Dampierre ou encore Louis de Crécy. Comte de Flandre en [[1322]], ce prince va jouer la carte royale et s'appuyer délibérément à l'intérieur sur l'aristocratie d'affaires, qui avait partie liée avec le roi de France. Son arrière-grand-père [[Gui de Dampierre]] et son grand-père Robert de Béthune avaient su jouer des tensions sociales engendrées par un développement économique axé sur l'industrie textile contre les empiètements du pouvoir royal. {{Louis Ier}} de Flandre, allié au patriciat, sera une cible de choix quand se manifesteront les premiers remous sociaux.

Son accession à la tête du comté de Flandre provoque en [[1323]] le mécontentement de certains Flamands, mais ce n'est d'abord qu'un grondement diffus à travers les campagnes de la Flandre maritime. Des officiers et des châtelains sont molestés. L'affaire change de dimension quand [[Bruges]], grand port industriel riche de ses trente mille habitants et d'un mouvement portuaire favorable aux brassages des idées et des hommes, s'insurge.

[[Gand]] se range évidemment dans le camp adverse de celui de Bruges. Les Gantois gardent un souvenir amer de ce qu'il avait coûté aux villes flamandes de suivre Bruges en 1302. En revanche, [[Ypres]] suit Bruges par hostilité pour les Gantois, leurs concurrents dans l'industrie des draperies. [[Furnes]], [[Dixmude]], [[Poperinge|Poperingue]] s'allient à Bruges. La guerre civile commence. L'audace du petit peuple est conforté par le souvenir de [[Bataille de Courtrai (1302)|Courtrai]], où la chevalerie française fut corrigée par tisserands et [[Foulonnier|foulons]]. Les insurgés battent la campagne pendant cinq ans. Les villages brûlent, les villes tremblent derrière leurs murailles. Les collecteurs d'impôts et tout homme du comte de Flandre se terrent s'ils n'ont pas fui. Les patriciens s'exilent, leurs maisons sont abattues. On ne compte plus les morts : les bourgeois sont égorgés aux coins des rues, paysans et artisans sont rossés à leur domicile ou massacrés en bataille rangée.

Les problèmes sont aggravés par l'alourdissement des exigences fiscales du comte qui, en grossissant les moyens de son gouvernement, lui permettent de résister à l'administration tentaculaire du roi de France. Celle-ci se rajoute à des récoltes difficiles qui conduisent à la misère, tandis que le chômage progresse à cause de l'inadaptation des productions. L'Église n'échappe pas à la fureur populaire.

En [[1328]], le comte de Flandre profite de l'hommage qu'il rendait à son nouveau seigneur {{noble-|Philippe VI}} pour lui demander de l'aide. Il le relance lors de la cérémonie du sacre de {{noble-|Philippe VI}} en juin. Philippe y voit l'occasion de renforcer sa légitimité en restaurant l'ordre social bafoué sur le champ. On profite du fait que l'ensemble des barons se retrouve à [[Reims]] pour le sacre. Philippe veut marcher tout de suite contre les Flamands. Il convoque l'ost à [[Arras]] pour le mois de {{date-|juillet 1328}} et va prendre l'[[oriflamme]] à Saint-Denis. [[Gand]] attaque [[Bruges]] immobilisant pour la défense de la ville une bonne partie des forces de l'insurrection. Comptant forcer l'ennemi à le combattre en rase campagne et en terrain favorable à sa cavalerie, le roi confie aux maréchaux l'organisation d'une chevauchée qui pille et ravage la Flandre occidentale jusqu'aux portes de Bruges. Pendant ce temps, le gros de l'armée marche sur [[Cassel (Nord)|Cassel]]. La rencontre s'y fait le {{date|23 août 1328}}. Les insurgés sont retranchés sur le mont Cassel, une butte haute de {{unité|157|mètres}}<ref name="Favier25">{{harvsp|Favier|1980|p=25}}.</ref>. Ils voient de là leurs villages brûler et l'armée française qui se déploie. La « bataille » du roi compte {{nobr|29 bannières}}, celle du [[comte d'Artois]] 22. Le souvenir de la [[bataille de Courtrai (1302)|bataille de Courtrai]], où en 1302 les [[piquier]]s flamands ont mis en pièces la chevalerie française, est toujours présent, et l'époque est marquée par la prééminence de la défense sur l'attaque. {{noble-|Philippe VI}} en est parfaitement conscient et se garde bien de faire charger sa cavalerie sans réfléchir. [[Nicolaas Zannekin]] (avec Zeger Janszone et Lambrecht Bovyn)<ref>[http://www.dbnl.org/tekst/davi003vade04_01/davi003vade04_01_0017.php#1464T Source : Vaderlandsche historie (Jean-Baptiste David)].</ref> est le chef des insurgés. C'est un petit propriétaire foncier qui veut jouer au chevalier. Il envoie des messagers pour proposer au roi de fixer « jour de bataille » mais on leur répond par le mépris, considérant qu'ils étaient « gens sans chef » tout juste bons à rosser. Sans considération pour cet adversaire de basse classe sociale, les chevaliers du roi délacent leurs armures et prennent leurs aises dans leur campement<ref name="Favier25"/>. Les insurgés ne l'entendant pas de cette oreille attaquent à l'improviste, surprenant en pleine sieste l'infanterie laquelle ne doit son salut que dans la fuite. On retrouvera l'infanterie à peu près groupée le lendemain à [[Saint-Omer (Pas-de-Calais)|Saint-Omer]]. L'alerte est donnée et le roi et ses chevaliers se ressaisissent vite. Le roi, en robe bleue brodée de [[fleurs de lys]] d'or et seulement coiffé d'un chapeau de cuir, regroupe sa chevalerie et lance la contre-attaque dans le plus pur esprit chevaleresque payant de sa personne à la tête de ses troupes<ref name="Favier25"/>. Les chevaliers avaient perdu l'habitude de voir le roi s'exposer ainsi, ceci depuis la mort de Saint Louis sous les murailles de [[Tunis]]. Il aurait alors lancé le célèbre cri de ralliement : {{Citation|qui m'aime me suive}}{{note|groupe=n|D'après la ''Chronique latine'' du moine [[bénédictin]] [[Guillaume de Nangis]]<ref>{{Ouvrage|langue=la|prénom1=Guillaume|nom1=de Nangis|lien auteur1=Guillaume de Nangis|titre=Chronique latine de Guillaume de Nangis, de 1113 à 1300, avec les continuations de cette chronique, de 1300 à 1368|sous-titre=Nouvelle édition, revue sur les manuscrits, annotée et publiée pour la Société de l'histoire de France / par H. Géraud, ancien élève de l'École des Chartes|tome=2|lieu=Paris|éditeur=[[Jules Renouard]] et Cie|année=1843|pages totales={{LIX}}-459|passage=91-92|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6547752t/f167.image}}.</ref>, les barons français préconisaient majoritairement de reporter le combat contre les milices flamandes à [[Bataille de Cassel (1328)|Cassel]] le {{date|23 août 1328}}, en arguant de l'approche de l'hiver. Le roi {{noble-|Philippe VI}} demanda conseil à son [[Connétable de France|connétable]], [[Gaucher V de Châtillon|Gaucher de Châtillon]], qui l'exhorta à livrer bataille en répondant hardiment : {{Citation|Qui a bon cœur trouve toujours bon temps pour la guerre.}} Galvanisé par cette réponse, le souverain lui aurait donné l'accolade avant de lancer à ses barons la fameuse formule {{Citation|Qui m'aime me suive !}}<ref>{{harvsp|Viard|1934|p=281}}, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12475n/f59}}.</ref> ({{citation|''{{lang|lat|Qui me diligit me sequatur}}''}}).<br> Cependant, l'origine de ce « mot historique » est controversée puisque [[Plutarque]] attribuait déjà la tirade « Qui m'aime me suive » à [[Alexandre le Grand]], plusieurs siècles plus tôt<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Roig|titre=Citations historiques expliquées|sous-titre=Grands hommes, femmes d'envergure et événements marquants, des origines à nos jours|lieu=Paris|éditeur=[[Eyrolles]]|année=2015|pages totales=176|passage=52|isbn=978-2-212-56220-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8RaACAAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.}}. La contre-attaque française contraint les insurgés à se former en cercle, coude à coude, ce qui leur interdit tout repli. À bout portant les arcs sont peu efficaces et c'est un vrai carnage. Menés par le comte de Hainaut, les chevaliers du roi entament une charge tournante autour du cercle faisant voler les têtes au bout de leurs longues épées. Il n'y a pas un survivant parmi les insurgés.

L'armée royale incendie Cassel. Ypres se soumet et Bruges suit<ref name="Favier26">{{harvsp|Favier|1980|p=26}}.</ref>. {{noble-|Philippe VI}} place {{noble-|Jean III}} de Bailleul comme gouverneur dans la ville d'Ypres pour qu'il commande en son nom<ref>{{Ouvrage|nom1=Francis Bayley|titre=The Bailleuls of Flanders, and the Bayleys of Willow Hall|éditeur=Printed by Spottiswoode|année=1881|lire en ligne=http://archive.org/details/bailleulsflande00baylgoog|consulté le=2020-06-10}}.</ref>. [[Louis Ier de Flandre|Louis de Nevers]] reprend le contrôle du comté dans le sang des exécutions capitales et {{noble-|Philippe VI}} en retire tout le prestige d'un roi chevalier : il assoit ainsi pleinement son autorité sur le trône. Plus encore, en se posant comme le défenseur d'un de ses princes dont le pouvoir était contesté par ces temps de mutation, il devient le garant de l'ordre social féodal et obtient le soutien de ces puissants princes qui auraient pu contester sa légitimité et son autorité. La légitimité du Valois s'en trouve grandie. À partir de ce moment, l'éventuelle contestation de sa souveraineté sur la Guyenne par {{noble-|Édouard III}} devient difficile<ref name="Favier26"/>.

=== Hommage d'{{noble-|Édouard III}} d'Angleterre ===
[[Fichier:Homage d'Edouard III.jpg|vignette|gauche|upright=1.5|Hommage d'{{noble-|Édouard III}} en [[1329]], Chroniques de Jean Froissart, [[Paris]], Bibliothèque nationale de France.]]
{{…}}

=== L'affaire d'Artois ===
{{Article détaillé|Robert III d'Artois{{!}}{{Robert III}} d'Artois}}

=== Politique d'expansion à l'est ===
[[Fichier:France 1328.svg|300px|vignette|Royaume de France en 1328
{{Légende/Début}}
{{Légende|#99CC66|Possessions de Charles de Navarre.}}
{{Légende|#FFDF80|États pontificaux.}}
{{Légende|#EA8B9D|Territoires contrôlés par {{noble-|Édouard III}}.}}
{{Légende|#BF80FF|Zone d'influence économique anglaise.}}
{{Légende|#4C997C|Zone d'influence culturelle française.}}
{{Légende/Fin}}
]]

Depuis [[Louis IX|Saint Louis]], la modernisation du système juridique attire dans la sphère culturelle française de nombreuses régions limitrophes. En particulier en terres d'[[Saint-Empire romain germanique|Empire]], les villes du [[Dauphiné]] ou du [[comté de Bourgogne]] recourent depuis saint Louis à la justice royale pour régler des litiges. Le roi envoie par exemple le bailli de [[Mâcon]], qui intervient à [[Lyon]] pour régler des différends, comme le [[sénéchal de Beaucaire]] intervient à [[Viviers (Ardèche)|Viviers]] ou à [[Valence (Drôme)|Valence]]<ref>{{harvsp|Autrand|1994|p=60}}.</ref>. Ainsi, la cour de {{noble-|Philippe VI}} est largement cosmopolite : beaucoup de seigneurs tels le [[Raoul II de Brienne|connétable de Brienne]] ont des possessions à cheval sur plusieurs royaumes. Les rois de France élargissent l'influence culturelle du royaume en attirant à leur cour la noblesse de ces régions en lui allouant des rentes et en se livrant à une habile politique matrimoniale. Ainsi, les [[Maison de Savoie|comtes de Savoie]] prêtent hommage au roi de France contre l'octroi de pensions. [[Jean Ier de Bohême|Jean de Luxembourg]], dit « l'Aveugle », roi de Bohême, est un habitué de la cour de France tout comme son fils Venceslas, le futur empereur {{noble|Charles IV du Saint-Empire|-}}<ref name="Autrand13">{{harvsp|Autrand|1994|p=13}}.</ref>.

En 1330, le conflit entre le pape {{noble|Jean XXII}} et l'empereur {{noble|Louis IV du Saint-Empire|-}} tourne à l'avantage du premier. {{noble-|Louis IV}}, excommunié, tente de nommer un [[antipape]] mais, se retrouvant discrédité, est obligé de quitter l'Italie où il n'a plus de soutien. Le roi de France y voit l'occasion d'étendre son royaume à l'est, et de prendre plus particulièrement le contrôle de l'axe rhodanien car il est l'une des principales voies de commerce entre l'[[Europe du Nord]] et la [[Méditerranée]]. Ainsi, le [[Dauphiné]], la [[Comté de Provence|Provence]] ou le [[comté de Bourgogne]] sont fortement convoités par les rois de France.

