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Grâce à Dieu

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Grâce à Dieu
Description de l'image Grâce à Dieu.jpg.
Réalisation François Ozon
Scénario François Ozon
Musique Evgueni Galperine
Sacha Galperine
Acteurs principaux
Sociétés de production Mandarin Cinéma
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Drame
Durée 137 minutes
Sortie 2018

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Grâce à Dieu est un film dramatique franco-belge écrit et réalisé par François Ozon, sorti en 2018.

Il s'agit d'une œuvre inspirée des affaires Bernard Preynat et Philippe Barbarin. Le film relate le combat judiciaire mené par des victimes d'abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique en France. Les noms des protagonistes de l'archidiocèse de Lyon ont été conservés mais ceux des victimes ont été changés[1].

Le film obtient le Grand prix du jury de la Berlinale en 2019.

La basilique Notre-Dame de Fourvière qui ouvre et clôt le film[1].

Alexandre Guérin habite la région lyonnaise. Cadre bancaire épanoui d'une quarantaine d'années, époux d'une femme aimante et père de cinq enfants, c'est un catholique pratiquant, tout comme sa famille. Un jour, après une conversation avec un camarade jadis scout comme lui, il se rappelle les abus sexuels dont, enfant, il a été victime de la part d'un prêtre catholique pédocriminel, le père Bernard Preynat. Les faits sont prescrits. Mais, assailli de souvenirs douloureux, Alexandre décide d'entreprendre une enquête. Il entre en contact avec la psychologue de l'archevêché, Régine Maire. Par son entremise, il obtient un rendez-vous avec le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Il découvre alors que malgré l'alerte de plusieurs parents, l'Église a étouffé l'affaire. Régine Maire organise une brève confrontation entre Alexandre et le père Preynat, qui se conclut par une prière commune quasi suréaliste[non neutre]. Malgré les nombreux courriers électroniques d'Alexandre, les autorités ecclésiastiques tergiversent et se défaussent. Pire, lors d'une messe, Alexandre constate que le père Preynat, maintenu en fonctions, se trouve toujours au contact d'enfants.

Alexandre ne parvient pas à trouver d'autres victimes qui accepteraient de témoigner. Il décide donc de déposer plainte seul. Le capitaine Courteau, qui a reçu sa déposition, recherche des victimes pour lesquelles les faits ne seraient pas prescrits. C'est ainsi qu'il rencontre François, aujourd'hui athée. Ce dernier décide de témoigner devant les médias et crée, à cette fin, l'association La Parole libérée. D'autres victimes le rejoignent, dont le chirurgien Gilles et Emmanuel, un être tourmenté qui garde de lourdes séquelles. Alexandre s'unit à eux. Ensemble, ils entament une action judiciaire.

Soumis à une pression grandissante et pressé d'agir par Régine Maire, le cardinal Philippe Barbarin organise une conférence de presse. Mais il laisse échapper que les faits sont « grâce à Dieu prescrits ». Cette parole malheureuse choque l'assistance. L'association obtient la mise en examen du père Preynat, qui reconnaît les faits. Les plaignants espèrent que leur action interpellera la hiérarchie catholique. Mais tous auront été confrontés à leur famille et à eux-mêmes. Alexandre s'interroge sur sa foi chrétienne.

Fiche technique

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Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.

Distribution

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Sous le faux titre Alexandre, le tournage a secrètement lieu en Belgique et au Luxembourg pour les scènes d'intérieur dans les églises[3],[4].

Lieux de tournage à Lyon : pont Bonaparte, cathédrale et place Saint-Jean, quai Tilsitt, gare de Perrache, lycée Aux Lazaristes La Salle, jardin des Curiosités, théâtres romains, bibliothèque Saint-Jean, Fourvière, place et café Bellecour, place Antonin-Poncet, passerelle du Collège...

Le titre Grâce à Dieu a pour origine la phrase suivante prononcée par le cardinal Barbarin, en , lors d'une conférence de presse, à propos des accusations portées contre le père Preynat : « La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits, mais certains peut-être pas[5],[6],[7] », le cardinal remerciant immédiatement après, un journaliste qui l'interroge sur « la violence » de son propos, et jugeant « maladroite » la formulation de celui-ci[8]. Selon certains de ses proches, il voulait dire que la majorité des faits reprochés au père Preynat étant prescrits, cela signifiait peut-être qu'heureusement aucun autre ne s'était produit depuis 1991[9].

