Mort de Shani Louk
Mort de Shani Louk | |||
Coordonnées | 31° 23′ 52″ nord, 34° 28′ 18″ est | ||
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Date | 7 octobre 2023 | ||
Type | Circonstances imprécises. Enlèvement suivi de décès. | ||
Morts | Shani Louk | ||
Organisations | Hamas | ||
Mouvance | Nationalisme palestinien | ||
Géolocalisation sur la carte : Israël
Géolocalisation sur la carte : district sud
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Shani Nicole Louk, née le , est une artiste tatoueuse et une influenceuse germano-israélienne enlevée lors du massacre du festival de musique de Réïm, survenu le [1], et retrouvée morte par l'armée israélienne le dans la bande de Gaza, à l'intérieur d'un tunnel du Hamas. Elle est l'une des festivalières portées disparues, lorsqu'une vidéo est largement partagée peu après l'attaque, la montrant apparemment inconsciente, exhibée dans les rues de Gaza par des militants du Hamas à l'arrière d'une camionnette.
Décrite par les experts en sécurité et les commentateurs comme de la propagande du Hamas sur les réseaux sociaux, cette vidéo devient l'une des premières vidéos virales de la guerre de 2023 entre Israël et le Hamas.
Le , Ricarda Louk, mère de Shani, déclare avoir été informée par l'armée israélienne que l'ADN de sa fille a été retrouvé sur un éclat d'os de crâne sur les lieux du festival, indiquant la mort de cette dernière. Tsahal annonce avoir retrouvé son corps le à Gaza.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et débuts
[modifier | modifier le code]Shani Louk est née le [2],[3], d'un père israélien et d'une mère allemande, Ricarda Louk, qui a vécu à Ravensbourg, en Allemagne et s'est installée en Israël au début des années 1990[4]. Shani Louk et sa famille déménagent à Portland (Oregon) aux États-Unis, au début des années 2000. Elle fréquente la maternelle de la Portland Jewish Academy (en).
Activités professionnelles
[modifier | modifier le code]De retour en Israël, elle réside à Tel Aviv[4], où elle travaille en tant que tatoueuse indépendante[5],[6] et est également connue en tant qu'influenceuse sur Instagram[7],[8].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Shani Louk, au moment de son enlèvement, est mère d'un garçon de 5 ans[9],[10].
Disparition
[modifier | modifier le code]Le , dans le cadre de l'attaque initiale du Hamas contre Israël, des terroristes du Hamas pénètrent en Israël depuis la bande de Gaza et perpètrent un massacre lors du festival de musique de Réïm[11],[12],[13]. Il s'agit d'un festival de musique trance en plein air, coïncidant avec la fête juive de Sim'hat Torah. Il se déroule dans le désert occidental du Néguev[13], à environ 5 km de la barrière entre la bande de Gaza et Israël, près du kibboutz Réïm[11],[14].
Shani Louk est présente au festival, accompagnée de son petit ami, un citoyen mexicain. Après le déclenchement de l'alarme par la fusée Couleur rouge (en)[14] et le début de l'attaque, Shani Louk parle au téléphone avec sa mère, disant qu'il y a peu d'endroits où se cacher et qu'elle va essayer d'en trouver un[15],[16]. Elle est ensuite portée disparue[17].
Vidéo
[modifier | modifier le code]Après le massacre, une vidéo est diffusée montrant Shani Louk[18],[19], quasiment dénudée et apparemment inconsciente, les cheveux couverts de sang, exhibée dans les rues de la ville de Gaza par des militants du Hamas à l'arrière d'une camionnette ; ils hurlent Allahu akbar et sont rejoints dans leurs acclamations par la foule qui entoure le véhicule, dont certains crachent sur Shani Louk[14],[20],[21]. La vidéo devient virale, l'une des premières vidéos virales de la guerre Israël-Hamas de 2023[22],[23],[24].
Selon des experts en sécurité interrogés par l'Agence France-Presse, la diffusion de la vidéo, ainsi que d'autres vidéos montrant des civils morts ou capturés, a le caractère d'une propagande délibérée et sophistiquée visant à induire des sentiments « d'impuissance, de paralysie et d'humiliation » dans la population ; l'effet recherché est la propagation virale de ces documents pour entraîner l'amplification des récits souhaitables pour le Hamas[25]. Bien que le Hamas soit interdit sur Twitter en tant qu'organisation terroriste, certaines de ses vidéos de propagande y circulent après avoir été repostées d'une plateforme à l'autre[26]. La vidéo montrant Shani Louk est considérée par les journalistes comme l'une de ces vidéos. Avec d'autres contenus liés au Hamas, elle incite la Commission européenne à mettre en garde le propriétaire de Twitter, Elon Musk, contre la diffusion de contenus illégaux[27],[28],[29], puis, le , à ouvrir une enquête contre Twitter pour diffusion de « contenus violents et terroristes » et d'autres formes de contenus illégaux. Dans une chronique du New York Times, Nicholas Kristof présente la vidéo comme un exemple des causes du traumatisme et de la colère éprouvés par les communautés juives à la suite des attentats[30]. Selon le commentateur Bobby Ghosh, le Hamas a publié des vidéos de propagande rapidement, voulant être le premier à marquer des points dans la guerre psychologique, mais la vidéo montrant Shani Louk n'a pas démoralisé la société israélienne ; au contraire, son « traitement aux mains de [ses] ravisseurs a suscité un dégoût et une réprobation généralisés et, s'il y a lieu, a renforcé la détermination israélienne à exercer des représailles[31] ».
