Aller au contenu

Groupe Flammarion

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Éditions Flammarion)

Flammarion
Repères historiques
Création 1875
Fondée par Ernest Flammarion
Fiche d’identité
Forme juridique Autre SA à conseil d'administration

RCS 321 921 546

Statut Groupe d'édition
Siège social Paris (France)
Dirigée par Sophie de Closets
Spécialités Littérature, beaux livres, vie pratique, sciences, sciences humaines, jeunesse, humour
Langues de publication Français
Diffuseurs Flammarion diffusion
Société mère Groupe Madrigall
Filiales J'ai lu, Arthaud, Librio, Autrement, Pygmalion, Aubier, Climats, Père castor
Effectif 311 (2019)[1]
Préfixe ISBN 978-2-08
978-2-7007Voir et modifier les données sur Wikidata
Données financières
Chiffre d'affaires 305 057 216 € (2019)[1]
Résultat net -592 109 € (2019)[1]
Environnement sectoriel
Principaux concurrents Hachette Livre, Média participations, Editis, Humensis

Le groupe Flammarion est une filiale du groupe Madrigall depuis 2012[2]. Il réunit plusieurs marques d'édition, dont celle qui a donné son nom au groupe — les éditions Flammarion —, fondée en 1875 sous les arcades du théâtre de l'Odéon à Paris. Maison d’édition généraliste qui explore les domaines de la littérature, des sciences humaines, des livres illustrés et de la jeunesse, ses filiales historiques dans les secteurs de la diffusion, de la distribution et de la librairie contribuent aujourd'hui à l'activité globale du groupe Madrigall, implanté en France, en Belgique, en Suisse et au Canada.

Bâtiment historique du 26 rue Racine (Paris).

La naissance de cette maison[3] en 1875[4] est intimement liée à la personnalité d'Ernest Flammarion, frère de l'astronome Camille Flammarion : Ernest publiera les essais et albums de son frère destinés au grand public, lesquels deviendront de véritables succès d'édition à la fin du XIXe siècle.

En 1876, Ernest s'associe au libraire parisien Charles Marpon (mort en 1890) pour former « Charles Marpon et Ernest Flammarion »[5] : ils publient une traduction de 29 poèmes titrés rédigés en allemand et intitulée Les Nibelungen par le baron Émile de Laveleye et rachètent ensuite le fonds de la Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie (Bruxelles) au catalogue de laquelle figurent Victor Hugo, Émile Zola et Jules Michelet[6].

L'un des premiers succès est l'édition illustrée de L'Assommoir (1878), qu'ils cofinanceront avec la librairie Charpentier. Avec les bénéfices, ils publient l'impressionnant album L'Astronomie populaire de Camille Flammarion (1879) qui donne un peu la ligne éditoriale des vingt années suivantes : prédilection pour les domaines scientifiques mis à la portée de tous et les livres pratiques. Ainsi, deux collections, Ouvrages utiles (1887) et Bibliothèque Flammarion (1890) s'ouvrent à l'Histoire, l'Anthropologie, la Botanique.

Le livre de l'antisémite Édouard Drumont, (La France juive, 1886) rencontre un succès considérable avec 62 000 exemplaires vendus la première année[7]. Véritable « best-seller de la fin du XIXe siècle » selon les termes de Léon Poliakov, il est republié en 1888 dans une version populaire résumée en un volume et connaît 200 rééditions au total jusqu'en 1914.

La fiction n'est pas en reste avec la collection Auteurs célèbres (1889) et la publication de nouveautés parmi lesquelles les ouvrages d'Hector Malot qui figurèrent longtemps en tête des ventes, et la publication de récits de voyages authentiques (Jean-Baptiste Charcot, Frederick Cook, etc.). En 1902, transfuge des célèbres éditions Félix Alcan, Gustave Le Bon se voit confier la Bibliothèque de philosophie scientifique. La même année, Flammarion innove en lançant une collection de romans populaires en format poche et couverture illustrée couleur à 0.95 centime.

Entre 1905 et 1925, Flammarion connaît de vifs succès avec des romanciers comme Victor Margueritte, Maurice Genevoix, Henri Barbusse, Colette, parfois couronnés de prix littéraires. En 1914, les Frères Fischer lancent Select-Collection. En 1922 est lancée la collection Bibliothèque des connaissances médicales qui deviendra bien plus tard Flammarion Médecine. En 1930, les fameux albums du Père Castor commencent à paraître, inaugurant un marché très porteur, celui de la jeunesse. Durant l'Occupation, Charles et Armand Flammarion se compromettent : ils seront sanctionnés en 1945 par la Commission interprofessionnelle d'épuration de l’Édition[8]. En 1958 la collection de poche J'ai Lu est créée par Frédéric Ditis[9].

