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Delta Sagittarii

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(Redirigé depuis Kaus Medius)
δ Sagittarii
Kaus Media
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 18h 20m 59,7s
Déclinaison −29° 49′ 41″
Constellation Sagittaire
Magnitude apparente +2,72

Localisation dans la constellation : Sagittaire

(Voir situation dans la constellation : Sagittaire)
Caractéristiques
Type spectral K3III
Astrométrie
Distance 306 ± 27 al
(94 ± 8 pc)

Désignations

Kaus Media, δ Sgr, 19 Sgr, HR 6859, HD 168454, CD-29 14834, CPD-29 5513, HIP 89931, SAO 186681, FK5 687, GJ 710.1, GJ 9626, CCDM 18210 -2950, ADS 11264, GC 25024[1]

Delta Sagittarii (δ Sgr / δ Sagittarii) est une possible étoile binaire[2] de la constellation du Sagittaire. Sa magnitude apparente est de +2,72 et elle est distante de 306 années-lumière de la Terre. Elle porte également le nom de Kaus Media.

Nomenclature

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Kaus Media est le nom propre de Delta Sagittarii / δ Sgr aujourd’hui approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[3], tandis que ε Sgr est Kaus Australis et λ Sgr Kaus Borealis. Ce nom vient de l’arabe القوس al-Qaws, qui est, à côté du calque sémantique du grec Τοξότης, soit الرامي al-Rāmī, « le Tireur à l’arc », un nom de la constellation venu du ciel arabe traditionnel, où il était affecté au 9e signe du zodiaque, attesté dans l’horoscope de fondation de la ville de Baghdad en 762, ainsi que nous rapporte l’érudit persan al-Bīrūnī[4]. À partir de la transcription Kaus donnée pour le nom de la constellation dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), donné par Thomas Hyde (1665) [5]. Giuseppe Piazzi appelle cette étoile Kaus Media[6], nom rapidement repris dans les catalogues du XIXe siècle avant d’être relevé par Richard Allen (1899), qui donne aussi la variante Kaus Meridionalis[7],[8].

Alwarida Secunda, est un autre nom de Delta Sagittarii / δ Sgr. C'est l’arabe الواردة al-Wārida. Pour le saisir, il faut voir que l’espace gréco-arabe de Sagittarius est occupé, dans le ciel arabe traditionnel, par une grande scène animalière nommée النعايم al-Naᶜā’im, « les Autruches », qui correspond à la XXe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires »[9], et qui se répartit en deux groupes. L'un est الواردة النعايم al-Naᶜā’im al-Wārida, « les Autruches qui descendent [boire] » au Fleuve, en arabe ألنهر al-Nahar, qui est un des noms de la Voie lactée, tandis que l'autre est النعايم الصادرة al-Naᶜā’im al-Ṣādira, « les Autruches qui reviennent [de boire] ». Ces deux groupes sont articulés de part et d’autre de راحي النعايم Rāᶜī al-Naᶜā’im, « le Berger des Autruches ». Voir l’image intitulée « النعايم al-Naᶜā’im, la figure arabe des Autruches près de la voie lactée » dans la page consacrée à la constellation du Sagittaire.

On a donc الواردة النعايم al-Naᶜā’im al-Wārida, « les Autruches qui descendent [boire] » pour le groupe γηδε Sgr dans l’ordre normal des ascensions droites. Ces étoiles sont individualisées en tout ou en partie dans des catalogues tardifs, notamment dans le traité de al-Tīzīnī (1533)[10]. Le nom se rencontre chez Benhamouda (1950)[11]. L’étoile δ Sgr est la 2e nommée dans le Ğāmiᶜ al-Mabādī wa-l-Ġāyāt fī ʿilm al-mīqāt ou Collection des principes et des objectifs dans la science d la mesure du temps d’Abu Ali al-Hassan al-Marrakushi / Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī (1282)[12], édité par Jean Jacques Emmanuel Sédillot[13], et respecte l'ordre des étoiles données dans le groupe par Louis Amélie Sédillot[14]. Mais il est diffusé dans les catalogues modernes à partir de la transcription Thanih al Waridah |i.e.] Secunda τῶν al Warida’ Prima donnée par la présentation du traité de l’Égyptien Muḥammad al-Aḫsāsī al-Muwaqqit, Durrāt al-muḍiyya fī ’l-ᶜamal al-šamsiyya ou « Perles de brillance de l’activité solaire » par Edward Ball Knobel (1995)[15].

Dans le système astrologique Hindou, cette étoile est également appelée "Purvashada Nakshatra"[réf. nécessaire].

Caractéristiques principales

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Selon Eggleton et Tokovinin (2008), Kaus Media pourrait être une étoile binaire formé d'une étoile géante de type spectral K3-IIIa et d'une naine blanche[2]. Le rayon de la géante est égal à 62 fois celui du Soleil tandis que sa masse vaut environ 5 fois la masse solaire. Sa luminosité totale vaut 1180 fois celle du Soleil.

Kaus Media possède trois compagnes optiques faibles :

  • Delta Sagittarii B, une étoile de 14e magnitude distante de 26 arcsecondes,
  • Delta Sagittarii C, une étoile de 15e magnitude distante de 40 arcsecondes,
  • Delta Sagittarii D, une étoile de 13e magnitude distante de 58 arcsecondes de la primaire.

Notes et références

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  1. (en) * gam02 Sgr -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. a et b (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
  3. (en) IAU, « « Star Names », site « IAU », List of January 1st, 2021. »
  4. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 46.
  5. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 41. »
  6. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 125.
  7. (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 357.
  8. Natalia Dimitrievna Kostyuk, « HD-DM-GC-HR-HIP-Bayer-Flamsteed Cross Index », (consulté le )
  9. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 198-203.
  10. (fr) Muḥammad al-Tīzīnī l-Muwaqqit, « Ğadwal al-kawākib al-ṯābita ou Table des étoiles fixes », traduction dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 179.
  11. fr) Ahmed Benhamouda, « Les noms arabes d’étoiles », in Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972, p. 159
  12. (fr) Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī, « Catalogue 2: Abū ᶜAlī al-Ḥasan a-Marrākušī », traduction française, dans Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles…, op. cit, p. 147.
  13. (fr) Jean Jacques Emmanuel Sédillot, Traité des instruments astronomiques des Arabes, composé au XIIIe siècle par Aboul Hhassan Ali de Maroc, traduction et commentaire de J.-J. Sédillot, éditée par les soins de Louis-Amélie Sédillot, Paris : Impr. Royale, 1834, pp. 140-149.
  14. Louis Amélie Sédillot, « Mémoire [ou Supplément] sur les instruments astronomiques des Arabes », Paris : Impr. Royale, 1841, p. 238. »
  15. (en) Edward Ball Knobel, « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 435 »

Liens externes

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