Odei
Odei, Hodei ou Odai est le nom dans la mythologie basque que l'on donne parfois pour désigner le tonnerre.
D'autres appellent ainsi le gros nuage de tempête ou plus simplement l'agent du tonnerre, celui qui tonne.
- Quand on entend tonner on dit : « Odeiak jo » (« celui qui tonne a frappé »).
- Quand on entend tonner fortement : « Odei asarrea (« le tonnerre en colère »).
- Quand on voit d'épaisses nuées : « Odeia dator (« le nuage de tempête arrive »).
- Le tonnant, arrive : « Odei dago (« il y a de la tempête dans l'air »).
Dans ces expressions qui sont en vigueur dans le milieu rural, les principales significations du mot Odei apparaissent clairement comme le tonnerre et génie de la tempête ou encore du nuage orageux.
À Gesalibar/Arrasate (Guipuscoa) on appelle Odeiaixe vent d'Odei ou vent du tonnant, un vent d'Est qui amène les bourrasques. On dit aussi qu'Odeiaixe peut passer sans décharger de pluie ou de grêle, tant que le vent du Nord ne se met pas en travers de sa route. En revanche, si quand la tempête se forme le vent du Nord arrive avec sa batterie de nuages en les faisant courir sur les flancs d'Urdalatx, la rencontre des deux vents provoque une forte tempête de pluie ou de grêle. Cette dernière est encore plus violente si un troisième vent, Naparraixe, intervient en surgissant du côté de Muru, montagne qui est au S.E. de Gesalibar.
On essaye de maîtriser Odei grâce à des procédés magiques, ou bien on a recours à Dieu afin qu'il ne s'abatte pas de fléau causé par ce terrible élément (voir aussi Aidegaxto).
Étymologie
[modifier | modifier le code]Haize signifie « vent » en basque. Ortzi désigne le « tonnerre ».
Note
[modifier | modifier le code]Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou QUI se prononce KI. Exemple :
lau « le chiffre 4 » se prononce laou et non lo (la lettre u se prononçant comme l'espagnol, ou, sauf en souletin, langue parlée en Soule, province française du Pays basque où il se prononce comme en français).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)