Dans les années 1960, Garnier et Flammarion s'associent pour lancer la collection des classiques Garnier-Flammarion, devenu depuis une collection du Groupe sous le nom de GF Flammarion. En 1977, Flammarion rachète les éditions Arthaud. De 1986 à 1995, Françoise Verny est la directrice éditoriale et audiovisuelle du groupe. Dans les années 1980, les librairies Flammarion 4 sont ouvertes et proposent, outre des Beaux livres, des éditions d'objets design à tirage limité. En 1999, Raphaël Sorin publie Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq : grâce à cet auteur traduit dans le monde entier, Flammarion décroche le prix Goncourt en 2010 avec le roman de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire.

Flammarion est restée une maison d'édition à directoire familiale de 1876 à 2000 : après Ernest, c'est son fils Charles qui reprend le relais en 1918, suivi en 1967 d'Henri Flammarion, puis de Charles-Henri Flammarion en 1985 qui gardera le contrôle du groupe en dépit d'une introduction en bourse en avec une capitalisation évaluée à plus d'un milliard de francs (220 millions d'euros).

En octobre 2001, la famille Flammarion cède ses parts au groupe italien RCS MediaGroup qui en prend le contrôle. En 2005, la direction est confiée à Teresa Cremisi. En 2005, la maison quitte le no 26 de la rue Racine[10] à Paris pour le quai Panhard-et-Levassor.

En 2012, le groupe Madrigall (maison mère des éditions Gallimard) achète à RCS MediaGroup le groupe Flammarion pour un montant de 251 millions d'euros[11]. Le , Teresa Cremisi annonce dans l'hebdomadaire Livres Hebdo sa démission de la direction de Flammarion[12], où elle ne gardera que des fonctions de directrice de collection. Elle est remplacée par Gilles Haéri en 2015, directeur général des éditions Flammarion depuis 2001[13].

Identité visuelle

[modifier | modifier le code]

Principales sociétés d'édition du groupe

[modifier | modifier le code]

Résultats financiers

[modifier | modifier le code]

La SA Flammarion, principale entité du groupe, a été créée en 1981. Dirigée par Sophie de Closets, son chiffre d'affaires 2021 est de 310 666 908  [16].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c « FLAMMARION SA - Fiche de l'entreprise FLAMMARION SA : Bilan gratuit - Siren 321921546 », sur verif.com.
  2. « Antoine Gallimard détaille la transition de Flammarion vers Madrigall », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  3. Parinet 1992, p. 233-234.
  4. Art. « Flammarion » in Dictionnaire encyclopédique du Livre, Cercle de la Librairie, T2, p. 234.
  5. Couv. de La Corde au cou, première publication de « C. Marpon et E. Flammarion »
  6. « Les Misérables HUGO Victor - A. Lacroix , Verboeckhoven & Cie , Bruxelles 1862 - Véritable première édition ! Auxquels est joint : CHARLES HUGO LES MISÉRABLES EDITION ORIGINALE RELIÉE A L'EPOQUE 1863 de Victor Hugo édité par A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, Bruxelles (1862) - Livres Anciens Neufs - Ouvrages anciens, livres rares, trésors de Céline et bien d'autres », sur livres-anciens-neufs.com (consulté le ).
  7. « La parution de « La France juive » de Drumont, best-seller antisémite et complotiste », sur retronews.fr, (consulté le ).
  8. P. Fouché, in Dictionnaire encyclopédique du Livre, Cercle de la Librairie, 2003, T.1, p. 593, §2.
  9. « Editions J'ai Lu », sur lakube.com (consulté le ).
  10. Flammarion 26, rue Racine dans Le Point du 18 juillet 2002.
  11. « Edition: Gallimard, autorisé à racheter Flammarion, devient le numéro trois français » (consulté le ).
  12. « Teresa Cremisi quitte la tête de Flammarion », sur la-croix.com, .
  13. « groupe-flammarion.com/content/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  14. « Flammarion, des arcades du théâtre de l'Odéon au pavillon italien », sur Les Échos, (consulté le ).
  15. « Editions Flammarion - Littérature française et étrangère, essais et documents, sciences humaines, pratique et loisirs, arts, beaux livres, livres de poche », sur editions.flammarion.com.
  16. « ÉDITIONS FLAMMARION », sur societeinfo.com (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Élisabeth Parinet, La Librairie Flammarion, 1875-1914, IMEC, .
  • Flammarion 1875-2015, 140 ans d'édition et de librairie, Gallimard/Flammarion, 2015
  • Pascal Fouché, « Flammarion/1 : une famille, des entreprises » ; « Flammarion/2 : 140 ans de librairie » ; « Flammarion/3 : un éditeur populaire, 1875-1945 » ; « Flammarion/4 : un éditeur populaire, 1945-2015 », Livres Hebdo,

Liens externes

[modifier | modifier le code]