Famille von Dönhoff
La famille von Dönhoff[1] est une famille de la noblesse immémoriale allemande, originaire du comté de La Marck à Dunehof en Westphalie qui s'est installée en Livonie, puis en Prusse à partir de 1620.
Historique
[modifier | modifier le code]C'est vers 1330 qu'arrive chez les chevaliers Porte-Glaive un ancêtre de la famille du nom de Hermanus de Dönhoff dans ce nouvel espace immense entre la Vistule et le lac Peïpous au nom que l'histoire retient comme étant la Livonie. Des siècles durant, Danois, Suédois, Polonais, Russes, puis Prussiens se combattent ou s'allient pour ces territoires. Les chevaliers teutoniques sont arrivés au XIIIe siècle à l'est de la Vistule dans de grands espaces non défrichés. L'ordre distribue de vastes terres en fief aux chevaliers laïcs à charge pour eux d'entretenir un service armé. Quarante arpents (près de 700 ha)[2] donnent l'obligation au chevalier de servir en grand harnois[3] et un destrier caparaçonné, accompagné de deux cavaliers. Pour moins de quarante arpents, on n'exige que des armes légères et un cheval.
Hermanus de Dönhoff, qui avait épousé une Pappenheim, fait construire au sud de Riga un second Dunehof, château fort au bord de la Muhs. Peu à peu, au fil des ans, les fiefs sont vendus aux chevaliers laïcs qui étaient devenus créanciers de l'ordre. Lorsque l'ordre est dissous après être passé à la réforme protestante, et que le dernier maître de l'ordre livonien Gotthard von Ketller[4], devenu luthérien, signe l'acte de soumission aux Polonais en 1567, commence l'ascension de la famille. Les terres au nord de la Düna passent au royaume de Pologne, celles au sud deviennent le duché de Prusse, satellite de la Pologne et fort convoité. Les Döhnoff se trouvent pour les uns, selon l'emplacement de leurs domaines, vassaux de la Pologne (cette lignée s'éteint au début du XIXe siècle) et pour les autres de la Prusse. Gert le Vieux von Dönhoff, qui était banneret de Livonie, adopte aussi le luthéranisme et se retrouve à la tête d'immenses domaines à sa mort en 1574 à Riddelsdorf (lv). Magnus Ernst, autre ancêtre des Dönhoff, qui avait été ambassadeur de Pologne en Saxe et au Brandebourg, a ainsi acquis par gage des terres au bord du Pregel qui forment plus tard le domaine de Friedrichstein dans la future province de Prusse-Orientale. Il est voïvode de Pernau. D'autres Dönhoff demeurent catholiques, comme Jean-Casimir qui devint prêtre, entra à la curie sous Innocent XI et fut nommé ambassadeur de Rome en Pologne et cardinal. Un autre, Caspar von Dönhoff, né en 1587, fut nommé prince et grand maréchal de la couronne de Pologne. Ses fils s'allièrent à de grandes familles du pays, les Radziwill, Leszczyński et Osalinski. Son frère, Gerhard von Dönhoff, fut envoyé par Ladislas IV de Pologne à Paris signer son acte de mariage avec la fille du duc de Mantoue, Louise-Marie de Gonzague-Nevers. En services rendus, il fut nommé castellan de Dantzig.
Les Dönhoff luthériens sont élevés au titre de comte du Saint-Empire en 1633 et les Dönhoff catholiques (vassaux de la Pologne) sont élevés au titre de comte du Saint-Empire en 1637, par Ferdinand III.
Une branche des Dönhoff luthériens s'installe en Prusse-Orientale en 1620 et acquiert le domaine de Friedrichstein (en leur possession de 1666 à 1945) à 19 km de Königsberg. Le château de Dönhoffstädt, anciennement Wolfsdorf, passe, à l'extinction de cette branche en ligne masculine, aux Stolberg-Wernigerode (jusqu'en 1945).