Initialement prévu en tant que documentaire, François Ozon opte pour le choix de la fiction. En 2023, Claire Duguet réalise un documentaire Il était une fois… « Grâce à Dieu » sous forme de court métrage, qui décrit le projet et le déroulement du tournage en collaboration avec une partie de l'équipe du film[10].

Festival et sorties

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Le film sort en avant-première mondiale le à Angers[2], même s'il est sélectionné et présenté le à la Berlinale en Allemagne, où il récolte le grand prix du jury[11].

Il sort le dans toute la France et en Suisse romande, le en Belgique, et le au Québec.

Accueil critique

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Grâce à Dieu
Score cumulé
SiteNote
Allociné 4,1/5 étoiles
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Elle 5,0/5 étoiles
Le Figaro 4,0/5 étoiles

Le film reçoit de très bons retours, avec une note moyenne de 4,1/5 pour 34 titres de presse sur Allociné.

Elle accorde la note de 5/5 au film, « Un film engagé et brillant »[12]. Le Figaro écrit que « François Ozon traite avec rigueur du sujet de la pédophilie dans l'Église »[13].

Le théologien François Euvé compare le film Grâce à Dieu, qui « apporte des éléments qui aident à mieux ressentir les enjeux profonds de ce qui se passe », à l'essai Histoire d'un silence de Isabelle de Gaulmyn[14].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 915 327 entrées[15] 11

Monde Total mondial 7 544 673 $ - -

Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Autour du film

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Actions en référé

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Avant la sortie en salle prévue le , François Ozon est assigné en référé[17] deux fois car la défense veut obtenir le report de la sortie du film ou le retrait de la bande sonore des noms de Régine Maire et Bernard Preynat en raison de la protection de la vie privée pour la première et de la présomption d'innocence pour le second[18],[19],[20]. François Ozon se défend d'avoir établi un portrait à charge contre Régine Maire[21] et estime que son film « n’invente ni ne dit rien qui n’ait déjà été porté à la connaissance du public par la presse, les livres ou les documentaires consacrés déjà à cette affaire »[22]. Le , le tribunal de grande instance de Paris se prononce pour la sortie du film à la date initialement prévue, en relevant que le procès de Bernard Preynat n’est ni fixé ni prévu à une date proche et qu'un report « pourrait à l’évidence conduire, compte tenu des divers recours possibles, à ne permettre la sortie du film que dans plusieurs années » dans des conditions qui « porteraient atteinte à la liberté d’expression et de création » et « créeraient des conditions d’exploitation économiques insupportables »[23]. La demande de Bernard Preynat de suspension de l’exploitation du film est rejetée par la cour d’appel de Paris en [24]. Par ailleurs, le recours de Régine Maire, qui souhaitait que son nom soit retiré du film[25], est rejeté par le tribunal de grande instance de Lyon mardi [26],[27]. En , le pourvoi en cassation de Bernard Preynat est rejeté, indiquant que le film s'inscrivait dans un « débat d'intérêt général »[28].

Les Noces rouges, film de Claude Chabrol sorti en 1973, reste ainsi le dernier film français relatant une affaire judiciaire à avoir vu sa sortie reportée de 15 jours sur décision administrative et non judiciaire, car cette sortie devait tomber au beau milieu du procès aux assises[29].

Sommet du Vatican

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La semaine de la sortie du film en France, le pape François a organisé un sommet de plusieurs jours consacré aux abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique[30].

Frédéric Pierrot retrouve le rôle de policier de la Brigade de protection des mineurs qu'il tenait en 2011 dans Polisse, où il était commandant de brigade.

Le scénario du film, ainsi que de nombreux documents utilisés dans son élaboration, ont également été retranscrits dans un texte théâtral publié par Les Solitaires intempestifs sous le même titre[31].

