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Étel

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Étel
Étel
Parvis de la mairie.
Blason de Étel
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Lorient
Intercommunalité Auray Quiberon Terre Atlantique
Maire
Mandat
Guy Hercend
2020-2026
Code postal 56410
Code commune 56055
Démographie
Gentilé Étellois
Population
municipale
2 055 hab. (2021 en évolution de +5,33 % par rapport à 2015)
Densité 1 181 hab./km2
Population
agglomération
11 498 hab.
Géographie
Coordonnées 47° 39′ 30″ nord, 3° 11′ 58″ ouest
Altitude m
Min. 0 m
Max. 17 m
Superficie 1,74 km2
Type Petite ville
Unité urbaine Belz
(ville-centre)
Aire d'attraction Belz
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton de Quiberon
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Étel
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Étel
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Étel
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Étel
Liens
Site web www.mairie-etel.fr

Étel [etɛl] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.

Géographie

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Localisation et description

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Les communes limitrophes sont Belz, Erdeven et Plouhinec.

Rose des vents Belz Belz Rose des vents
Plouhinec N Erdeven
O    Étel    E
S
Erdeven Erdeven

Étel se situe à 18 km d'Auray, 30 km de Lorient et 30 km de Vannes.

Carte
Carte de la commune avec localisation de la mairie.

Le territoire communal est très restreint : seulement 1,740 km2 (174 ha) et presque totalement urbanisé (quelques champs subsistent toutefois au nord-est de la commune, au voisinage de l'étang du Sac'h, ainsi qu'au sud-est, près du hameau de Keranroué, lequel appartient à la commune d'Erdeven), d'où une densité de population élevée, supérieure à 1 100 hab./km2, Étel comptant 2 013 habitants en 2018[1].

Géologie et relief

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La barre d'Étel.
Étel, au bord de sa rivière.

Étel donne son nom à un aber , la rivière d'Étel, qui se termine par un dangereux banc de sable sous-marin, connu sous le nom de « barre d'Étel ». Cette barre entraîne des difficultés pour la navigation.

Les altitudes sont modestes au sein du finage communal, comprises entre le niveau de la mer et, a maximum, 17 mètres vers Le Sac'h et Kerevin (l'altitude moyenne est de neuf mètres). La commune est limitée à l'ouest par la rive gauche de la ria d'Étel (de la Pointe de la Garenne au banc du Stang), au nord par la rive gauche de la rivière du Sac'h et de l'étang du Sac'h (qui séparent Étel de Belz), au sud par le minuscule fleuve côtier le Ré et à l'est la limite avec Erdeven ne s'appuie sur aucun élément naturel.

La partie du littoral bordant la rivière d'Étel est relativement découpée, alternant pointes (Pointe de la Garenne, Pointe du Pradic) et baies peu prononcées (Porh Billiette, Anse Pradic, Banc du Stang). Le bourg initial est situé sur un promontoire au nord de l'Anse Pradic à une altitude comprise entre dix et quinze mètres[2].

La partie du littoral bordant la Rivière du Sac'h est urbanisée de manière peu dense et plusieurs espaces boisés privés y subsistent de part et d'autre de Grapeleu ; en amont du Moulin du Sac'h (un ancien moulin à marée), les rives de l'étang du même nom sont restées agricoles.

Le littoral côtier atlantique fait partie du plus grand cordon dunaire de Bretagne qui s'étend de la pointe de Gâvres au fort de Penthièvre sur la commune de Saint-Pierre-Quiberon[3], mais appartient en fait à la commune d'Erdeven, en raison des dimensions restreintes du territoire communal. Ce massif est coupé seulement par la ria d'Étel. Ce massif dunaire se serait formé il y a 2 500 ans environ et plus de 800 espèces végétales y sont inventoriées ; il comprend des zones humides d'origine naturelle. Cet espace naturel est menacé par la surfréquentation touristique, l'existence de décharges sauvages et la prolifération d'espèces invasive, mais d'importantes mesures de protection ont été prises[4].

À Erdeven, notamment à hauteur de la ria d'Étel, le trait de côte a reculé par endroits de 0,60 à 0,90 mètre par an entre 1952 et 2009[5].

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[8].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 903 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Auray à 16 km à vol d'oiseau[9], est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 969,3 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].

Voies de communication et transports

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La commune d'Étel est desservie par la D 105 venant d'Auray via Erdeven et par la D 16 en direction de Belz, laquelle permet aussi la liaison routière en direction de Lorient en empruntant le Pont Lorois qui traverse la Rivière d'Étel. Un bac relie Étel à Le Magouër pendant la saison touristique[13].

Le port d'Étel, ancien port de pêche florissant, est de nos jours essentiellement un port de plaisance disposant d'une capacité d'accueil de 460 bateaux sur pontons et de 46 places pour les visiteurs. Son tirant d'eau maximum est de trois mètres[14].

Au , Étel est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Belz[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Belz, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[17]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].

La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[20]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[21].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (80,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (80,4 %), zones humides côtières (5,1 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), terres arables (4,8 %), eaux maritimes (4,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Morphologie urbaine

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Projets d'aménagements

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Déjà attestée sous la forme latine Ectell vers l'an 1000 dans le cartulaire de Sainte-Croix en Quimperlé, Hervé Abalain relève une forme Ectell flumen au XIe siècle[23] où le latin flumen (flot, eau courante, courant, flux, fleuve…) fait clairement référence à l'aber. Ainsi, enk-tell flumen pourrait signifier « la côte / la terre / l'embouchure étroite de la rivière », possiblement (bien qu'historiquement incertain compte tenu du manque de données sur l'évolution de la géographie côtière locale au fil des siècles) en référence à la barre, banc de sable mouvant mais permanent, qui resserre considérablement la passe d'entrée et joue un rôle de réelle barrière très difficilement franchissable pour une embarcation, même moderne, les jours de ressac. On retrouve la forme Itell en 1636, et Intel en 1811.