Membres éminents
[modifier | modifier le code]- Friedrich von Dönhoff (1639-1696), général
- Jerzy Albrecht Denhoff (de) (1640-1702), évêque
- Jan Kazimierz Denhoff (1649-1697), cardinal
- Otto Magnus von Dönhoff (1665-1717), général
- Bogislaw Friedrich von Dönhoff (de) (1669-1742), général
- Ernst Wladislaus von Dönhoff (de) (1672-1724), général
- Alexander von Dönhoff (1683-1742), général
- Karl Friedrich Ludwig von Dönhoff (de) (1724-1778), général
- Christian von Dönhoff (de) (1742-1803), ministre
- Sophie von Dönhoff (1768-1838), épouse morganatique de Frédéric-Guillaume II
- August Heinrich Hermann von Dönhoff (de) (1797-1874), ministre
- Louis von Dönhoff (de) (1799-1877), général
- Karl August von Dönhoff (1845-1920), diplomate
- Marion von Dönhoff (1909-2002), journaliste, écrivain et éditrice
Références
[modifier | modifier le code]- Parfois écrit aujourd'hui en polonais Denhoff
- Un arpent est équivalent à dix-sept hectares
- in Comtesse Marion Dönhoff, op. cité p. 150
- Les terres de l'ordre livonien qui lui sont soumises sont dénommées alors duché de Courlande et de Sémigalie.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marion von Dönhoff, Une enfance en Prusse orientale, Paris, Albin Michel, 1990, traduit de l'allemand par Colette Kowalski
- Anne Laszlo, Marion Gräfin Dönhoff - La "comtesse rouge" du journalisme allemand, Paris, Éditions L'Harmattan, 2014, (ISBN 978-2-343-03581-9)
- (de) Walter Bußmann, « Dönhoff, Grafen von. », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 4, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 26 (original numérisé).
- Johann Friedrich Gauhe: Des Heiligen Römischen Reichs Genealogisch-Historisches Adels-Lexikon. Leipzig 1719, Band 2, S. 183–188.
- Genealogisches Handbuch der Baltischen Ritterschaften (Neue Folge) (de), Band 3, Hamburg 2013, S. 127–217.
- « 1151 » dans Johann Heinrich Zedler, Universal Lexicon, vol. 7, Leipzig, (lire en ligne), p. 599
- Anton Balthasar König: Biographisches Lexikon aller Helden und Militärpersonen. 1788, 1. Band, S. 365–370.
- Johann Christian von Hellbach: Adels-Lexikon, 1. Band, Ilmenau 1825 S. 285.
- Johann Samuel Ersch, Johann Gottfried Gruber: Allgemeine Enzyklopaedie der Wissenschaften und Kuenste in alphabetischer Folge von genannten Schriftstellern. 1836, S. 51–55.
- Leopold von Zedlitz-Neukirch: Neues preussisches Adelslexicon. Leipzig 1836, S. 425–426.
- K. H. von Busse und A. Buchholtz (Anhang): Magnus Ernst Graf von Dönhoff. Nachrichten über ihn und sein Geschlecht. In: Mitteilungen aus dem Gebiete der Geschichte Liv-, Est- und Kurlands 7. 1854, S. 281–342.
- Leopold von Ledebur: Adelslexikon der preußischen Monarchie. 1854 Band 1, S. 175–176.
- Otto Titan von Hefner: Stammbuch des blühenden und abgestorbenen Adels in Deutschland. 1 Band 1858 S. 288.
- Siebmacher: Band III, 1.–3. Abteilung, Adel des Königreichs Preußen. 1857, Tafel 6.
- Ernst Heinrich Kneschke: Neues allgemeines deutsches Adels-Lexicon. Leipzig 1860, Band 2, S. 522–525.
- Adam Boniecki (de): Herbarz Polski. Band 4 (Czetwertyńscy - Dowiakowscy), Warschau 1901, S. 250–256 DjVu polnisch
- Gustav Sommerfeldt (de): Preussische Beziehungen der Kurländischen Herren von Dönhoff. In: Jahrbuch für Genealogie, Heraldik und Sphragistik (de). 1909/10, S. 83–88.
- Gothaisches Genealogisches Taschenbuch der Gräflichen Häuser. Justus Perthes, Gotha, GA, 1826 St., 1942, v. Dönhoff.
- Otto Magnus von Stackelberg (de) (Bearb.): Genealogisches Handbuch der estländischen Ritterschaft. Teil 2, 3: Estland. Bd.: 3, Görlitz 1930, S. 38–45.
- Genealogisches Handbuch des Adels. C. A. Starke Verlag, Limburg (Lahn), gräfliche Häuser, Band 2, 1952, S. 111–115; Band 40, 1967, S. 84–89; Band 94, 1988, S. 164–168.
- Genealogisches Handbuch des Adels. Adelslexikon. Band II, Band 58 der Gesamtreihe, S. 509, C. A. Starke Verlag, Limburg (Lahn) 1974, (ISSN 0435-2408)
- Detlev Schwennicke: Europäische Stammtafeln. Neue Folge, Vittorio Klostermann, Frankfurt am Main 2002, Band XX, (Tafeln 110–118 ), (ISBN 978-3-465-03166-6).
- Kilian Heck, Christian Thielemann (Hrsg.): Friedrichstein. Das Schloß der Grafen von Dönhoff in Ostpreußen. Deutscher Kunstverlag, München/Berlin 2006, (ISBN 3-422-06593-8).
- Max von Spießen: Wappenbuch des Westfälischen Adels, Band 1, Görlitz 1901–1903, S. 41; Band 2, Görlitz 1903, Tafeln 93, 99 und 106a.
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :