Aller au contenu

El Menia

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

El Menia
El Menia
Vue d'El Menia
Noms
Nom arabe المنيعة
Nom amazigh Tewrirt
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya El Menia
Daïra El Meniaa
Code ONS 4702
Démographie
Population 40 195 hab. (2008[1])
Densité 1,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 30° 35′ 20″ nord, 2° 52′ 47″ est
Altitude 391[2] m
Superficie 27 000 km2
Localisation
Localisation de El Menia
Localisation de la commune dans la wilaya de Ghardaïa (à modifier).
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte topographique d'Algérie
El Menia
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte administrative d'Algérie
El Menia

El Menia[3] ou El Ménéa (anciennement El-Goléa) (en arabe : المنيعة, en tamazight: Tewrirt) est une commune de la wilaya d'El Meniaa en Algérie située à 267 km au sud-ouest de Ghardaïa.

Géographie

[modifier | modifier le code]

El Menia est une commune de la wilaya d'El Meniaa en Algérie située à 267 km au sud-ouest de Ghardaïa.

La superficie de la commune est de 27 000 km2[4].

Elle est distante de 270 km de Ghardaïa, de 410 km d'In Salah et de 360 km de Timimoun[2], son site est situé sur un piton rocheux de l'extrémité orientale du Grand Erg occidental[5].

Localités de la commune

[modifier | modifier le code]

En 1984, la commune d'El-Meniaa est constituée à partir des localités suivantes[6] :

  • Centre-ville
  • Taghit
  • Belbachir
  • Hoffrat El Abbas
  • Vieux Ksar
  • Badriane
  • Belaïd
  • Zouitel
  • Ouled Zid
  • Tin Bouzid
  • Ksar Belkacem
  • Ouled Feradj
Vue sur la commue, la palmeraie et le début des dunes.

Le nom du village منيعة (manīʿa) signifie imprenable, inattaquable, inviolable.

El Goléa était le nom donné à la ville avant l'indépendance de l'Algérie[7]. Elle a conservé ce nom dans les premières décennies de l'indépendance. El Goléa est la déformation du nom El-Kalaa, un mot arabe qui signifie la « forteresse »[8].

En tamazight, elle était appelée Taourirt qui veut dire colline[7], par référence au site du ksar[8].

El Menia est desservie par l'aéroport d'El Goléa[5] situé à 1,5 km au sud-ouest de la ville. La ville est traversée par la route nationale 1 qui relie Alger à Tamanrasset[2].

El Menia a un climat désertique chaud, avec des étés longs et extrêmement chauds et des hivers courts et chauds. Il y a très peu de pluie tout au long de l'année et les étés sont particulièrement secs.

Relevé météorologique à El-Menia
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,9 5,2 9,2 13,6 18,5 23,5 26,1 25,5 22,1 16,1 8,7 4,1 14,7
Température moyenne (°C) 10 12,8 16,8 21,3 26,2 31,5 34 33,5 29,4 23,3 15,8 11,2 22,2
Température maximale moyenne (°C) 17 20,3 24,4 28,9 33,9 39,4 41,9 41,4 36,7 30,4 22,9 18,2 29,6
Record de chaleur (°C)
date du record
27,6
2010
36,6
2010
38,6
2001
43,4
1895
45
1893
49
1930
50,1
1895
49
1895
48
1931
42,2
1892
39
2016
33,6
1981
50,1
1895
Humidité relative (%) 4,8 1,3 7,2 1,6 4,7 0,3 0,2 0,4 4,3 4,9 4 2,3 36,2
Source : [1]


La tombe de Charles de Foucauld à El Menia.

Le vieux ksar d'El Menia a été construit au Xe siècle par les Berbères Zénètes venus de la région de Gourara. Des commerçants ibadites ont également habité le ksar, et enfin les Châamba Lemmadhi l'ont occupé du XVIe siècle jusqu'à la conquête française[9].