==== Mariage de Jean le Bon ====
{{Article détaillé|Louis IV du Saint-Empire{{!}}{{noble-|Louis IV}} du Saint-Empire|Jean XXII{{!}}{{noble-|Jean XXII}}}}
L'accession au trône de {{noble-|Philippe VI}} s'étant faite au détriment d'{{noble|Édouard III}}, pourtant petit-fils de {{noble|Philippe le Bel}}, le nouveau roi doit donc impérativement asseoir la légitimité de sa dynastie. À son avènement, au printemps 1328, Jean le Bon, alors âgé de neuf ans, est son seul fils vivant. En [[1332]], naît [[Charles II de Navarre|Charles de Navarre]], prétendant plus direct qu'{{noble-|Édouard III}} à la couronne de France. {{noble-|Philippe VI}} décide donc de marier rapidement son fils {{Incise|alors âgé de treize ans}} pour nouer l'alliance matrimoniale la plus prestigieuse possible et de lui confier un [[apanage]] (la [[Normandie]]). Il envisage un temps de l'unir à [[Aliénor d'Angleterre (1318-1355)|Aliénor, sœur du roi d'Angleterre]].

Mais, c'est à l'est que {{noble-|Philippe VI}} trouve une alliance matrimoniale prestigieuse. Jean de Luxembourg est le fils de l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] {{noble|Henri VII du Saint-Empire|-}}, mais il a été évincé de l'élection impériale en raison de son jeune âge. Avide de projets grandioses, il est particulièrement dispendieux et chroniquement endetté. Il cadre parfaitement avec les projets d'expansion vers l'est du royaume de France aux dépens du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]], lequel est au plus bas de sa puissance politique, et tout est fait de la part du monarque français pour le fidéliser : il est pensionné à la cour de France qu'il fréquente assidument<ref name="Autrand13"/>. Le conflit entre le [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]] et la [[papauté d'Avignon]] vient de tourner à l'avantage du pape {{noble|Jean XXII}} et donne l'occasion à {{noble-|Philippe VI}} et Jean de Bohême de sceller leur alliance de manière bénéfique pour les deux parties. Le départ forcé de l'empereur {{noble-|Louis IV}} d'Italie permet au roi de Bohême Jean de Luxembourg de mettre la main sur plusieurs villes italiennes, ce qui le met en position forte pour régner sur un royaume [[Guelfes et gibelins|guelfe]] en [[Italie du Nord]] subordonné à l'autorité pontificale équivalent au [[royaume de Naples]] pour l'[[Italie du Sud]]. Cela permettrait aussi de limiter les possibilités pour [[Robert d'Anjou]], [[roi de Naples]], de soumettre la papauté à un véritable protectorat<ref>{{harvsp|Favier|2006|p=448}}.</ref>. Pour ce faire, le roi de Bohême a besoin du soutien diplomatique du plus puissant souverain d'Occident : le roi de France.

En {{date-|janvier 1332}}, {{noble-|Philippe VI}} invite Jean de Luxembourg pour lui proposer un traité d'alliance qui serait cimenté par le mariage d'une des filles du roi de Bohême avec son fils [[Jean II le Bon|Jean]]. Le roi de Bohême, qui a des visées sur la [[Lombardie]] et a besoin du soutien diplomatique français, accepte cet accord. Les clauses militaires du traité de Fontainebleau stipulent qu'en cas de guerre, le roi de Bohême se joindrait à l'armée du roi de France avec quatre cents hommes d'armes si le conflit se déroule en Champagne ou dans l'[[Amiénois]] ; avec trois cents hommes, si le théâtre des opérations est plus éloigné. Les clauses politiques prévoient que la Couronne lombarde ne serait pas contestée au roi de Bohême s'il parvient à la conquérir ; et que, s'il peut disposer du royaume d'Arles, celui-ci reviendrait à la France. Par ailleurs, le traité entérine le ''statu quo'' concernant les avancées françaises en terre d'Empire. Le choix est laissé au roi de France entre les deux filles du roi de Bohême. Il choisit [[Bonne de Luxembourg|Bonne]] comme épouse car celle-ci, étant en âge de procréer (elle a {{nobr|16 ans}} et sa sœur Anne 9), peut lui donner un fils. La dot est fixée à {{unité|120000|[[florin]]s}}.

Enfin la ville de [[Lucques]] est cédée au roi de France. Mais [[Robert d'Anjou]], roi de Naples et comte de Provence, ne peut qu'être hostile à ce projet soutenu par {{noble-|Jean XXII}}. Surtout que les villes italiennes, ayant depuis longtemps goûté à leur indépendance, il n'est plus possible dans les faits de leur imposer leur soumission à un royaume guelfe comme c'est le cas en Italie du Sud. [[Guelfes et gibelins]] s'allient et créent une ligue à [[Ferrare]] qui met à mal les forces de Jean de Luxembourg et de [[Bertrand du Pouget]]<ref>{{harvsp|Favier|2006|p=449}}.</ref>. [[Brescia]], [[Bergame]], [[Modène]] et [[Pavie]] retombent à l'automne 1332 aux mains des [[famille Visconti|Visconti]]. Jean de Luxembourg retourne en Bohême en [[1333]] et Bertrand du Pouget est chassé de [[Bologne]] par une insurrection en [[1334]]<ref>{{harvsp|Favier|2006|p=450}}.</ref>.

== La marche à la guerre ==
=== Causes du conflit ===
Alors que, sous l'effet des progrès des techniques agraires et des défrichements, la population s'accroît en Occident depuis le {{s-|X}}, il est atteint un seuil qui dépasse les capacités de productions agricoles dans certaines zones d'Europe dès la fin du {{s-|XIII}}. Avec le jeu des partages successoraux, les parcelles se réduisent : elles n'ont plus en [[1310]] que le tiers de leur superficie moyenne de [[1240]]<ref name="Balard223">Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, ''Le Moyen Âge en Occident'', {{p.|222-223}}.</ref>. Certaines régions comme les Flandres sont en surpopulation et essayent de gagner des terres cultivables sur la mer. Néanmoins, pour couvrir leurs besoins, elles optent pour une économie de commerce permettant d'importer les denrées agricoles. En Angleterre, dès [[1279]], 46 % des paysans ne disposent que d'une superficie cultivable inférieure à 5 [[Hectare|hectares]]. Or, pour nourrir une famille de {{nobr|5 personnes}}, il faut de {{unité/2|4|à=5|hectares}}<ref name="Balard223"/>. La population rurale s'appauvrit, le prix des produits agricoles baisse et les revenus fiscaux de la noblesse diminuent alors que la pression fiscale augmente et donc les tensions avec la population rurale. Beaucoup de paysans tentent donc leur chance comme saisonniers dans les villes pour des salaires très faibles engendrant aussi des tensions sociales en milieu urbain. Le [[Petit âge glaciaire|refroidissement climatique]]{{note|groupe=n|Les constatations décrites par exemple par Scott A. Mandia<ref>{{en}} Scott A. Mandia, ''The Little Ice Age in Europe'', [http://www2.sunysuffolk.edu/mandias/lia/little_ice_age.html www2.sunysuffolk.edu].</ref> sont corroborées par des médiévistes ayant analysé les chroniques de l'époque tels [[Philippe Contamine]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Contamine|lien auteur1=Philippe Contamine|titre=La guerre de Cent Ans|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Que sais-je ? histoire-géographie|numéro dans collection=1309|année=2010|numéro d'édition=9|année première édition=1968|pages totales=126|isbn=978-2-13-058322-6|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1969_num_51_200_5901_t1_0157_0000_2}}.</ref> mais pour d'autres auteurs le refroidissement climatique survient plus tard et d'autres modèrent l'impact que les changements climatiques en question ont eu sur l'économie<ref>[[Emmanuel Le Roy Ladurie]], ''Histoire humaine et comparée du climat'', Paris, Fayard, 2006, [http://www.larecherche.fr/data/405/040508901.html La Recherche] {{Lien archive|url=http://www.larecherche.fr/data/405/040508901.html |horodatage archive=20080206180753 |titre=Copie archivée }}.</ref>.}} provoque de mauvaises récoltes qui se traduisent du fait de la pression démographique en [[famine]]s (lesquelles avaient disparu depuis le {{s-|XII}}) dans le Nord de l'Europe en [[1314]], [[1315]] et [[1316]] : [[Ypres]] perd 10 % de sa population et [[Bruges]] 5 % en [[1316]]<ref name="Balard223"/>.

La noblesse doit compenser la diminution de ses revenus fonciers et la guerre en est un excellent moyen : par les rançons perçues après capture d'un adversaire, le pillage et l'augmentation des impôts justifiée par la guerre. C'est ainsi que la noblesse pousse à la guerre et particulièrement la noblesse anglaise dont les revenus fonciers sont les plus touchés<ref name="Balard231">Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, ''Le Moyen Âge en Occident'', {{p.|231-232}}.</ref>. {{noble-|Philippe VI}} a besoin de renflouer les caisses de l'État et une guerre permettrait de lever des impôts exceptionnels.

=== Le conflit écossais ===
En débarquant à la tête d'une armée privée le {{date|6 août 1332}} dans le [[Comte de Fife|comté de Fife]] au nord-ouest de l'[[Royaume d'Écosse|Écosse]], [[Édouard Balliol]], le fils de l'ex-roi pro-anglais [[Jean Balliol]], ravive le [[Guerres d'indépendance de l'Écosse|conflit anglo-écossais]]<ref name="min42">{{harvsp|Minois|2008|p=42}}.</ref>. Depuis [[1296]], profitant de la mort d'{{noble|Alexandre III d'Écosse|-}} sans héritier mâle et d'une tentative de prise de contrôle par mariage, l'Angleterre considère l'[[Écosse au Moyen Âge|Écosse]] comme un État vassal. Cependant, les Écossais ont contracté avec la France la ''[[Auld Alliance]]'' le {{date|23 octobre 1295}}. [[Philippe le Bel]] joue des Écossais contre {{noble|Édouard Ier d'Angleterre}}, à qui le fait d'avoir arbitré en faveur de Jean Balliol la difficile succession de [[Marguerite Ire d'Écosse|Marguerite d'Écosse]] ne procurait même pas la fidélité de ce roi-vassal. Le roi de France était intervenu en faveur de Balliol, vaincu, et avait obtenu sa libération. [[William Wallace]], chef des barons insurgés contre la tutelle anglaise, trouve refuge en France après sa défaite de [[1298]]. Le chancelier [[Pierre Flote]] menace tout ensemble le pape {{noble|Boniface VIII}} et les négociateurs anglais, lors d'une médiation du [[Saint-Siège]], d'intervenir directement en Écosse si le roi d'Angleterre s'obstine à soutenir les insurgés flamands. Les années suivantes marquent un revirement, la paix franco-anglaise et la succession des princesses capétiennes sur le trône d'Angleterre dissuadent le roi de France d'interventions trop voyantes en faveur des rebelles écossais. En 1305, Philippe le Bel laisse prendre et exécuter Wallace. L'abcès de fixation que fut l'Écosse de [[Robert Ier d'Écosse|Robert Bruce]] pour {{noble-|Édouard Ier d'Angleterre}} assura à la [[France]] une relative tranquillité. Conflits de frontières, brèves expéditions militaires, harcèlement sur le terrain se succèdent. Robert Bruce (futur {{noble|Robert Ier d'Écosse}}) finit, lors de la [[bataille de Bannockburn]] en [[1314]], par écraser la chevalerie anglaise, pourtant très supérieure en nombre, grâce à ses [[schiltron|piquiers]] qui, en fichant leurs lances dans le sol, peuvent briser les charges de cavalerie comme l'ont fait les Flamands contre les Français à la [[bataille de Courtrai (1302)|bataille de Courtrai]]<ref>{{en}} Tony Pollard et Neil Oliver, ''A Soldier's View of Battle through the Ages'', [http://www.bbc.co.uk/history/archaeology/excavations_techniques/soldiers_view_02.shtml site de la BBC].</ref>. Ces formations de [[piquier]]s peuvent être utilisées de manière offensive à la manière des [[Tactique militaire utilisée par Alexandre le Grand|phalanges grecques]] (la formation serrée permet de cumuler l'énergie cinétique de tous les combattants qui peuvent renverser l'infanterie adverse) et ont disloqué les rangs anglais, leur infligeant une sévère défaite. En 1328, Robert Bruce est reconnu roi d'Écosse par le [[traité d'Édimbourg-Northampton|traité de Northampton]]. Mais à la mort de ce dernier en 1329 {{noble|David II d'Écosse|-}} n'a que huit ans et l'occasion est belle pour Édouard Balliol de réclamer la couronne<ref name="min42"/>.