Le nom breton actuel de la commune est An Intel.

Ainsi, il semble que le nom d'Étel soit intimement lié à la ria. Bien que d'origine incertaine, Étel viendrait du breton in tallus (terre ferme) ou plus probablement du vieux breton ectell (ou enk'tell) avec enk pour « étroit » ou « détroit »[24]. Tell pourrait s'expliquer par tell / tallus, qui pourrait s'apparenter au gaulois *talutum (versant, côte…) ou *talos (front, pente raide…) ou encore le britonnique tal de même sens.[Information douteuse]

Préhistoire

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En 1892 Félix Gaillard[Note 4] énumère et décrit dans la commune 3 dolmens en ruines, respectivement à Er Rogen, Roch'er Argant et Roch'er Crés[25].

Joseph-Marie Le Mené indique à la fin du XIXe siècle l'existence de dolmens ruinés près du bourg[26] et Zacharie Le Rouzic en indique un en 1911, démoli par son propriétaire, près du moulin du Sac'h[27]. Il n'existe plus de nos jours aucun monument mégalithique sur le territoire communal.

Joseph-Marie Le Mené écrit en 1891 que l'on remarque des briques romaines tombées sur la grève et les fondements d'un mur romain dans la falaise près de Pen-er-Ster[28] (Penester) [en fait au sud de la Pointe Pradic]. La villa gallo-romaine de Mané-Vechen se trouve en face d'Étel, sur la rive droite de la rivière d'Étel, mais dans la commune de Plouhinec).

À la fin du Moyen Âge, des textes indiquent que les lieux de Kerevin et du Sac'h dépendaient de la seigneurie de Keravéon en Erdeven[29].

Le XIXe siècle

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Étel, simple village d'Erdeven

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Étel était un simple village, dénommé aussi Saint-Pierre-d'Erdeven, d'Erdeven que A. Marteville et P. Varin décrivent ainsi en 1843 :

« Intel ou Étel est un petit port avec bureau des douanes. Il compte plusieurs presses à sardines. On exporte celle-ci au loin, ainsi que l'oignon, dont la culture est très développée dans ce pays. L'entrée de la petite rivière qui donne son nom à ce port est fermée par un rocher que l'on nomme la barre d'Intel, et qui ne permet l'accès qu'aux barques et qu'aux navires d'un faible tonnage ; encore ceux-ci sont-ils tenus de profiter des grandes marées[30] »

La création de la commune en 1850 et les modifications territoriales survenues

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Une pétition en date du rédigée par les notables du village (armateurs, négociants, industriels de la sardine) demande la séparation d'avec Erdeven.

La paroisse d'Étel est créée le (une première chapelle sommaire fut édifiée en 1830 à Kerévin car Étel ne disposait jusque-là d'aucun lieu de culte, et une chapelle de meilleure qualité, devenue l'église paroissiale lors de la création de la paroisse, fut construite en 1835[31]). La commune a été instituée par un décret promulgué le par démembrement de la commune d'Erdeven. La nouvelle commune a alors 1 022 habitants pour un territoire limité à 202 hectares[28].

« En 1850, l'essor du village avait amené les habitants de ce bout de terre qui borde la rivière d'Étel à réclamer leur autonomie communale (…). La rurale Erdeven a dû lui accorder chichement un maigre territoire, se réservant les dunes et les plages désertes, dont on ignore alors l'avenir touristique. (…) Étel jouit donc d'un petit territoire entre la rivière du Sac'h, qui sépare Belz d'Erdeven, et le ruisseau du Ré au bord des dunes de la Falaise (massif dunaire Quiberon - Gâvres (…). Cette commune devient un vrai port de pêche, accroché comme une bernique à son rocher face à la barre souvent dangereuse de l'entrée de la rivière, le plus près possible des dunes de la Falaise, dont il est séparé par le petit marais du Pradic. Le Magouër, réduit à quelques maisons, reste sous la dépendance de la commune de Plouhinec. Il fait cependant partie de l'ensemble portuaire étellois et servira d'abri d'hivernage pour les bateaux ; en effet la rivière est à la fois frontière et lien. Les sites antiques qui la bordent, Mané Vechen à l'ouest et la fosse à garum à l'est, nous rappellent la solidarité ancienne des deux rives[32]. »

En 1863 un rapport du Conseil général du Morbihan écrit : « Le village d'Étel, lieu de pêche et petit port, demanda son érection en commune, appuyant cette demande sur ce que la population d'Étel, exclusivement commerciale, industrielle et maritime, ne pouvait partager la vie communale avec la population d'Erdeven, exclusivement agricole. Erdeven ne fit aucune opposition à cette demande (…). L'érection en paroisse eût lieu en même temps », mais, à la suite d'une erreur administrative seule la section A du cadastre fut érigée en commune, si bien que les villages de la section B du cadastre restèrent rattachés à la commune d'Erdeven alors qu'ils se retrouvèrent dans la paroisse d'Étel. En 1863 « les villages de la paroisse d'Étel [et] sept autres villages d'Erdeven, Le Cosquer, Kerveheny, Keranroué, Tehuen, Saint-Germain, Croix-Izan, Kerprat, demandent à s'annexer à Étel ». Cette demande ne fut que partiellement satisfaite, la plupart des villages restèrent dans la commune d'Erdeven, seuls ceux membres de la paroisse d'Étel, comme Pénester et Goh Lannec, étant annexés par la commune d'Étel par un décret du [33]. Les villageois de Keranroué, Kervénéhy, Le Cosquer et Saint-Germain réitérèrent en vain leur demande d'annexion à Étel en 1865[34].