Selon la légende, une femme berbère, Mebarka Bent El Khas, avait été nommée reine du ksar[9]. Dans le passé, ce ksar constituait un relais commercial pour les tribus dans le Sahara[7]. Le ksar a été abandonné dès avant la guerre d'indépendance algérienne[2].

En 2015, elle a été érigée en chef-lieu de wilaya déléguée[10]. En 2019, le gouvernement a annoncé la promotion des wilayas déléguées du Sud, en dix nouvelles wilayas[11].

Démographie

[modifier | modifier le code]

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune est évaluée à 40 195 habitants contre 28 848 en 1998[12].

La palmeraie produit des dattes de deglet nour, des abricots, des pêches, des pruniers, des cerises, des figues, des oranges, des mandarines et des citrons[5].

La marque des eaux minérales El-Goléa y tient sa source et son usine d'embouteillage.

El Menia est un centre artisanal actif de tapisserie[5].

Le ksar d'El Menia est classé patrimoine national depuis 1995, il est bâti sur une colline de forme pyramidale qui domine toute la palmeraie[9]. Il se compose de trois parties ; la première partie se trouve au pied de la colline ; elle est destinée aux caravanes de passage et aux visiteurs. La seconde partie, aussi appelée Casbah, est la plus importante, elle était occupée par une grande majorité de la population. Les tours de contrôle se dressent sur une hauteur qui domine les vallées[7].

El Menia abrite l'église Saint-Joseph et la tombe de Charles de Foucauld[5], et de nombreuses koubbas et de roses des sables[2].

La commune possède également un gisement préhistorique[2].

Personnalités liées à El Menia

[modifier | modifier le code]
  • Zergat Hadda, femme d'affaires algérienne, propriétaire de la marque des eaux minérales (El-Goléa) y est née en 1951.
  • Charles de Foucauld, père missionnaire, mort en 1916 et d'abord enterré à Tamanrasset. Sa dépouille a été transportée à El Goléa en 1948. Il repose au petit cimetière chrétien de Saint-Joseph, à côté d'une grande église surnommée la 'Cathédrale du désert'. Il dessina aussi cette oasis, comme on peut le voir dans sa Vue d'El-Goléa (), conservé à la Bibliothèque nationale de France.
  • Jean Dubuffet, peintre de l'art brut, y a séjourné à trois reprises entre 1947 et 1949 car il était intéressé par l'art berbère[13].
  • François Augiéras, écrivain, y séjourne en 1948 auprès de son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite. Il s’inspire de ce séjour pour écrire Le Vieillard et l'Enfant, qui sera publié aux Éditions de Minuit, en 1954, sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. El Goléa forme le cadre de ce roman à caractère initiatique.
  • Nasreddine Degga, artiste, humoriste et imitateur y est né en 1961.
  • Le père de Yacine Brahimi est issu de cette localité.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Wilaya de Ghardaia : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  2. a b c d e et f Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 245-246
  3. Également typographié El Meniaa.
  4. Superficie des communes de la wilaya de Ghardaïa sur son site officiel. Consulté le 26/01/2011.
  5. a b c d et e Daniel Babo, Algérie, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », (ISBN 978-2-911328-25-1), p. 151
  6. « Décret no 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Ghardaïa » [archive du 2 march 2013 or before], Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1578
  7. a b c et d Djazairess - Le vieux ksar, entre mythe et abandon
  8. a et b Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 294
  9. a b et c Ksar de Menea, sur le site de l'opvm.
  10. Badreddine Yousfi, « Les territoires sahariens en Algérie. Gouvernance, acteurs et recomposition territoriale », L’Année du Maghreb [Online], 16 | 2017, Online since 05 July 2017, connection on 16 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/anneemaghreb/2951 ; DOI : https://doi.org/10.4000/anneemaghreb.2951
  11. « Conseil de la nation: adoption du projet de loi relative à l'organisation territoriale du pays »
  12. (en) Ghardaïa Province in Algeria sur le site de citypopulation
  13. « Roses d'Allah, clowns du désert », Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Paris, Fondation Dubuffet, 2008, t. III, p. 7-11.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]