Situation
[modifier | modifier le code]Dans certains médias, Shani Louk est présentée comme ayant été tuée, et la vidéo montre son corps, quasiment dénudé, sans vie. Sa famille pense qu'elle est en vie et a demandé de l'aide au gouvernement allemand[32],[33]. Sa mère, Ricarda Louk, a déclaré que le , elle avait été informée par un ami palestinien de la famille que Shani Louk était soignée dans un hôpital de Gaza pour un grave traumatisme crânien et qu'elle se trouvait dans un état critique[20],[34]. Un rapport ultérieur de Human Rights Watch, après avoir regardé la vidéo, indique que la famille en est venue à penser que Shani Louk avait subi une grave blessure à la tête[35]. Ricarda Louk a également reçu un avis de la banque indiquant que la carte de crédit de Shani Louk avait été utilisée le près de l'hôpital indonésien de Gaza (en)[33].
Au , les autorités israéliennes, allemandes ou palestiniennes n'ont pas confirmé la localisation de Shani Louk ni son statut actualisé[36]. Le , lors de sa visite en Israël, Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères (en), rencontre Ricarda Louk et d'autres membres des familles des personnes enlevées ayant la nationalité allemande. À l'issue de cette rencontre, Ricarda Louk déclare lors d'une conférence de presse que les citoyens israélo-allemands recevront le soutien de l'Allemagne, que le gouvernement allemand est « vraiment sérieux » et « [essaie] de trouver des solutions ». Baerbock déclare quant à elle que l'Allemagne est « en communication avec tous les acteurs qui ont des contacts avec le Hamas » afin d'envoyer le message que les otages doivent être libérés[37]. Les membres des familles, dont celle de Shani Louk, rencontrent ensuite le chancelier allemand Olaf Scholz lors de sa visite de solidarité en Israël le [38]. Les autorités allemandes considèrent Shani Louk comme l'une des huit ressortissants allemands pris en otage pendant la guerre entre le Hamas et Israël[39].
Mort
[modifier | modifier le code]Le , la mère de Shani Louk, Ricarda Louk, informe la presse que l'armée israélienne lui a confirmé le la mort de sa fille.
D'après les propos rapportés, Shani Louk aurait été identifiée à partir d'un éclat d'os du crâne trouvé sur les lieux du festival de musique et un échantillon d'ADN et aurait été tuée le jour même de son enlèvement, le [40].
En contradiction, dans un entretien à Bild, le président israélien Isaac Herzog indique que la jeune femme aurait été décapitée[41].
Le , l'armée israélienne annonce[42] avoir trouvé dans la bande de Gaza, à l'intérieur d'un tunnel du Hamas, le cadavre de Shani Louk ainsi que ceux de deux autres otages[43].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kidnapping of Shani Louk » (voir la liste des auteurs).
- (de) « Nach Entführung von Shani Louk: Cousine bekommt Fake-Nachrichten über Geisel-Aufenthaltsort » [« Après l'enlèvement de Shani Louk, sa cousine reçoit de faux messages sur le lieu de détention de l'otage »], Frankfurter Rundschau, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) Christine Kensche (de), « In einer Grube stellten sie und ihre Freundin sich zwei Stunden lang tot » [« Dans une fosse, elle et son amie ont fait semblant d'être mortes pendant deux heures »], Die Welt, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Relatives of dozens killed or kidnapped to Gaza from rave: ‘Nobody is helping us’ », The Times of Israel, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) Muriel Kalisch, « Die Deutsche in der Gewalt der Hamas », Der Spiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « „Wo bist du?“ Mutter der verschleppten Shani über letztes Telefonat mit ihrer Tochter » [« "Où es-tu ?" La mère de Shani, enlevée, parle de son dernier appel téléphonique à sa fille »], Focus.de, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Holly Evans, « Mother of tattoo artist missing after Hamas attacks says daughter is alive in Gaza hospital », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
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- (en) « Shani Louk’s Married Husband and Children: Meet The Tattoo Artist’s Boyfriend and Kids », sur Thedistin, (consulté le ).
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- (en) « Shani Louk’s parents tell of ‘relief’ they can now bury their daughter », sur The Jerusalem Post, (consulté le ).