Après le désastre de Bannockburn, les Anglais prennent acte de la fin de la supériorité de la chevalerie sur les champs de bataille et mettent au point de nouvelles tactiques. Le roi {{noble|Édouard Ier d'Angleterre}} instaure ainsi une loi qui incite les archers à s'entraîner le dimanche en bannissant l'usage des autres sports ; les Anglais deviennent ainsi habiles au maniement de l'arc long. Le bois utilisé est l'[[If commun|if]] (que l'Angleterre importe d'Italie) qui possède des qualités mécaniques supérieures à l'[[orme blanc]] des arcs gallois : les performances sont ainsi améliorées. Cette arme plus puissante peut être utilisée en tir massif à longue distance. Les Anglais adaptent leur manière de combattre en diminuant la cavalerie mais en utilisant plus d'archers et d'hommes d'armes à pied protégés des charges par des pieux plantés dans le sol (ces unités se déplacent à cheval mais combattent à pied)<ref name="Coteret116">Bernard Coteret, ''Histoire de l'Angleterre'', Tallandier, 2007, page 116.</ref>{{,}}<ref>Emmanuel Constantin Antoche, ''Quelques aspects concernant l'évolution tactique du chariot sur le champ de bataille dans l'histoire militaire universelle. L'Antiquité et le Moyen Âge jusqu'à l'avènement des Hussites (1420)'', {{p.|113}} [http://www.geocities.com/marin_serban/antoche3.html?200711#_ftn86].</ref>. Pour être efficace l'arc long doit être employé par une armée protégée et donc en position défensive. Il faut donc obliger l'adversaire à attaquer. Pour cela les Anglais utilisent en Écosse le principe de la [[chevauchée]] : l'armée déployée sur une grande largeur dévaste tout un territoire jusqu'à ce que l'adversaire soit obligé de l'attaquer pour mettre un terme au pillage. Utilisant ainsi un schéma tactique qui préfigure la [[bataille de Crécy]], avec des hommes d'armes retranchés derrière des pieux fichés dans le sol et des archers disposés sur les flancs pour éviter que les projectiles ne ricochent sur les [[bassinet (casque)|bassinets]] et armures profilés pour dévier les coups portés de face, [[Édouard Balliol]] écrase les Écossais pourtant très supérieurs en nombre, le {{date|11 août 1332}} à la [[bataille de Dupplin Moor]]. Après un autre succès, il est couronné roi d'Écosse à [[Scone (Écosse)|Scone]] le {{date-|24 septembre 1332}}. {{noble|Édouard III}} n'a pas participé à la campagne mais, laissant faire, il n'ignore pas que le résultat lui est très favorable : il a un allié à la tête de l'Écosse<ref name="min42"/>.
[[Fichier:Edouard III devant Berwick.jpg|upright 1.5|vignette|{{noble-|Édouard III}} devant Berwick, ''Chroniques de [[Jean Froissart]]'', [[Paris]], Bibliothèque nationale de France.]]
Les succès de Balliol ont montré la supériorité tactique conférée par l'[[arc long anglais]], aussi quand celui-ci est renversé le {{date|16 décembre 1332}}, {{noble-|Édouard III}} prend ouvertement les choses en main. Il révoque le [[traité d'Édimbourg-Northampton|traité de Northampton]] qui avait été signé durant la régence, renouvelant ainsi les prétentions de souveraineté anglaise sur l'Écosse et déclenchant la [[Guerres d'indépendance de l'Écosse|seconde guerre d'indépendance écossaise]]. Dans l'intention de regagner ce que l'Angleterre avait concédé, il assiège et reprend le contrôle de [[Berwick-upon-Tweed|Berwick]], puis il écrase l'armée de secours écossaise à la [[bataille de Halidon Hill]] en utilisant exactement la même tactique qu'à Dupplin Moor. Il fait preuve d'une extrême fermeté : tous les prisonniers sont exécutés<ref name="min43">{{harvsp|Minois|2008|p=43}}.</ref>. {{noble-|Édouard III}} est alors en position de mettre [[Édouard Balliol]] sur le trône d'Écosse. Ce dernier prête hommage au roi d'Angleterre en {{date-|juin 1334}} à [[Newcastle upon Tyne|Newcastle]] et lui cède {{unité|2000|« [[librate]]s »}} de terrains dans les comtés du Sud : les [[Lothian|Lothians]], le [[Roxburghshire]], le [[Berwickshire]], le [[Dumfriesshire]], le [[Lanarkshire]] et le [[Peeblesshire]]<ref name="min43"/>.

La longueur du conflit écossais sert les desseins de {{noble-|Philippe VI}}, il laisse donc ses alliés traditionnels se débrouiller seuls. Il sait son pouvoir en [[France]] encore faible et ne peut risquer les troubles que provoqueraient la perte des approvisionnements en laine anglaise dont l'industrie drapante des grandes villes flamandes est friande. Le roi de France se contente donc d'observer. {{noble-|Philippe VI}} gagne la paix dans l'immédiat par sa prudence, mais à terme, il est perdant. Un [[David II (roi d'Écosse)|David Bruce]] eût été plus utile puissant et avec des raisons d'être reconnaissant. Le pape {{noble|Benoît XII}} voit dans le conflit anglo-écossais le principal risque de conflit européen, si le roi de France s'en mêle de nouveau, le [[Liste des comtes de Namur|comte de Namur]], [[Liste des comtes et ducs de Gueldre|celui de Gueldre]] et [[Liste des comtes et ducs de Juliers|celui de Juliers]] étant impliqués en Écosse par les contingents qu'ils mettent à disposition d'{{noble-|Édouard III}}. De plus, les marins de [[Dieppe (Seine-Maritime)|Dieppe]] et de [[Rouen]] se risquent à la course contre ceux de [[Southampton]]. On peut raisonnablement situer la prochaine guerre autour de la [[Manche (mer)|Manche]], et non vers [[Saint-Sardos (Lot-et-Garonne)|Saint-Sardos]], où les barons font traîner les pourparlers avec la mauvaise volonté la plus évidente. Cela fait le jeu de {{noble-|Philippe VI}} qui accueille {{noble|David II (roi d'Écosse)}} en mai [[1334]] et l'installe avec sa cour dans le glacial Château-Gaillard<ref name="min44">{{harvsp|Minois|2008|p=44}}.</ref>. Ce qui compte n'est pas le succès des Écossais, mais la menace qu'ils font peser sur l'[[Angleterre]]. {{noble-|Édouard III}} tente d'apaiser le roi de France et d'obtenir rétrocession des terres saisies par {{noble-|Charles IV}} en Aquitaine, mais Philippe exige en échange le rétablissement de {{noble-|David II}} : les questions de Guyenne et d'Écosse sont désormais liées. En dépit des victoires de Dupplin et Halidon, les forces de David Bruce commencent bientôt à se ressaisir. Dès {{date-|juillet 1334}} [[Édouard Balliol]] doit fuir à Berwick et demander l'aide d'{{noble-|Édouard III}}. Grâce à une taxe obtenue du Parlement et à un emprunt auprès de la banque Bardi, il relance une campagne écossaise<ref name="min44"/>. Il lance une chevauchée dévastatrice mais les Écossais ont compris la leçon. Ils évitent les batailles rangées et lui opposent la tactique de la [[terre déserte]]. L'occupation des Plantagenêts est mise en danger et les forces de Balliol perdent rapidement du terrain. Édouard lève alors une armée de {{unité|13000|hommes}} qui s'engage dans une deuxième campagne stérile. Les Français montent un corps expéditionnaire de {{unité|6000|hommes}} et livrent une guerre de course dans la Manche<ref name="min45">{{harvsp|Minois|2008|p=45}}.</ref>. {{noble-|Édouard III}} licencie son armée à l'automne. Fin de l'année [[1335]], les Écossais indépendantistes menés par ''sir'' [[Andrew Murray de Bothwell|Andrew Murray]] livrent [[bataille de Culblean|bataille à Culblean]] contre un partisan d'Édouard Balliol. Ils feignent de fuir et les Anglais chargent en quittant leur position défensive. Ils subissent alors une charge de flanc et se débandent.

En 1336, {{noble-|Philippe VI}}, sentant son pouvoir plus assuré, prend des initiatives. En mars, il est à [[Avignon]] où le pape {{noble|Benoît XII}}, qui commence à bâtir la célèbre forteresse, refuse de lancer la croisade tant voulue par le roi de France, jugeant l'opération impossible étant donné les divisions nombreuses en Occident. Ce dernier, vexé (on lui avait promis le commandement de la croisade) fait passer la flotte française de Méditerranée en mer du Nord. L'Angleterre tremble. {{noble|Édouard III}} met ses côtes en état d'alerte. Les shérifs arment de toute urgence tous les hommes de seize à soixante ans. Le Parlement vote un subside sans se faire prier. {{noble|Benoît XII}} avait déjà retenu le roi de [[France]] sur le chemin de la croisade, il s'efforce de le retenir également sur celui de l'[[Écosse]]. 

Le roi de France ignore la leçon et ses ambassadeurs tiennent en [[Angleterre]] une conférence avec ceux de [[David II (roi d'Écosse)|David Bruce]] et une délégation de barons écossais. On y parle de guerre. {{noble|Édouard III}}, informé, ne se fait plus d'illusions, son cousin se pose en ennemi. {{noble|Benoît XII}} impose à nouveau sa médiation, et calme difficilement les ardeurs de Philippe. Il empêche également l'empereur [[Louis IV du Saint-Empire|Louis de Bavière]] de former contre la [[France]] une coalition avec {{noble|Édouard III}}. L'équilibre est fragile et la course aux armements reprend de plus belle, gênée par le manque d'argent de chacune des parties. Avec le concours de son principal conseiller [[Miles X de Noyers|Miles de Noyers]], {{noble-|Philippe VI}} s'assure le soutien de quelques États ([[république de Gênes|Gênes]], [[Royaume de Castille|Castille]], [[Montferrat (Italie)|Montferrat]]) et achète des places fortes au nord et à l'est du Royaume<ref>[[Raymond Cazelles]], ''La Société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois'', Bibliothèque elzévirienne, Paris, 1958, {{p.|117-119}}.</ref>.

À cette époque, en 1336, le frère d'{{noble-|Édouard III}}, [[Jean d'Eltham]], [[comte de Cornouailles]], meurt. Dans son ouvrage ''Gestia annalia'', l'historien [[Jean de Fordun]] accuse Édouard d'avoir tué son frère dans une querelle à [[Perth (Écosse)|Perth]]. Bien qu'{{noble-|Édouard III}} alloue une très large armée aux opérations écossaises, la vaste majorité de l'Écosse a été reconquise par les forces de {{noble-|David II}} en 1337, laissant uniquement quelques châteaux tels qu'[[château d'Édimbourg|Édimbourg]], [[château de Roxburgh|Roxburgh]] et [[château de Stirling|Stirling]] aux mains des Plantagenêts. Une médiation papale tente d'obtenir la paix : on propose que Balliol reste roi jusqu'à sa mort et qu'il soit ensuite remplacé par David Bruce. Ce dernier refuse à l'instigation de {{noble-|Philippe VI}}<ref name="min45"/>. Au printemps de 1337, la guerre franco-anglaise semble inévitable.

Les quelques places fortes encore sous contrôle sont insuffisantes pour imposer la loi d'Édouard et dans les années [[1338]]-[[1339]], il passe d'une stratégie de conquête à une stratégie de défense des acquis. Édouard doit faire face à des problèmes militaires sur deux fronts ; la lutte pour le trône de France n'est pas d'une moindre importance. Les Français représentent un problème dans trois domaines : premièrement, ils pourvoient un support constant aux Écossais par le biais d'une alliance franco-écossaise. Ensuite, les Français attaquent régulièrement plusieurs villes côtières anglaises, initiant les rumeurs d'une invasion massive en Angleterre<ref>{{en}} Ormrod, ''Reign of {{noble-|Edward III}}'', 9.</ref>. En effet, {{noble-|Philippe VI}} monte une expédition de {{unité|20000|hommes}} d'armes et {{unité|5000|arbalétriers}}. Mais pour transférer une telle force il doit louer des galères génoises. {{noble-|Édouard III}}, mis au courant par des espions, empêche le projet en payant les Génois pour neutraliser leur flotte : {{noble-|Philippe VI}} n'a pas les moyens de surenchérir<ref name="min45"/>.

== Débuts de la guerre de Cent Ans ==
=== La course aux alliances ===
À la [[Toussaint]] 1337, l'[[évêque de Lincoln]], [[Henry Burghersh]], arrive, porteur d'un message du roi d'Angleterre adressé à « Philippe de Valois, qui se dit roi de France ». C'est une rupture de l'[[Hommage féodal|hommage]] et une déclaration de guerre.