Notes et références

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  1. a et b « « Grâce à Dieu » et aux juges, le film de François Ozon sortira au cinéma ce mercredi », sur Rue89 Lyon, (consulté le ).
  2. a et b « Angers. François Ozon a présenté son film Grâce à Dieu », sur Le Courrier de l'Ouest, (consulté le ).
  3. « Pédophilie dans l’Église : un film choc sur l’histoire des victimes lyonnaises », sur Le Progrès, (consulté le ).
  4. « Grâce à Dieu : comment le film de François Ozon a-t-il été tourné dans le plus grand secret ? », sur Allociné, (consulté le ).
  5. « Pédophilie : le père Preynat va faire appel de la non-prescription des faits », Metronews,‎ (lire en ligne).
  6. « Mgr Barbarin, la prescription et la « grâce de Dieu » », Le Point,‎ (lire en ligne).
  7. « Barbarin : « La majorité des faits est prescrite, grâce à Dieu » », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  8. « Cardinal Barbarin : « On s'est peut-être trompé » », La Croix, 15 mars 2016
  9. « Affaire Barbarin, nous sommes témoins », La Croix, 29 août 2018.
  10. Renaud Machart, « Il était une fois… « Grâce à Dieu », sur Arte : retour sur le tournage du film de François Ozon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b Thomas Sotinel, « Berlinale : l'Ours d'or remis à Nadav Lapid pour Synonymes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Grâce à Dieu : la polémique autour du brillant film de François Ozon », sur Elle, (consulté le ).
  13. « Grâce à Dieu : les enfants du silence », sur Le Figaro, (consulté le ).
  14. François Euvé, « Grâce à Dieu », Études, nos 2019/4,‎ (lire en ligne).
  15. « Grâce à Dieu », sur JPbox-office.com
  16. Clémence Duranton, « Exclusif : Le Masque et la Plume vote Grâce à Dieu », sur Paris Match, (consulté le )
  17. Jacques Mandelbaum, « Cinéma : la sortie de Grâce à Dieu, de François Ozon, menacée », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Grâce à Dieu : la présomption d'innocence au cœur du débat sur le report du film de François Ozon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Ozon assigné pour le report de son film sur un prêtre accusé de pédophilie », sur 20 Minutes (consulté le )
  20. « Le film de François Ozon assigné une deuxième fois », sur www.20minutes.fr, 20 Minutes, (consulté le ).
  21. « François Ozon : juste une mise au point », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne).
  22. « François Ozon : « L'Église est en train de prendre conscience du problème » de la pédophilie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Pédophilie dans l'Église : la justice refuse le report de la sortie du film de François Ozon, Grâce à Dieu », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Pédophilie dans l'Église : le film Grâce à Dieu pourra être diffusé en VOD et à l’international », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. X. B., « François Ozon assigné par Régine Maire: le tribunal rendra sa décision ce mardi », sur www.leprogres.fr, Le Progrès, (consulté le )
  26. Alexandre Bernard, « Grâce à Dieu : François Ozon sort victorieux à deux reprises de ses batailles judiciaires », sur Le Figaro, (consulté le ).
  27. « Lyon : Le film de François Ozon Grâce à Dieu sera bien en salle mercredi », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).
  28. « Grâce à Dieu de François Ozon : le recours du père Preynat définitivement rejeté », sur Le Figaro, (consulté le )
  29. Mathilde Lemaire, « Abus sexuels dans l'Église : la sortie du film Grâce à Dieu sera-t-elle reportée ? », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  30. « Sommet sur la pédophilie : les victimes « très déçues » par les mesures annoncées par le Vatican », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. François Ozon, Grâce à Dieu : trois actes et un épilogue, Besançon, Les Solitaires intempestifs, , 144 p. (ISBN 978-2-84681-571-0, lire en ligne).

Articles connexes

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Bibliographie

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  • Caroline Girardon, « Lyon : « La mise à nu n'est pas toujours agréable », les victimes du père Preynat se confient sur le dernier film de François Ozon », 20 Minutes,‎ (lire en ligne).
  • Stéphane Goudet, « Laissez venir à moi les petits enfants », Positif, no 696, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 13-14, (ISSN 0048-4911).
  • Entretien avec François Ozon. Propos recueillis par Philippe Rouyer et Yann Tobin, « La parole était forte, il fallait la restituer », Positif, no 696, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 15-19, (ISSN 0048-4911).
  • Nathalie Chifflet, « Pédophilie : l'omerta puis la parole », Le Républicain lorrain, Groupe Républicain Lorrain Communication, Woippy, , p. 21, (ISSN 0397-0639).

Liens externes

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