La station de sauvetage d'Étel

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Construite en 1866, la station de sauvetage en mer d'Étel reçoit son premier canot de sauvetage en 1867 grâce au soutien de l'impératrice Eugénie: la Seyne, un canot à avirons, comme les deux suivants : le Prosper Giquel en 1889 et le Papa Poydenot en 1913. Le premier canot à moteur dont dispose la station de sauvetage est le Vice-Amiral Schwerer en 1939 (il sauva trente-trois vies en vingt-neuf sorties entre 1939 et 1958 ; il est détruit lors du drame du ) ; le Vice-Amiral Schwerer II (un simple zodiac) lui succéda provisoirement. Le sixième canot de sauvetage d'Étel, le Patron Émile Daniel (dénommé ainsi en hommage au patron du Vice-Amiral Schwerer disparu lors du drame du ) lui succède en 1962. Il est placé dans un nouvel abri construit face à la glacière municipale et inauguré le . Le Champlain lui succède en 2004 et le Nohic en 2013[35].

Des naufrages fréquents au niveau de la barre d'Étel

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Alfred Bertrand écrit en 1888 qu'« il ne se passe pas d'année que l'on ne signale plusieurs sinistres causés par la barre d'Étel »[36]. La liste exhaustive des naufrages survenus et des bateaux secourus serait trop longue et se perd dans la nuit des temps, faute de documents écrits pour les dates lointaines, sauf exception : par exemple le journal Le Publicateur du évoque le naufrage d'une chaloupe sur la barre d'Étel ; les cinq hommes à bord furent noyés[37]. Quelques exemples plus récents : le la chaloupe Jeune-Lucie, montée par cinq hommes d'équipage et un mousse, qui se rendait sur son lieu de pêche, chavire en franchissant la barre d'Étel ; le gardien du phare donna l'alerte et les hommes furent sauvés par le canot de sauvetage d'Étel[38]. En 1889, le prix Prosper Giquel est attribué à l'équipage du canot de sauvetage d'Étel pour le sauvetage de deux hommes de l'équipage du sloop Étel, des six hommes de l'équipage de la chaloupe La Colombe[39]. En 1892 le prix Thomassy est attribué à la station de sauvetage d'Étel pour le sauvetage de 18 hommes à bord des chaloupes de pêche V. B. le , Belliqueuse le et Première le [40]. Un autre prix, le prix du commissaire de la Marine Adelson Cousin, est attribué à la station d'Étel pour avoir secouru le avec son canot de sauvetage , le Prosper-Giquel, une barque de pêche, le Saint-Joseph, échoué sur la barre d'Étel[41]. Le même canot de sauvetage sauve 7 hommes du Forbin le [42]. Le le dundee Alexandrine s'échoue au niveau de la barre d'Étel ; l'équipage fut sauvé grâce à un système de va-et-vient[43]. Le le bateau de pêche La-Sœur-des-Quatre-Frères s'échoue au niveau de la barre d'Étel ; l'équipage est sauvé par le canot de sauvetage d'Étel (patron Le Floch), qui avait déjà secouru deux autres bateaux la même année, le 11 mars et [44]. Le l'équipage du dundee Peau-d'Âne est sauvé grâce à un système de lance-amarres[45].

La pêche sardinière et sa reconversion

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Le cadastre de 1845 fait état de l'existence à Étel de six presses à sardines et d'un établissement pour confire la sardine[46]. Une enquête de 1847 recense cinq presses à sardines (celles d'Alexandre-Marie Somyé fils, de Marquet, de la veuve Plumette, de Louis Le Port et de Louis Parfait Le Gloahec), toutes créées entre 1805 et 1827, qui emploient en tout cinquante-cinq ouvriers pendant environ quatre-vingts jours chaque année (le sel utilisé venait du Croisic)[47].

La création, grâce à la mise au point de l'appertisation, en 1850 d'un « établissement pour confire la sardine » à Étel fut à l'origine de l'essor du port sardinier, transformant le petit village de pêcheurs en une petite ville. Les presses d'antan sont abandonnées et c'est à qui créera sa friterie, les chevalets permettant de sécher les sardines avant leur préparation en vue de leur mise en boîtes s'étendant un peu partout dans les rues[32]. Cet essor prit fin avec la raréfaction des sardines à partir de 1880, la crise sardinière culminant en 1902-1903.

Étel : l'arrivée des sardiniers (carte postale début XXe siècle).