Depuis le vote des subsides par le [[Parlement d'Angleterre|Parlement anglais]] réuni à [[Nottingham]] un an plus tôt, la marche à la guerre avait été rapide. Le roi {{noble|Édouard III d'Angleterre}} avait armé une flotte et envoyé des armes en [[Guyenne]]. Il avait, à la fin de l'année 1336, décrété l'interdiction de la vente de laines anglaises à destination de la [[comté de Flandre|Flandre]] et accordait en {{date-|février 1337}} des privilèges aux ouvriers étrangers qui viendraient s'établir dans les villes anglaises, pour forcer les villes drapantes ([[Ypres]], [[Gand]], [[Bruges]], [[Lille]]) à choisir entre ses fournisseurs anglais et ses clients français. L'importation de draps étrangers est interdite. L'[[Royaume d'Angleterre|Angleterre]] veut donner l'impression de se préparer à vivre sans la Flandre. {{noble-|Édouard III}} jouait également sur les rivalités entre les provinces du Nord. Il favorise les exportations anglaises vers le [[Duché de Brabant|Brabant]], la draperie de [[Malines]] et de [[Bruxelles]] commençant à rivaliser efficacement avec celle des grands centres traditionnels de Flandre. Le Brabant reçoit {{unité|30000|sacs}} de laine à la seule condition de n'en rien céder aux cités flamandes. Le roi d'Angleterre récompensait également la fermeté du [[Liste des ducs de Brabant|duc de Brabant]], {{noble|Jean III de Brabant|-}}, face aux observations du roi de France au temps où [[Robert III d'Artois|Robert d'Artois]] était en exil sur ses terres. La diplomatie du [[Livre sterling|sterling]] se déploie aux confins occidentaux du [[Saint-Empire romain germanique]] contre le roi de France. Des ambassadeurs anglais tiennent à [[Valenciennes]], aux portes du royaume, une bourse aux alliances où se monnaie la haine du [[Maison capétienne de Valois|Valois]]. Le roi de France masse de son côté sa flotte en [[Normandie]] et relance contre {{noble-|Édouard III}} la résistance des [[Écosse|Écossais]]. Le {{date|24 mai 1337}}, ayant refusé de déférer à la citation, {{noble-|Édouard III}} est condamné à la saisie de son duché. Le pape {{noble|Benoît XII}} obtient du roi de France un sursis à l'exécution de la saisie. {{noble-|Philippe VI}} promet de n'occuper le [[Guyenne#Le duché de Guyenne|duché de Guyenne]] que l'année suivante. La réplique d'{{noble-|Édouard III}} fut le défi porté par [[Henry Burghersh]], l'[[évêque de Lincoln]].

Les cités flamandes et le [[Duché de Brabant|Brabant]] optent donc pour l'alliance anglaise, entraînant avec eux le [[Comté de Hainaut|Hainaut]], qui après un temps d'hésitation, se décide pour ne pas se trouver inutilement isolé. De plus, {{noble-|Édouard III}}, époux de [[Philippa de Hainaut]], est gendre du comte. Comme {{noble|Guillaume Ier de Hainaut}} est également comte de [[Comté de Hollande|Hollande]] et de [[Comté de Zélande|Zélande]], la [[Comté de Flandre|Flandre]] se trouve entourée du côté de l'Empire, de la [[mer du Nord]] à la frontière française, par un État résolument hostile au [[Maison capétienne de Valois|Valois]]. Les principautés rhénanes complètent la coalition ; [[Duché de Juliers|Juliers]], [[Duché du Limbourg|Limbourg]], [[Duché de Clèves|Clèves]] et quelques autres cèdent à la politique du sterling. {{noble-|Philippe VI}} ne peut, lui, compter dans cette région que sur les survivances d'une influence française qui connut son apogée sous {{noble|Louis IX de France}} et {{noble|Philippe IV le Bel}}. Le [[Louis Ier de Flandre|comte de Flandre]] n'est pas fiable car son comté lui échappe. L'[[Adolphe de La Marck|évêque de Liège]] et la ville de [[Cambrai]] permettent tout juste de balancer l'influence de leurs trop puissants voisins de Brabant et de Hainaut. Le roi de France a finalement peu à espérer au nord.

Le jeu est plus subtil du côté de l'empereur [[Louis IV du Saint-Empire|Louis de Bavière]], excommunié et schismatique. Pour survivre, lui si affaibli, il doit donc disloquer l'entente des princes chrétiens et met son alliance aux enchères. En {{date-|août 1337}}, il finit par vendre son adhésion aux [[Plantagenêt]]. {{noble|Édouard III}} obtient même de l'empereur le titre de « [[vicaire#Vicaire impérial et vicaire pontifical|vicaire impérial]] en Basse-Germanie » qui en fait le représentant officiel de l'autorité impériale sur le [[Rhin]] et sur la [[Meuse (fleuve)|Meuse]]. L'affaire se fête en {{date-|septembre 1338}} à [[Coblence]] lors de réjouissances magnifiques organisées par l'empereur mais financées par le roi d'Angleterre. Cela devrait automatiquement entraîner le soutien du pape au roi de France mais {{noble|Benoît XII}} tergiverse, se contentant de protester contre cette alliance, espérant toujours imposer sa médiation. Le roi d'Angleterre le forcera à se décider lorsqu'il rappellera en {{date-|juillet 1338}} ses ambassadeurs en [[Avignon]]. Édouard se croit tout permis. Il reçoit à Coblence l'hommage des vassaux de l'Empire, à l'exception de l'évêque de Liège. Il noue des relations avec le [[Amédée III de Genève|comte de Genève]] et le [[Aymon de Savoie|comte de Savoie]]. Le [[Eudes IV de Bourgogne|duc de Bourgogne]] lui-même, toujours amer du [[Succession de Charles IV de France|choix dynastique de 1328]], prête une oreille complaisante aux propos du [[Plantagenêt]]. {{noble-|Édouard III}} passe commande d'une couronne fleurdelisée, il se voit déjà à [[Cathédrale Notre-Dame de Reims|Reims]].

Les alliances de {{noble-|Philippe VI}} sont moins nombreuses mais plus solides et donc plus utiles sur le long terme. Des distributions de rente sur le Trésor ont acquis au Valois les comtes de [[Amédée III de Genève|Genève]] et de [[Savoie]] tentés par l'alliance anglaise, tout comme le [[Henri III de Vaudémont|comte de Vaudémont]] et {{Lien|lang=de|trad=Walram II. (Zweibrücken)|fr=Walram II de Deux-Ponts|texte=celui de Deux-Ponts}}. [[Jean Ier de Bohême|Jean l'Aveugle]], [[Liste des comtes et ducs de Luxembourg|comte de Luxembourg]] et [[Liste des souverains de Bohême|roi de Bohême]], un habitué de la [[cour de France]], se range dans le camp français, entraînant avec lui son gendre, le [[Henri XIV de Bavière|duc de Basse-Bavière]]. [[Gênes]] s'engage à fournir des navires et des [[Arbalétrier (Histoire militaire)|arbalétriers]] expérimentés. Le [[Habsbourg]] marque sa sympathie. Mais le plus grand succès de l'activité diplomatique française, menée par [[Miles de Noyers]], est l'alliance du [[Liste des souverains de Castille|roi de Castille]] obtenue en {{date-|décembre 1336}}. {{noble|Alphonse XI de Castille|-}} promet au roi de France un appui maritime qui se révèlera très utile sur l'[[Atlantique]]. En effet, marins [[gascons]] et anglais d'un côté et marins français et [[bretons]] de l'autre combattent à toute occasion, sur mer ou à quai. Quatre ans plus tard, on verra le renfort des navires castillans jusqu'en [[mer du Nord]].

=== Offensive en Aquitaine ===
Au début de la [[guerre de Cent Ans]], constatant l'inefficacité de la campagne qu'il a confié à {{noble|Raoul II de Brienne}}, {{noble-|Philippe VI}} se tourne vers {{noble|Jean Ier de Bohême}}. En effet, le [[connétable de France]], ayant commis l'erreur de diviser ses troupes pour tenter de prendre les forteresses gasconnes, se retrouve enlisé depuis le printemps [[1338]] dans des sièges interminables alors que les Anglais ont très peu d'hommes<ref name="min59">{{harvsp|Minois|2008|p=59}}.</ref>. Jean de Bohême se voit adjoindre {{noble|Gaston II de Foix-Béarn}} (qui reçoit en échange quelques seigneuries) et deux mercenaires savoyards : Pierre de la Palu et [[Étienne II de La Baume|Le Galois de La Baume]]<ref name="min59"/>. Le roi alloue {{unité|45000|livres}} par mois à cette force qui compte {{unité|12000|hommes}}. Considérant qu'il va s'agir de prendre les forteresses gasconnes les unes après les autres sans espoir de les affamer, on recrute un corps de sapeurs-mineurs allemands et on équipe cette armée de quelques bombardes. Le succès est rapide : les places fortes de [[Penne-d'Agenais|Penne]], [[Castelgaillard]], [[Puyguilhem]], [[Blaye]] et [[Bourg]] sont prises<ref name="min59"/>. L'objectif n'est pas loin d'être atteint quand l'armée met le siège devant [[Bordeaux]] en juillet [[1339]]. Mais la ville résiste, une porte est prise, mais les assaillants sont repoussés avec difficulté. Le problème du ravitaillement de {{unité|12000|hommes}} se révèle insoluble, les ressources locales sont épuisées. Des troupes sont prélevées pour aller combattre dans le Nord. Le siège est levé le {{date|19 juillet 1339}}<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=60}}.</ref>.

=== Chevauchée d'{{noble-|Édouard III}} en 1339 ===
L'armée de Philippe ayant lancé son offensive victorieuse en Aquitaine et {{noble-|Édouard III}} étant sous la menace d'un [[Histoire de la marine française de l'Antiquité à la Renaissance#La guerre de Cent Ans sur mer|débarquement français en Angleterre]], ce dernier décide de porter la guerre en Flandre. Il s'est assuré l'alliance des villes flamandes qui ont besoin de la laine anglaise pour faire tourner leur économie, mais aussi de l'empereur et des princes de la région qui voient d'un mauvais œil les avancées françaises en terres d'empire. Parmi ces princes du Nord, non des moindres, se rencontrent {{Guillaume Ier}} (d'Avesnes), comte de Hainaut{{note|groupe=n|Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing – Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, {{sp-|XIV|–|XV}}. », Édit. G. G. Sury, ({{2e}} éd.), dép. lég., Bruxelles, 2010, p. 58. ({{Guillaume Ier}}, comte de Hainaut prend le parti du roi d'Angleterre au début de la guerre de Cent Ans.)
Rappels historiques : -a.) {{Guillaume Ier}} (d'Avesnes), comte de Hainaut dit le Bon (1286-1337), jusque-là fidèle allié de la France, se brouille en 1334, à la suite de constantes vexations, avec {{noble-|Philippe VI}} de Valois, son beau-frère (Guillaume avait épousé Jeanne de Valois) et se pose à lui le dilemme de prendre finalement le parti du roi d'Angleterre contre le roi de France. Il devient l'âme de la ligue que prône son beau-fils, le roi {{noble-|Édouard III}} d'Angleterre ({{noble-|Édouard III}} avait épousé Philippa de Hainaut, fille dudit Guillaume), contre {{noble-|Philippe VI}}.
En 1337, tout au début de la guerre de Cent Ans Guillaume rejoint officiellement le parti d'{{noble-|Édouard III}} (qui revendiquait le trône de France, en tant que petit-fils de {{noble-|Philippe IV}} le Bel), contre le roi de France et forma une coalition avec l'Anglais, le duc de Brabant, le duc de Gueldre, l'archevêque de Cologne et le comte (marquis ?) de Juliers : ceux-ci se proposant d'envahir la France. Mais il décéda peu après, à Valenciennes, le {{date-|7 juin 1337}}, au cours des préparatifs de la campagne militaire. Son fils, {{Guillaume II}}, le nouveau comte de Hainaut, continuera dans la même ligne, la politique prônée par son père.
À noter également qu'une autre fille de {{Guillaume Ier}}, comte de Hainaut et de Jeanne de Valois, à savoir, {{noble-|Marguerite II}}, comtesse de Hainaut, avait épousé {{noble-|Louis IV}}, duc de Bavière et empereur germanique.
-b.) La majeure superficie du comté de Hainaut était, à cette époque, fief de l'Empire germanique. Cependant, la partie comtale à l'ouest de l'Escaut dite ''Terres d'Ostrevant'' était fief-lige du roi de France. Les comtes de Hainaut portaient également le titre de « comte d'Ostrevant ». Le comté d'Ostrevant, globalement délimité par les rivières de la Scarpe, de la Sensée et de l'Escaut, était un très ancien comté d'origine mérovingienne qui fut, au cours des siècles, disputé dans un premier temps entre les comtes de Flandre et les comtes de Hainaut et par après, entre les comtes de Hainaut et les rois de France, qui le disloquèrent. Cependant, la majeure partie de cet ancien comté sera incorporée au Hainaut.}}, le duc de Brabant, le [[duc de Gueldre]], l'[[archevêque de Cologne]] et le comte (marquis ?) de Juliers. Ces alliances se sont faites sous la promesse de compensations financières de la part du roi d'Angleterre. Aussi quand il débarque le {{date|22 juillet 1338}} à [[Anvers]], à la tête de {{unité|1400|hommes}} d'armes et {{unité|3000|archers}}, ses alliés s'empressent de lui demander d'acquitter ses dettes plutôt que de lui fournir les contingents prévus. Le roi d'Angleterre passe l'hiver en Brabant à négocier avec ses créanciers<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=62}}.</ref>. Pour neutraliser les troupes du roi de France arrivées à [[Amiens]] le [[24 août]], il lance des négociations que mènent l'[[archevêque de Cantorbéry]] et l'[[évêque de Durham]]. La manœuvre ayant réussi, le roi de France doit renvoyer sa considérable armée.

