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Abu Jahl

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Abu Jahl
Biographie
Naissance
Décès
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Badr (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
عمرو بن هشام بن المغيرة المخزومي القرشي الكناني (أبو جهل)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant
Autres informations
Conflit

Amr ibn Hishâm al-Makhzûmî (arabe : عمرو بن هشام المخزومي), surnommé Abû al-Hakam (arabe : أبو الحَكَم) puis Abû Jahl (arabe : أبو جهل), né à la Mecque en 572 et mort le 13 mars 624, soit le 17 Ramadan de l'an 2 de l'Hégire (هجرة Hijra), à la bataille de Badr, est un notable mecquois polythéiste du clan des Banû Makhzûm, une branche influente de la tribu de Quraych.

Abu Jahl est l'un des plus farouches adversaires de Mahomet au début de sa prédication : il torture de ses mains de nombreux musulmans, esclaves mecquois. Il transperce notamment de sa lance Sumayyah bint Khayyat, une de ses esclaves, considérée comme la première femme martyre de l'islam, après l'avoir attachée et longuement torturée. Avant l'Hégire, il blesse Mahomet :

« Un autre jour, le prophète se trouvant sur le mont Safâ, Abû Jahl ibn Hichâm, s'approcha de lui, l'accabla d'injures, lança contre lui une pierre et lui fit une blessure à la tête. Le sang coula sur la figure du prophète ; mais il ne dit rien, se leva et retourna dans sa maison[1] . »

Après l'Hégire, il est présent à chaque expédition.

Abû Jahl meurt au cours de la première véritable bataille entre les musulmans et les clans mecquois à Badr (en [2]), assailli par deux jeunes garçons, dont un perd un bras dans le combat.

« Abdallah ibn Mas`ud, l'un des plus fiables des musulmans, s'était dit : Je m'occuperai des morts ; j'irai voir lesquels d'entre les quraychites ont été tués. En examinant les cadavres, il trouva Abû Jahl, qui avait encore un souffle de vie. [...] Abdallah lui trancha la tête, la porta au prophète et la jeta sur la terre devant lui. Le Prophète se prosterna et rendit grâce à Dieu[3]  »

À la tombée de la nuit, les cadavres sont jetés dans un puits sans eau. Le prophète, se plaçant au bord du puits, appelle chacun des morts par son nom et dit :

« Vous étiez tous mes parents ; vous m'avez accusé de mensonge, tandis que des étrangers ont cru à mes paroles ; vous m'avez chassé de ma patrie, des étrangers m'ont accueilli ; vous m'avez combattu, et des étrangers ont combattu pour moi. Tout ce que Dieu m'a promis, la victoire sur vous et votre châtiment, s'est réalisé sur vous[3] . »

Citations coraniques

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Sourate 96, Al-Alaq (L'Adhérence), versets 9 à 19.

9 As-tu vu celui qui interdit

10 à un serviteur d'Allah [Muhammad] de célébrer la Salat ?

11 Vois-tu s'il est sur la bonne voie,

12 ou s'il ordonne la piété ?

13 Vois-tu s'il dément et tourne le dos ?

14 Ne sait-il pas que vraiment Allah voit ?  

15 Mais non ! S'il ne cesse pas, Nous le saisirons certes, par le toupet,

16 le toupet d'un menteur, d'un pécheur.

17 Qu'il appelle donc son assemblée.

18 Nous appellerons les gardiens [de l'Enfer].

19 Non ! Ne lui obéis pas; mais prosterne-toi et rapproche-toi.

Notes et références

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  1. Tabarî 2001, tome II, p. 74.
  2. Ramadan 2 A.H.
  3. a et b Tabarî 2001, tome II, p. 162.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Tabarî (trad. Hermann Zotenberg), La Chronique : Mohammed, sceau des prophètes, t. II, Éd. Actes Sud / Sindbad, (ISBN 978-2-7427-3318-7).