Le musée des thoniers d'Étel décrit ainsi l'activité sardinière : « Chaque jour les sardiniers d'Étel partaient pour une, voire deux marées. Profitant du courant de jusant (marée descendante) les embarcations descendaient et quittaient ainsi la rivière sous voiles pour rejoindre les Courreaux de Groix, zone de pêche privilégiée par les Étellois se situant entre le continent et l'île de Groix. Il leur arrivait également d'exploiter les courreaux de Belle-Île. Une fois sur zone, les voiles sont affalées, le grand mât démâté. Chacun des cinq marins prend son poste : deux matelots à l'avant (les « Teneurs debout »), manœuvrant chacun un grand aviron ; un matelot au centre ; à l'arrière le mousse se tient près du patron à la barre, ralingue du filet en main ». Le filet utilisé le plus couramment, tiré à l'arrière du bateau, était un filet droit de 25 à 35 mètres de long et haut de 8 à 14 mètres aux mailles en lin ou en chanvre, marron à l'origine, puis teinté au sulfate de fer pour le confondre avec la couleur de l'eau ; la ralingue de surface du filet était munie de flotteurs en liège et la ralingue inférieure lestée de quelques petits sacs de sable ou de galets[48].

Chaloupes sardinières dans le port d'Étel au début du XXe siècle.

La pêche terminée, il fallait se presser de rentrer au port en raison de la fragilité de la conservation du poisson et pour espérer en tirer des usiniers le meilleur prix (sauf lorsque ceux-ci étaient les armateurs des bateaux). À terre on surveillait le retour des bateaux et une cloche alertait le personnel des usines (les conserveries remplaçant progressivement les presses à sardines et les confiseries), essentiellement des femmes, pour qu'elles prennent leur poste[28].

Une enquête de 1877 recense à Étel 109 chaloupes et quinze caboteurs pour la pêche au chalut du gros poisson (employant 650 personnes au printemps) et deux cents chaloupes pour la pêche à la sardine (employant jusqu'à mille personnes pendant la saison de pêche), ainsi que la présence de dix conserveries (employant neuf cents personnes pendant la saison de pêche), deux chantiers navals, une corderie et une fabrique de chiffons[49].

Alfred Bertrand écrit en 1888 que l'on compte dans le port d'Étel environ 150 barques de pêche, mais que « depuis que la sardine s'est éloignée des côtes de Bretagne, l'importance d'Étel a considérablement diminué. Les marins d'Étel, habitués à pêcher la sardine qui, jadis, était pour eux d'un rendement certain, ne se sont décidés qu'à la longue à modifier leurs engins et à courir la haute mer pour « chasser », comme ils disent, le thon, le homard, la daurade, le mulet, le turbot, la barbue, les grosses espèces en un mot. Aujourd'hui la production d'Étel en grosses pièces (…) concourt, pour une bonne part, à l'alimentation parisienne. Il n'est pas douteux (…) que cette production augmenterait dans des proportions considérables, si la rivière d'Étel était d'un abord plus facile pour les barques de pêche. (…) Or, si l'accès au port est difficile, par contre il offre un refuge d'une sécurité absolue ». Il écrit aussi que « l'établissement d'une voie ferrée reliant Étel à Lorient » faciliterait la prospérité du port[44]. Le l'équipage du dundee Peau-d'Âne est sauvé grâce à un système de lance-amarres[45].

À partir de 1880 une série de crises, qui culminent entre 1902 et 1910, ébranlent l'activité sardinière car le poisson s'est éloigné de la côte bretonne et la concurrence ibérique se développe, ce qui entraîne des conflits sociaux et suscite l'essor de la pêche au thon germon qui devient prépondérante dans la première moitié du XXe siècle[28].

Étel décrit en 1889

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Benjamin Girard décrit ainsi Étel en 1889 :

« Pendant longtemps Étel est resté une section de la commune d'Erdeven. Le bras de mer formant son port a été la cause de sa prospérité, qui a amené, il y a quelques années, son érection en commune. Le port d'Étel, où une station de canot de sauvetage a été créée en 1867, est situé sur la rive gauche de la rivière de ce nom, à un mille et demi environ de son embouchure dans l'Océan. Cette rivière, dont l'embouchure se fait au milieu des dunes de sables, a un cours très irrégulier : en amont du port elle forme de nombreuses anses qui reçoivent et jettent les eaux de la mer, amenées par le jeu des marées ; l'entrée est fermée par une barre de sable qui émerge à basse mer et laisse, à l'est et à l'ouest, deux passes présentant souvent de grandes difficultés aux bateaux voulant pénétrer en rivière. Cette barre est mobile et se déplace suivant la direction des vents et des lames ; en hiver, elle est habituellement infranchissable. Le sémaphore, placé à l'embouchure de la rivière, signale aux navires l'état de la barre et indique si elle est praticable ou non. Une fois la barre franchie, le port présente un abri excellent ; il a 200 mètres de largeur ; le débarquement y est facilité par un mur de quai placé le long du chenal, et par une cale[50]. »

Le même auteur indique aussi que les habitants demandent que l'on fasse sauter une roche dénommée « Petit-Chaudronnier », située au milieu de la passe ouest de la barre ; cet écueil provoquait de nombreux accidents de mer : par exemple quatre chaloupes y chavirèrent pendant la seule année 1886 et l'équipage formé de cinq hommes de l'une d'elles, la Sainte-Hélène, se noya[28].

Une décision ministérielle datant du approuva l'aménagement du port d'Étel, prévoyant notamment la construction d'un môle de 88,5 mètres de longueur en prolongement du môle déjà existant, et d'une cale ; en 1889 les travaux étaient en cours d'exécution. Étel possédait alors plusieurs usines pour la préparation de conserves de sardines ; son port avait aussi alors un modeste trafic de cabotage (quatre-vingts navires le fréquentèrent en 1885)[51].