Mais ce ''statu quo'', lequel va durer près d'une année, mécontente les contribuables des deux camps qui se saignent pour financer des armées qui se regardent en chiens de faïence<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=63-64}}.</ref>. Au cours de l'été 1339, c'est {{noble-|Édouard III}} qui lance l'offensive. Ayant reçu des renforts d'Angleterre, et ayant réussi à garantir ses dettes vis-à-vis de ses alliés, il marche avec eux sur [[Cambrai]] (ville d'Empire mais dont l'évêque s'est rangé du côté de {{noble-|Philippe VI}}) fin {{date-|septembre 1339}}. Cherchant à provoquer une bataille rangée avec les Français, il pille tout sur son passage, mais {{noble-|Philippe VI}} ne bouge pas. Le [[9 octobre]], commençant à épuiser les ressources locales, le roi d'Angleterre doit se décider à livrer bataille. Il oblique donc vers le sud-ouest et traverse le [[Cambrésis]] en brûlant et tuant tout sur son passage : {{nobr|55 villages}} du diocèse de [[Noyon]] sont rasés<ref name="min64">{{harvsp|Minois|2008|p=64}}.</ref>. Pendant ce temps, {{noble-|Philippe VI}} a fait réunir son ost et arrive jusqu'à [[Buironfosse]]. Les deux armées marchent alors l'une vers l'autre et se rencontrent une première fois près de [[Péronne (Somme)|Péronne]]. Édouard a {{unité|12000|hommes}} et Philippe {{unité|25000}}. Le roi d'Angleterre, trouvant le terrain défavorable, se retire. {{noble-|Philippe VI}} lui propose de se rencontrer le [[21 octobre|21]] ou [[22 octobre]] en terrain découvert où leurs armées pourront en découdre selon les [[chevalerie|règles de chevalerie]]. {{noble-|Édouard III}} l'attend près du village de [[La Capelle]] où il a établi son camp en terrain favorable, retranché derrière pieux et fossés, ses archers positionnés sur les ailes. Le roi de France, estimant qu'une charge de cavalerie serait suicidaire, se retranche aussi, laissant l'honneur aux Anglais d'attaquer. Le {{date|23 octobre 1339}}, faute que l'un des deux adversaires prenne l'initiative, les deux armées rentrent chez elles. La chevalerie française qui comptait se financer sur les rançons demandées aux éventuels prisonniers faits au cours des combats gronde et accuse {{noble-|Philippe VI}} de {{Citation|renardie}}<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=65}}.</ref>.

=== Enlisement du conflit ===
La conduite de la guerre de {{noble-|Philippe VI}} engendre de nombreux mécontentements. Faute de pouvoir lever suffisamment d'impôts pour soutenir l'effort de guerre autant que son administration et les pensions et exemptions de plus en plus importantes qu'il alloue aux seigneurs qu'il craint voir basculer dans le camp anglais, il a recours à de fréquentes [[mutation monétaire|mutations monétaires]] qui entraînent de l'[[inflation]] : la teneur en métaux nobles de la monnaie est confidentiellement diminuée. Il gouverne avec un conseil restreint constitué de parents proches, ce qui mécontente les princes exclus de la sphère dirigeante. Sa stratégie qui consiste à éviter les batailles rangées est décriée par la chevalerie qui espère beaucoup des rançons versées par d'éventuels prisonniers. Quant à {{noble-|Édouard III}}, s'il est ruiné, il intéresse les féodaux par une politique visant à s'attirer les bonnes grâces des vassaux gascons du roi de France. Fin 1339, [[Oliver Ingham]], sénéchal de Bordeaux, réussit à tirer dans son camp {{noble-|Bernard-Ezy V}}, sire d'Albret, qui entraîne avec lui de nombreux seigneurs. {{noble-|Édouard III}} le désigne comme lieutenant en Aquitaine. À la tête de troupes gasconnes, il progresse vers l'est prenant [[Sainte-Bazeille]] sur la [[Garonne]] et assiège [[Condom (Gers)|Condom]]. Son avancée culmine en septembre 1340 mais Pierre de la Palu, le sénéchal de Toulouse, mène alors une contre-offensive qui l'oblige à lever le siège. Dans la foulée toutes les villes sont reprises<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=76}}.</ref>.

L'année 1340 n'est pas plus favorable à {{noble-|Édouard III}} sur le front écossais : la guérilla des partisans de [[David II d'Écosse|David Bruce]] s'intensifie et des raids sont menés sur le [[Northumberland (comté)|Northumberland]]. [[William Douglas (seigneur de Liddesdale)|William Douglas]], lord de [[Liddesdale]], s'empare d'[[Édimbourg]] et David Bruce rentre d'exil en {{date-|juin 1341}}<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=75}}.</ref>.

{{noble-|Édouard III}}, qui n'a négocié la [[trêve d'Esplechin]] que pour gagner du temps au moment où l'évolution du conflit lui est défavorable (il n'a aucune confiance dans la médiation papale qu'il juge complètement pro-française), reprend les hostilités et prend Bourg en août 1341 alors que la tension monte entre {{noble-|Philippe VI}} et {{noble|Jacques III de Majorque}}, ce dernier refusant de prêter hommage au roi de France pour la ville de Montpellier<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=77}}.</ref>.

=== Guerre de Succession de Bretagne ===
{{Article détaillé|Guerre de Succession de Bretagne}}
Le {{date|30 avril 1341}}, meurt le duc {{noble|Jean III de Bretagne}}, sans descendance malgré trois mariages, avec [[Isabelle de Valois (1292-1309)|Isabelle de Valois]], [[Isabelle de Castille (1283-1328)|Isabelle de Castille]] et [[Jeanne de Savoie]], et sans avoir désigné son successeur. Les prétendants sont, d'une part, [[Jeanne de Penthièvre]], fille de son frère [[Guy de Penthièvre]], mariée depuis [[1337]] à [[Charles de Blois]], parent du roi et, d'autre part, [[Jean de Montfort (1294-1345)|Jean de Montfort]], [[Liste des comtes de Montfort-l'Amaury|comte de Montfort-l'Amaury]], demi-frère du défunt duc, fils du second mariage d'{{noble|Arthur II de Bretagne}} avec [[Yolande de Montfort|Yolande de Dreux]], comtesse de Montfort-l'Amaury.

[[Fichier:Jan z Montfortu.gif|gauche|vignette|Les Nantais rendent hommage à Jean de Montfort, Chroniques de [[Jean Froissart]], [[Paris]], Bibliothèque nationale de France.]]
En {{date-|mai 1341}}, sentant que le verdict serait en faveur de Charles de Blois, proche parent du roi, Jean de Montfort, poussé par sa femme, [[Jeanne de Flandre]], prend les devants : il s'installe à [[Nantes]], la capitale ducale et s'empare du trésor ducal à [[Limoges]], ville dont {{noble-|Jean III}} avait été le [[vicomte]]. Il convoque les grands vassaux bretons pour se faire reconnaître comme duc mais la majorité ne vient pas (beaucoup d'entre eux ont aussi des possessions en France qu'ils risqueraient de se voir confisquer s'ils s'opposaient au roi)<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=78}}.</ref>.

Dans les mois qui suivent (juin-juillet), il effectue une grande chevauchée dans son duché pour s'assurer le contrôle des [[place forte|places fortes]] (Rennes, Malestroit, Vannes, Quimperlé, La Roche-Piriou, Quimper, Brest, Saint-Brieuc, Dinan et Mauron avant de rentrer à Nantes). Il parvient à prendre le contrôle d'une vingtaine de places<ref name="favier133">{{harvsp|Favier|1980|p=133}}.</ref>.
[[Fichier:Siège d'Hennebont.jpg|vignette|Siège de Hennebont par Charles de Blois, Chroniques de [[Jean Froissart]], [[Paris]], Bibliothèque nationale de France.]]
[[Jean de Montfort (1294-1345)|Jean de Montfort]] ayant pris possession de toutes les places fortes du duché au printemps 1341 et ayant donné l'hommage lige à {{noble-|Édouard III}}, il faut mettre effectivement Charles de Blois en possession du duché<ref name="favier133"/>. {{noble-|Philippe VI}} convoque donc une armée de {{unité|7000|hommes}} renforcée de mercenaires génois à Angers pour le {{date-|26 septembre 1341}}. Jean le Bon, [[Jean II de France|duc de Normandie]] est mis à la tête de l'expédition, flanqué de Miles de Noyer, du duc de Bourgogne et de Charles de Blois. L'armée quitte Angers début {{date-|octobre 1341}}, bouscule Jean de Montfort à L'Humeau, puis assiège Nantes où il s'est réfugié. Il enlève la forteresse de [[Champtoceaux]] qui, sur la rive gauche de la Loire, verrouille l'accès de Nantes<ref>{{harvsp|Favier|1980|p=135}}.</ref>. {{noble-|Édouard III}} qui vient de prolonger la trêve d'Esplechin ne peut intervenir. La ville capitule au bout d'une semaine, début {{date-|novembre 1341}}<ref name="min79">{{harvsp|Minois|2008|p=79}}.</ref>. Jean de Montfort se rend sur parole au fils du roi de France le {{nobr|21 novembre}} et lui remet sa capitale. Il reçoit un sauf-conduit pour se rendre à Paris pour plaider sa cause mais il y est arrêté et incarcéré au Louvre en {{date-|décembre 1341}}<ref>Y. Gicquel, ''Le Combat des Trente'', Coop Breizh, 2004, {{p.|19}}.</ref>. Privé de son chef et du soutien des grandes familles bretonnes, le parti monfortiste devait s'effondrer. Avec l'hiver le duc de Normandie achève la campagne sans avoir annihilé les derniers obstacles : pensant avoir réglé l'affaire en s'assurant de la personne de Jean de Montfort, il rentre à Paris. C'est compter sans [[Jeanne de Flandre]], épouse de Jean de Montfort, qui ranime la flamme de la résistance et rallie ses partisans à [[Vannes]]. Elle se retranche à Hennebont, envoie son fils en Angleterre et conclut un traité d'alliance avec {{noble-|Édouard III}} en {{date-|janvier 1342}}<ref name="min79"/>. Soucieux d'ouvrir un nouveau front susceptible d'alléger la pression française en Guyenne et de limiter le nombre de troupes qui peuvent être envoyées en soutien des Écossais, {{noble-|Édouard III}} se décide à répondre favorablement aux demandes d'assistance militaire de Jeanne de Flandre<ref name="favier 136">{{harvsp|Favier|1980|p=136}}.</ref>. Le roi d'Angleterre n'a pas un sou pour payer une expédition : c'est donc le trésor ducal breton qui va la financer. Il ne peut envoyer en {{date-|avril 1342}} que {{nobr|34 hommes}} d'armes et {{nobr|200 archers}}. Entretemps les Français ont pris Rennes et assiègent Hennebont, Vannes et Auray qui résistent. Charles de Blois est contraint de lever le camp en {{date-|juin 1342}} devant l'arrivée de [[Wauthier de Masny]] et [[Robert III d'Artois|Robert d'Artois]] à la tête de troupes anglaises<ref name="Cassard2003">''La querelle de Bretagne, 1341-1364-1381'', Jean Christophe Cassard, dans ''Toute l'histoire de Bretagne'', Morlaix, 2003.</ref>. En {{date-|juillet 1342}}, de forts renforts français arrivent, Jeanne de Flandre doit fuir et se retrouve assiégée dans Brest<ref name="min80">{{harvsp|Minois|2008|p=80}}.</ref>. Mais le {{nobr|15 août}}, le gros des troupes anglaises arrive enfin à Brest avec {{nobr|260 bateaux}} et {{nombre|1350|combattants}}. Charles de Blois se replie vers Morlaix et s'y retrouve assiégé par Robert d'Artois qui espère ouvrir aux Anglais un deuxième port au nord de la Bretagne. Les Anglais tentent de prendre Rennes et Nantes, mais ils doivent se contenter de saccager Dinan et de mettre le siège devant Vannes, ville devant laquelle Robert d'Artois est grièvement blessé<ref name="favier 136"/>. Les Français, qui les attendaient à Calais, avaient retiré leurs forces du fait des succès de Charles de Blois. Le {{nobr|30 septembre}}, les forces de ce dernier subissent de sérieuses pertes près de Lanmeur<ref name="min80"/>.

Une armée française aux ordres, une nouvelle fois, du duc de Normandie, est rassemblée pour faire face. Mais Jean de Montfort étant prisonnier et Jeanne de Flandre ayant sombré dans la folie, une trêve est signée le {{date|19 janvier 1343}}<ref>{{harvsp|Favier|1980|p=137}}.</ref>. De fait les Anglais occupent et administrent les places fortes encore fidèles à Jean de Montfort. Une importante garnison anglaise va occuper Brest. Vannes sera administrée par le pape. Le conflit nullement réglé va se prolonger {{nobr|22 ans}} et permettre aux Anglais de prendre durablement pied en Bretagne.

La [[trêve de Malestroit]] en {{date-|janvier 1343}} conduit au renvoi de nombreux mercenaires qui forment les premières [[Grandes Compagnies]]. Ces dernières agissent en Languedoc comme la ''Société de la Folie'' qui sévit dans les environs de Nîmes ou encore les bandes anglaises ou bretonnes non soldées qui rançonnent les populations et enfoncent du même coup le duché de Bretagne dans l'anarchie<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=86-87}}.</ref>.

