Bérabich
Les Bérabich (variante : Brabiche) (en arabe : "البرابيش") désigne une population d'origine arabo hassan , concentrée au nord de Tombouctou, qui serait arrivée à la fin du XVe siècle et aurait réussi à contrôler rapidement les routes commerciales de Tombouctou vers le nord.
On sait, en effet, qu'au cours du XVe siècle les Hassanes conduites par les fils de Hassan, font irruption dans l'extrême sud marocain et de là vont sans arrêt progresser dans le Sahara occidental, et arriver un jour à la lisière du Soudan, c'est-à-dire des pays noirs, de Saint-Louis à Tombouctou. Cette invasion des fils de Rahmoun se produisit à la fois en Mauritanie et vers le Niger, c'est sous le nom de Rehamin qu'ils se mêlent à l'histoire locale. Vers le Niger c'est, dit la tradition des Bérabich, sous le nom d'Oulad Abd Er-Rahman, ou Oulad Rahmoun ben Chebel. Elle ajoute « Il y eut deux migrations successives. » La plus ancienne de ces migrations, sur laquelle il n'y a presque plus de renseignements, amena les premières fractions en bordure du Niger, de Goundam à Gao, en territoire saharien.
On sait, d'après l'étude des tribus maures du Sahel et du Hodh,[Laquelle ?][1]que Hassan, prototype du conquérant arabe de l'extrême-Sud marocain, eut trois fils Delim, Oudeï et Hamma (xve siècle). À Delim, à ses fils et serviteurs, à leur descendance échurent le rivage de l'Atlantique, le Río de Oro d'aujourd'hui, où nomadisent toujours les Oulad Delim. À Oudeï, et à tous les siens, la Mauritanie et le Sahel soudanais où fleurirent les « Vodei populi ) de la carte de Giulio Sanuto et où nomadisent toujours les nombreuses tribus hassanes, qui constituent sa postérité. À Hamma, le centre saharien, de l'Iguidi au Niger. Hamma, fils de Hassan, eut cinq fils Chebel, Omran, Saïd, Ghannam et Akerma. Chebel, l'ancêtre éponyme d'une tribu aujourd'hui dispersée du Niger au Touat, les Beni Chebel occupait l'Adrar, les Oulad Gheïlan, qui y sont toujours sont un débris des Beni Chebel, battues par leurs cousins les Oulad Rizg, fils d'Oudeï, ayant perdu leurs palmiers, leurs biens et quatre-cents des leurs, la plupart des fractions Beni Chebel durent évacuer l'Adrar, suivis des campements de leurs cousins, fils d'Omran, de Saïd, de Ghannam et d'Akerma.
Sous la conduite de Berbech, ils s'installèrent dans l'Azawad, vers la fin du quinzième siècle et dans le courant du seizième siècle, et furent les premiers agents de l'arabisation des Imoqcharen. C'est à ces Bérabich-Ià, ou gens de Berbech, que font allusion les Tarikh soudanais. Aujourd'hui dans chaque fraction Oulad Omran, Oulad Saïd et Oulad Ghannam, le souvenir historique de ces origines s'est bien conservé. Ils disent « Nous sommes les descendants d'Omran, fils de Hamma ; de Saïd, fils de Hamma; de Rennam, fils dé Hamma. Nos frères les Beni Chebel se sont fondus un peu partout, chez nous et ailleurs. Nos frères les Akerma se sont fondus dans les Oulad Ghannam.
La deuxième migration, plus récente, remonte un peu avant 1650[Quand ?]. Voici, d'après le Tarikh des Berabich, dans quelles conditions elle se produisit il y avait trente à quarante ans que la première migration avait eu lieu, et c'était à la fin du règne de Moulay Ahmed le Dzehebi (par conséquent vers 1603[Quand ?], quand un saint homme des Rehamna Berabich (Oulad Chebbel), Abou Makhlouf, vint chercher fortune dans le pays, où ses compatriotes réussissaient si bien depuis une génération. II s'installa à Araouan, auprès du Cheikh Sidi Ahmed ag Ada, dit « Leggada », l'ancêtre des gens d'Araouan d'aujourd'hui, et se fit connaître par ses vertus islamiques et par ses talents commerciaux.Plusieurs de ses parents vinrent le voir et s'adonnèrent aussi au négoce. Bref, un beau jour, quatre campements rehamna, groupés sous le nom d'Oulad Aamer, s'ébranlèrent à leur tour du Maghreb, et vinrent s'établir dans l’Iguidi. « C'étaient les Oulad Sliman, les[Qui ?], Oulad Ahmed, les Delouat et les Oulad Yaïch, les Oulad Sliman, le kebir du premier campement et le chef de la migration, était le fils aîné même d'Abou Makhlouf.
Après plusieurs guerres intestines, les Oulad Sliman l'emportent et établissent un émirat, tenu par la famille d'Ahel Rahal.
Les grandes tribus actuelles
[modifier | modifier le code]- Oulad Slaiman (variante : Sliman
- Gouanine
- Oulad Driss (variante : Idriss)
- Oulad Ghannam
- Oulad Ich (variante : oulad Iich)
- Oulad Oumran
- Nwaji (variante : Nouaji, Nouagi)
- Oulad Ghailan (variante : Khaylan)
- Ahl Araouane (variante : Arawane)
- Ahl Boujbeiha (variante : Boujbehé)
- Oulad Bouhanda
- Raghan (variante : Reghan)
- Sakakna (variante : Eskakana)
- Lemhafidh
- Chourfa
- Oulad Boukhsib
- Tourmoz (variante : Tourmouz)
- Alwasra (variante : Ouasra)
- Ahl Kaouri (variante : Koury)
- Oulad Bouhanda
- Nouwaji
Références
[modifier | modifier le code]- Paul Marty, Etudes sur l'Islam et les tribus du Soudan Tome III Les tribus maures du Sahel et du Hodh, Paris, Editions Ernest Leroux, , 475 p. (lire en ligne), p. 7
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Attilio Gaudio, « Les Berabich (de Marrakech à Tombouctou) », in Les populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture, Karthala, Paris, 1993, p. 149-156 (ISBN 2-86537-411-4)
- Paul Marty, « Les Berabich », in Études sur l'Islam et les tribus du Soudan, tome 1, E. Leroux, Paris, 1920, p. 177-253, lire en ligne sur Gallica
- Mohamed Taher Slaïmany, Tombouctou : contes et poésie des Bérabich, tome 1, La dune conte à la lune, Éditions Jamana, Bamako, 1995, 97 p. (ISBN 2-910454-07-X)
- Sidi Mohammed Youbba, Histoire économique des Bérabich, ENS Bamako, 1975, 56 p. (mémoire de fin d'études)
- Sidi Mohammed Youbba, « L'Azalaï, activité essentielle des Berabich », in Sankore, no 1, janvier 1985, p. 39-65 ; no 2, juillet 1985, p. 17-26