Les débuts de l'ostréiculture

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En 1892 Stéphan, d'Erdeven, obtient après de nombreux débats le droit d'implanter et d'exploiter une concession ostréicole dans l'îlot du Nohic (qui dépend de la commune de Plouhinec) au cœur de la ria d'Étel ; il exploita cette concession jusqu'en 1935 et d'autres ostréiculteurs lui succédèrent au fil des ventes successives[52].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Bateaux dans le port d'Étel en 1913.

Le projet de construction d'une voie ferrée reliant Étel à Auray, évoqué à plusieurs reprises dans le dernier quart du XIXe siècle n'aboutit pas ; par contre une demande de concession pour une ligne de tramway reliant Étel à La Trinité-sur-Mer (où elle devait être raccordée à une ligne allant de Locmariaquer à Vannes qui ne fut jamais construite) reçut un avis favorable en 1899 (M. Payot constitue le la Société Anonyme du Chemin de Fer Économique de La Trinité-sur-Mer à Étel, transformée ensuite en Société Anonyme du Tramway de La Trinité-sur-Mer à Étel, laquelle obtient une concession de cinquante ans pour la construction et l'exploitation de la ligne qui ouvrit en 1901 (elle croisait la ligne de chemin de fer d'Auray à Quiberon en gare de Plouharnel - Carnac)[53].

En 1906, la revue catholique Le Correspondant déplore qu'à Étel, de même que dans les ports voisins, on ne voit que très peu d'hommes à la messe, mais que les femmes par contre y assistent nombreuses[54]. L'inventaire des biens d'église prévu le ne put être effectué, malgré la présence de quatre gendarmes, en raison de l'opposition des paroissiens[réf. nécessaire].

La Première Guerre mondiale

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L'exploitation de la ligne de tramway de La Trinité-sur-Mer à Étel fut suspendue dès le en raison d'un arrêté de réquisition pris par le ministre de la Guerre : le matériel roulant est embarqué et une partie des installations démontées[28].

Le monument aux morts d'Étel porte les noms de 105 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[55].

L'essor du port d'Étel : le port thonier

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Étel : le quai et la criée vers 1920 (carte postale H. Laurent).
Étel : le bassin du port et l'usine de conserves Amieux Frères au début du XXe siècle (carte postale).

Après la crise sardinière qui frappe Étel comme tous les autres ports sardiniers de la côte sud de la Bretagne, imitant les marins grésillons, Étel se reconvertit dans la pêche au thon pratiquée à bord des dundee et à celle du maquereau. Très vite, au lendemain de la Première Guerre mondiale, d'importantes usines (usine Amieux et usine Saupiquet [cette dernière au Magouer], à capitaux nantais), disposant chacune de leur propre cale de débarquement, remplacent les presses et les petites friteries de la seconde moitié du XIXe siècle, qui étaient dispersées un peu partout dans le village. Vers 1930, Étel et Le Magouër disposent de 250 bateaux de pêche, dont en 1934-1935 trente-deux thoniers (qui chalutent au large de Belle-Île, de l'Île d'Yeu et sur le plateau de Rochebonne)[46] et de cinq conserveries (les usines Rodel, Lorcy et Le Bayon s'étant ajoutées à celles précédemment citées), mais une part importante des prises sont débarquées à Concarneau qui dispose alors de vingt-sept usines de conserves, ainsi qu'à La Rochelle. Le port s'équipe du « quai neuf » dans la décennie 1930[32]. Environ 980 marins s'embarquaient sur les dundees de la Rivière d'Étel dans la décennie 1930. La lettre « A » identifiait les navires de la côte Est (Étel et Belz) car ils dépendaient du quartier maritime d'Auray, et le lettre « L » ceux de la rive Ouest (Le Magouër, Le Vieux-Passage) car ils dépendaient du quartier maritime de Lorient.

Dundee thonier franchissant la barre d'Étel (photographie, vers 1925).

L'équipage des thoniers était formé de cinq hommes et un mousse avant la Deuxième Guerre mondiale (six hommes et un mousse après). La préparation de la campagne thonière commençait en mai avec l'armement des bateaux (les marins raboutaient et carénaient la coque des bateaux, tannaient les voiles, vérifiaient le gréement, équipaient les tangons[Note 5] et préparaient les lignes. Au moment de partir, ils embarquaient les vivres (légumes, eau, vin, deux ou trois repas de viande fraîche et du lard conservé dans un charnier ; les autres repas étaient constitués de poissons et de pommes de terre). La campagne de pêche commençait aux alentours du 20 juin et durait jusqu'en octobre, chaque bateau partant pour une trentaine de jours à chaque fois. Les thoniers quittaient la ria d'Étel par leurs propres moyens si les vents étaient favorables ; sinon un remorqueur les tiraient « jusqu'en dehors »[Note 6]. La zone de pêche se situait en début de saison entre le Cap Finisterre et les Açores, pendant l'été dans le Golfe de Gascogne et en septembre-octobre jusqu'au sud-ouest de l'Irlande. Une fois sur place, les lignes étaient mises en place sur les tangons et la vitesse du bateau était réglée pour la pratique de la pêche à la traîne. Les bancs de thons étaient repérés à l'œil nu et en observant le déplacement des oiseaux. La pêche se pratiquait le jour. À partir de la décennie 1930 des leurres (appâts artificiels), constitués de crins de cheval teintés, étaient placés sur les hameçons doubles au bout des lignes auxquelles ils étaient reliés par un fil d'acier, chaque ligne étant fixée à un tangon par une corde en chanvre ; chaque tangon pouvait ainsi supporter 5 ou 6 lignes ; dès qu'un thon était pris, la ligne correspondante était remontée à la main à bord du bateau et le poisson hâlé sur le pont par-dessus la lisse de bord[56].