=== Campagne de Lancastre en Aquitaine ===
Le tournant de la guerre se joue sur le plan financier. Mettant à profit la [[trêve de Malestroit]], Édouard réussit à convaincre le Parlement qu'il n'est pas possible de remporter cette guerre sans envoyer des forces considérables contre l'ennemi<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=89}}.</ref>. Il a déployé d'importants efforts de propagande pour convaincre la population de la menace que fait peser sur elle le roi de France<ref name="min 94">{{harvsp|Minois|2008|p=94}}.</ref>. Le Parlement lui vote en {{date-|juin 1344}} un impôt sur deux ans : de quoi réunir deux armées très bien équipées pour mener des campagnes décisives en Aquitaine et dans le Nord de la France, et de plus petits contingents pour peser sur la [[guerre de Succession de Bretagne]].

Début {{date-|août 1345}}, le comte [[Henri de Grosmont|Henry de Lancastre]] débarque à Bordeaux avec {{nobr|500 hommes}} d'armes, {{unité|1000|archers}} et {{nobr|500 fantassins}} gallois. Il a le titre de lieutenant pour l'Aquitaine et toute liberté d'action. Son premier objectif : neutraliser Bergerac d'où partent régulièrement des raids dévastateurs. La ville est prise dès le mois d'août. Il y fait des centaines de prisonniers qui sont mis à rançon. Renforcé de troupes gasconnes et des troupes de Stafford (son armée compte {{unité|2000|hommes}} d'armes et {{unité|5000|archers}} et fantassins), il assiège Périgueux<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=91}}.</ref>. Jean le Bon, chargé de la défense de l'Aquitaine, envoie le [[Listes des comtes puis ducs de Valentinois|comte de Valentinois]], Louis de Poitiers, avec {{unité|3000|hommes}} d'armes et {{unité|6000|fantassins}} secourir la ville. Mais à quinze kilomètres de Périgueux, Louis de Poitiers s'arrête pour assiéger le château d'Auberoche. Il y est surpris par Henry de Lancastre le {{nobr|21 octobre}}, l'armée française est défaite et les Anglais font une nouvelle fois de nombreux prisonniers<ref>{{harvsp|Minois|2008|p=91-92}}.</ref>. Fort de ce succès, Henry de Lancastre prend plusieurs bastides, nettoyant de ses garnisons françaises l'espace compris entre la Dordogne et la Garonne, puis il met le siège devant La Réole. La ville est prise dès le {{nobr|8 novembre}}, mais la citadelle résiste : elle promet de se rendre si aucun secours n'arrive dans les cinq semaines<ref name="min 92">{{harvsp|Minois|2008|p=92}}.</ref>. Jean le Bon, lui, ne bouge pas, une grande partie de son armée a été défaite à Auberoche et il a licencié le reste. La Réole mais aussi Langon et Sainte-Bazeille font de même, en {{date-|janvier 1346}}. Cela a un effet catastrophique : devant l'inertie des Français, de nombreux seigneurs gascons changent de camp, comme les puissantes familles [[maison de Durfort|Durfort]] et [[famille de Duras|Duras]], les communautés locales organisent leur propre défense et refusent donc de payer les impôts royaux<ref name="min 92"/>. De ce fait la souveraineté française sur l'Aquitaine recule, laissant place à l'action des [[Grandes Compagnies]] et aux guerres privées, ce qui accentue le phénomène. D'autre part, les prisonniers de Bergerac et d'Auberoche rapportent près de {{unité|70000|livres}} de rançon à Henry de Lancastre et ses lieutenants ne sont pas en reste : on prend conscience en Angleterre que la guerre en France peut être rentable, ce qui suscite nombre de vocations<ref name="min 92"/>. [[Aiguillon (Lot-et-Garonne)|Aiguillon]] chute début 1346, {{noble-|Philippe VI}} se décide enfin à agir : il doit trouver des finances pour monter une armée. Il obtient avec grande difficulté des finances des États de langue d'oïl et de langue d'oc, il emprunte aux banques italiennes de Paris et surtout il reçoit le soutien du pape qui l'autorise à prélever 10 % des revenus ecclésiastiques du royaume et lui prête {{unité|33000|florins}}<ref name="min 93">{{harvsp|Minois|2008|p=93}}.</ref>. Il recrute des mercenaires en Aragon et en Italie. Son fils Jean se retrouve à la tête de {{unité|15000|hommes}} dont {{unité|1400|Génois}}<ref name="min 93"/>. Il commence la campagne d'Aquitaine en assiégeant Aiguillon le {{1er|août}}<ref name="min 93"/>. La place au confluent de la Garonne et du Lot est extrêmement bien fortifiée et tenue par une solide garnison de {{nobr|600 archers}} et {{nobr|300 hommes}} d'armes<ref name="min 94"/>. Jean fait le serment de ne pas quitter les lieux avant d'avoir pris la ville. Il emploie les grands moyens : réseau de tranchées pour protéger l'approche et les arrières, construction de ponts sur la Garonne et le Lot pour bloquer le ravitaillement de la ville. Mais, le siège piétine et ce sont bientôt ses propres forces qui se retrouvent affamées, d'autant que les assiégés ont fait main basse sur le ravitaillement des assiégeants au cours de sorties audacieuses<ref name="min 94"/>. Fin {{date-|août 1346}}, il doit lever le siège : {{noble-|Édouard III}} a attaqué au nord du Royaume et {{noble-|Philippe VI}} a besoin de lui.

=== Défaites terrestres ===
{{Article détaillé|Chevauchée d'Édouard III en 1346{{!}}Chevauchée d'{{noble-|Édouard III}} en 1346}}
Les Anglais se faisant menaçants, Philippe pousse le roi {{noble|David II d'Écosse}} à envahir l'Angleterre par le nord, théoriquement peu défendue étant donné qu'Édouard prépare au sud l'invasion de la France. {{noble-|David II}} est battu et capturé à [[bataille de Neville's Cross|Neville's Cross]] le {{date-|17 octobre 1346}}. Pendant ce temps, {{noble-|Édouard III}} d'Angleterre débarque en Normandie en {{date-|juillet 1346}} et effectue une [[Chevauchée d'Édouard III en 1346|razzia systématique des régions françaises traversées]].

{{Article détaillé|Bataille de Crécy}}
Les deux armées se rencontrent à [[Crécy-en-Ponthieu|Crécy]] le {{date|26 août 1346}}. Les Français sont plus nombreux, mais l'armée française, comptant sur sa puissante chevalerie, affronte une armée anglaise composée d'[[archer]]s et de [[Infanterie|fantassins]] en cours de professionnalisation. Confrontée à la baisse de ses revenus fonciers, la noblesse compte se renflouer avec les rançons demandées en échange des chevaliers adverses capturés<ref name="Balard231"/>. Elle est échaudée par les dérobades de {{noble-|Philippe VI}} qui, conscient de la supériorité tactique anglaise conférée par l'arc long, a préféré plusieurs fois renoncer au combat plutôt que de risquer une défaite. Le roi n'a plus le charisme et la crédibilité nécessaires pour tenir ses troupes. Dès lors, chacun veut atteindre le plus vite possible l'ennemi anglais afin de se tailler la part du lion ; personne n'obéit aux ordres du roi {{noble-|Philippe VI}} qui, emporté par le mouvement, est contraint de se lancer à corps perdu dans la bataille. Gênés dans leur progression par leurs propres piétons et les [[arbalétrier (Histoire militaire)|arbalétriers]] mercenaires génois mis en déroute par la pluie de flèches anglaises, les chevaliers français sont obligés d'en découdre avec leurs propres hommes. C'est un désastre du côté français où {{noble-|Philippe VI}} de Valois s'illustre par son incompétence militaire. Les chevaliers français chargent par vagues successives le mont de Crécy, mais leurs montures (à l'époque non ou peu protégées) sont massacrées par les pluies de flèches décochées par les archers anglais abrités derrière des rangées de pieux. Peinant à se relever de leur chute, les chevaliers français, lourdement engoncés dans leurs armures, sont des proies faciles pour les fantassins qui n'ont plus qu'à les achever<ref>{{en}} Jonathan Blair, ''The Battle of Crécy'', [http://www.myarmoury.com/feature_battle_crecy.html myarmoury.com].</ref>.

{{Article détaillé|Siège de Calais (1346-1347)}}
[[Fichier:Auguste Rodin-Burghers of Calais London (photo).jpg|vignette|250px|<center>''[[Les Bourgeois de Calais]]'', [[Auguste Rodin]], [[Londres]], Victoria Tower Gardens.</center>|alt=]]
L'armée française anéantie, {{noble-|Édouard III}} remonte vers le nord et met le siège devant [[Calais]]. Avec une armée de secours, le roi de France essaie bien de lever le [[blocus]] de la ville, mais n'ose pas affronter {{noble-|Édouard III}}. C'est dans de dramatiques circonstances, au cours desquelles les célèbres [[Siège de Calais (1346)#Reddition de la ville et épisode des bourgeois de Calais|bourgeois de Calais]] remettent les clés de leur ville aux assiégeants, que Calais passe sous domination anglaise, laquelle va durer jusqu'au {{s-|XVI}}. {{noble-|Philippe VI}} négocie une trêve avec {{noble-|Édouard III}}, qui, en position de force, obtient la [[souveraineté]] pleine et entière sur Calais.

== Fin de règne ==
En 1347, après la chute de [[siège de Calais (1346)|Calais]], {{noble-|Philippe VI}}, âgé ({{nobr|54 ans}}) et discrédité, doit céder à la pression. C'est son fils [[Jean II Le Bon|Jean]], le duc de Normandie, qui prend les choses en main. Ses alliés (les Melun et les membres de la bourgeoisie d'affaires qui viennent d'être victimes de la purge qui a suivi Crécy et qu'il fait réhabiliter) entrent au [[conseil du roi]], à la [[Chambre des comptes]]<ref>{{harvsp|Favier|1980|p=150}}.</ref> et occupent des postes élevés dans l'administration. L'attraction politique de la France permet d'étendre le royaume vers l'est en dépit des défaites militaires. Ainsi, le comte {{noble|Humbert II du Viennois|-}}, ruiné par son incapacité à lever l'impôt<ref name="FA,94,p72"/> et sans héritier après la mort de son fils unique, vend le [[Dauphiné]]<ref name="FA, 94, p 70"/> à {{noble-|Philippe VI}}. Jean prend part directement aux négociations et finalise l'accord.

=== La grande peste ===
[[Fichier:Diffusion de la peste noire 1347 1351.svg|vignette|Carte de diffusion de la peste noire.]]
{{Article détaillé|Peste noire}}
La peste noire est une pandémie qui a touché la population européenne entre 1347 et 1351. Les maladies appelées « peste » avaient disparu d'Occident depuis le {{s-|VIII}} ([[peste de Justinien]]). Il s'agit de la pandémie la plus meurtrière de l'histoire de l'humanité jusqu'à la [[Grippe de 1918|grippe espagnole]], en l'état des connaissances. C'est la première pandémie de l'histoire à avoir été bien décrite par les chroniqueurs contemporains.

On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes. Cette pandémie eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. De plus, après cette première vague, la maladie refit ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés : entre 1353 et 1355 en France, et entre 1360 et 1369 en Angleterre, notamment, puis à peu près tous les {{nobr|20 ans}}, jusqu'au {{s-|XVII}} inclus.

=== Achat de Montpellier ===
En 1331, {{noble|Jacques III de Majorque}} âgé de {{nobr|16 ans}} rend hommage à {{noble-|Philippe VI}} pour la ville de Montpellier, que sa famille tient d'un mariage{{sfn|Henry|1835|p=270}}. Montpellier est située dans le royaume de France mais est une possession du [[Royaume de Majorque|roi de Majorque]] à l'instar de la Guyenne pour le roi d'Angleterre. Le royaume de Majorque est lui-même état vassal du [[royaume d'Aragon]] mais supporte mal le poids fiscal de cette vassalité qui lui a été imposée par la force.
[[Fichier:Royaume de Majorque.jpg|vignette|Royaume de Majorque.]]
Montpellier a elle-même beaucoup d'indépendance. Elle est à {{nobr|3 jours}} de marche du reste des possessions continentales du roi de Majorque, en Roussillon. Elle est commercialement dépendante du Languedoc mais les échanges avec les Espagnols sont moins avantageux du fait de leur propre monnaie. L'usage de monnaies françaises y est courant et ses intérêts commerciaux la pousse vers le royaume de France{{sfn|Henry|1835|p=362-363}}. Suspicieux quant aux velléités d'indépendance de {{noble|Jacques III de Majorque}} qui a rechigné à lui rendre hommage, {{noble|Pierre IV d'Aragon}} dit le Cérémonieux travaille à la réunion des deux couronnes.