Les voiliers disparaissent rapidement de la flottille : ils sont encore 76 en 1946 ; les quatre derniers font en 1957 leur ultime pêche au germon[46].

L'Entre-deux-guerres

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Étel : la marchande de galettes (vers 1920).
Étel : le tramway vers 1925 (carte postale, musée des thoniers d'Étel).

La ligne de tramway allant de La Trinité-sur-Mer à Étel est reconstruite à partir d'octobre 1921, transformée en ligne de chemin de fer à voie étroite dont l'exploitation commence en 1922 grâce à trois nouvelles locomotives achetées[28]. La ligne avait une longueur d'un peu plus de vingt kilomètres, mais resta constamment déficitaire en raison de la faiblesse du trafic. Elle ferma dès le en dépit du transfert en 1934 de l'exploitation aux Chemins de fer du Morbihan, ce qui ne parvint pas à sauver la ligne, concurrencée à partir de 1933 par un transporteur routier d'Étel[57].

Inauguration du canot de sauvetage d'Étel, le Vice-Amiral-Schwerer le  ; le canot sur sa rame de lancement (Annales du sauvetage maritime).

La tempête du 17 au  : elle dura quatre jours et cinq nuits, frappant principalement la côte atlantique française ; 27 thoniers disparurent, partis principalement des ports bretons de Port-Louis, Groix, Étel, Douarnenez et Concarneau, provoquant la mort de 207 marins (dont 115 sont inscrits sur le monument des péris en mer d'Étel) et faisant 127 veuves et 197 orphelins. Dix bateaux d'Étel disparurent lors de cette tempête qui fut la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle en France[58]. La liste des marins disparus est publiée le dans le journal L'Ouest-Éclair[59].

René Le Diraison, qui était mousse à bord de La Gueuse, un bateau commandé par son père, témoigne : « Le comportement du bateau était difficile car il prenait l'eau par l'avant du travers. Derrière nous, les hommes du Bonhomme Louis, un thonier de Port-Louis, nous faisaient signe d'aller à leur secours. Hélas le vent était si fort qu'il ne permettait plus aucune manœuvre. Plus tard nous avons appris qu'il avait chaviré et avait perdu deux hommes dont le patron… Le soir du 19 septembre nous étions en fuite vent arrière sur tourmentin. Les lames nous arrivaient par l'arrière et couvraient le bateau jusqu'à l'avant. Il fallut défoncer une partie des pavois pour faciliter l'évacuation de l'eau. Après une heure de pompage le bateau fut enfin asséché. Le lendemain après-midi, profitant d'une accalmie, la grand'voile fut réparée et nous fîmes route sur Étel »[60]

Le le guetteur du sémaphore de Gâvres découvrit en regardant vers l'est un navire immergé dont seul le mât, auquel un homme était agrippé, émergeait : c'était le patron de l' Anse du Sach, un thonier d'Étel ; les cinq hommes de l'équipage furent victimes du naufrage[61].

Le canot de sauvetage à deux moteurs Vice-Amiral-Schwerer est inauguré à Étel le [62].

En 1933 une Commission de la Marine du Sénat reconnaît qu'« une entrave absolue était apportée au développement normal des communes d'Étel, d'Erdeven, de Plouharnel et de Plouhinec, par les sujétions et les dangers résultant pour elles de la proximité du champ de tir de Gâvres ; que le dommage ainsi causé pouvait être assimilé à une éviction et qu'il devait donc faire l'objet d'une juste et préalable indemnité »[63].

La Seconde Guerre mondiale

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La pinasse Anne Louise sombra le en traversant la barre d'Étel ; quatre de ses neuf hommes d'équipage périrent noyés, les cinq survivants furent sauvés par des douaniers allemands. En cette circonstance, le journal L'Ouest-Éclair écrit que « le port d'Étel, toujours très actif (…) [a contribué] au ravitaillement du pays (…) par des apports massifs de thon »[64].

Plaque commémorant la reddition de l'armée allemande de la poche de Lorient le .

L'EAM (École d'apprentissage maritime) d'Étel est créée le  ; elle compte quarante-deux élèves en 1942. Elle est devenue en 1995 le lycée professionnel maritime et aquacole d'Étel[65].

Le le dundee Jouet des Flots est attaqué et coulé par un patrouilleur allemand[66].

Le monument aux morts d'Étel porte les noms de 22 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale[28].

Une plaque commémorative apposée sur l'immeuble de la Caisse d'épargne rappelle la mémoire de cinq soldats de l'armée américaine tués entre le 4 et le (deux à Étel et trois à Erdeven) lors des combats de la poche de Lorient[67].

Les actes préliminaires à la reddition des troupes allemandes qui occupaient la poche de Lorient furent signés le au « Bar Breton » d'été (la reddition eut lieu le )[68].

L'après Seconde Guerre mondiale

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L'apogée, puis le déclin, du port
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Le quartier maritime d'Étel (lettre EL) est créé en 1947 (antérieurement les bateaux étaient immatriculés dans le quartier maritime d'Auray)[46].

En novembre 1949 le thonier Jean-Gabriel, d'Étel, s'échoua sur des récifs à Quiberon ; l'accident fit trois morts[69].

Les premières années d'après-guerre sont les plus florissantes pour le port d'Étel, l'apogée se situant vers 1963-1964 : le nombre des marins-pêcheurs avoisine les 1 650 (dont 1 009 inscrits pour la pêche au large) et ceux-ci pratiquent désormais aussi la pêche au merlu jusque dans le canal Saint-Georges ; le port compte alors quatre-vingt-six bateaux de pêche (soixante-huit chalutiers, cinq sardiniers, sept thoniers) et compte alors cinq conserveries (qui complètent leur activité par la production de conserves de légumes primeurs) ; mais une crise de mévente survient dès les années 1953 à 1955 ; un renouveau s'esquisse (en 1959 Étel compte vingt-six mareyeurs) et au début de la décennie 1960 Étel est encore le 4e port français[Note 7] pour la pêche fraîche avec plus de 20 000 tonnes de poisson débarquées chaque année), mais ne dure pas et la criée ferme le (le poisson est désormais débarqué à Lorient ou à Concarneau), même si le port continue à être fréquenté par des bateaux qui viennent y faire leur avitaillement et leurs réparations (le slipway d'Étel est utilisé pour 190 bateaux en 1964). Le déclin du port est lié à ses difficultés d'accès (en raison de la barre d'Étel et du fait qu'il s'agit d'un port à marées, les bateaux ne pouvant entrer ou sortir que lorsque la mer est haute en raison de l'ensablement) et à l'insuffisance de ses équipements (seulement 250 mètres de quais véritablement utilisables) et surtout de son mareyage, handicapé par l'insuffisance de liaisons terrestres : aucune route nationale et aucune voie ferrée ne desservent le port[46]. La dernière conserverie d'Étel (Le Bayon[70]), ouverte en 1921, ferme en 1997[71].

Les armateurs étaient nombreux (en 1965, vingt-cinq patrons étaient propriétaires de leur bateau et par ailleurs treize armateurs possédaient en tout quarante-cinq bateaux de pêche) ; l'armement étellois était un milieu très fermé et les capitaux étrangers au port étaient peu représentés. Les bateaux étaient construits localement, le principal chantier naval étant situé au Pont-Lorois dans la commune de Belz[46]. En 1966 le premier chalutier pêche-arrière français, à coque en bois, le Prélude, construit au Pont-Lorois, est mis en service à Étel, mais le déclin du port est malgré tout irréversible[72].

La glacière d'Étel
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La glacière d'Étel en 2013 avant sa rénovation.

La glacière d'Étel, construite en 1938 (jusque-là les barres de glace étaient acheminées depuis la glacière de La Trinité-sur-Mer) et agrandie en 1947, produisait jusqu'à soixante-dix tonnes de glace par jour pour permettre la conservation des thons sur les thoniers. Elle fut désaffectée en 1972 en raison du déclin de la grande pêche et du développement de frigorifiques à bord des chalutiers modernes[73].

La Guerre d'Indochine
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Un soldat originaire d'Étel est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine[28].

Le drame d'Étel
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Le canot de sauvetage « patron Émile Daniel » suspendu aux bossoirs de la station de sauvetage en mer.

Afin de tester un nouveau type de canot de sauvetage, Alain Bombard, en compagnie de six volontaires, tente le de franchir à bord de son canot de survie de sa conception la barre d'Étel, grande lame à l'embouchure de la ria formée par la conjonction de la marée montante, le flot et les eaux qui s'écoulent de la rivière. Le canot se retourne alors, suivi peu après du Vice Amiral Schwerer II, le bateau de sauvetage présent sur zone afin d'assurer la sécurité et qui se retourne également[74]. Le bilan est lourd : neuf morts dont quatre parmi les occupants du canot de survie et cinq parmi les marins sauveteurs de la station d'Étel ; Émile Daniel, patron du canot de sauvetage, en fait partie[75],[76]. Par la suite, un des canots de sauvetage de la station d'Étel a été baptisé Patron Émile Daniel en sa mémoire[77]. Ce canot a été en service de 1962 à 2003 ; une association œuvre à sa conservation au titre de la sauvegarde du patrimoine maritime[78].

En 2008, le musée des Thoniers et la ville d’Étel ont organisé une exposition commémorant le cinquantenaire de ce drame[79].

En janvier 1960, le chalutier en bois La Souriante est à son tour victime de la barre d'Étel et un hélicoptère de secours s'abîme en mer (l'accident fait deux morts). Le , c'est au tour du Prélude, un chalutier à pêche arrière, de s'y échouer, mais il parvint à rentrer au port à la marée montante ; etc[80].

Des accidents continuent à se produire souvent au niveau de la barre d'Étel : par exemple un bateau de pêche promenade, qui sortait en mer en dépit de l'interdiction signifiée par l'aiguille du sémaphore, se retourne le  ; les cinq personnes à bord purent être secourues[81].

Le projet de centrale nucléaire d'Erdeven et ses conséquences politiques locales

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En 1974, sous la houlette d'Henri Rolland, alors maire de Belz et conseiller général UDR du canton, les cinq maires du canton (communes de Belz, Étel, Erdeven, Ploemel et Locoal-Mendon) approuvent dans un premier temps le projet de centrale nucléaire à Erdeven, le site faisant même figure de favori parmi les cinq sites de l'Ouest de la France envisagés[82].

Les opposants au projet, la plupart dans une logique NIMBY, mais associés au CRIN (Comité régional d'information nucléaire) d'Erdeven[83], réussirent à retourner la position de la majorité des élus locaux ; Michel Le Corvec[84], président du CRIN, est élu en 1977 maire d'Étel, battant nettement la droite favorable au projet nucléaire ; il peut être considéré comme ayant été le premier maire écologiste (avant même l'existence d'un parti écologiste) de Bretagne[55].