En 1339, inquiété par les rumeurs de mariage d'un fils de {{noble-|Jacques III}} avec une fille d'{{noble-|Édouard III}}, rumeurs colportées par le roi d'Aragon qui travaille activement à isoler son vassal, {{noble-|Philippe VI}} somme le roi de Majorque de renouveler son hommage pour la ville de Montpellier. {{noble-|Jacques III}} lui répond qu'il doute de la légalité de cet hommage et s'en remet au pape{{sfn|Henry|1835|p=240-241}}. Voyant que la France est mise en difficulté par l'Angleterre, {{noble-|Jacques III}} fait organiser des joutes à Montpellier, ce qui est en contradiction avec l'ordre du roi de France qui les a interdites en temps de guerre : c'est une remise en cause claire de la souveraineté de {{noble-|Philippe VI}} sur Montpellier{{sfn|Henry|1835|p=242}}. {{noble-|Pierre IV}}, jouant un double jeu et assurant à Jacques qu'il l'aiderait militairement en cas de conflit avec la France, pousse le roi de Majorque à s'affirmer de plus en plus dans une alliance avec le roi d'Angleterre, mais dans le même temps il demande le soutien du roi de France{{sfn|Henry|1835|p=244-245}}. {{noble-|Philippe VI}} fait saisir la ville de Montpellier et les [[Seigneurie d'Aumelas|vicomtés d'Aumelas]] et Carladis. Il charge Jean le Bon de monter une armée pour entrer en Roussillon. Mais {{noble-|Jacques III}} se rend compte qu'il a été joué par le roi d'Aragon et fait amende honorable. {{noble-|Philippe VI}}, qui a bien compris que les jeux sont faits, entérine l'alliance avec [[Pierre IV d'Aragon|Pierre le Cérémonieux]] et rend ses possessions françaises au roi de Majorque, sachant pertinemment que celui-ci, cerné par une si puissante alliance, ne pourra pas les conserver. En 1343, {{noble-|Pierre IV}} envahit les Baléares, et se rend maître du Roussillon en 1344. Le {{date-|5 septembre 1343}}, {{noble-|Philippe VI}} soutient l'offensive aragonaise en interdisant tout ravitaillement du roi de Majorque en armes, vivres ou chevaux{{sfn|Henry|1835|p=270}}. Complètement isolé, {{noble-|Jacques III}} est contraint d'accepter la défaite. Son sort est scellé par les [[Cortes (Ancien régime)|Cortes]] à Barcelone, où il est décidé de lui laisser son fief de Montpellier. Mais il refuse et s'enfuit chez un de ses amis, le comte de Foix, avec une quarantaine de ses chevaliers. Rencontrant {{noble-|Philippe VI}} à Avignon, il lui revend la ville de Montpellier et engage une partie de la Cerdagne et du Roussillon le {{date-|18 avril 1349}} pour {{unité|120000|écus}} d'or. Il peut ainsi se reconstituer une armée et une flotte. Les accords stipulent qu'il conserve les droits sur sa ville jusqu'à sa mort. Celle-ci survient le {{date-|25 octobre 1349}} : Montpellier appartient désormais à la couronne de France<ref>Laurent Theis, ''Histoire du Moyen Âge français'', Perrin 1992, {{p.|281-282}}.</ref>. Par contre, la Cerdagne et le Roussillon, contestés par le roi d'Aragon, restent aragonais.

=== Acquisition du Dauphiné ===
Le {{Date-|16 juillet 1349}}, {{noble|Humbert II du Viennois|de la Tour du Pin}}, dauphin de Viennois, ruiné du fait de son incapacité à lever l'impôt<ref name="FA,94,p72">{{harvsp|Autrand|1994|p=72}}.</ref>, et sans héritier après la mort de son fils unique, cède au roi de France le [[Dauphiné de Viennois|Dauphiné]]<ref name="FA, 94, p 70">{{harvsp|Autrand|1994|p=70}}.</ref>, terre du [[Saint-Empire romain germanique]]. Ni le pape ni l'empereur ne se portant acquéreurs, l'affaire est conclue avec {{noble-|Philippe VI}}. Selon l'[[Traité de Romans (1349)|accord]], il doit revenir à un fils du futur roi [[Jean II le Bon|Jean le Bon]]. C'est donc {{noble|Charles V le Sage|-}}, en tant que fils aîné de ce dernier, qui devient le [[dauphin (titre)|dauphin]]. Il n'a que onze ans, mais est immédiatement confronté à l'exercice du pouvoir. Le contrôle du Dauphiné est précieux pour le royaume de France car il occupe la vallée du [[Rhône]], un axe commercial majeur entre Méditerranée et Nord de l'Europe depuis l'[[Antiquité]], les mettant en contact direct avec [[Avignon]], ville papale et centre diplomatique incontournable de l'Europe médiévale.

=== Duché de Bourgogne ===
La belle-fille de {{noble-|Philippe VI}}, Bonne de Luxembourg, meurt de la [[Grande Peste|peste]] en 1349. Philippe réalise une nouvelle manœuvre diplomatique qui accroît ses possessions vers l'est. Jean de Normandie épouse en secondes noces, le {{date-|19 février 1350||}} à [[Nanterre]], la comtesse [[Jeanne Ire d'Auvergne|Jeanne de Boulogne]], fille de {{noble|Guillaume XII d'Auvergne}} et de Marguerite d'Évreux, veuve âgée de {{nobr|24 ans}}, héritière des comtés de Boulogne et d'Auvergne et régente du [[duché de Bourgogne]], des comtés de Bourgogne et d'Artois au nom de son fils du premier lit, [[Philippe Ier de Bourgogne|Philippe de Rouvre]]. Elle reçoit en douaire les seigneuries de Montargis, Lorris, Vitry-aux-Loges, Boiscommun, Châteauneuf-sur-Loire, Corbeil, Fontainebleau, Melun et Montreuil{{note|groupe=n|p. 156 de la ''Chronologie historique des comtes d'Auvergne'', section ''Jeanne, comtesse d'Auvergne et de Boulogne'' in <ref name="ArtVérif_1">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Un religieux de la congrégation de St Maur |titre=L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ |éditeur=imprimerie Moreau |année=1818 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5q6K8q_qRpYC&pg=PA157}}.</ref>.}}{{,}}<ref name="boulognes">''Les Valois directs : {{noble-|Jean II}} le Bon. Jeanne de Boulogne'' [http://chrisagde.free.fr/valdirects/j2vie.php3?page=4 chrisagde.free.fr].</ref>.

=== Mort ===
[[Fichier:Funerailles Philippe VI.jpg|vignette|Funérailles de {{noble-|Philippe VI}}, Chroniques de [[Jean Froissart]], [[Paris]], Bibliothèque nationale de France.]]
{{noble-|Philippe VI}} meurt dans la nuit du {{nobr|22 au 23 août}} [[1350]] au château de Nogent-le-Roi selon certains historiens ou plus vraisemblablement à l'[[abbaye Notre-Dame de Coulombs]] selon d'autres<ref>Note 3, page 185 dans [https://books.google.fr/books?id=8SGxw0p3UHYC&pg=PA185&dq=philippe-VI+Coulombs&sig=ACfU3U24cU0oEx0iAy9yx7SuS3BXnVghDA#PPA185,M1 ''La chronique de Jean le Bel''] de Jules Viard et Eugène Deprez.</ref>. Philippe laisse un royaume durablement désorganisé, entré dans une phase de révoltes qui tourneront à la guerre civile avec la [[Grande Jacquerie]] de l'année [[1358]].

== Ascendance ==
{{Boîte déroulante début|alignT=center|titre=Ascendance de {{noble-|Philippe VI}} de France}}
<center>{{Ancêtres-compact6
|style=font-size: 90%; line-height: 110%;
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|1= 1. {{noble|Philippe VI de France}}
|2= 2. [[Charles de Valois]]
|3= 3. [[Marguerite d'Anjou (1273-1299)|Marguerite d'Anjou]]
|4= 4. {{noble|Philippe III de France}}
|5= 5. [[Isabelle d'Aragon (1247-1271)|Isabelle d'Aragon]]
|6= 6. {{noble|Charles II d'Anjou}}
|7= 7. [[Marie de Hongrie (1257-1323)|Marie de Hongrie]]
|8= 8. {{noble|Louis IX de France}}
|9= 9. [[Marguerite de Provence]]
|10= 10. {{noble|Jacques Ier d'Aragon}}
|11= 11. [[Yolande de Hongrie (reine d'Aragon)|Yolande de Hongrie]]
|12= 12. {{noble|Charles Ier de Sicile}}
|13= 13. [[Béatrice de Provence]]
|14= 14. {{noble|Étienne V de Hongrie}}
|15= 15. [[Élisabeth la Coumane|Élisabeth des Coumans]]
|16= 16. {{noble|Louis VIII de France}}
|17= 17. [[Blanche de Castille]]
|18= 18. {{noble|Raimond Bérenger IV de Provence}}
|19= 19. [[Béatrice de Savoie (1198-1266)|Béatrice de Savoie]]
|20= 20. {{noble|Pierre II d'Aragon}}
|21= 21. [[Marie de Montpellier]]
|22= 22. {{noble|André II de Hongrie}}
|23= 23. [[Yolande de Courtenay]]
|24= 24=16. {{noble|Louis VIII de France}}
|25= 25=17. [[Blanche de Castille]]
|26= 26=18. {{noble|Raimond Bérenger IV de Provence}}
|27= 27=19. [[Béatrice de Savoie (1198-1266)|Béatrice de Savoie]]
|28= 28. {{noble|Béla IV de Hongrie}}
|29= 29. [[Marie Lascaris]]
|30= 30. [[Köten| Köten des Coumans]] <br>(ou Seyhan Khan)
|31= 31. Galicie de [[Halytch|Halicz]] 
|32= 32. {{noble|Philippe II de France}}
|33= 33. [[Isabelle de Hainaut]]
|34= 34. {{noble|Alphonse VIII de Castille}}
|35= 35. [[Aliénor d'Angleterre (1161-1214)|Aliénor d'Angleterre]]
|36= 36. {{noble|Alphonse II de Provence}}
|37= 37. [[Garsende de Sabran]]
|38= 38. {{noble|Thomas Ier de Savoie}}
|39= 39. [[Marguerite de Genève]]
|40= 40. {{noble|Alphonse II d'Aragon}}
|41= 41. [[Sancha de Castille (reine d'Aragon)|Sancha de Castille]]
|42= 42. {{noble|Guilhem VIII de Montpellier}}
|43= 43. [[Eudoxie Comnène]]
|44= 44. {{noble|Béla III de Hongrie}}
|45= 45. [[Agnès d'Antioche]]
|46= 46. {{noble|Pierre II de Courtenay}}
|47= 47. [[Yolande de Hainaut]]
|48= 48=32. {{noble|Philippe II de France}}
|49= 49=33. [[Isabelle de Hainaut]]
|50= 50=34. {{noble|Alphonse VIII de Castille}}
|51= 51=35. [[Aliénor d'Angleterre (1161-1214)|Aliénor d'Angleterre]]
|52= 52=36. {{noble|Alphonse II de Provence}}
|53= 53=37. [[Garsende de Sabran]]
|54= 54=38. {{noble|Thomas Ier de Savoie}}
|55= 55=39. [[Marguerite de Genève]]
|56= 56=22. {{noble|André II de Hongrie}}
|57= 57. [[Gertrude de Méran]]
|58= 58. {{noble|Théodore Ier Lascaris}}
|59= 59. [[Anne Ange]]
|60= 60. [[Kontchak|Kontchak des Coumans]] 
|61= 61. 
|62= 62. Mstislav de [[Halytch|Halicz]] 
|63= 63. 
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}

== Union et descendance ==
En {{date-|juillet 1313}}, {{noble-|Philippe VI}} de Valois épouse en premières noces [[Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1349)|Jeanne de Bourgogne]] (v. 1293-1349), fille de {{noble|Robert II de Bourgogne|-}} (1248-1306), [[liste des ducs de Bourgogne|duc de Bourgogne]] (1272-1306) et [[liste des rois de Thessalonique|roi titulaire de Thessalonique]], et d'[[Agnès de France (1260-1325)|Agnès de France]] (1260-1325), dernière fille de Saint-Louis. De cette union sont issus au moins huit enfants{{note|groupe=n|D'autres enfants mort-nés sont fréquemment cités<ref>Patrick Van Kerrebrouck, ''Les Valois'', 1990.</ref>.}} :

* [[Jean II le Bon|Jean]] (1319-1364), qui deviendra [[Liste des monarques de France|roi de France]] sous le nom de {{noble|Jean II le Bon|dit le Bon}} (1350-1364), et postérité ;
* Marie (1326-1333), épouse en 1332 Jean de Brabant, duc de Limbourg et fils du duc de Brabant {{noble|Jean III de Brabant}}. Cette union permettait à {{noble-|Philippe VI}} de faire expulser {{noble|Robert III d'Artois}} qui venait juste d'être banni du royaume de France et qui s'était réfugié à Bruxelles en 1331<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Deviosse|titre=Jean le Bon|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=|passage=57|isbn=}}.</ref>. Sans postérité ;
* Louis ({{date-|17 janvier 1328}}-''id.''), sans postérité ;
* Louis ({{date-|8 juin 1330}} - {{date-|23 juin 1330}}), sans postérité ;
* Jean ([[1333]]-''id.''), sans postérité ;
* [[Philippe de France (1336-1375)|Philippe]] (1336-1375), [[Liste des comtes de Valois|comte de Valois]] et premier [[Liste des ducs d'Orléans|duc d'Orléans]] (1344-1375), sans postérité légitime ;
* Jeanne (1337-''id.''), sans postérité ;
* N., fils, (1343-''id.''), sans postérité.

Devenu veuf de Jeanne de Bourgogne, décédée le {{date-|12 décembre 1349}}, le roi épouse en secondes noces à [[Brie-Comte-Robert]], le [[11 janvier|11]] ou {{date|29 janvier 1350}} (selon les sources), [[Blanche de Navarre (1331-1398)|Blanche de Navarre]] ({{v.}}[[1331]]-[[1398]]), dite Blanche d'Évreux, fille de {{noble|Philippe III de Navarre|-}} ([[1306]]-[[1343]]), [[liste des comtes d'Évreux|comte d'Évreux]] ([[1319]]-[[1343]]) et [[liste des rois de Navarre|roi de Navarre]] par mariage, et de {{noble|Jeanne II de Navarre|-}} ([[1311]]-[[1349]]), [[liste des rois de Navarre|reine de Navarre]] ([[1328]]-[[1349]]) et comtesse de Champagne. De cette union est issue une [[fille posthume]] :
* [[Jeanne de France (1351-1371)|Jeanne]] ([[1351]]-[[1371]]), qui meurt peu de temps après ses fiançailles avec {{noble|Jean Ier d'Aragon|-}} ([[1350]]-[[1396]]), duc de [[Gérone]], [[royaume d'Aragon|roi d'Aragon]] ([[1387]]-[[1396]]) et [[royaume de Valence|de Valence]], sans postérité.

{{noble-|Philippe VI}} de Valois aurait eu deux fils naturels :

* Jean d'Armagnac<ref>Cité par Patrick Van Kerrebrouck, dans ''Les Valois'', 1990, page 85.</ref> († après 1350), sans alliance ;
* Thomas de la Marche (1318-1361), capitaine, né de Béatrice La Berruère. Certains auteurs<ref>Notamment [[Gaston Paris]], dans ''Journal des savants'', 1900, page 694 et s.</ref> le donnent fils naturel de [[Charles IV de France|Charles de la Marche]], alors qu'il était [[Liste des comtes de la Marche|comte de la Marche]]. Il a un fils, Jean de la Marche, chevalier, et postérité{{note|groupe=n|Dont (au moins) un fils légitimé en 1359 de Pétronille Flécharde{{ref nec}}.}}.

== Voir aussi ==
=== Sources primaires ===
* {{Ouvrage|prénom1=Raymond|nom1=Cazelles|postnom1=({{ed.}})|lien auteur1=Raymond Cazelles|titre=Catalogue de comptes royaux des règnes de {{noble-|Philippe VI}} et de {{noble-|Jean II}}|tome=1|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nationale, diffusion De Boccard|collection=Recueil des historiens de la France. Documents financiers|numéro dans collection=6|année=1984|pages totales=275|isbn=|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1985_num_143_2_450385_t1_0456_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108789/f123.image|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k18395f/f128.image|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Jules|nom1=Viard|postnom1=({{ed.}})|lien auteur1=Jules Viard|titre=[[Grandes Chroniques de France|Les Grandes Chroniques de France]]|sous-titre=publiées pour la Société de l'Histoire de France par Jules Viard|tome=9|titre volume={{noble-|Charles IV}} le Bel, {{noble-|Philippe VI}} de Valois|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie ancienne Honoré Champion]]|année=1937|pages totales={{X}}-356|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65480497}}.

=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
==== Ouvrages ====
{{div col||30em}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Autrand|lien auteur1=Françoise Autrand|titre={{Charles V}}|lieu=Paris|éditeur=éditions Fayard|collection=Biographies Historiques|année=1994|pages totales=916|isbn=978-2-213-02769-2|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymond|nom1=Cazelles|lien auteur1=Raymond Cazelles|titre=La société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois|lieu=Paris|éditeur=D'Argences|collection=Bibliothèque elzévirienne. Nouvelle série. Études et documents|année=1958|pages totales=495|présentation en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_3_421023_t1_0581_0000_3}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-8103_1960_num_2_1_983|texte=présentation en ligne}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1959_num_117_1_461394_t1_0319_0000_000|texte=présentation en ligne}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Favier|lien auteur1=Jean Favier|titre=La guerre de Cent Ans|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Fayard|Fayard]]|année=1980|pages totales=678|isbn=2-213-00918-X|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Favier|lien auteur1=Jean Favier|titre=Les Papes d'Avignon|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|collection=Biographies Historiques|année=2006|pages totales=826|isbn=978-2-213-62524-9|plume=oui}}.
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Dominique-Marie-Joseph Henry|titre=Histoire de Roussillon, comprenant l'histoire du royaume de Majorque |sous-titre= |lieu=Paris  |éditeur= |collection= |année=1835 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Minois|lien auteur1=Georges Minois|titre=La guerre de Cent Ans|sous-titre=Naissance de deux nations|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2008|pages totales=650|isbn=978-2-262-02440-6|isbn2=2-262-02440-5|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jonathan|nom1=Sumption|lien auteur1=Jonathan Sumption|titre=The Hundred Years War|volume={{I}}|titre volume=Trial by Battle|lieu=Londres / Boston|éditeur=[[Faber and Faber]]|année=1990|pages totales={{XI}}-659|isbn=0-571-13895-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jules Viard|titre=Les journaux du trésor de {{noble-|Philippe VI}} de Valois|sous-titre=suivis de l'''Ordinarium thesauri'' de 1338-1339|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nationale|année=1899|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k48470}}.
{{div col end}}

==== Articles ====
{{div col||30em}}
* {{Article|prénom1= Robert-Henri|nom1= Bautier|lien auteur1= Robert-Henri Bautier|titre= Recherches sur la chancellerie royale au temps de {{noble-|Philippe VI}} |périodique= [[Bibliothèque de l'École des chartes]]|lieu=Paris|éditeur= Librairie Marcel Didier|tome= 122|année= 1964|pages= 89-176|lire en ligne= http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1964_num_122_1_449669}}.
* {{Article|prénom1= Robert-Henri|nom1= Bautier |titre= Recherches sur la chancellerie royale au temps de {{noble-|Philippe VI}} (deuxième article)|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Marcel Didier |tome= 123|mois=juillet-décembre|année= 1965|pages= 313-459 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1965_num_123_2_449700}}.
* {{Article|prénom1= Raymond|nom1= Cazelles|lien auteur1= Raymond Cazelles|titre= Une chancellerie privilégiée|sous-titre= celle de {{noble-|Philippe VI}} de Valois|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes |lieu=Paris / Genève|éditeur= [[Librairie Droz]] |tome= 124|mois=juillet-décembre|année= 1966|pages= 355-381 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1966_num_124_2_449725}}.
* {{Article|prénom1= Pierre|nom1= Gasnault|titre= Nouvelles lettres closes et « de par le roy » de {{noble-|Philippe VI}} de Valois |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Marcel Didier |tome= 120|année= 1962|pages= 172-178 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1962_num_120_1_449643}}.
* [[Jean-Marie Moeglin]], « Qui a inventé la guerre de Cent Ans ? Le règne de {{noble-|Philippe VI}} dans l'historiographie médiévale et moderne (vers 1350 – vers 1650) », dans Danièle Bohler et Catherine Magnien-Simonin (dir.), ''Écritures de l'Histoire ({{sp-|XIV|-|XVI}})'', Genève, Droz, 2005, {{p.|521-543}}.
* {{Article|prénom1= Guillaume|nom1= Mollat|lien auteur1= Guillaume Mollat|titre= {{noble-|Philippe VI}} de Valois et son fils Jean, duc de Normandie|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Marcel Didier |tome= 116|année= 1958|pages= 209-210 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1958_num_116_1_449572}}.
* {{Article|prénom1= Henri|nom1= Moranvillé|titre= Rapports à {{noble-|Philippe VI}} sur l'état de ses finances|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= [[Éditions Picard|Librairie d'Alphonse Picard]] |tome= 48|année= 1887|pages= 380-395 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1887_num_48_1_447491}}.
* {{Article|prénom1= Henri|nom1= Moranvillé|titre= {{noble-|Philippe VI}} à la bataille de Crécy|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie d'Alphonse Picard |tome= 50|année= 1889|pages= 295-297 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1889_num_50_1_462616}}.
* {{Article|prénom1= Georges|nom1= Tessier|lien auteur1= Georges Tessier (historien)|titre= Les chanceliers de {{noble-|Philippe VI}}|périodique=[[Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres]]|lieu=Paris|éditeur= Librairie C. Klincksieck |numéro= 4|mois=novembre-décembre|année= 1957|pages= 356-373|lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1957_num_101_4_10811}}.
* {{Article|langue=en|prénom=C. J. |nom=Tyerman|titre={{noble-|Philip VI}} and the Recovery of the Holy Land|périodique=[[The English Historical Review]]|volume=100|numéro=394|année=1985|pages=25–52|jstor=569926}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard|lien auteur1= Jules Viard|titre= L'Hôtel de {{noble-|Philippe VI}} de Valois [premier article] |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Alphonse Picard et fils |tome= 55|année= 1894|pages= 465-487 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1894_num_55_1_447784}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= L'Hôtel de {{noble-|Philippe VI}} de Valois (fin)|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Alphonse Picard et fils|tome= 55|année= 1894|pages= 598-626 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1894_num_55_1_447785}}.
* {{Article |prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= Un prétendu voyage de {{noble-|Philippe VI}} de Valois dans le midi de la France en 1349 |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes |lieu=Paris|éditeur= Librairie Alphonse Picard et fils|tome= 71|année= 1910|pages= 39-48 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1910_num_71_1_452490}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= Itinéraire de {{noble-|Philippe VI}} de Valois|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes |lieu=Paris|éditeur= Librairie Alphonse Picard et fils |tome= 74|année= 1913|pages= 74-128 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1913_num_74_1_448496}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= Itinéraire de {{noble-|Philippe VI}} de Valois (suite et fin) |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Alphonse Picard et fils|tome= 74|année= 1913|pages= 525-619 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1913_num_74_1_460895}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= Itinéraire de {{noble-|Philippe VI}} de Valois [Additions et rectifications] |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Auguste Picard|tome= 84|année= 1923|pages= 166-170 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1923_num_84_1_448691}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= L'Ostrevant. Enquête au sujet de la frontière française sous {{noble-|Philippe VI}} de Valois |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Auguste Picard|tome= 82|année= 1921|pages= 316-329 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1921_num_82_1_448653}}.
* {{Article |prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= {{noble-|Philippe VI}} de Valois|sous-titre= la succession au trône|périodique= [[Le Moyen Âge (revue)|Le Moyen Âge : revue d'histoire et de philologie]]|lieu=Paris|éditeur= Librairie ancienne Honoré Champion|série= 2|tome= {{XXIII}}|mois=janvier-avril|année= 1921|pages= 218-222 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k116415j/f223.image}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= La guerre de Flandre (1328)|périodique=Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Auguste Picard|tome= 83|année= 1922|pages= 362-382 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1922_num_83_1_448676}}.
* {{Article |prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= Philippe de Valois avant son avènement au trône |périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Auguste Picard|tome= 91|année= 1930|pages= 307-325 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1930_num_91_1_448909}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard |titre= La Chambre des comptes sous le règne de {{noble-|Philippe VI}} de Valois|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Auguste Picard|tome= 93|année= 1932|pages= 331-359 |lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1932_num_93_1_448984}}.
* {{Article|prénom1= Jules|nom1= Viard|titre= {{noble-|Philippe VI}} de Valois. Début du règne (février-juillet 1328)|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Auguste Picard|tome= 95|mois=juillet-décembre|année= 1934|pages= 259-283|lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1934_num_95_1_449067}}.
* {{Article |prénom1= Jules|nom1= Viard|titre= Les projets de croisade de {{noble-|Philippe VI}} de Valois|périodique= Bibliothèque de l'École des chartes|lieu=Paris|éditeur= Librairie Auguste Picard|tome= 97|mois=juillet-décembre|année= 1936|pages= 305-316 |lire en ligne= http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1936_num_97_1_452482}}.
{{div col end}}

=== Articles connexes ===
* [[Chevauchée d'Édouard III (1346)|Chevauchée d'{{noble-|Édouard III}} en 1346]]
* [[Bataille de Crécy]]
* [[Siège de Calais (1346)]]
* [[Formation territoriale de la France métropolitaine]]
* [[Histoire de la marine française de l'Antiquité à la Renaissance#La guerre de Cent Ans sur mer|Histoire de la marine française : la guerre de Cent Ans sur mer]]

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24}}

{{Début dynastie|titre={{noble-|Philippe VI de Valois}}}}
{{Insérer dynastie
 |couleur2=skyblue
 |nom=[[Fichier:Arms of the Kings of France (France Ancien).svg|40px]]<br />[[Liste des monarques de France|Roi de France]]
 |avant={{noble|Charles IV le Bel|-}}|
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 |période=[[1328]]-[[1350]]}}
{{Fin dynastie}}

{{Palette
| Comtes et ducs d'Anjou
| Rois de France
| Guerre de Cent Ans
}}

{{Portail|Moyen Âge tardif|royaume de France|monarchie}}

{{DEFAULTSORT:Philippe France 06}}
[[Catégorie:Philippe VI de Valois| ]]
[[Catégorie:Maison de Valois]]
[[Catégorie:Prince de sang royal français]]
[[Catégorie:Roi de France du XIVe siècle]]
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[[Catégorie:Comte de Chartres]]
[[Catégorie:Naissance en 1293]]
[[Catégorie:Décès en août 1350]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis]]
[[Catégorie:Décès à 57 ans]]
[[Catégorie:Enfant de Charles de Valois|Philippe]]
[[Catégorie:Baron de Fougères]]