Politique et administration

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Tendances politiques et résultats

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Administration municipale

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Le nombre d'habitants à Étel étant supérieur à 1 500 et inférieur à 2 499, le nombre de conseillers municipaux est 19. [réf. souhaitée]

Liste des maires

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1945 juillet 1956
(décès)
Louis Bougo[Note 13] Rad. Lieutenant pendant la Première Guerre mondiale
Conseiller général de Belz (1945 → 1951)
1956 mars 1959 Alfred Morvant[Note 14]   Marin armateur
mars 1959 mars 1977 Eugène Ezanno Droite Habitait la Gare en Étel.
mars 1977 mars 1989 Michel Le Corvec[Note 15],[85] Écologiste[86] Kinésithérapeute et ostéopathe
Président du CRIN, opposant au projet de centrale nucléaire d'Erdeven[84]
mars 1989 décembre 1991
(démission)
Michel Nabat    
décembre 1991 juillet 2006[87]
(décès)
Rémy Guillevic   Cadre commercial retraité, officier de réserve de la Marine
septembre 2006 mars 2014 Joseph Nigen[Note 16],[88]   Moniteur auto-école
mars 2014
Réélu en 2020[89]
En cours Guy Hercend SE Gestionnaire de paie retraité

Instances judiciaires et administratives

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Politique environnementale

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Au , Étel est jumelée avec :

Population et société

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Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1851. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[91]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[92].

En 2021, la commune comptait 2 055 habitants[Note 17], en évolution de +5,33 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891
1 0741 1421 3611 7701 8671 9951 9881 9951 926
1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946
1 9932 0142 3082 3962 3632 4112 3862 3852 580
1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006
2 8413 0853 0742 7622 4452 3182 1652 0812 035
2009 2014 2019 2021 - - - - -
2 0631 9482 0542 055-----
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[93] puis Insee à partir de 2006[94].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

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Étel est située dans l'académie de Rennes.

La ville administre une école maternelle et une école élémentaire communales[95].

Le département gère le collège de la rivière d'Étel[96] et la région Bretagne le lycée professionnel Émile-James, spécialisé dans les métiers du nautisme et de la carrosserie[97] et le lycée professionnel Maritime et Aquacole spécialisé dans les métiers de la mer (Matelot, Pêche, Conchyliculture, Electromécanicien marine et encadrants dans le commerce maritime).

Étel compte également un établissement privé : l'école Sainte-Anne[98].

Manifestations culturelles et festivités

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La commune accueille une pharmacie.

Le CROSS Étel

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Le CROSS Étel (Golfe de Gascogne) et le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de la pointe de Penmarc'h à la frontière franco-espagnole, coordonnant l'action de quarante-deux stations de sauvetage de la SNSM de la côte Atlantique, des moyens aériens de la Marine nationale, de l'Armée de l'air, de la Gendarmerie nationale et de la Sécurité civile ; le CROSS Étel coordonne chaque année trois mille opérations de sauvetage et d'assistance[99].

Revenus de la population et fiscalité

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En 2006, le revenu fiscal médian par ménage était de 16 997 , ce qui plaçait Étel au 11 023e rang parmi les 30 687 communes de plus de cinquante ménages en métropole[100].

Entreprises et commerces

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Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Patrimoine culturel

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Le musée des thoniers d'Étel témoigne d'un port de pêche jadis prospère[105].

Il doit s'installer dans la Glacière d'Étel en 2022 après l'achèvement des travaux de restauration de celle-ci, ce qui lui permettra de quadrupler sa surface totale qui passera de 500 à 2 100 m2[106].

Personnalités liées à la commune

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Héraldique, logotype et devise

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Les armoiries d'Étel se blasonnent ainsi :


Mi-parti d’azur à une ancre d’or, et d’hermine plain.

Notes et références

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  1. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  2. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Belz comprend trois villes-centres (Belz, Erdeven et Étel).
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Félix Gaillard (1832-1910).
  5. Perches placées perpendiculairement à la coque à l'extérieur des bateaux pour la pêche à la traîne.
  6. C'est-à-dire jusqu'à l'Océan Atlantique dans le langage maritime étellois.
  7. Après Boulogne-sur-Mer, Concarneau et Lorient.
  8. Ambroise Dano, né le à Étel, décédé le à Étel.
  9. Jean-Marie Le Lamer, né le à Étel.
  10. Vincent Bédex, né le à Étel, décédé le à Étel.
  11. Émile Taquin, né le à Étel.
  12. Jean-Marie Le Marec, né le à Étel, décédé le à Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire)
  13. Louis Bougo, né le à Saint-Gravé (Morbihan), décédé le à Étel.
  14. Alfred Morvant, né le à Étel, décédé le à Étel.
  15. Michel Le Corvec, décédé le à Mindelo (Cap-Vert).
  16. Décédé en août 2016, il est inhumé à Plouay.
  17. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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Bibliographie

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  • André Daniel, « L'urbanisme contemporain à Étel, marqué par l'héritage des conserveries », dans Marie Rouzeau (dir.), Conserveries en Bretagne : L'or bleu du littoral, Coop Breizh, (ISBN 978-2843463174, présentation en ligne)
  • Jean-Yves Le Lan, "Le pays de la Ria d’Étel. Entre terre et eau", éditions Alan Sutton, 2015, (ISBN 978-2-8138-0778-6).
  • Gilles Millot, "Ria d'Étel : histoire des gens de mer", Hengoun éditions, 2007, (ISBN 2-916976-01-9).

Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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